
biofa fuccifa ) \ de moufle ( Vchen )', de trèfle
jaune ou lotier' ( lotus corniculata ) , de jonc
fleuri ( butornus umbellatus), Sic. , fait un foin
d’une qualité très-inférieure au premier.
Enfin toutes les efpèces de tithimales , la gra-
tiole {g ratio la ojflcinalis) , la ptarmique ( achil-
leaptarmica), la perficaire (polygonum perfica-
ria) , le curage ou poivre d’eau (polygonum hy-
dropiper) , les juncago, les différentes renoncules,
& c ., & c ., font autant de plantes qui-, confondues
avec les bonnes, détériorent totalement le fo in ,
& le changent en une nourriture, finon mortelle,
du moins très-nuifible & très-malfaifante.
I l eft facile d’ailleurs de comprendre l ’impoflîbi-
lité dans laquelle nous fommes de fixer d’une manière
pofitive les fubftances végétales, d’où peuvent
réfulter les différens degrés d’excellence des prairies
, attendu que, d’une part, ces fubftances ne
font pas toujours exactement les mêmes dans les
divers pays ; qu’il en eft de particulières qui y font
propres & plus communes , qu’elles y diffèrent
très-fouvent par leurs qualités, & que d’un autre
côté ce n’elt que d’après l ’expérience la plus réfléchie
& d’après une longue habitude, que l ’on
peut décider de leurs effets. Quoi qu’il en foit ,
le fo in fur lequel on doit arrêter le plus ordinairement
fon choix, eft en général celui dont les
parties fibreufes ou valculaires, à peine altérées
dans le conduit- alimentaire, puifque la fiente du
cheval ne préfente que des filamens combuftibles,
ne font ni trop déliées, ni trop fortes, dont la
couleur n’offre point un verd noir ou brun, ou
trop de blancheur, Sg dont l ’odeur enfin n’a rien de
fétide & que d’agréable, &c.
De la paille,
L a paille (palea) eft la tige des plantes graminées
dont on a féparé le grain, & au fommet
de laquelle l ’épi refte vide. Lorfqu’elle a été con-
fervée à l’air * elle eft préférable pour la nourriture
des chevaux & du bétail , elle ne s’échauffe ,
pas & ne contracte pas ufie mauvaife odeur & un
mauvais goût, comme celle renfermée dans les
greniers, toujours infeütée de l ’odeur que les fou-
ris lui communiquent,, ou des émanations des.écuries
au deffus defquelles elle fe trouve fouvent
placée. On doit toujours, auffi préférer celle de
la dernière récolte. .
- L a qualité intrinsèque de la paille varie fuivant
le climat & le fol fur lequel la plante a végété.
Par exemple, la paille de froment, d’o rge, & d’a-*-
voine, contient plus de parties fucrées dans les
provinces méridionales que dans celles du nord ; le
lucre dans le midi eft même fenfible lorfqu’on
mâche cette paille , elle y eft par conféquent plus
nourriffante que dans le nord. Celle qui provient
d’un champ marécageux ou humide, a moins de
principes nutritifs que la paille- venue fur un coteau
f ou dans un fol pierreux, &c.
J3 e la paille de froment,
L a paille de froment eft un excellent aliment
lorfquelle eft blanche , menue, fourrageufe , c’eftr
à-dire , affociée à de certaines plantes , telles que
la gejfe ( lathyrus fa tivu s) , la fumeterre {fit-
maria offlcinalis}, le pied de lion ( alchemilla
vulgaris ) , le perce-feuille ou oreille de lièvre
( bupleurum rotundifoLium ) , le grateron ou rièr
ble ( galium aparine), le mélilot ( trifolium me-
lilotus ojflcinalis ) , le tabouret ou bourfe à puf-
teur ( thlafpi burfa pafloris ) , & c ., & lorfquelle
n’a point été couchée les blés étant fur pied ; mais
il ne faut pas en donner beaucoup quand elle eft
nouvelle, car elle provoque des tranchées. On
doit certainement la préférer, quand on le peut,
à celle qui eft groffière & noire , celle-ci étant
plus dure, moins capable de réparer les déperditions
animales., & ayant allez fouvent une odeur
qui répugne au cheval.
