
verte qu’à cent foixante perfonnes, après avoir
exigé qu’elles s'engageaient au fecret, tous la foi
du ferment , & que chacune d’elles lui donnât
vingt-cinq florins ( i ). On a* vu ., dans tous les
fiècles, des perfonnes affez faciles pour fe laiffer
féduire par les promeifes des importeurs. Agri-
cola en a fait preuve j il trouva un certain nombre
d’hommes toibles qui ne balancèrent point à
lui donner leur argent, pour conuoître de nouvelles
expériences, d’où ils ne remportèrent que les
regrets d’avoir été trompés par un charlatan. Ce
fut à la fuite de ces prétendues expériences optAgri-
coLi donna l ’ouvrage fuivant :
Verfuch der. univerfal vermehrung , &c. . . , à
Ratifbonne , aux dépens de l ’auteur 1 1616 ,
in-fol. z vol.
Cet ouvrage, qui roule fur. la multiplication
des arbres , des fleurs , & des fruits , renferme les
idées fingulières de fon auteur, relativement à fes
prétendues découvertes. Le feul défîr de connoitre
jùfqu’où peut aller l ’èxtravagance de l ’ efprit humain
, peut engager à le lire. Le ftyle eft celui
d’un enthoufiafte : on ne trouve dans cet écrit
que des fables, -dés idées ridicules', des promeifes
brillantes , faites avec un ton d’affurance & de
certitude , qui eft le langage ordinaire des importeurs.
Voye\ A ci» L i p f , ann. 1717. {M . G o u -
LIN» )
A g r i c o l a ( Jean-Ammonius ). I l étoit allemand
, dit Manget, & profeffeur de Médecine &
de langue grècque à Ingolftadt. Ce fut un tres-
favant médecin de fon temps , lequel avoit de
la réputation dès l’an- 1496 > fuivant Jujius ,
chronol» medic.
Manget , que nous n’avons ni commenté ni pa-
raphrafe, mais rendu fidèlement, ne marque point
la date de la mort de cet Agricola. M. Eioy
dit qu’il mourut en 1570.
Si cette date eft exaéte , il faut qu’Agricola ait
fourni une très-longue carrière. Car fi déjà i l étoit
célèbre en 149* , on peut fuppofer qu’il avoit au
moins trente ans à cette époque ainfi , en 1570 ,
qu’on dit être l’année de fa mort , i l avoit par
tonféquent cent quatre ans.
Nous indiquerons , d’après Martget, les écrits
d’Agricole ; mais en obfervant l ’ordre des années
où ils ont été publiés.
J. Scholià copiofa in therapentïcam methodum
Galeni. Augufioe , 15 3 4 , in-8°.
(1) En «783, on Ratiibonne, mais dev iVt ieenn nFer,a nqcuei ,u pno fmledéadnetc inu,n nfoenc redte,-
lcee umx aagunxéqtiufmelse ial ncoimnfaenl,c oai t edxei gféa ir&e paarrgt ednet fa& p rféetremndeunet ddée
couverte, connue à la Chine il y a plufieurs fiècles.
£ Note de M. Gouiin.J
II. Hippocratis , c o i, Medicines & ihedicOfUJtt
omnium principis , aphorifmorum & fentéti*
tiarum medicarum libri feptem, in ordi-.
nem in quem antehac numquam dijpôfuit
quifquam , digejii ; ju x ta quem fa c ile quivis
materiam quameunque medic am quant inquire
re cupiverit , extemplo inveniet : adjectâ
infuper enarratione fententiarum perquam f a -
miliari ac compendiofâ. Accedit liber fe x - '
tus epidemiorum Hippocratis ex tranfiatione
Leon» Fuchfii, eodem ordine , atque etiam
difficiliorum fcrupulorum brevïbus expofitiun-
citlis , atque annotatiunctilis, énarratus. In-
goljladii y apud A le x » H^eiffenhorn. 1537 >
zVz-40.
III. In Galeni libros fe x d$ locis affeclis coin-
mentarii. Noribergas , apudCatharinam Gerla-
chin y 1637 & 1638, in-40.
