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Chirurgien cVarmées., Abeille donne une defcrip-
tion des bandages les plus ufités ; traite de la
gaftroraphie , de la fiftule, des amputations, des
rra&ures , & en général des opérations qu’on pratique
le plus fouvent à l ’armée ; mais il le fait
d’une manière affez laconique. Il donne auffi une
defcription des inftruments les plus néceffajres au ■
chirurgien. Il joint a tout cela, dit M. Elo y , un
traité des maladies d’armées , pour lefquelles il
prppofe une affez mauvaife méthode curative ,
qu’il fait principalement confifter dans l ’adminif-
tration des remedes chauds. v
Le quatrième a pour titre , & anatomie de la
tête & de fe s parties. C ’eft un abrégé fort fuc-
cinct ; on n’y trouve qu’une nomenclature fèche
des parties. ( M. G OU LIN. )
A B E I L L E , f. f. Matière Médicale. Elle
contient , comme prefque tous les infeétes , un
acide tout développé , & qui a une affez grande
âcreté. On peut l ’obtenir par la diftillation ; il
eft alors d’une couleur brune , d’une odeur vive
& piquante , mêlée d’empyreume a la première
diftillation. Lorfqu’on le rectifie à une chaleur
douce , il n’a qu’une couleur ambrée, & fon odeur
eft beaucoup moins empyreumatique. Une. partie
de cet acide eft mêlée d’alkali v o la til, que l ’on
démontre par la chaux vive.
On pourroit fe fervir de cet efprit diftillé,,
comme on faifbit autrefois de celui des fourmis ;
quelques anciennes pharmacopées en ont même
recommandé l ’ufage. I l y a long - temps qu’il
n’en eft plus fait mention dans les livres de' matière
médicale : le feul parti utile que l ’on pourroit
tirer de 1yabeille y en Médecine , ce feroitdè
l ’employer' comme épilpaftique , & d’en former
des véficatoires, fi l ’on n’avoit pas, de cantharides.
Tous les infeétes peuvent remplir cette indication
, & fur-tout ceux de la claffe des fcarabées ;
l ’abeille, qui appartient à la claffe des tétraptères
nus , n’eft pas , à beaucoup près, auffi acre que les
inféétes à étuis , & elle' ne pourroit remplacer
les. cantharides que dans un cas de né.eefllté ab-
folue.
Les. grands avantages que l ’art de guérir retire
des abeilles , font relatifs â la cire &~'au miel
qu’elles fourniffent. Hoye\ ces mots. ( M. de
FOURCROY. )
A B E L M O S C H , Hygiènes
Partie II. Chofes non naturelles.
Claffe II. Applicata, ou chofes appliquées a
la furface du corps.
Ordre II. Cofmanques.
A b elm o , s c h , Hibifcus Abelmofchus , Lin.
Graine de mufc. Herbe à la poudre de Chypre.
Les graines feules font odorantes, 8c l ’on s’en
fert dans le Levant pour faire une poudre ambrée ,
A B E
connue fous le nom de poudre de Chypre« ( E x trait
de Vart. Abelmofch de M. Adanfon dans
Vanc. Encyclop. )
U abelmofch doit avoir , ainfi que toutes les
poudres de ce genre, deux effets ; l’un abforbanfc
de l’humidité & de la tranfpiration huileufe du.
cuir chevelu ; l ’autre relatif à l ’odeur qu’il répand,
& cet effet lui eft commun avec d’autres parfums.
Voÿê\ P oudre, Parfum. (M. H allé. )
A B E N - E Z R A ( A b r a ,h À m )_, Biographie
, Hifioire de la Médecine. Il naquit a Tolède
, ville d’Elpagne. Il étoit de nation juive. Il
fe rendit célèbre par l ’étendue de fes connoiffances ,
l ’Écriture fainte , la Grammaire, la Poefie , la
Philofophie , l’Aftronomie , auxquelles on ajoute,
la Médecine. Il poffédoit parfaitement la langue
arabe. Les juifs l ’appeloient le fage par excellence
,. le grand & l’admirable doéteùr. Maûget
dit qu’i l fleuri ffbit en 1180- : d’autres difent qu’i l
mourut, ou en 1174 ou vers n.74 > dans l ’îie de
Rhodes, âgé de 75 ans.
