
» fluides des plantes qui compofent leur Tue , &
» qui peuvent fe réduire très-ailément en gelée,
» en rob , &c. Les féconds font ceux qui conlli-
» tuent les liens naturels des végétaux , & qui fe
» trouvent dans les parties folides des tiges, des
» racines , des nervures , &c. Pour extraire ces
» derniers , il faut la dernière violence du feu ; &
» il ne faut certainement pas croire que l’aélion
» du ventricule & des in te (lins foit capable de
» faire un pareil extrait. La quantité du mucilage
» qui exifte réellement dans les plantes, n’eft donc
» pas abfolument la quantité que les animaux peu-
» vent en extraire ».
« Un des lignes qui font connoître fi un corps
» nourrit beaucoup ou peu , eft la quantité d’ex-
» crémens, foit fenfibles, foit in (en fi b les , qu'il pro-
» duit : les matières qui ont la faculté d'être promp-
». tement abfoibées, augmentent plus' particulière-
» ment ou les urines ou l ’infenfible tranfpiration.. ..
» pour les parties folides des alimens, elles doi-
» vent augmenter les excrémens du bas ventre.. . ».
« La divifion la plus naturelle des parties des
» plantes eft en racines , feuilles , fleurs , fruits ,
» & femences, fuiva.nt l ’ordre dans lequel les par-
» ties fe développent. . . . ».
Racines,
( P . 190. ) a On peut divifer les racines-en plu-
» fieurs e/pèces; les .unes font bulbeufesj parmi
» celles qui ne- le. font p a s , les unes ont une
» confiftance ferme & prefque ligneufe , ou tout
» à fait ligneufe ... . . deiféchées . . . . , elles
» confervent un volume . . . . . peu différent de
» celui qu’elles avoient étant fraîches . . . . les
» autres ont une fubftance tendre & aqueufe, qui
» n’offre à leur féparation qu’une très-légère r.é-
» fiftance qui , en fe defféchant perd
»• une quantité confidérable de fon volume ( 37).
» Telles font.les raves-, les raiforts, les-navets'».
(3 7) M. Lorry- parole oublier ici les racines cubéreu fes, dont
les unes font farineuies, comme la pomme de terre ; les autres
contiennent une fubftance charnue 8c fucculente ,
comme le topinamboux , la bacate, 8cc., 8c d’aunes qui ,
fans être réellement tubéjeufes , ont une fubftance analogue
à ces dernières, comme la betterave&c. La. racine
tubéreufe eft proprement celle dans laquelle les filamens
qui forment- la racine font interrompus1 par de - renflemens
intermédiaires. Les racines turbinées „ ou en faboc, comme
les navets, la betterave, la racine de quelques efpèces de
choux., ne font pas véritablement tubercules, garce qu’elles
.portent immédiatement la plia, te par un bout, Sc que par
L'autre elles donnent- naiffance- aux filamens. Néanmoins
il y a quelque choie d’anàiogue entre routes ces racines,
fie-l’on pourroit divifer. en général prefque toutes les racines
en deux claffes, en tubéreuses Sc en filamenteufes.
Les filamenteufes feroîent celles dans lefquelles les filets
de là racine, difpofés, foit en ramifications,.foit fous- forme
de chevelu, cotnmu n j que nt. immédiarement avec les tiges de
la plante. Les. tubéreufes , en prenait ce nom dans un
fens plus étendu que d’ordinaireferoîent celles dans lef-
Ici M. Lorry s'occupe de montrer que le mucilage
des racines eft moins atténué que celui du relie
de la plante ; qu’il le devient d’autant plus qu'il
appartient a des parties plus élevées,. auxquelles il
ne parvient qu'après avoir été élaboré fuçceflîve nient
dans toutes les parties du végétal. Que cependant
on voit dans les bulbes un principe fouvent très-,
atténué , uni au mucilage 3 mais que celte atténuation
eft due tant à l'humidité du bulbe-qu'au fé-
jour. qu’y fait le mucilage akifi abreuvé. Que cette
acrimonie n'y exifte pas dans le premier âge
qu’elle appartient à une élaboration fpéciale, dépendante
de la ftruélure &, pour ainfi dire de la vie-
particulière du bulbe, des fecrétions qui lui font
propres • que fouvèof cette acrimonie ne paffe
pas dans la plante j que malgré cela le mucilage
qui fait la bafe du, bulbe, eft toujours plus grof-
lier que celui des autres parties de la plante , fi
on le confidère fépavément des fecrétions qui lui
donnent cette âcreté ; ce qui doit s’entendre aufli
de toutes les racines très-charnues' qui ont des
principes volatils, comme les raves & les radis,,
puilque, nonobftant cela-, leur mucilage eft toujours
de difficile digeftion (38), comme le dit.