IV. Médecines herbaries libri duo ; quorum primus
habet herbas hujus feeculi medicis communes
cum veteribus , Diofcoride videlicet ,
Galeno , Oribafio, Paulo, Aetio , Plinio , &
horum fimilibus : fecundus ferè à recendbus
medicis inventas conti’siet herbas, atque alias
quafdam preccleiras medicinas , ut ques pojt
Galenum vel invefligaus funt , vel in ufum
medicum pervenerunt. Bafilees , apud Barth•
JVefthemerum , 1535 , in-8°.
V* ln artem medicinalem Galeni commentarii,
Bafilees , apud Barth» Wefthemerum , 1541 »
in- 8 V
VI. Nicolaï Alexandrini, medici gresci , liber de
compofitione medicamentorum fecundum loca,
tranfiatus è greeco in latinum à Nicqlao R he--
g in o , calabro : cum brevijfimis annotatiuncu-
lis locorum difficilium Joh. Agricolæ Ammo«
- nii. Ingolfiadii , apud A le x , Weiffenhorn ,
1541. in-4.0*
V IL Oratio de presfiantiâ corporis humahi.
Extat.y tom. j , ôrationum Ingolflad.
( M . G OÙ LIN»)
A g r i c o l a (Jean). Tout ce que M. Eloy
nous apprend de ce quatrième Agricola^ , c’eft
qu’il fut profeffeur en Médecine & en Chirurgie,
ftms nous dire en quelle ville 3 qu i l étoit de Naum-
bourg en Mifnie , & qu’il vivoit dans le dix-
feptième fiècle. Mais il indique de ce profeffeur
plufieurs ouvrages compofés en allemand j fa-
I voir :
i° . Des inftitutions de Chirurgie qui parurent a
Francfort en 1638 , in - i z j & à Leipfic en.
16$9 , ’ în-i».
z°. L ’art de la Chirurgie augmenté & perfectionné.
Nuremberg , 1674 , in-8°.
30. Nouvelle Chirurgie , dont il y a une éditioü
de Drefde, 1716, in-i»«
Manget donne le titre d’un autre ouvrage de
cet auteur ; le voici :
40. J o h . Agricolæ p h . & m ed ic . d o e î. d eu tlic lie
u n d 'w o hig eg rü n d ete a nmerkung uber d ie ch i-
m ifeh e ar^neyen , & c. ; id e f i , J o h . Agricolæ
notes in P o p p i i m é d icam en ta c h ym ic a , aucîce
e ih im ad v e r fion ib u s Joh . H e lf r i c i J itn g k e n s ,
m edic . l ie . N o r ib e rg e s , im p e n f is J o h . Z i e g e r i ,
1 686 , in-40.
On trouve une notice de cet ouvrage -, A et.
Lipfi S u p p lém . tom. j , pag. 106. (M . G o u LIN.)
A G R I C U L T U R E H y g iè n e .
Partie I. D e Vhomme f a i n , c o n fid é r é comme
f ù j e t d e l'h y g iè n e .
Seélion II. D e l'h om m e f a i n , c o n fid é r é in d iv i d
u ellem ent.
Ordre V. D i f f é r e n c e s d es hom m e s r e la tiv e s
a leu r s p r o fe f fio n s .
Partie II. M a t iè r e d e l 'h y g iè n e o u ch o fe s
a p p e lé e s n o n n a tu r e lle s .
Claffe. I, C ir c um fu fa , ch o fe s en v iro n n a n t e s .
Ordre II. L i e u x , ch a n g en ien s opérés p a r
V a r t d a n s l e s lie u x .- C u ltu r e o u a g r icu ltu r e .
' } L'agriculture , qui fait l ’occupation de la claffe
d’hommes la plus ancienne & la plus utile , qui
doit être un des principaux objets des foins du
politique, une fource de réflexions pour le phi-
lofophe , "& d’pbfervations pour le phyficien ,
ne fera pas regardée par le médecin d’un oeil
indifférent.
L e médecin confidéré Y a g r icu ltu r e fous trois
points de vue différens ; i° . comme perfectionnant
les productions qui fervent à nos ufages, &
fur tout à notre nourriture j z ° . comme contribuant
à la falubrité de l’air & des lieux 3 30. comme
influant fur. la conftitution & fur la fanté de
la claffe d’hommes qui fé livrent aux travaux
de cet art important.
