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Dans le Sahra & le. J&rid j & fur-touhdahsrle
Jeriâ-propre, les pluies, foncprefqlueinconnues ^.'rarement
y voit-on quelques bruines :,qui. font •éfrdo&e
regardées comme des fléaux , parce qu’elles humectent
& délayent promptement les. murs^conf-
truits de boue féchée au fo le il, &. détruifent. les
habitations. Les vents de- cette contrée, toujours
brûlans, foulevant des maffes énormes de fablesi,
enfeveliffant des caravanes, font le plus fouvent d’tf^?
& àç.fud-ejl~; ils n’ont encore, fourni aucune obfer-
vation. régulière :mais il ne faut pas oublier qile.lés
vents qui viennent de cette contrée , & qui fouffleat
du fud fur les pays voifins, y. portent une .chaleur
infupportable , 8c font de redoutables fléaux.,
Les vents de l ’extrémité .fud de; X A fr ique ,, ou
ceux qui: régnent vers Le cap/fo Bonne-F, fpéràncè,
me méritent pas moins:; d’attention que ceux, qui
régnent entré les tropiques , ou qui. partagent
Tanné^ & règlent.la. .tempégaturenedans la partie
reptentrionale.de ce continent. ■
Kolbe, dit que Les vents du Câp peuvent fo divifer
en deux principaux qui fe fuccèdent de fix en fix
moisi, & partagent Tannée en deu» faifons égales.
Ces vents font v ie f u d r j e f i ; fie, inordcPSêfi* Gé
font! deux éfpèces<dei fnoujfaqs. L e \mquJfon ci’été ,
ou >de: la faifon chaudé , conjnlenÿe eçi^feptembre-,
vers 4’équinbxe. C ’eft le bon, moujfoji- - leî vent
alors : devient fud-eft, ;Çe vent, pâffç iparr dëffus
les, vaineaux; qui font à> -la fa,dë , 8c ne les inquiète
pas^. mfëis il rend l ’abord, ;-dû Cap difficile
aux vaiffeaux ' qui viennent -de;.la:j haute; mer. Ce
vent nei..trouble .point • laiférénité de; .Taiç/, màis.il
excite .fouvent-:dès ouragans j. même. dans.;!® continent
y il enlève une -quantitéide{ fables ^« &^canfe_.des
ravages qui fouyent.-'.d/sfolept: la v-âlléeirdë .la T^T
ble. Au- relie j pendant tp u tle ;terpps. que,dure,ce
vent, l ’air cil pur, le. ciel -eft; lé rein , à. l ’exception
de quelques nyâges ;qui cpurorineüt les mpn.r
tagnes , êjc,-qui,, for quelques-unes >TejCréfoiy-âijit
enroféependant la niait.j foppléjent àT’e,au-,;qpi quelquefois
leur : manque. »!& - -entretiennent le,u? foçtir
lité. Si ce.'vpnt de fu,d.-eft: ceffe de fôufflèj: pendant
deux, jours*:*. la chaleur. ; devient : eiceffive , • tout; fo
eprr.ompt * .des- -effaifrts:d’infeéfos:: s’élèvent: mais
tous ces maux cejffe'nt &;difparoi fient- fl-tôt que
le fud- eft recommence à- fouffler.,
• Quoique durant ce temps ler ciel-foitferein/ii
s’amaffé, Comme jê - viens. >de/ le dire ƒ des: ntfages
for lé fommet des .montagnes-, & fur-tout des trois
qui font au fud- de lav ville du Cap.'Souvent ces
images , qui d’abord font très - légers & d’un vocelles
que nous obfervorjs e.bramunérnénc dans nos bardl
mètres, dépendent fans douté dé la conftruftion des
baromètres de M. Shaw. Car..-en fuppofânt fon“obfervatoiré
à Alger qui, s’éjèvç beaucoup. aq^defTufr'de la Mêditéra-
née , lés hauteurs devrolent être inférieures„ co.uces ç,ha-
fes égales , à celles que nous voyons ici. Ç’éitSce' qû’dii
featira encore mieux un peu plus bas , en réfléchif-
fant aux variations générales des hauteurs du mercure, 8c
à la hauteur moyenne donnée par ce même aiueqç.
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Iume” très•? médiocre , ctoiffent infenfibiement ,• Sc
couvrent! enfin pon feulement les trois fommets,
mais. ehcorç ceux des montagnes voifines* De ces
nuages, comme d’un; centre, fort un vent impétueux
, terrible, toujours fu d -e jl, dont on peut prévoir
la durée d’après la chaleur-ou le froid qu’il
excité jr d’apr.èsi l ’étendue , Tépaiffeur, .& la couleur,
.du nuage dont il paroîtfontir. S’il eft froid,
- il dure au.* moins I huit jours j fi la nuée d’où il
- fort \-eift accompagnée, fur le fommet des montagnes,
voifines d’autres pelotons; de nuées qui viennent
s’y joindre, il peut durer un mois , mais
; toujours. iÉceffe au Cap dans'les vingt-quatre heures,
- une t heure .vers le midi, & autant vers le minuit.