Hippocrate de la racine du raphanus.
( P . z9 ï. ) « On peut donc prononcer en- gè-
» néral que les racines contiennent le-mucilage
» le plus groffier qui foit dans toute la plante (32)-
» s. ■. i- . ( P . y On peut donc conclure que
» les racines donnent une nourriture gr.oflîère, &
» plus groffière en général que celle que peut
» fournir la plante qu’elles foutiennent. Cependant
»• comme elles font, pour ainfi dire, un couloir par
» lequel font portés tous les fucs qui- doivent
quelles p exifte entre les tiges de la'plante & les filamens
de la racine , un ou piutieurs corps intei-médiaires-,
renflés , auxquels aboutiflenc les filamens comme à. des
centres, fie defqueis enfuite partent, les tiges, comme des
rayons.. Dans cet ordre de racines feraient comprifes les
racines subéreufes 'proprement d i t e s , les turbinées 1 fie les
bulbeufes. Celles-ci forment encore une claffe- à parr% en
ce qu’elles appartiennent'plus à la plante, qu’à la racine,
tandis que les autres appartiennent plus à la racine qu’à
la plante. Quoi qu’il en foit, ces corps- intermédiaires entre
les extrémités radicales Si les tiges , font dés organes
fans doute fort importans dans l’économie végétale , Sc dans
lefquels paraît fe préparer, fit, pour ainfi dire , lé digérer
Y aliment de la.. plante; D’après cela , on fenr combien,
l’étude de cetce partie de 1 économie dres végétaux pourrait
devenir iiuportance , relativement aux recherches qui
nous relient a taire fur les alimens Sc la matière alimentaire.
(38) On pourrait trouver uiie preuve de cette proportion
dans le mucilage" filant fie glu3iït, que donnent la
plupart des bulbes quand iL ont lailTé écouler leur partie
la plus liquide. Neanmoins ce que dit Mi.pocrate radix
raphani oegrè concoquitur, peut avoir rapport à la permanence
de fa partie volatile , qui fubfifte long-temps dans
l’eftomac , ôc fe fait fentir long-temps après qu’on a mangé,.
(39.) Je pafie à deftein tout ce qui regardé la partie non
alimenteufe de nos alimens, parce que. cfe qui en eft dit
trouvera, fa place en un autre endroit. ,11 n’eft pas befoifl-
d’avertir, qu’ici le nîot graiîiçr eft impropre.
» n o u r r i r l a p l a n t e , e l l e s c o n t ie n n e n t o i-d in a ir e -
» m e n t b e a u c o u p de m u c i l a g e , & c om m e e l l e s ne
» t r a n s i t e n t q u e - p a r l a p l a n t e , & q u ’ e l l e s fo n t
» à l a .fo u r c e d e l ’h u m i d i t é , c e m u c i l a g e e f t o r -
» d 'in a ir em en t f o r t 'h u m id e . . . . L e s b e l le s e x p é -
» r ie n c e s q u e l ’ o n a f a i t e s en d e r n ie r l i e u fu r l e s
» p om m e s de t e r r e , Y aliment q u ’ o n a fu e n e x -
» • t r a i r e à fi p e u d e f r a i s , n o u s a p p r e n n e n t q u e l l e
» r e f fo u r c e in fin ie p e u v e n t n o u s o f i r i r l e s r a c in e s » .
