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par le déplacement d’une partie folide , au lieu
qui , dans fon abaijjement, l ’utérus ne forme point
une tumeur extérieure. Quand un vifcère tîu bas-
ventre a été entraîné d’une -région dans une autre
par' une câuTe quelconque , fans. que. la capacité
de l ’abdomen en paroine changée , on ce dit point
qu’il y ait hernie 5 & , dans le Fait, • elle n’exifte
. pas. Il en eft de même des changements qui arrivent
de la part de 1’,utérus dans le baffin. Ce
vifcère a ^différents degrés à3abaijjement » je n’en
diftiuguerai que deux efpèces. Chez une femme
d’une ftature ordinaire , l’orifice de l ’utérus fe trouve
placé à près de quatre pouces'delà vulve ; après
un exercice modéré, comme la prômènade, il
n’y a plus que trois pouces d’intervalle entre ces
deux parties, la femme étant droite : on ne peut
donc pas regarder cette pofiüon comme un Changement
morbifique dans la- matrice , à moins que
cet état ne foit habituel. On ne doit pas confondre
non plus avec l ’abhijjement î qui fait le
fujet de cet article , l ’efpèce de déplacement qui
léfulte d’un empâtement ou d’ùn engorgement momentané
, tel que celui que produifent les approches
des règles, parce que la matrice remonte â fa place
après l ’écoulement des menftrues.
Toutes les fois que Tutérüs 1 fera rapproché de
la vulve , en forte qu’il ne laiffe qu’un intervalle
habituel moindre de trois pouces entre fon orifice”
& la vulve , il y aura un abaijjement, modéré
fans doute , mais qui eft un véritable déplacement.
Le changement de fituation fera plus confidérable ,
ii l ’orifice , étant à la même diftance de la vulve ,
i l fe jette vers le facrum , & comprime Tinteftin ;
car alors l e ‘corps du vifcère fera plus bas dans
fa totalité, quoique fon extrémité paroiffe aufff
profondément placée. L e contour que fait ce même
orifice , en eft la preuve : telle eft la , première
efpèce d3abaijjement. La fécondé efpèce confîfte
dans un très-grand rapprochement de l ’orifice de
l ’utérus^ avec la vulve. On conçoit,, fans difficulté,
que les exemples d3abaijjement différent, entre les
deux efpèces que je fixe , font nombreux & infiniment
' variés.
Les caüfes de cette maladie font les mêmes
que celles de la hernie , c’eft-à-dire , que quelquefois
la laxité des ligaments de la matrice permet
à ce vifcère de defcendre plus bas qu’il ne
doit être p la cé , foit que la foibleffe de ces
ligaments foit naturelle ou accidentelle, foit qu’une
conftitution phlegmatique relâche les ligaments, en
les tenant toujours abreuvés dans une humidité
furàbondante. Chëz d’autres fujets , les tiraillements
que l ’utérus éprouve dans l ’accouchement, & le
défaut d’attention de le maintenir enfuite' dans fa
pofition ordinaire, empêchent que les ligaments ne
recouvrent leur force & ne le foutienrient à la
profondeur convenable. Les efforts qui tendent à
pouffer en en bas les vifcères contenus dans le baffin,
comme de porter des . fardeaux , fbutenir un chant
fatigant, avoir l’abdomen comprimé ; les fecouffes
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violentes qui ont lieu dans les chutes, dans le$
courfes long-temps continuées , les toux habituelles
, les éternuements fréquents, les confti-
pations , qui déterminent des contractions violentes
de la part du bas-ventre', font les caufes de Y abaijjement
de matrice 5 mais la plus ordinaire de toutes
eft l ’engorgement , l’obftruérion, & le fquirre de c i
vifcère.
