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pagnées de ftipules vaginales à leur bafe ; les fleurs
très - nombreufes Forment des corymbes ferrés aux
extrémités des rameaux 3 elles font petites & verdâtres
j il y en a une'variété plus petite & plus
velue j alchimilla. hybrida de Linnéus. Cette
plante , qui croît dans toute l ’Europe , eft affez
abondante aux environs de Paris ; on la trouve fur
les collines & dans les près fitués au bas des montagnes.
On regarde Yalchimille, pied cfe lyon, comme
un vulnéraire & un aftringent même affez puif-
fant 3 on en fàifbit autrefois un affez grand ufage
dans lés chutes y les bleffures , les pertes de fan g ,
les fleurs blanches, les ulcères internes ; on la
croit auffî réfolutive. Schulze recommarfde de la
donner avec précaution, dans les cas d’ulcères- internes,
accompagnés de fièvre he&iquê,. de peut
d'augmenter l ’orgafnae & le; mouvement fébrile.
On en a obtenu quelques fuccès dans la dyffen-
terie; mais il faut l'adrainiftrer encore avec beaucoup
de prudence dans cette maladie. On employé
fo racine , fa tige , & fes feuilles ; les dernières
parties font fur-tout mifes. en ufage dans les
décoctions vulnéraires & aftringent es. On ne s'en
fert plus aujourd’hui auffî fréquemment qu autrefois.
( M. de F ourcroy. )
ALCHIMILLA, A lchimille. (Médecine Vétérinaire
, Hygiène. ) Voye^ Pied de lyon. ( M.
H ü z a r d . )
ALCHINDUS.
Averrhoës fait mention ètAlchindus, auteur
d’un traité fur la proportion & les dofês des remèdes
compofés. Cet auteur, dit Freiiid, eitpeut-
être le même que le fameux Féripatéticien de ce
nom , fous le règne d’Àlmamotfn. U tâche, dans ce
livre , de réduire Jes qualités dès remèdes aux
règles d’arithmétique 6c de mufique ; mais Aver-
rhoes penfe avec raifon qu’il a mis- dans fes rai-
fonnemens trop de fubtilité, &.que c’eft non feulement
un ouvrage de pure fpéculatron> ou le
principe fur lequel il eft établi, c^eft-à-dire, que
la qualité d’un remède qui , dans le compote .croït-
toujours en raifon double , eft un principe qui n’à
pas de folidiré , mais encore un ouvrage ou il s’eft
mépris fur le feris de Galien , à l ’égard du même
fujet.
Tandis que tant de bons écrits anciens ont été
dévorés par le temps , l ’inutile traité <YAIchindus
lui a échappé. Il a_pour titre :
De medicinarum corhpofîtarum gradibus invef
tigandis lihellus. Argentorati , 1 5 3 1 , in-f°. avec
les oe'uvre.s de Méfué.
— Ven e tiïs, 15-61, 1603 , in-fol.
— Patayii , 1584,111-8°. avec d’autres ouvrages
fur le même fujet. "( A/. GoULIN. )
: ALCMÆON. ( AAf&cctwï}. '
Nous effayerions inutilement ( difoi$-je en 1775,
A l c
mémoires littéraires & critiques, pug. fl/,
note a.) de fixer la véritable époque om'Alcmoeon
a vécu : on ne trouve rien de pofitif fur cet objet.
On feroic un peu moins embarraffé fi l ’on jevoit
l ’année précife de la mort du très-célèbre Pythagore,
fon maître 3 car Alcmoeon vivoit > dit Ariftote,
métaphyf iib. cap. v.> lorfque Pythagore étoit
vieux. Mais comme Hippocrate ( en fuppofant que
le livre de veteri medisrinâ fort de lui , comme
le penfent quelques-uns ), s’élève contre la théorie
dès maladies, adoptée ou imaginée par Alcmoeon»
& qu’il donne à cette théorie l’épithète de nouv
e lle , il eft vraifemblabie que ces deux médecins
( ALcmoeotf & Hippocrate vécurent à peu de
diftance Pun de’ l’autre. Ceci pofè, nous nous
croyons fondés à croire ’ que , fi Pythagore ftorifo
fok-âgé de 40 ans , l ’an 3.478 du monde , c’eft-
a-dire , 5z 6 ans avant notre ère (en fuivant l’opinion
de ceux qui reculent le plus la naiffance de
ce Philofophe ) il doit avoir fini fa carrière l ’an
3^518, cr’eft à-dire , l’an 476 avant notre ère > à
ï’âge de $0 ans. Suivant ce calcul, il y* avoit
feulement 16 ans que ipythagore éloit mort quand
Hippocrate naquit, l ’an du monde 3544 , c’eft-à*»
dire , 460- ans avant notre ère. On peut donc hardiment
fnppofer qu* Alcmoeon étoit âgé de 46 ans
ed 3518, l ’année de la mort de fon maître, avant
notre ere 476 ans 3. qu’il vivoit encore à la naiffance
ci Hippocrate , & qu’à cette époque H avoit
56 ans. Il fera donc né vers 3488, avant notre
ère 5 1 -
Par çonféquent Hippocrate , en parlant d’un
fyftêm.e qui avoit paru dans le temps où il Vint
au monde, & qui , vraifemblablementr avoit alors
beaucoup de"partifons, pouvoir très-bien le qualifier
de nouveau , puifqu’il n’étoit guère plus ancien
que lui quand il efîayoiÈ de le réfuter : peut-
être* même ce fyftême ne s’accrédita-t-il qu’a près
la mort d’Alcmoeon, ce; qu’on ne çonteftera pas 3
en ce cas,. l ’epithète de nouveau luiLconyenoit beaucoup
rWeux.