I. L a perfeétion que donne Y a g r icu ltu r e aux
fubftances deftinées à nos ufages , & fur-tout à
nos âlimens , eft: bien marquée dans les fruits ,
dans les herbes potagères , dans les racines alimen-
teufes, & même dans les graines tant légumi-
neufes que céréales. Il en réfulte un grand
nombre de variétés qui ne doivent leur exif-
tence qu’aux foins de l ’homme , & ces variétés
mêmes , acquérant à la fin la faculté de fe reproduire
avec les mêmes formés & les mêmes caractères
, deviennent prefque des efpèces dont l ’homme
femble le créateur, mais dont la nature a fourni
les élémens. Dans ces productions de l ’art, on ne
peut difeonvenir qu’une grande utilité ne fe trouve
‘fouvent réunie à beaucoup d’agrémens ,* & fi l’on
compare l’efpèce première à Pefpèce'perfectionnée,
on trouvera des fucs adoucis, rendus plus
abondâns & plus rafraîchi flans , des qualités nui-'
fibles & des faveurs défagréables devenues fuc-
ceftïvement délicieufes & bienfaifantes , la matière
alimenteufe même multipliée & perfectionnée ;
fans parler.de ce luxe, uniquement fait pour les
yeux, mais auquel la nature fe prête avec tant
de grâce & de facilité. Je ne m’occuperai point
ici de ces objets , une partie de ces détails, dont
il eft: impoflible de donner le complément dans
ce dictionnaire, fera traitée à l ’article de chacune
des productions alimenteufes qui doivent leur perfection
à Y a g r icu ltu r e . ( V o y e \ aufli le dictionnaire
Y a g r icu ltu r e . )
II. Cet ar t, le premier & la baie de tous ,
qui agrandit la terre en la rendant plus fertile ,
en fubftituant des terrains cultivés à des landes inhabitables
, en mettant par-tout la régularité à la
place du défordre , rend aufli aux climats , qu’i l
embellit, une falubrité qui prolonge la vie des
hommes. On fait quelle influence les lieux ont
fur l ’air , ' combien ils en déterminent les m o u -
vemens, combien ils lui fourniffent d’émanations ,
combien en retour ils en reçoivent de biens & de
maux. On fait quelle part ont dans cette influence
les forêts , les eaux, & la végétation. On con-
noît une partie du mécanifme par lequel la végétation,
animée par les rayons du fo le il, prépare
aux animaux un air refpirable , pur , & falubrei
& les conrioiffances acquifes à cet égard par l ’in-
duftrie des modernes, paroiffent de lurs garans de
celles qui font réfervées à leurs recherches. Si
donc Y agriculture , en multipliant les percées dans
les forêts & en diminuant l ’étendue des bois r
donne à l ’air plus de mouvement & le rend plus
falubre ; fi , en accrpifiant par lés défrichemens
le nombre des végétaux, & en rendant leur végétation
plus aCtive par une culture foignée, elle
augmente le tribut d’ air pur qu’ils payent à l ’at-
molphère ; fi, p^r l ’utile diftribution des eaux , e lle
prévient leur ftagnation , & diminue en confé-
quence la fomme des émanations mal - faifantes
( mettons à part lés juûes reproches faits à quelques
genres de cultures, & particulièrement à la
culture du riz dans nos contréés ) , on concevra
aifément combien cet art peut changer & améliorer
la nature, des climats, & en corriger rinfalu-
brité. L ’hiftoire d’un grand nombre de colonies en
eft la preuve. Il exifte encore un petit nombre
de témoins du défaftre affreux qui détruifît dans
l’île de Cayenne prefque tous ceux qui y furent
transportés en 1763. Abandonnés dans un pays
couvert de bois impénétrables , fans communications
, dénués des fecoürs & des inftrumens nécef-
faires pour vaincre tant d’obftaclés, ils périrent par
les maladies & la difëtte. Ce n’eft que par des dii-
pofirions mieux entendues , &en ranimant la culture,
qu’on peut fe flatter d’y ramener la falubrité.
En effet , qu’ori fe peigne un pays comme
l ’étoit alors l’île de Cayenne , couvert de forêts
aufli anciennes que le monde , où les arbres, re