L 3abaijjement modéré n’eft pas en foi une maladie
grave ; mais chez les femmes mariées i l eft
fuivi d’accidents : il rend l ’approche des époux dour
lôureufe.; & quand les plaifirs font trop répétés *
les fatigues qu’éprouve la matrice , l’irritent & déterminent
fon engorgement, ou font augmenter
celui qui exiftoit déjà. L ’abaijjement de la fécondé
efpèce eft plus dangereux :1a matrice plus déplacée
comprime le reëtum , & toutes -les parties environnantes
, caufe un tenefme , le gonflement des
hémorrhoïdes , l ’irritation de la veffie , une pe-
fanteur dans les cuifies, des tiraillements douloureux
dans les lombes, une irritation continuelle
dans toutes ces parties , qui entretient un fpafme
permanent. Dans ce cas, les règles ne font plus
régulières , & toutes les affeétions qui dépendent
du défaut de menftruation fuffifante , peuvent fe
réunir avec l’abaijjement, pour donner naiffance
à des accidents graves. L ’embarras & le fpafme
du vifcère contenu dans la région hypogaftrique ,
fe communique à tous les autres ; l ’extenfion des
nerfs occafîonne des fymptômes anomaux ; d’où ces
affeCtions , qu’on nomme nerveujes , dont les
caractères font très - variés , & dont la curation
eft fi mal connue par le plus grand nombre des praticiens.
L 'abaijjement qui tire fon origine de la relaxation
des ligaments , & qui n’a pas une durée
ancienne, fe guérit en peu de temps : la curation
devient plus difficile à proportion de la durée de
la maladie. Celui qui tire fon origine d’ un
tempérament flegmatique , eft très-difficile à guérir
, parce que les parties alongées n’ont point
de reflort ; & quelque foin qu’on prenne de tenir
la matrice élevée par les pt-fTaires , elle retombe
dès qu’elle n’eft plus foutenue. U abaijjement
qui eft très - ancien , eft incurable , fi les ligaments
ont été 1 violemment tiraillés , comme
cela arrive quelquefois dans les couches. S’il a pour
caufe des engorgements , l ’utérus ne remonte à fa
place qu’apres la guérifon des tumeurs qui l’avoient
fait defcendre.
Quelle que foit ' la caufe de cette maladie,
l ’ufage des peffaires eft indifpenfablè. On préfère
les peffaires modérément irritants pour les con-
ftitutions flegmatiques , afin de ranimer l ’a Cri on
des parties qui fe. font prêtées a i’extenfion. Hippocrate
recommandoit ceux qui bccafionnent une
vive irritation, pour procurer un dégorgement falu-
taire. L ’excès d’irritabilité des femmes de notre
climat, ne permet pas de fuivre cette méthode
, qui 1er oit plus utile en Hollande , - ea
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Angleterre , &ç. Les peffaires aftiingents, recommandés
par quelques praticiens, font dangereux,
parce qu’ils donnent à la matrice, qui eft toujours
en contaét avec eux, une aftriCrion qui pourroit
empêcher l’écoulement des menftrues , & par fuite
donner lieu à des maladies terribles. Ils peuvent
■ aufil déterminer des engorgements dans ce vifcère.
.S’il y a obftruCtion dans la matrice , on ne
doit pas efpérer de guérir fon abaijjement avant
qu’elle foit complètement débarraflée des fluides
qui augmentent fon poids & fon volume. Mais
pendant qu’on fera la cure des obftruCrions, on la
foutiendra dans fa place par le moyen des peffaires.
Ils font néceffaires pour /éviter les tiraillements
& l ’irritation , qui y feroient naître des engorgements
, ou qui eatret i end roi eut l ’accroiffement de
ceux qui étoient formés. Ils. font indifpenfables
pour prévenir les accidents qui réfultent du tiraillement
des ligaments; accident qui eft accompagné
de beaucoup d’autres , & dont j’ai donné
l ’énumération ci-deffus. Pour faciliter la cure , on
entretiendra la liberté des évacuations , afin d’éviter
les efforts que les malades feroient pour chaffer
les excréments , s’il y avoit conftipation ; parce que
ces mêmes efforts tendent toujours à faire defcendre
l ’utérus. -J,
Quand Y abaijjement de matrice ne feroit pas
curable , comme celui qui naîtroit de la rupture
de quelques ligaments ( accident qui eft arrivé dans
quelques accouchements laborieux ) , on ne feroit
pas difpenfé de foutenir l ’utérus parle moyen d’un
peffaire. Je donnerai des moyens curatifs plus détaillés
au mot Hernie de matrice. ( M . Ch am b o n . )
A baissement de i/Épiglotte. A r t vétérinaire.
