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poudre pour le cheval depuis un gros jufqu’à une
demi - once. J’ai donné la poudre de cette racine .
feule, à la dofe d’unè once, à un cheval de moyenne
taille , âgé de fept à huit ans , & préparé pour
être purgé j elle n’a produit aucun effet fe'nlible.
Cette obfervation que je n’ai pu répéter que deux
fo ism é r ite d’être confirmée par de nouvelles expériences.
Cette poudre a fait vomir une chatte a
qui je l ’ai fait prendre dans de la foupe, à la
dofe d’une pincée. ( M. H u z a r d .\)
. ALCHIMIE. (M a t méd.) A la folie de faire
.de l*or, qui a régné pendant long-temps, Para-
celfe ajouta > dans le commencement du feizième
fiècle, une autre folie encore plus fingulière , celle
de trouver un remède univerfei. Depuis oette époque
, Y alchimie ne confifte plus feulement dans la
recherche de la pierre philofophale , mais elle
porte fes prétentions jufqu’à découvrir celte pa-,
nacée univerfelle qui doit guérir tous les maux.
Ceux qui fe font vantés d’avoir trouvé ce beau
fecret, fe {ont qualifiés du titre d’adeptes, & , ce
qui eft plus merveilleux, ils, ont anuré que c’é-
toit une feule 8c même chofe que la ,poudre de
projection & le remède univerfei. Paracelfe , un
des,., premiers qui ait ofé dire qu’il pôfîedoit la
Médecine univerfelle off mort des fuites de la
crapule, à l ’âge de #8 ans, dans un cabaret de
Saltzbourg. Aujourd’hui, l ’on ne manque point
d’impudens qui annoncent encore pofféder ce fecret ;
mais il-fa ut convenir qu’ils ne trouvent prefque
plus de profélytes. Il feroh Xuperfiu .de difierter
ici fur l ’impombilité d’une pareille découverte ;
les plus légères notions , on ne dira pas de Médecine
, mais des élémens de la phyfique , fuÆfent
pour èn prouver l ’abfurdité. ( M. DR F ou r-
Ç R O Y . )'
ALCHIMIE & ALCHIMISTES. ( Jur. de Médecine.
) Le mot alchimie ne fignifre rien autre
.chofe que. la chimie par excellence j ainfi, le mot
alchimijle. a été pris pour défigner les plus grands
des chimilles. La fyllabe initiale al eft un article
arabe ajouté au mot chimie > par Gébçf - ou pa r
quelque autre des. premiers Arabes qui commencèrent,
à cultiver la chimie dans le huitième ou le
neuvième, fîècle de J; C. Le rnot chimie avoit été
formé par lés chrétiens, la plupart évêques.,
.moines,. ou prêtres qui commencèrent à étudier
ce même art en Egypte,, dans le quatrième & le
çinquièmé nècle de notre ère. Ils la nommèrent
ainfi , noh de Cham , fils de Noé ; que des alchi-
-j-niftes • ont.mis parmi les premiers philofophes qui
ont „èiiudieq .exçfeéy & enfeigqé leur art, mais
du Cham . qui, dans les livres facrés,
défigne fou vent l’Egypte ; é é forte que chimia ,
chemia, ou ch:nmia.}) la. chimie, a défîgné origi
nairement la fcience ou l’art de Cham ou aÊ -
gyp te, parçer. que c’eft dans ce pays qu’il a été
tiouvé, inveptp , & • enfeigné .aux Grecs & aux LaÀ
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tins.. Par la même raifon on lui donne le nom de
philofophie, fcience , ou art hermétique, parce
que les Egyptiens fai foi eut honneur des élémens
de toutes leurs connoiffances & de tous- leurs arts
à un ancien législateur ou philofophe nommé
Taaut, que les Grecs ont décoré du titre d’Hermès
/’interprète, & des Latins de celui de Mercure
triiinegifte , nom qui, fuivant les bons principes
d’étymologie, ne défigne pas trois fois
grand, comme on le dit vulgairement, mais qui
s ’occupe de chofes crois fo i s grandes , ou très-
grandes , J'ublimes, 6v. Les égyptiens donnoient
à cet art le titre d’art facré ou dé fcience fa -
crée, parce que les prêtres feuls s’en océupoient
dans leurs temples , ne le- confervoient ec ne
l’enfeignoiént que par la tradition, 8c au moyen
d’une écriture lymboiique , reiigieufe , -& ■ façrée.