Si le foin convient mieux aux chevaux qui fatiguent
beaucoup, comme ceux de charrette , de
remife, & de fiacre, la paille eft préférable pour
ceux de felle & pour les chevaux bourgeois ; non
feulement elle les rend gras, & vigoureux, mais
elle n’a pas, comme le foin, l ’inconvénient d’altérer
le flanc. Les boeufs & les vaches s’y accoutument
auffi, & peuvent quelquefois fe .paffer d’autre nourriture.
Un métayer, dans une difette de foin, fe
contenta de faire écrafer la paille avec la machine
a broyer la fiiaffe , & de l ’arrofer avec une eau
légèrement falée ; fes beftiaux n’eurent pas d’autre
fourrage, fe portèrent bien, & travaillèrent comme
à l ’ordinaire.
Il feroit très-important de fuivre plus généralement
en France ( du moins dans les pays Sç les
provinces où la paille eft fine & déliée ) l’exemple
des allemands,.qui ont foin de la hacher, &
qui en font la* principale nourriture dé leurs chevaux,
Ils la donnent ainfi fans mélange. Aux heures
dç la diftribution de l ’avoine, ils la mêlent
avec ce grain, qui en devient moins échauffant, &;
ils ont toujours la précaution de m'ouiller le tout
légèrement,, pour éviter que le cheval n’en écarte
pas & n’en.perde pas par fon fouffie la plus grande
partie. Dans les difettes de foin on a éprouvé avec
fuccès cette méthode j on faifoit hacher une très-
légère quantité de çe fourrage avec la paille , &
on formoit un mélange admirable pour le bon entretien
des chevaux , qui montroient chaque jour
beaucoup plus de vigueur, d’haleine,..& de légèreté.
L ’inftrument qui fert à cet ufage, eft nommé hachoir
, hache-paille, ou coupe-paille.
On a , en différens temps , mis en queftion
fi la paille ainfi hachée étoit un aliment lain , &C
fi elle n’occafîonnoit pas des maladies aux animaux
qui s’en nourriffoient. Ce problème eft réfolu dans
tous les pays où l ’on dépique le blé, c’eft-à-dire,
qù on le fait fouler aux pieds des chevaux , pour
en extraire le grain. Par çette opération, la paille
eft hachée, & les animaux la mangent fans aucun
inconvénients Mais on a prétendu que la paille
hachée avec le hachoir, n’éloit pas écrafee comme,
celle du blé dépiqué, & que fes bords reftant roides
& tranchans , pouvoient non feulement bieffer la
langue, le palais, & toates les parties de la bouche
de l ’animal, mais encore la membrane- interne
deTqftomao & des inteftins., St fufeiter ainfi des
tranchées inflammatoires , plus ou moins violentes
, & même la mort. Ces affertions paroiffôient
fondées fur ce que, parmi un allez grand nombie
de chevaux mis à l ’ufage de la paille hachee, pendant
la féchereffe défélfreufe de 17 B 5, , quelques-
uns ont péri de tranchées. Mais on ne réfléchi ffoit
pas que le changement de nourriture avoit été
’lubit j que les animaux s’étoient gorgés de ce nouveau
fourrage, dont la maftication avoit^ été tres-
imparfaite , & que leurs organes digeftifs n y avoient
point été accoutumés peu à peu , ou ^par fon mélange'
avec les alimens ordinaires. L expérience a
prouvé, au furplus, que cette nourriture , donnée
avec prudence & ménagée d’une maniéré convenable
, étoit auffi innocente,&. faine qu’elle pouvoit
être économique. Nous connoilfons plufieurs propriétaires
qui depuis nombre , d’années en font
donner journellement à leurs chevaux , melangee
avec un peu de foin & d’avoine j ces animaux jouif-
fent de la meilleure fan té , fourniffenLa un travail
régulier & font dans un état d’embonpoint égal
à celui que produiroit la plus abondante nourriture.
Cependant plufieurs fois en France , & fur-tout a
Paris, on a fait des tentatives pour introduire 1 ufage
’ générai de la paille hachée, & toujours inutilement.
