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épars de cette légiflation, leur oubli eft la priu-
pale caufe de leur inexécution.'
Touché des effets d’une indifférence fi funefte , je
projetai , il y a bien des années , de raffembler
fous le même point de vue toutes les queftions que
la légiflation 8c la jurifprudence ont décidées fin-
la Médecine. Après avoir, mis par ordre les matériaux
que j’avois pu me procurer par moi-même
à ce deflein, je communiquai mon travail à MM.
les premiers médecins du roi & de la reine, & à
plufieurs perfonnes capables d’en apprécier l ’utilité.
L ’encouragement qu’ils me donnèrent redoubla
mon zèle. Je n’épargnai ni foins, ni travaux,
ni dépenfes; je m’adreffai à plufieurs compagnies
de médecins, de chirurgiens, 8c d’apothicaires ; j’invitai
tous les autres, par la voie de la gazette de
Médecine, à contribuer à la perfe&ion de cet ouvrage
; & les fecours que j’en reçus , joints à l’im-
menfité de mes recherches, me mirent à portée de
le terminer & de le préfenter au public. Les matières
qu’il renferme y font rangées fous quatre
claffes , ce qui forme quatre parties ; la première
commune aux trois corps de médecins & a leurs
fuppôts ; & les trois autres particulières aux médecins,
aux chirurgiens, & aux pharmaciens.
Après la confection de ce grand ouvrage , à laquelle
bien des favans médecins, chirurgiens, &
•apothicaires ont contribué, j’en fis imprimer &
publier plufieurs parties en 1761, 1763, & 17^4*
Je. donnai , en un volume , un EJfai fu r la j u rifprudence
de la. Médecine en France , qui
n’eft qu’un abrégé ou un grand profpeéhjs des quatre
parties. Je donnai en même temps, en deux volumes,
la Jurifprudence generale de la Médecine
en Françç : enfin , en deux autres volumes , la
Jurifprudence particulière de la Chirurgie. J’au-
rois du donner auparavant la jurifpradence particulière
de la Médecine J mais comme çelle-ci n’eft,
pour ainfi dire, fondée que fur des lois particulières
à chaque foçiété de médecins, & quau contraire
la jurifprudence particulière de la Chirurgie
çft principalement fondée fur des lois communes à
toutes les compagnies des chirurgiens, cette dernière
a été plutôt en état de paraître; & j’ai cru devoir
la faire précéder, en me promettant bien de mettre
la feçondç fous preffe, auffi-tôt que j’aurois recueilli
lés mémoires que des favans zélés vouloient
bien faire pour moi en plufieurs endroits.
J’eus d’abord- à me féliciter du fuccès de mon
travail; il fut accueilli , non feulement par les
maîtres de l ’ar t, mais encore par les magiftrats.
Je fus confulté de tous côtés , & j’eus la fatisfac-
tion d’être utile à bien d’honnêtes gens., dans des
affaires délicates & importantes ; je goûtai même
celle de me voir adreffer, par des magiftrats, des
perfonnes qui requéraient leurs jugemens & leur
autorité fur- ces matières, en les amirant qu’ils jugeraient
fur mon avis. J?ai été confulté par d’autres
qui avoient des réglemens à porter fur quelques
«biets de cette jurifprudence ; & .en effet, mon
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cabinet étant devenu le dépôt d’un nombre infini
de pièces volantes, fugitives , & cachées , il étoit
la fource où pouvoient puifer tous ceux qui
avoient cette légiflation invifible à confulter, ou
qui avoient des objections à prévoir , ou qui
avoient des autorités contraires à concilier, ou enfin
qui avoient des réglemens à fonder fur les difpo-
fitions générales de cette partie du droit fran-
çois.
Les fondions publiques dont je fuis actuellement
occupé dans la maifon d’éducation que j’ai établie
dans la capitale, ne me permettent pas de me charger
feul de la rédaction de la jurifprudence de médecine
de l ’Encyclopédie , quoiqu’elle fe borne à ajouter
à des ouvrages tout faits, des réglemens qui ont
paru depuis leur confection.; mais je puis en faire
fapporter principalemens le poids par mon fils,
qui eft maître ès - arts & licencié en droit dans
luniverfité de Paris , & avocat en parlement, &
qui fe difpofe à courir la carrière de la Médecine.
