
chauds aux mois froids. Ainfi, les folftices font les
points vers lefquels fe rencontrent le ^maximum
& le minimum de fa force & de fa régularité, le
maximum dépaffant cependant le folltice d'été,
ainfi que pendant le jour le maximum de la variation
diurne dépafle toujours plus ou moins
l ’heure de midi. z°. En été , la durée de la variation
de l’aiguille dans fa première progreflion vers
l ’oueft , eft plus confidérable qu’en hiver, &. par
conféquent le maximum de la variation diarne a
lieu plus tard : il va jufqu’à trois & quatre heures,
au lieu qu'en hiver i l eft quelquefois à midi &
une heure. Outre c e la , les variations régulières ,
c’eft-à-dire, celles qui fe font par la déclinaifon
progre Hivernent augmentée vers l ’oueft, font plus
fréquentes en été , & les variations irrégulières ont
lieu plus fouvent en hiver. C’eft ainfi que, même
dans le cours de la variation diurne, les irrégularités
qui fe font remarquer jufques dans les variations
les plus régulières, n’ont jamais lieu dans
le milieu du jour, mais feulement dans les heures
les plus froides du matin & du foir, e’eft-à- dire ,
le matin jufqu’à dix heures , 8c le foir depuis huit.
Ainfi , la chaleur communiquée au globe par les
mouvemens • diurnes & annuels du lo le i l, paroît
avoir une influence non équivoque fur la régularité,
la grandeur , & la durée des phénomènes magnétiques.
( Voye3 Mém. de M. Vanfwinden,. fécondé
partie , feét. i ere , c. $. )
Cependant i l s'en faut de beaucoup que ces
phénomènes exiftent par-tout avec une égale régularité.
A Montmorency y près Paris , la variation
régulière n'eft pas confiante 5 elle a eu fouvent
lieu vers les derniers mois de l’année , tandis que
dans les mois les plus chauds le mouvement diurne
de l’aiguille s’eft trouvé fouvent fort irrégulier.
Souvent même la variation diurne y eft très-petite
& prefque infènfibie. Les variations paroifient
beaucoup plus grandes à Brejl ; mais à Londres
la régularité- des variations diurnes eft beaucoùp
plus grande & plus confiante, ainfi que le prouvent
les obfervations de MM. Graham & Canton.
3VÏ. Vanfwinden a trouvé à Leyden la variation
fort régulière; elle l ’eft très-fouvent à Franekèry
comme il paroît par la plus grande partie des
obfervations de cet auteur. Des obfervations faites
à La, H a ye , tandis qu’il en fuivoit de pareilles à
Leyden , prouvent que dans cette, ville la varia^-
jtion diurne à été conftamment régulière en juillet,
feptembre , 8c octobre ; qu’en novembre elle a
perdu de fa régularité ; qu’elle a été rnéiée de
.beaucoup d’irrégularités en décembre , un peu
moins en janvier, -moins encore en février; qu’en-
jfin la régularité a été rétablie entièrement aux
mois d’avril, mai, & juin. Cependant, à Sparen-
dam , près Harlem , les obfervations de M. En-
gelmann démontrent que les mouvemens ré-
.guliers diurnes font très - rares. A Copenhague
, fuivant les obfervations de M. Lons la
variation diurne eft régulière en été. L ’aiguille
refte Actionnaire en hiver ; elle cefîe de l’être en
mars 8c en avril, 8c alors elle fe remet en mouvement
comme par Lauts 8c par fecoufles. A S toc- .
kolm la variation diurne eft fouvent régulière &
la variation no&urne très-petite. A Peterjbourg
la variation eft très-petite; elle fe borne le plus
fouvent à un mouvement ofcillatoire , 8c la plus
grande étendue de cette ofcillation n’excède pas
10'. La déclinaifon s’y eft trouvée en 1758 la même
qu’en 1741. A P o n o i, en Laponie, M. Mallet
n’a obfervé aucune variation. Enfin, à P é k in , l’aiguille^
conftamment ftationnaire pendant 30 années r
paroît n’avoir été fujette , pendant tout ce temps r
à aucune variation annuelle ni diurne.