Q'.roi qu’il en {oit ,. né à Crotone ( ville de
la grande Grèce , fur le bord de la mer Ionienne),
où étoit une fameufe école des- Afciépiades, Ale-,
moeon fut à portée de.s-’inftruire de. bonne heure,
Ce fut chez eux fans doute qu’i l apprit à difringue
r les principales parties internes des animaux3
eé fut cke-z eux qu’i l prit du goût pour l ’anatomie
( des brutes )., s’il eft vrai, comme le rapporte
Chalcidius t qu * i l ofa le premier dijfé- quer ',{%).
Que conclure de cette affertion? C ’eft, fi je ne
(t )■ sîlcmæoh, crotonienfis, in phyjicïs e xer citât us,
que primus exfcciiunem- âggredi aufus eji, de oculi. nattira,
multa & proeclarè in lucem'protulit. in Timæum Fiaconis
-commenta):., p/tgJ 54° >■ Mcurfii. r .f
, Il eft fingulier que cetre a-n-ec.d9.re imporcan-.e- pour 1 bu-
çoire de T Anatomie, ne fe voie point dans Hippocrase,
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ijïie trompe, qu’avaot Alcmoeon l’anatomie n exif-
toit pas ; car elle ne peut exifter fans la difleftion,
qui léule conduit à cette connoiflance. Cette con-
^quence , toute naturelle qu’elle eft, n empêchera
perfonne de penfer avec nous, qu’avant Alcmoeon
on avoit quelque connoiftance des parties., con-
noiffance que les Aiclépiades comniuniquoient a
leurs çofans , & enfuile à des honimes faits , depuis
que la philofophie fe cultivoit dans les villes
de la Grèce. O r , à compter de l’an, du monde
3404,600 ans avant notre ère , époque à laquelle
Thaiès, âgé de 46 ans, devoit déjà être célèbre,
julqu’à l’an 3518 , oft nous fuppofons qu 'Alcmoeon
avoit atteint fa quarantième année, on voit un intervalle
de 12.4 ans , durant lequel il eft probable
qu’on s’eft' plus férieufement occupé* d’étudier fur
les animaux, la figure, la fituation, la ftruélure
des parties. Peut-être Alcmoeon iut-il , parmi les
philofophes - médecins de fon temps, un de ceux
qui ,fe rendit le plus habile dans la dilieéi'ion,
toute g r o fil ère qu’elle dut être alors.
Quelques écrivains ont cru qu3Alcmoeon avoit
connu le conduit de l ’ore ille, qui s’ouvre dans la
bouche. 'ÜS fe fondent fur ce paffage d’Ariftote :
Alcmoeon fe trompe en difant que les chevres
refpiroient parles oreilles. Il fout convenir oy Alc -
moeon n’a pu dire que les cha/res refpiroient _par
les ofeille's , fans admettre une communication de
l’oreille avec la bouche\ or, pour avoir cette con-
noiftance, il a fallu qu’il examinât avec beaucoup
d’attention la boîte offeufe qui forme la tete des
chèvres. Cette découverte lui appartient donc j mais
fi elle n’cft pas de lui , on ne foxiroit nier au
moins quelle étoit faite avant Ariftote j ce qui
fuffira toujours pour prouver que du temj>s ÜAlcmoeon
l ’anatomie des brufes avo-it attire 1 attention
des philofophes-médecins.