Tous deux, nous nous fommes obligés à fournir à
l ’encyclopédie les articles néceffaires de la jurifprudence
de la Médecine ; & même fi le public le
défire , & que les corps de Médecins veuillent bien
rouvrir ma foufcription, nous ferons imprimer les
deux ouvrages Confacrés aux jurifprudencés particulières
de la Médecine & de la Pharmacie; & nous
ajouterons les fupplémens néceffaires à la jurifpru*
dence générale de la Médecine & à la jurifprudence
particulière de la Chirurgie. Pour mieux
faire connoître ces quatre ouvrages j & mettre les
amateurs du genre humain plus à portée de nous
fecourir, entrons* dans un certain détail fur les ma*
tières qu’ils contiennent.
La jurifprudence.générale de la Médecine , imprimée
& à diftribuer dans le dictionnaire encyclopédique
de la Médecine, comprend, i° . la réfutation
des différentes feCtes de la Médecine, la démonfi*
tration du dogmatifme , fon établiffement juridique
en France par la loi d’approbation , qui défend
l ’exercice defes fonctions à ceux qui n’ont pas été
approuvés ; l’étendue de cette loi foutenue contre
les prétextes frivoles des charlatans ; la police des
empiriques , l ’énumération des prétendus fpécifiques
les plus fameux, dont la diftribution a été autorifée
par lettres patentes de fa majefté ; l’énumération,
l ’origine , la réfutation , & la profcription juridique
des arts fuperftitieux relatifs à la Médecine,
z°. L ?hiftoire , l ’utilité , & les inconvéniens du partage
de la Médecine; le rang & les fondions de
fes différentes profeflions ; les confultations. 3 °. La
compatibilité & l’incompatibilité des fondions des
eccléfiaftiques , des fentimens des religionnaires , du
fexe des femmes , 8c de l ’état des gens de baffe condition
avec les différentes profeflions de la Médecine.
4°. Les devoirs & les fautes de ceux qui exercent la
Médecine, relativement à la religion , à la pro-r
bité, 8c à la fcience. f 9. Les appointemens , fonctions
, droits, 8c privilèges des eommenfaux en gé^
néralj des officiels de lanté d# la cour en parti-
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culier, des médecins, chirurgiens, apothicaires,
8c fages-femmes ; des tribunaux des médecins 8c
chirurgiens jurés royaux. 6°. Les formalités 8c les
objets des rapports en juftice proprement dits, 8c
des exoënes politiques, juridiques, & eccléfiafti-
qites; les qualités de ceux qui peuvent requérir
les rapports, 8c de ceux qui ont droit de les faire. 70.
Les nominations, fonctions, droits, & devoirs des
médecins, chirurgiens, & apothicaires majors, gagnant
maîtrifes, Ôc élèves des hôpitaux de Paris,
de ceux des provinces , & en particulier de ceux»
des religieux de la charité 8c des hôpitaux mili-.
fai res. 8°. L ’aCtion, le privilège, la prefeription,
la convention , & là taxe des honoraires de ceux
qui exercent la Médecine; les a êtes de dernière
volonté paffés au profit de ceux-ci. p°. Ce qui
concerne les emprunts & les rapports à la luccel-
fion des parens, à raifon des études de Médecine ;
les cours académiques, les apprentiffages, & les
fils de maître en général. io°. L ’affuje11iffément
de la Médecine à la police , les devoirs', fonctions
, & autorité des magiftrats fur ces arts. 11 °.
Enfin ce qui eft commun fur l’établiffement, les
membres , & les officiers des corps de Médecine
en général.
La jurifprudence particulière de la Médecine,
encore manuferite , expofera, i° . l ’hiftoire des anciennes
académies ou écoles dans lefquelles la
Médecine a été cultivée ; l ’origine , la formation,
les ftatuts, & les établiffemens , gouvernemens , 8c
exercices de piété des univerfités de France en général,
& des univerfités étrangères, dont les gradués
jouiffent en France des mêmes privilèges que
ceux des univerfités ffançoifes; 81 en particulier de
leurs facultés de Médecine. z°. ' L ’établiffement,
les objets , & le régime de la fociété royale de
Médecine. 30. L ’ établiffement & le gouvernement
des collèges ou fociétés particulières de Médecins
du royaume. 40. La nobleffe, le rang , les fonctions
académiques , & les prétentions dès gradués
en Médecine fur les bénéfices eccléfiaftiques ; la
fauve-garde, le privilège de fcolarité & de garde-
gardienne; les exemptions des univerfités, facultés,
& collèges de Médecine en général, & ceux des
médecins en particulier. 50. Ce qui concerne la
.cenfure des livres de Médecine. 6°. L ’établiffement ,
le nombre, l’éleCtion , & les fondions de profef-
feurs en Médecine dans leurs facultés & collèges,
au collège royal &, au jardin du roi dé Paris ,
dans les places maritimes & dans lés autres villes.