Voye\ C hute de l’Epiglotte. (H . D . )
A baissement des paupières. A r t vétérinaire.
Voye\ Relâchement des paupières. ( V .D . )
ABAISSER , Pathologie , Maladie des yeux.
C ’eft faire l ’abaiffement de la cataratle. Hoye-^
A baissement. A cette opération, on a fubftitué
celle de l ’extraérion. V. E xtraction, E x traire.
{M . CH AMS ERU, )
A B A LO N , f. m. Matière médicale, Botan.
Genre de plante auquel il a plu à Linné de
donner le nom à'helonias , que les grecs attri-
buoient, félon Tfiéophrafte, à la jacinthe commune
de nos bois, à laquelle nous avons cru devoir le
rendre , avec tous les favants les plus diftingués
dans la bonne Littérature , pour éviter la confufion
des idées qui pourroit naître en lifant la deferip-
iion de cette plante dans les auteurs anciens. Linné
en diftingiie deux efpèces, que nous allons indi-
diquer.
Première ejpèce,
La première efpèce croît dans les marécages de
l ’Amérique feptenlrionale..
À B A ƒ
Linné ÿ page 157 de la dernière édition de fon
Syjlema naturæ , l ’appelle helonias buLlata fo liis
lanceolatis, n°. 1.
Cette plante a beaucoup de rapport avec l ’ellébore
blanc ou vératre, veratrum. Ses racines
fibreufes & ramifiées partent en faifeeaux du deffous
d’une efpèce de bulbe fort courte.
Deuxième ejpèce, ■
Linné fa it, outre cela, une fécondé efpèce qu’il
appelle helonias ajphodeloides , fo liis caulinis
Jetaceis ( Syftem. natur. edit. in - 12. , pag. z^j ,
n°. z ) , c’eft-à-dire , jacinthe femblable à l ’afpho-
dele, à feuilles de tiges menues, en forme de poils.
M. Adanfon, A. E. ( H. D . )
ABANDON NER un cheval , v. A r t vétérinaire.
Cette expreffion a plufieurs acceptions.
i° . Elle fignifie l ’adion par laquelle le cavalier
ou le cocher , relâchant les rênes ou les guides ,
accélèrent en même temps la progreffion de l ’animal
avec toute la rapidité dont il eft fufeep-
tible , au moyen des éperons & du fouet; ce
qu’on appelle aller à toutes jambes, à toute
bride, à bride abattue , à étrippe cheval, ou à
tombeau ouvert. Cet abandon , très - dangereux
pour le cavalier, auquel il fait courir un danger
imminent pour fa vie , annonce toujours l ’ignorance
& la mal-adrëffe du cocher. I l peut en ré-
fultey: , dans la circonftance d’embarras imprévus ,
affez communs dans lès grandes villes , pendant
qu’i l ramène fes guides & raffemble fes chevaux ,
une foule d’accidents non moins à craindre pour
les conducteursles paffants , & les maîtres, que
pour les animaux mêmes. Ceux-ci buttent & s abattent
; ils fe boulettefit, fe couronnent, s'attrapent
; i l en réfulte des fraétures, des commotions
violentes, & quelquefois la mort même.
z°. On abandonne un animal à la nature , lorA
qu’après une maladie longue & opiniâtre, dans
laquelle il y a eu épuifement ou déperdition de
fubftance, on ceffe entièrement tout remède , &
qu’on laiffe au temps feul le foin de rétablir les
forces & de.réparer les défordres : pour cet effet,
on met l ’animal convalefcent dans une pâture , ou
on le laiffe à l ’écurie, en fe bornant aux feuls
foins diététiques. Cette efpèce d’abandon eft fou-
vent néceffaire à Paris aux chevaux de remife,
toujours épuifés par un travail exceffif, & à la fuite
de plufieurs maladies des pieds : la délicateffe de
ces parties s’oppofant alors pendant plus ou moins
de temps à une marche continuée fur le pavé.
3°. Enfin on abandonne entièrement un animal ,
& on le facrifie, s’il eft atteint de quelque maladie
dont la contagion foit à redouter, comme
le charbon , dans la circonftance d’une épizootie ,
la morve, &c; oàlors d’un accident fubit, comme
les fractures confidérables; ou enfin lçrfque quel