Freind ne parle point d’Aben-Eiga , fous le
nom duquel eft un ouvrage écrit en latin.; c’eft*
fans doute une traduction de l ’hébreirou de l ’arabe ;
en voici le titre :
D e luminaribus & diebus criticis liber. Lug--
âiini y apud Trechfelium , 14.96 , in-40.;..-**.*.*
I l fe trouve réimprimé avec un traité de Michael
Ang. Blondo , qui porte le même titre;
& avec un autre traité? de J . Ganivet. ou Gani>
vêtus,. (M . G ou lin, )■
AB ENZÔAR , voyei A venzoar. ( V . D . )
A B E R C R O MB Y (D av i d ) , Biographie,.
Hifioire _ de la Médecine. Ce Médecin , écoffois
de nation, eft auteur de plufieurs. ouvrages.. Les
Kiftoriens ni les bibliographes de la Médecine ne
nous donnent aucune particularité de fa vie. Voici
les traités qu’i l a compofés, & dont Manget fait
mention.:
I. Tuta ac efficax luis- venereae, fcepè abfque
mercUrio , aç-femper abfque filivatione- mercu-,
r ia li, curandoe methodus. Londini, 168 5, in-8°.,
( M. Eloy met 1684 , in-12.).
M. Aftruc, dans fon traité des Maladies vénériennes
y in-40 ? p»g, y81, 982, en fait l ’ana-
lyfe. Comme nous n’avons pas fous la main*
l ’ouvrage de M* Aftruc , nous y fuppléons en
copiant ce qu’on en dit, d après iu i , dans: la Bi-\
blio Chèque, littéraire.
L e livre d’Abercromby , divifé en treize chapitres
, renferme des idées originales & un fyf-
têxne .fingulier, qui font croire que l ’auteur n’a
jamais guéri de maladies vénériennes - , ou du
moins que leur curation n’a été que palliative. Après
avoir combattu le fentiment de- ceux qui ont récents
aux vers pour établir la eaufe de la vérole,.
A B Îî,
i l la déduit d’une vap'ëur froide St humide, qui,
des parties de lâ génération, s’éft répandue où a
été attirée dans les autres parties du corps. D’après
ce principe , il combat l ’ufage du mercure dans
cette maladie , fous prétexte que ce remède eft
froid, 8c qu’il ne peut point par conféquent détruire
un poifon froid. Les purgatifs , l ’infufion du gaïae
dans le vin blanc , 8c un opiat particulier ,
qu’il appelle vénérien , fuffifent fuivant lui.
(C e t opiat , compôfé de remèdes fort chauds ,
eft affez femblable à celui que nous connoiffons fous
le nom- de Fernel.) ; une ïnfufion de mercure dans
le vin blanc pendant vingt - quatre heures , & dés
pilules faites avec le mercure .doux , çù il fait
entrer la feammonée , les trofehiques alhandal ,
l ’aloês , & là rhubarbe , font les feuls mercuriels
qu’il fe permette«dans certaines, circonftânces.
II. De vàriaiiône & varietate pulifûs obferva-
tiones ; acceffit ejùfdém duéloris nova medicihoe ,
tum fpecülativce , tum prciclicoe davis. Londini
y 168 ? , in - 40. fuivant Manget ( in-8°. fuivant
la Bibliothèque littéraire : in - 12. fuivant
EÎoy. )
Le premier de ces deux traités eft divifé en
deux parties. L ’auteur examine dans la première
la variation du pouls en général; il expofe dans
la fécondé les variétés du pouls 8c- leurs figues
pronoftiques.
Dans l ’autre traité, Abercromby fait tous fes
efforts pour démontrer que les vertus dés médicaments
fimples , dont on ne fauroit acquérir la
connoi(Tance que par un travail pénible , ou d’après
les obfervations des médecins, Ou d’après fa
propre expérience , peuvent être découvertes par
une-voie beaucoup plus courte , c’eft-à-dirë , par
l e . goût feul.
Cette idée fingulière n’a pas fait fortune. Cependant
on lit dans la BibLiothèque littéraire y qu’elle
a été imprimée féparément .fous ce titre : A ri
explorand.ee medicce plantarum facultates ex j
folo fapore ? Londini, 1685 , in-8°.
Je vois qu’elle a * été imprimée à Paris fous
la date de 1740 , chez Cavelier ,; in -12.