7°. La néceflité des lettres & des fciences dans
les afpirans en Médecine ; l ’ordre & les formalités
du cours.de Médecine; les devoirs des étudians 8c
les fondations des bourfes pour les pauvres. 8°. Les
aCtes, formalités, & frais deréception aux degrés
de médecine. p°. Les a êtes,, formalités, & frais pour
les agrégations aux facultés & collèges de Médecine,
8c pour l’inftallàtiori des médecins. io°. La
police particulière de la Médecine. 1 1°. Enfin les
devoirs & les fautes des médecins.
A I X gjjjgj La jurifprudence particulière de la Chirurgie
imprimée expofera, i°. l’hiftoire 8c la nature de
la juridiction du premier barbier 8c du premier
chirurgien du roi fur la Chirurgie & la Barberie ;
l ’union , la défunion , l’étendue, & les bornes ref-
peétives de ces deux arts. 1°. La formation , l ’é-
tabiiffement, le gouvernement, le diftriCt & les
exercices de piété des communautés ou collèges des
chirurgiens de Paris , & de plufieurs autres villes
célèbres qui ont reçu des ftatuts particuliers; l’énumération
des autres communautés foumifes à la juridiction
du premier chirurgien; l’établiffement &
le gouvernement de celles des villes 8c provinces
conquifes, dont les ftatuts ne lui font point fournis.
30. L ’établiffement, le régime, & l'objet de l ’académie
royale de Chirurgie de Paris. 40. Le rang
que la Chirurgie tient parmi les arts ; les privilèges
honorifiques 8c académiques dont.elle a joui à Paris,
avant & pendant fon union à l ’univerfîté de cette
ville , 8c depuis qu’elle en a été féparée ; les exemptions
des chirurgiens. ç°. Les titres de la redevance
& du ferment que faifo.ient & prêtoient autrefois
les chirurgiens de Paris à la faculté de Médecine;
l ’aflîftance des médecins aux maîtrifes des chirurgiens
; la police des différions. 6°. L’étabiiffemenf,
le nombre , la nomination , & les fonctions dés
démonftrateurs royaux en Chirurgie, des différentes
villes & de ceux des places fortes, des villes maritimes
, & de toutes les communautés de chirurgiens.
70. L ’utilité des lettre« dans un chirurgien ,
la néceffité des apprentiffages & du fervice chez
les maîtres , & des cours établis dans les écoles
de Chirurgie. 8°. Les chef-d’oeuvres , expériences ,
formalités, 8c frais des maîtrifes des chirurgiens, pref-
crits & ufités à Paris, dans plufieurs autres-grandes
communautés , & dans les autres communautés pour
les v illes , bourgs, & villages qui en dépendent.
5»°. Les agrégations des maîtres chirurgiens, des
chirurgiens eommenfaux, des gagnans-maîtrifes des
hôpitaux , des chirurgiens des hôpitaux militaires
& de la marine, aux différentes communautés des
chirurgiens. i o°. L ’utilité, la nobleffe, & l ’étendue
du miniftère dès fages-femmes , leur approbation,
& l ’infpeétion que les curés ont fur celles de leurs
paroiffes. n ° . Ce qui* concerne les reftaurateurs,
lithotomiftes, oculiftes , dentiftes , herniaires, &
phïébotomiftes. ia°. Le privilège des veuves de
chirurgiens maîtres ou eommenfaux , & la police
des privilégiés. 130. La police particulière de la
Chirurgie. 140. Enfin les devoirs & les fautes de
ceux qui exercent la chirurgie , relativement à eux-
mêmes & à leurs malades ; & particulièrement ce
qui concerne l ’adminiftration du facrement de baptême.
'
La jurifprudence particulière de la Pharmacie
& Droguerie, encore manuferite , comprendra , i° .
l’établiffément, lé gouvernement, le diftrift , &
les exercices de piété'des'communautés ou collèges
des apothicaires, de Paris ; des eommenfaux, des
privilégiés fuivant la cour, & des autres jurandes