Les antiquaires alchimijles né s’en tiennent pourtant
pas à Hermès , pour trouver le premier patriarche
de leur art j iis remontent jufqu’à Vul-
cain, qui , fuivant les égyptiens, étoit ie foleii &
le dieu du leu ; àc en remontant des fables à l ’écriture
fàinie , iis-arrivaient à Tubalcain, de la
famille dé Caïn , q u i, fuivant la Genèfe , s’occupa
d travailler le 1er 8c les autres métaux. Mais
queisi,ont été lefc objets de Y Alchimie , delà Chimie
, de là Philofophie hermétique , ou de l ’art
facré; Iis fe font multipliés dans lesdiftérens temps j
mais fon premier but s’eft çonfervé, fans variation
effentielie, depuis les premiers temps jufqu’à nous.
Tubalcain tut un forgeron ; Vulcain., pris pour
un homme, en fut un auffi ; & l ’on a même confondu
ces deux perfonnages. Voilà - l ’origine du
travail fait fur les métaux. L ’on a commencé par
forger ceux que la nature a préfentés tout faits aux
hommes j ce n’eft qu’après ce premier pas, qu’on
s’eft élevé à l ’exploitation des mines ; 8c c’eft à
quoi l’on s^eft occupé dans la Chaldée, l ’Arabie,
i'Egy-pce , 8c autres lieux de l ’Orient, qui ont pris
Taaut ou Hermès pour leur premier philofophe.
La Chimie primitive de ces lieux n’étoit donc
originairement que l ’art qui porte le nom de métallurgie
, & qui n’eft qu’une partie de la Chimie
moderne. Il parole.' que Yan facré des* égyptiens
n’eut pas d’autre,objet; il eft vrai que les alchimijles.
leur ont-attribué la découverte de la tranf-
mutalion des-' métaux en o r , & celle de la Médecine
univerfelle ; mais la première n’eft pas démontrée
, & la fécondé eft une abfurdité.
. II ne paroît même pas que .la Chimie, que les
grecs de l’empire ont reçue des égyptiens dans le
quatrième fiècle , & qu’ils ont cultivée jufqu’au
feptièm'e , ait eu un autre objet que de s’enrichir
par l ’exploitation-des mines, par les travaux des
métaux , 8c fur-tout par la confedrion de l’or. Il
eft vrai; qu’on a cherché- des procédés pour faire
de lx>r avec les ,.au très métaux , & des panacées
pour tous les maux, dans les ouvrages de. Syne-
fius, le premier des nouveaux grecs dont nous avons
les écrits fur la Chimie, &,dans ceux de fes fiic°
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ccfTeurs ; mais on ne peut encore démontrer évi- :
de m ment, par les ouvrages mêmes, que ç’ait été 1
réellement l ’objet de leurs auteurs.
C’eft aux arabes à qui nous devons ce qu’ils ont
nommé le grand oeuvre , & Inapplication de la
Chimie à la Médecine. Géber , ou ceux des plus
anciens arabes qui ont cultivé la Chimie , ont décrit
ce grand oeuvre , dont l ’objet étoit de créer
de l’or par la tranfmutation des métaux en celui-ci,
qu’ils ont nommé la pierre des philofophes chimiques
ou hermétiques; & c’eft pour démontrer ■
l'éminence de ce nouvel art, qu’ils ont transformé
le nom de Chimie en celui d’Alchimie, dans le
huitième fiècle ; mais çe n’eft que dans le dixième
que Rhazès , le plus ancien des médecins arabes
célèbres dont nous ayons les ouvrages , commença
à faire ufage de quelques préparations de la Chimie
ou Alchimie dans le traitement des maladies ;
& fes fuccefleurs ne portèrent pas cette application
fort loin.
Lés philofophes & les médecins du treizième
fiècle , a la tête, defquels on voit le moine Bacon i 1
commencèrent à vouloir»*...joindre la Chimie des
grecs & des arabes, à la Philofophie & à la Médecine
de leur temps; mais ils furent arrêtés dans
leurs progrès par les cabales des moines, qui en
perfécutèrent plufieurs comme «magiciens. Ce que
les tribunaux eccléfiaftiques craignoient alors , arriva
en effet dans le quatorzième fiècle. Les alchimijles
& les aftrologues fe liguèrent enfemble
pour ne former , pour ainfi dire , qu’un art ou
qu’une fcience, .ou du moins les philofophes her-,
métiques crurent pouvoir augmenter les forces &
les vertus des fubftances'alchimiques , en leur fai-
farit recevoir les influences des affres, d’après les
règles de l ’aftrologie , qui exaltoit alors les meilleures
têtes Ces luperftitions continuèrent dans le
quinzième fiècle; mais le moine Bafile Valentin,
tout en cherchant la-pierre philofophale-, dirigea
•le's travaux de l’Alchimie vers la Médecine d’une
manière particulière 8c avec un art notM^u.