En 1760, un particulier forma un etabliflement
pour la fourniture de cet aliment j mais il fuc-
comba .bientôt. En 178,6 , après une année pendant
laquelle le foin , devenu tres-rare, etoit monte
à un prix exorbitant , une nouvelle compagnie le
forma, & publia un profpcftus, dans lequel elle
faifoit voir tous les avantages de cette nourriture
économique, d’après les liippiâtres qui en avoient
fait l’éloge ,*■ elle ne put également fe foutenir,
& cet ufage n’eft confervé aujourd’hui que chez
quelques particuliers affez raifonnables pour ju^ger,
par leurs propres yeux, des avantages reels de 1 emploi
de ce fourrage, & affez fermes pour réfifter
aux clameurs & à l’impulfion générale qui tendoit
à le proferire. fans autre motif que ceux de la pa-
reffe & de l ’ intérêt des gens d’écurie. De la pareffe,
parce qu’il faut couper ou hacher la paille'a. chaque
repas, ce qui eft une occupation longue, extraordinaire
, & toujours gênante, quoiqu’elle ne
foit pas d’une demi-heure dans la journée ; de l ’intérêt
, parce que les chevaux qui en font ufage ,
confomment moins de fourrage en tout genre, &
que par conféquent les profits réfultans de Fâchât
de ceux-ci & de la vente des fumiers, diminuent
d’autant. I l eft au furplus une foule d’autres objets
non moins intéreffans, que les mêmes motifs ont
également proferits.
La paille de froment fert non feulement a la
nourriture des chevaux, mais elle eft encore dans
prefque' toutes les écuries leur lit le plus ordinaire,
St c cft ce qu’on appelle litière. Comme ils ne
mangent pas tout ce fourrage , ce qui échappé a
leurs dents tombé devant eux, & iis le tirent en
arrière' a\féc les pieds de devant ; on y en ajoute
fi la quantité n’eft pas affez confidérable pour leur
faire Là litière. ( Voyez ce mot. )
Les nourrijfeurs dé befliaux 'ou vachers des
faubourgs & des environs de la capitale, font manger
à leurs vaches la paille qui a fervi à la litière
des. chevaux- bourgeois. Ils font abonnés pour cet
effet avec les nochers, auxquels ils payent deux ou
trois lotis par cheval par jour ; ceuX-ci. ont foin de
fépa'rer la litière, du crotin & du fumier proprement
dit, que les vachers ne prennent point, ou
qu’ils mettent à part.- Cette paille y imbibée, de
l'humeur'de la tranfpiration, & fur-tôut de l ’urine
des chevaux , & féchée enfuite, eft un fourrage
très - appétiflant pour les vaches, attendu le goût
fâlé qu’il contra&e par la defficatioji des Tels uri-
neux; ce qui excite les beftiaux à boire & à donner
dès lors beaucoup plus de laie. Les moutons’
mangent auffi cette paille avec avidité. Si les'ëcu-
ries des chevaux bourgeois feulement four biffent
une litière propre à la nourriture des beftiaux ,
c’eft que cette efpèce de chevaux mange en général
beaucoup plus de p a ille , & que par conféquent
ce fourrage n’eft pas économifé pour la l i tière
, comme dans les écuries des chevaux de
peine, où le foin & l’avoine font les principaux
alimens y & où la paille n’eft renouvelée féms eux
que . très-rarement & lorfqu’elle eft entièrement
changée en fumier. On doit fentir ; d’après ces
détails, combien M a g e de la paille hachée , qui
ne fournit point de litière, doit être rejeté par
le plus grand nombre des gens d’écurie, auxquels
elle fait perdre un bénéfice certain.
Quoique la paille de'froment foit prefque la
feule dont on fe ferve , c’eft cependant un abus
groflîer de rejeter celle d’orge & d’avoine ; le
bétail & même les chevaux la mangent très-bien,
fur-tout fi on a la précaution , ufitée dans quelques
provinces lors de la récolte du foin, de mettre
un lit de paille sèche de froment , d’orge
ou d’avoine, entre deux lits de foip , & ainfi fuc-
ceflïvement jnfqu’à ce que la meule foit formée.
La paille s’empreint fortement de l’odeur & da
goût du foin, & les; animaux n’ont quelquefois
pas d’autre nourriture que ce'mélange de fourrage.
De la paille d’avoine.
I l y a trois manières d’employer la paille d’avoine
pour la nourriture des animaux 1 . on I3
leur fait manger en verd ; i ° . coupée auffi-tôt que
le grain eft formé, & féchée enfuite ; 30. enfin
après l ’avoir battue , pour en retirer le grain.
i°. La paille tVavoine en verd plaît beaucoup
aux beftiaux, & ils en font friands, au point que fî