III. Opufiula haclenùs édita. Londini, 1687,
in-12. Eloy ajoute, Paris, 1688, in-12.
IV. Fur academicus, fiive fatyra de infignio- J
ribus inter eruditos furtis. Amfielodani, 16% ,
fn -12.
C’eft d’après l ’auteur de la Bibliothèque littéraire
probablement, que M* Eloy a annoncé cet
écrit. ( M. Cou l i n . ) ‘
A B H A L , Matière médicale. C’eft le nom que
donnent, les orientaux à un fruit que donne un
arbre fort voifin du cyprès.1 Ce fruit eft , fuivant
James , d’une couleur rouffe, de la groffeur des noix
de cyprès. Les indiens s’en fervent comme d^un puif-
£ânt emménagogue , 8c ils le croyent même ecbo-
liqu e , c’eft - à - dire, propre à expulfer le foetus,
A fi ï 2 t
mort dans la matrice. On ne le connbît point en
Europe;'( M. d e F ôUÉc 'ro Y .)
ABI - OSBAIA. Biographie y Hifioire de la
Médecine. Hiftorien arabe , dont M. Freind parle
ainfi : Quelques favants ont cru qu’on pourroit tirer
beaucoup de lumières fur l ’hiftoire des médecins
arabes dans Abi-Ojta ia , qui, dans un ftyle diffus
& enthoufiafte , naturel à fa nation , a écrit lés
vies dé plus de trois cents médecins arabes , fy-
riens , perfans , égyptien^ , 8c autres de différentes
contrées de l ’empire mahométan. Dans la confiance
que cet ouvrage répondront à ce qu’on fémblok
devoir en attendre, M. Méad m’a procüré g'éné-
reufement, à’ fes frais, une copie de l’original arabe,
& la traduction de plufieurs de ces vies. La lecture
que j’en ai faite , m’a ’‘-convaincu qüë cétte
compofitioja n’eft qu’une abfiirde rapfodie .de mi-
férables contes.; elle ne fauroit donc être- d’un
grand fecours pour une hiftoire de la Médecine
inftruÇtive & utile. L ’ouvrage d’Abi-Ojbaia peut
fëüleriient nous appprendre quels honneurs &
quelles penfions exceflives, & au delà de toute
croyance , les médecins récevoient alors des Califes.
Il eft affez’ extraordinaire que , parmi tant
d’écrivains dont il a donné les ’ vies ,• il n’y eti
ait pas un dont on puiffe trouver les écrits ,
excepté ceux de Méfué , de R h a fè s & d’Avicenne.
Ce jugement fur Abi-Ofbaia eft bien fevère.
En voici un autre fort différent , rapporté par
M. Eloy.
Jean-Jacquues Reiske , reCteur du collège de
Wolfembutel vers la fin du fiècle dernier, faifoit
beaùcoup de cas du recueil ôl A b i- O f i ai a. Comme il
étoit lavant dans les langues orientales, il pou-
voit en juger par lui-même ; & c’eft d’après la
lefture‘qu’il en avoif faite , .qu’il' a affuré que cet
■ ouvrage contient non feulement beaucoup de traits
hiftöriques fur les médecins arabes , mais encore
plufieurs remarques intéreffantes fur leur pratique.
( M. G o u lin. )
A B I O S I . ( J e a n ) Biographie , Hifioire
dé la Médecine. On a dît qu’il naquit à Naples,
mais ce fut à Bagnuolo , dans le royaume de
Naples. 11 vivoit fous la fin du quinzième fiècle;
il étoit profeffeur de médecine & dé mathématiques!
I l laiffa divers ouvrages eftimés , entre
léfqùels on met,un Dialogue fu r VAfiro-
logie Judiciaire'1 g qu’il dédia à Alphorffe rdi de
Naples, & qui a été mis au nombré des ouvragés
cenfiàrés.
Nous avons encore’ d'e lui : Haiiciniurh d dH
luvio ufqtie ad chrifiianos 17 . Venetiis , apùd
Lapicidà , 1494, in - 40. Bibliothèque littéraire
de la Médecine.' (M. Goulin.)
AB L A B. ou A B H A L ou L A B L A B , f. m.
; Matière' médicale. Frofper Alpin ( de plant.