Dans le feizième , Paracelfe adopta K développa
l ’ art de Valentin; mais il crut le perfectionner
en l ’annexant aux preftiges de la magie. Ses par-
tifans , laiffant la magie de côté, introduifirent la
Chimie ou l’Alchimie dans la théorie de la Philofophie
, dans la pratique de la Médecine, 8: dans
l’art de„ la Pharmacie ; mais la faculté de Médecine
8c lé parlé ment de Paris- en arrêtèrent, ou du
moins en retardèrent les progrès par un décret &
un arrêt fulminant qu’ils rendirent en 1 666. Pendant
que les alchimijles médecins combattoient
avec les médecins, galéniftes & ariftotéliciens, les
alchimijles purement métalliques s’enrichifloient
par l’exploitation des mines, ou s’appauvrifloient
par le grand oeuvre, qui leur promettoit la mé-
tamorphofe des métaux en or.
L’Alchimie médicinale fe reproduifit dès le
commencement du dix-feptième fiècle , avec une
vigueur 8c une opiniâtreté que toi» les efforts
réunis des philofophes péripatéticiens & des médecins
galéniftes n’ont pu arrêter 5 il a fallu la recevoir
dans la Philofophie , la Médecine , & la
Pharmacie , comme la foeur de la mécanique , pour
expliquer tons les phénomènes de la nature ; &
pomme la mère de la Pharmacia & de la plupart
des arts ; & la raifon, éclairée par l ’obfeivation &
l ’expérience, a réglé fa place d’une maniéré fi
fiable , que jamais l ’ignorance & le préjuge ne
pourront la déplacer.
Cette heureufe révolution a fépare dans notre
fîècle les trois parties de la Philofophie d Hermès
en trois arts qui n’ont' prefque plus.riéo, de
commun. La Chimi.e métallique , bornee a I exploitation
des minés, a pris, le nom de Métallurgie.
Celle qui décompofe les mixtes en leurs
élémens , & qui réunit les élémens en mixtes , a
retenu le nom de Chimie , qui démontre fon origine
fans rien indiquer de fon effet ; & le nom
d’Alchimie eft demeuré aux procédés des fouffleurs ,
qui ne fe propofent, modeftement & dans le fi-
lence , que le grand oeuvre de la tranfmutation
des métaux en o r , la pierre philofophale.
Les alchimijles ne font d.onc plus àujourd hui
que les artiftes d’un art dont la poflîbilite n eft
pas démontrée, malgré le grand nombre de f°1“ "
fleurs qui prétendent avoir trouvé la pierre P“ 1"
‘lofophaie ; mais auffi l ’ on n’en voit pas évidemment
l ’impoffibilité dans les principes de la Phyfique;
Les alchimijles font donc des foux qui
courent après une vaine chimère , lorfqu ils dé-
penfent leur bien à la recherche d’un être dont
l ’exiftençe n’eft pas démontrée ; quelques-uns d^eux
courent après la Médecine univerfelle, ou meme
prétendent l’avoir trouvée ; ’mais le mépris que les
perfonnes fenfées ont toujours témoigné pour leurs
fyftêmes, ne les a pas fait proferire par des lois
particulières. Voye\ C h im ie, C h arlatans , tMALCHIMILLE.
( Mat. méd. ) Nous donnons,
avec l ’auteur de la Flore françaife & du dictionnaire
de Botanique de l ’encyclopédie , le nom
d’aléhimille à la plante médicinale q.u’011 appelle
cqmmunément pied de lyon. Le genre de Val—
chimille eft placé , par Linnéus , dans la tétrandrie
Monoginie ;«* n caractère eft d’avoir un calice tu-
bulé, découpé à fon bord en huit pointes alterna*
tivement grandes & petites , ouvertes de manière
à repréfenter une étoile.
L ’efpèce nommée pied de lyon, dont on a fait
ufage en Médecine , eft Yalchimille commune ;
alchimilla vulgaris de G . Bauhin & de Linnéus.
D’une.racine groffe & ligneufe , noire & chevelue ,
s’élèvent à un pied plufieurs tiges très - rameufes,
chargées de feuilles alternes ,' arrondies , partagées-
en 6 lobes dentés , veinées en deflous , poilues fur
leurs bords & leurs ner.vures, petiolées en bas,
& prefque fefliles an haut de la plante, accom»
M m m m s