40. Pour ce qui regarde Vinclinaifon & fe s va*
nations , j’ai déjà dit dans quel cas elle étoit-
boréale 8c auftrale, 8c quel rapport Ces deux fortes-
d’inclinaifons avoient avec l’équateur terreftre. A
l’égard des variations , c’eft-à-dire , des- différent
degrés dont l’aiguille s’incline vers le nord ou vers-
le fud, il eft bien connu que ces degrés font fujets
à des change mens confidérables mais leur changement
n’a nul rapport connu avec celui, de la-
déclinaifon ,, ait- point que fouvent l’inclinaifoa
augmente lorfque la déclinaifon diminué , 8c au
. contraire , que très-fouvent auflî la déclinaifon s eft:
trouvée ftationnaire , tandis que l ’inclinaifon étoit
très-variable , 8c réciproquement. On note qu’a
Utrecht , en 1730 l’inelinaifon changea de 8°
45' du 11 au \6 mars, 8c la déclinaifon ne changea
dans le même temps que d’une ^ minute.^ Eiï
général, la variation de l ’inclinaifon n’eft ni périodique
ni réglée.
5°. Enfin la dernière réflexion que nous ayon$.
à faire dans l’étude des phénomènes magnétiques,
eft relative à Viufiuence des différens météores-
fu r les mouvemens de Vaiguille aimantée. Les-
tremblemens de terre dérangent évidemment la-
direction de l’aiguille aimantée, ainfi que le démontrent
les obfervations de plufieurs phyficiens
& en particulier celles de M. Marcorelle ,. pendant
les années qui ont précédé 8c fuivi le tremblement
de. 1755. ( douyn. des Sav. janv. 1 7 p . )
La même caufe femble agir aufti fur l ’inclinaifon,
comme l ’obferve M. D . Bernoulli d’un tremble—
' ment allez violent. ( Journ-. des fav. 1768.) Le»
volcans font aufti au nombre des phénomènes qui
influent fur l ’aiguille aimantée, & l ’aiguille, eft
fortement agitée fur le foramet de l ’Etna 8c du
Véfuve. Pofée même fur la lave dans l'éruption
de 1755, elle perdit fa vertu. Les orages, les
tempêtes, la neige ont femblé à plufieurs phyficiens
> 8c en particulier au Père Cotte, avoir auftt
une influence manquée fur.l’aiguille. Mais M. Vanl—
vinden obferve que dans plufieurs des- obfervations
rapportées , des aurores boréales fe font
trouvées fe rencontrer avec les phénomènes auxquels
on attribuoit le changement de l’aiguille.
Enfin, ce qui mérite d’ être particulièrement remarqué,
c’eft que, quelque influence qu’on fuppoCe
a ceS différens météores fur le magnétifme
de l ’a iguille, aucun n’en a une plus confidérable,
plus confiante, plus fenfible que les aurores boréales
8c la lu.mière zodiacale. Quoique les agita-*
lions 8c les irrégularités qu’elles produifent ne fe
inanifeftent pas également pu-tont, cependant il
eft un effet que M. Vanfwinden regarde comme
confiant, c’eft le changement, 8c le plus fouvent
^augmentation de la déclinaifon moyenne , même'
fans aucune irrégularité fenfible dans le mouvement
diurne. Cette liaifon entre le magnétifme & un phénomène
des plus finguiiers de la nature , phénomène
bien peu connu , 8c pour fa nature , 8c .„pour le fiége
qu’il occupe dans l ’atmofphère , 8c pour les caufes
qui le produifent ; phénomène dont la liaifon avec
les autres météores eft plus qu’équivoque, qui
ne paroît tenir effentiellement ni à la chaleur, ni
peut-être à l’éieélricitéatmofphériques (1 ), dont l ’influence
fur nous paroît abfolument nulle jafqu’à pré-
fent': Cette liaifon , dis-je , entre le magnétifme 8c
L’aurore boréale, eft un des faits les plus importans
de la phyfique météorologique; mais en même
temps c’eft un de ceux qui femble.r.oient éloigner le
magnétifme terreftre du nombre des caufes dont nous
éprouvons fenfiblement l ’influence.
Quoi qu’il en fo it , j’ai cru qu’il étoit bon de
réunir ici tout ce qui peut fixer 1 attention du médecin
phyficien fur un phénomène qui exifte continuellement
autour de nous. Si fon influence fur
nos corps, fi fa liaifon avec les caufes qui nous
affedhent le plus’, eft encore inacceftible à nos recherches
, elle ne le fera peut-être pas toujours ;
on ne parviendra certainement à cette connoif-
fance que par l ’obfervation, 8c en attendant, l ’oeil
vigilant du médecin çonfervateur .ne doit pas ceffer
d’être attentif fur tout ce qui environne l’homme 1
(1) Je dis atmofphériquesy parce que les aurores boréales ,
quoiqu’elles ne foient point régulièrement liées avec les, chan-
gemens éle&riques de l’atmofphère, non plus qu’avec les variations
de là chaleur atmofphérique , pâtoiflenc cependant
être un phénomène éleftrique dépendant de Y cledricité dû
globe. Les météores que produit l’éledricné de l’atmofphère,
font un jeu particulier réfultanc des charges électriques accumulées
dans les nuages fufpendus dans l’air qui les ifole , &
qui occafïonne entre, eux des décharges qui produifent les
mairsw& le tonnerre. Mais l’ électricité du globe dont celle de
l ’atmofphère n’eft qu’une émanation * eft une propriété constante
de la fphère terreftre, donc les émiflîons continues pour-
roient contribuer à la production des aurores boréales qui ne
font jamais plus fortes & plus fenfibles que .lorfque l’air, atmofphérique
eft très-pur & très-fec. Peut être alors la matière
eleSrique , n’étant poius détournée par les nuées & parles
vapeurs terreftres,produit-elle ces jetslumineux que nousnom-
moifs aurores polaires ou boréales, lumières zodiacales. Le magnétifme
du globe peut n’êcre' pas étranger à cette électricité.