« M a is c e q u i a é t é d it d e s p la n t e s e n g é n é r a l .
» e f t v r a i a u fli de le u r s r a c in e s . IJ. fa u t d i f t in g u e r
» e x a c t em e n t c h e z e l l e s leu rs - d iffé r en s â g é s . . . .
» L e s r a c in e s te n d r e s ’ & je u n e s a b o n d e n t o rd in a i -
» r e n ie n t e n e a u . L a p a r t ie q u i d o i t y d om in e r
» ( dans les racines médicamenteuf&s ) , n’ a a c -
» q u is n i l a v e r tu q u i p e u t r en d r e c e s r a c in e s
» m é d i c am e n s , n i l a f o r c é q u i l e s e x c lu t du r a n g
» d es alimens j a i n f i , n o u s m a n g e o n s d e s r a c in e s
» r é f in e u f e s dans l e c om m e n c em e n t d e l e u r fo rm a -
» t i o n , q u i , d ans u n t em p s a v a n c é , " f e r o i e n t de
» fo r t s m é d ic am e n s ; t e l l e e ft La r a c in e d e f e o r -
» fo n è r e (40). E n e f fe t , dans c e s r a c in e s , q u o i -
» que: l ’ â g e , e n a u gm e n t a n t l a q u a n t i t é du m u c i -
» l a g e ; p a r fit d e v o i r l e s r en d r e p lu s n u t r i t iv e s y c e -
» p e n d a n t l e s p a r t ie s â c r e s & d om in a n te s q u i
» c r o i f f e n t a u m o in s d ans l a m êm e p r o p o r t io n ,
», d im in u e n t c e t t e f a c u l t é . T o u t b ie n c a l c u l é , l e s
» f e u le s r a c in e s d es p l a n t e s a d u l t e s d o n t n o u s p u i f -
» fio n s fa i r e u f a g e , fo n t celles . . . . q u i p o r t e n t
» a v e c e l l e s un m u c i l a g e a d o u c i f fa n t j to u t e s l e s
» a u t r e s o n t t r o p d e p a r t ie s é t r a n g è r e s . B e a u c o u p
» d ’ a n im a u x m a n g e n t l e s r a c in e s 'T e s v é g é t a u x ;
» m a is d e to u t e s l e s p a r t ie s d o n t x e s a n im a u x l e
» r é p a i f f e n t , i l s en e x c e p t e n t to u jo u r s l a r é f in e ,
» & l a p a r t ie te r r e u fe fe t r o u v e e n g r a n d e a b o n -
» d a n c e a u p r è s d e c e q u ’ i l s o n t m a n g é . I l s e n f é -
» p a r e n t l e f e u l m u c i l a g e » .
Tiges & feuilles.
( P . 300.) « Pour les tiges & les feuilles des
» plantes, elles conftituent, quand on les confi-
» dère comme aliment, la claffe que les anciens
» appeloient Aa^ava, olera . . . . Dans cette claffe
» on comprend dans tous les livres qui ont traité
» des alimens , les tiges & les feuilles des plantes
» alimenteufes. Les anciens n’ont jamais prodigué
» leurs éloges à cette e lp è c e d'alimens , ni en gé-
» néral , ni en particulier . . . . ils les regar-
» doient comme devant produire un fang aqueux
» & tenu, comme étant h um e d a n s & rafraîchif-
» fans. Aduarius paroît croire qu’on peut les cor-
» riger par le moyen de la culture . . . . mais
» c’eft tout ce qu’il en efpère »;
M . L o r r y , a p r è s a v o ir , m o n t r é q u e l a m a t iè r e
n u t r i t iv e c o n f id é r é e d ans l e s t i g e s d o i t a v o i r un
(40 ) La racine de feorfonère devient médicarhcntcufe
Jocfqu’clle n’eft plus mangeable, mais elle n’eft jamais
IK1 .fort niédicanienc.
peu de la graffièreté de celle qui réfide dans les
racines, remarque aufil la folidité des principes
propres à cette partie de la plante ; il dit : ( P •
363. ) « Si nous considérons la tige d’une plante
» dans la vigueur de fon â g e , il eft peu de por-
» tions de la plante qui contiennent fi peu de
»' principes nutritifs proprement dits........... . Dans
» prefque tous les végétaux , les principes de la
» tige font unis & lerrés, & ont perdu la folu-
» bilité qui eft néceffàice pour la nutrition. . . .