. Alcmoeon, dit Plutarque, regardoit la femence
comme une portion du cerveau. Ce feniiment etoit
celui de Pythagore, fi Diogène de Laerce ne s’eft
point trompé.
A l ’exemple de fon maître, Alcmoeon, attentif
aux divers phénomènes naturels, effaya de les
expliquer j il rechercha comment le foetus fe nour-
rifioit dans la matrice, & il crut que c etoit par
toute l’habitude du corps 3 que femblabie a une
éponge , il attiroit à lui ce qui étoit capable de
le nourrir. P lutarque , de placit. philofoph. Iib.
Y , cap. 16. #
Les mulets , difoit-il , font împuilTans * parce
que leur femence eft tenue , c’eft-à-dire, froide 3
la ftérilité des mules vient de ce que leur matrice
ne s’ouvre point affez, c’eft-a-dire, que 1 orifice
ien eft ' refferré , comprimé.
dans Ariftote, dans Plutarque; & qu’aprèsD iogène de Laerce, dans Galien , dans avoir été ignorée pendart long-tempo, eflaler ulen tércoruivvaei ne nqfuini vcidvaoliigt nvéeer s dlea nqsu autnri èomuev rfaiègcele cdoem p1 oefree
fhrécienjae > c’eft-à-dire, 700 ans après Alemceoiu
A l c
Voilà tout ce qui nous a été confervé des con-
noiflances d’Alcmoeon, qui, fuivant Clément d A le xandrie
, écrivit le premier fur la phyfiologie.
( Stromat. I. ) Diogène de Laerce l ’a aufli remarqué.
Ce peu qui nous refte , & les témoignages,
bien f cibles , il eft vrai , qu on trouve ,
à l ’égard de ce pythagoricien , dans Ariftote, dans
Diogène de Laerce , dans Plutarque , dans Chalcidius
, ne laiffenf cependant aucun fujet de douter
qu’il ait-fait des obfervations fur les'animaux ;
mais rien n’autorife pourtant à foutenir qu’on ofât,
de fon temps, porter le couteau anatomique fur
les cadavres humains;
La répugnance , le préjugé, les ufages qu’il
folloit vaincre , avoient alors trop d’empire fur les
efprits; on continua donc encore à s inftruire fur
les animaux 3 mais la route étoit ouverte, Empé-
docle la fuivit. (-M. GOULIN. )
A L CH O L L E A . Hygiène.
Partie II. Matière .de VHygiène, ou choJeS
appelées improprement non naturelles.
Claffe III. îngefla.
Ordre I. Alimens. Animaux. Mets.
L ’alchollea , fuivant M. James, qui cite à ce
fujet les tranfaétions philofophiques , fans indiquer .
l ’endroit, eft un mets fort en ufage parmi les
maures 3 & qui confifte à préparer, les viandes de
boeuf, de mouton, ou de chameau, fur-tout la
chair de boeuf par une infùfion particulière dans
l ’huile & la gfaiffe.
• On coupe la vian.de en longs morceaux ; on
les foie , on les laiffe mariner pendant 2.4 heures.
Ou les trempe enfuite dans l’eau l’efpace d’une
nuit, & on les fuîpend à des cordes pour les
foire fécher à l ’air : alors on les coupe par morceaux
de deux ou trois pouces de long , on les
jette dans une marmite qui contient du fuif & de
l’huile bouillante 3“ on laiffe bouillir ces morceaux
jufqu’i ce qu’en les coupant on les trouve
d’un rouge v if: on les retiré alors, & on.les laiffe
égou ter & repofer jufqu’à ce qu’ils foient froids 3
on les met en cet état dans les vaiffeaux dans lesquels
ou doit les conferver, & on verfe pat deffus
' l’huile & la graiffe dans lesquelles ils ont bouilli 3
le. tout refrqidi, on ferme hermétiquement le vaif-
fea-u : ce mets fe garde deux ans en cet état 3 il
1 fe durcit tous les jours. Plus il eft dur, plus il
eft efti.né, & c’eft un Signe de fa bonne préparation.
On le fert froid-", ou on le fait frire avec de
l’ai i & des oeufs, ou encore on le prépare à l ’é-
tuvée avec le jus de citron. ( Voye\ dictionnaire
de Médecine du docteur James, au mot alchollea. )
L ’avantage d’une pareille, préparation ne peut
guère être que la confervation de la viande. C011-
fiiérée relativement à la digeftion , nous la jugerions
fort mal, fi nous la jugions par rapport à
nos conftitutiens & à nos ufages. Nos montagnards