Voyez là-deffus la fuperbe théorie de M. de BufFon,
qui paroît en ce moment (janvier 1788 ) , & dont je n’ai
pas pu parler dans cet article, qui a été terminé en 178&.
Voyez autfi les rapprochemèns ingénieux & favans que M.
CESuinus établit entre l’éiedlri.cité & le magnétifme. ( V. Ex-
pojition raijonnée d e là théorie, de l ’électricité & damagné-
4ijme, fuiyant les pijicipes deM, (ffpïnus, p a r , )
dont nous étudions l ’exiftence, & à l ’utilité duquel
tous nos travaux font confacrés. ( ML H ALLÉ. )
A imant. ( Méd. pratiq. ) Il n’y a point de
fubftance dont on ait fait aufti généralement ufage
en médecine. On l’a employé, dès la plus haute
antiquité, comme un remède falutaire , & fon
ufage dans l’art de guérir a été adopté par un
grand nombre de nations. Dès les premiers temps
ou les hommes ont connu cette fubftance , l ’hif*
toire nous apprend qu’ils lui ont attribué une
atlion marquée fur l ’économie animale., 1 1aimant,
étoit en grande faveur dans la médecine des anciens
mages , chez.les chaldéens , les égyptiens *
& les hébreux. Les médecins grecs , latins , 8c
arabes;, en ont également fait mention. Ceux de
n,os auteurs qui ont écrit avant & depuis la re-
naillance des lettres,, parlent aufti de l’efficacité
de cette fubffance. Dans l ’Inde , plufieurs peuples
l ’ont célébrée, 8c-à la Chine , dont les provinces,
font très-fertiles en ce genre de production , le
plus gra»d ufage qu’on en fait eft pour la médecine-.
Lofqu’on recherche par quelle prérogative la
pierre $ aimant a pu mériter une auffi .grande
attention , on celle bientôt d être étonné qu’elle l ’ait
obtenue. Il n’eft en effet aucun des rapports fous
lefquels une fubftance peut intéreffer l ’art de guérir,,
qu’elle n’ait paru réunir.
Après l ’avoir rangée au nombre des polfons , on
l ’a exaltée comme le remède le plus falutaire.
O h lui a attribué une aôiion merveiileufe fur le
moral , & les propriétés phyfiques 8c médicinales
les plus vantées. Sous ce dernier rapport
on ne l ’a pas feulement confédérée comme une
fubftance ferrugineufe , c’eft-à-dire , dont la nature
étoit connue ; on lui a fuppofé toutes les vertus
imaginables, même les plus oppofées. Ses propriétés
magnétiques n’ont pas moins feivi à la faire
célébrer. La même aCtion qu’elle a fur le fer, on
a annoncé qu’elle l ’avoit également fur les nerfs,
étant employée en topique ou en amulette ; enfin
on a penfé que la vertu magnétique n’étant pas
bornée à la pierre d’aimant, elle fc rmoit une
propriété générale de la matière, 8c l ’on a admis
en médecine, comme 'dans la nature entière , un
magnétifme univerfel,
L ’hiftoire de cette fubftance â occupé dans
celle de l ’art une place trop marquée, pour qu’i l
foit poftïble de n’en pas faire mention. Nous allons
eu retracer ici les différentes époques, d’après l ’ex-
pofé que nous venons d’offrir. '
Qualités nuifibles attribuées à T aimant.
O11 a été long-temps dans la perfuafion qu’il y
avoit dans Vaimant une vertu mal-faifante. C ’étoit
une opinion reçue dès la plus haute antiquité, que
la vapeur de,cette fubftance , prqjçt,ée fur les charbons
ardens, troubloit la tête , infphoit la frayeur,
8c faifoit perdre la préfençe d’efprit. Suivant