» Les feuilles font à peu près dans le même cas.
» . . . . Il n’eft que certaines plantes cultivées ,
» défendues avec foitr des ardeurs du foleil, dont
» on puiffe manger les feuilles. La plupart des'
» autres ont un gofit âcre............».
( P. 304. ) « D ’ a i l l e u r s i l f a u t c o n f id é r e r q u e
» l a p lu p a r t d e s p l a n t e s d o n t n o u s m a n g e o n s l e s
» t i g e s , f o n t p a r e l l e s -m ê m e s d e s ‘ p l a n t e s f o r t
» a q u é u fe s j de p l u s , i l n’ e f t q u ’ u n t em p s o ù o n
» p u i f f e fa i r e u l à g e d e c e s alimens,, c ’ e ft l é t em p s
» d e l e u r je ü n e f le , & m êm e d e l e u r e x t r êm e
» je u n e f f e . D a n s c e t em p s , l e s fib re s n ’ o n t p o in t
» e n c o r e a c q u i s l e u r f o l id i t é j & l e s l ie n s q u i
» u n i f ie n t c e s p a r t i e s , n ’ o n t p a s l a f e rm e t é q u i l e s
» ren d im p é n é t r a b le s à l ’ e a u . . . . L a fu p e r f ic i e
» d e s f e u i l l e s n’ é ta n t p a s e n c o r e d é v e l o p p é e , l a
» t r a n lp i r a t io n d e l a p l a n t e n’ e f t p a s f i a b o n d an te *
30Ç ) L e m u c i l a g e d e c e s ; p a r t ie s e ft
» d o n c un m u c i l a g e q u ’ o n p e u t a p p e l e r im p a r -
» f a i t , c o m p o f é d e p r in c ip e s p e u u n is & p e u c a -
»p a b l e s d e n o u r r i r ( imbecillima i> omne olus materia ejl , d it C e l f e ) , g r o f f ie r s , & p a r c o n l e -
» q u e n t d e m a u v a is fu c , m a is f o r t a q u e u x & r a -
» r r a îc h if fa n s p o u r l e s e f tom a c s c a p a b l e s d e l e s » d ig é r e r . A u r e f t e . . . . o n ne. t r o u v e c e s ali-
» mens q u e d ans u n e f e u l e fa i fo n d e l ’ a n n é e , &
» tout ce que peut l ’art des jardiniers, c’eft de
» leur procurer une jeuneffe plus longue, en les
» empêchant de recevoir les impreffions du fo-
» leil , en recouvrant la plante de fes feuilles
» les plus extérieures, qui feules reçoivent le con-
» ta£t de l ’air & de la lumière , & que l’on rejette
» cependant comme ayant reçu une végétation plus
» aétive que les autres ».
Fleurs.
( P . 306.) « Les fleurs contiennent pour la
» plupart trop peu de mucilage pour cbpftituer
» une claffe d’alimens (41), & renfermenr à pro-
» portion plus de^parties adtives & exaltées que
» tout le refte de la plante».
Fruits ( 41 ).
( P . 307.) « L e s anciens divifoient les fruits
(41) Néanmoins les réceptacles des fleurs font quelquefois
charnus ; 8c dans l’artichaud , ils contiennent une fubf-
tance alimenteufe , douce, Sc gélâtineufe.
: (4Z) C’eft ici ce que les- botaniftes appellent pericarpium,
enveloppe du véritable fruit ou des femences. Foye^ la remarque
de Galien fur les-fruits, citée page 722.
Z z z z 2