:Dans ,1e, rëfte dé la colonie , cette intermiffion eft
. plus longue y le vent fo calme le foir , 8c ceffe
dé; fouffler julqu’a minuit* Cependant dans ce même
.temps' le refte chi'çiel.eft. ferein , 8c ces nuages ,
qui tout au plus répandent :fur les montagnes une
légère humidité, ne caufent jamais de pluie. (J^oye^
.V-ENTS <.)•>„,
Telle eft l ’hiftoire du moujjon dété*
' -Celui Chiper jcçmmence. en mars-à l ’équinox-e
d automne de cet hém-ifphèrê : il formé l ’hiver ou
:1a faifon humide. C ’eft alors que domine le vent
;de .nordtouejl,. fouvënt impétueux , mais toujours
-moins violent- que celui de:fod-èft, accompagné
de brouillards, de nuées, épaiffles, de pluies , &
excitant auffi des ouragans. L’air alors eft mal-
fain & nébuleux, & fouvent le. foleil eft caché
pendant tout le mois de juin & de. juillet, qui
font, les plus pluvieux 8c. les1; .plus froids, de . l ’année
, pendant lefqupls il gèle quelquefois, quoique
légèrement, 8c quelques montagnes Te couvrent
de neige. ; '
: Dans les. deux paffages .de^ l ’un à l ’autre moufi-
fon., c’eft-à-dire , en mars 8c; en feptembre , il arrive
quelquefois: que les orages . deviennent vio-r
lèns , parce que ces deux vents fe .fuccèdent. mutuellement
, 8c fquyeht fe reiicontrent. Quelquefois'
aaflLLe pafiagc;. eft. plus • doux , 8c il fouffie
àn fiui 'QueJl un.rventjagréable qui rend cette laifon
délicie^fe^. C efo’ à . f.cos: différences qu’eft du le
nom de jdoutéiwç, qu’on; donne aux mois de mars 8c
dé feptembre. Mais-cette dénomination ;de douteux
wt peut guère avoir lieu que dans la vallée
de là Table; car dans les, quartiersde S.cellenbash
M~. D?ra%.ç-zijlein< y, 8cei, les mois de feptembre M de
juars:font toujours doux- ■ & agréables j &c, ©n n’y
ffoforyé. point; ce, conflit.. de vents qui forme les
tempêtesî . .vr-.i^ç v-i-,
- '.,-\forfeiwus ( géogr. .gé'm L . ' i o . . xxj. ) , en"pariant
.de. ce-s vents , dk que Y-ouragan de la.mon tagne
de Ici Table, qu’il appelle Ecnephias, parce
qu’il,paroltfortir de la nuée.même , a lieu.-auffi
for la çpte de N a t a l St dans tout Tintervalle entre
ôette. côte 8c le c'ap de Bohne-Efpérance;; ƒ&■ qu’il
gr, caùfe. de fréquens, naufrages* Ce v.ent a toujours
la diîçéUon du fud-ejl »... .
çe qui yfont d’êvre dit ,r on conçoit
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quelle doit être la divifion phyfîque’ des faifons
dans les différentes, parties de Y Afrique,
En Egypte , le vent de. fu d 8c 'de fu d - oueji
forme une faifon brûlante depuis l ’équinoxe de
mars jufqu’au folftice de juin. En fui te les débor-
demens du/'Nil 8ç les vents du nord en Forment
une autre du folftice de juin' à l ’équinoxe de feptembre.
Du mois d’oélobre au mois de décembre ,
la retraite .du,j;Nil , les terres .nouvellement dé7
couvertes, échauffées par un foleil plus doux ,
forment une. fàifoh’ fertile qu’à peine ■ ofe<- t -jon
nommer automne , &• qui cependant, vers Alexandrie
r< eft en novembre une faifon de pluies : cette
faifon eft .confacrée aux fo/iiailles. ;8ç ,aux travaux,
de la.;.campagne. Décén>breL 8c janvier font plus
froids, Alors même, quelques arbres -,.. comme'- la
vigne ,' lé pêcher , le!grenadier , 8c for - tout le,
figuier , perdent leurs feuillesl} reftent nus . pen-;
dan't environ yingt-cinq jours , 8c, ne reverdiffent
qu’au commencement de février. ;Enfin , depuis la
fin de janvier jufqu’à l ’équinoxe de mars , & même
jufqu’en- avril , eft la faifon des moiffons, 8c des
récoltes dans; toute l ’Egyptedepuis le Delta jafo
qu’au tropique,: en. foute ‘que les récoltes„ qui fe
font aux env.ironsiidu. Caire, à la fin de mars i fe
font en février à Girgé, &. à la fin de janvier prèë
de Syene,
Ainfi l ’année , en Egypte , peut fe divifer en
cinq faifons. Les -rofées des nuits y remplacent les'
pluies.
-, -En Barbarie, les faifons des pluies font bien,
marquées en printems 8c en automne. L ’été a des
rofées, 8c n-a point de pluies : cette faifon eft
fort longue , parce que la, faifon du printems èft
fort cou rte8c fe borne prefque au mois d?avril.
Cependant la chaleur n’eft exceffive dans Tété que
lorque le . vent du fud vient à fouffler du Sahra.
L ’automne , ou la faifon des ' grandes pluies, eft
plus long, que le printems, ainfi qu’il a déjà été
dit : Thiver a quelques pluies. Rarement le ' thermomètre
y defoend jufqu’au terme de la glace, 8c
alors la neige fe répand dans lés campagnes. Aii
refte, les faifons fe fuccèdent d’une manière iiifen-
fible , 8c le baromètre n’y varie en tout que d’un
pouce 8c trois dixièmes , c’eft-à-dire , fuivànt M.
Shaw-, depuis vingt -neuf un dixième, qui eft le
terme le, plus bas , jufqu’à trente 8c quatre dixièmes'.
Cette hauteur du mercure, dont le terme le plus
bas; excède encore de plus d’un pouce le terme
moyen des hauteurs de nos baromètres placés au
çiveau de l ’Océan , quoique moins élevé que la
Méditerranée , femble annoncer une différence dans
la graduation des jnftrumens dont s’eft fervi M.
Shawj différence qu’il eût été important de connoî-
tre, ainfi que la hauteur à laquelle étoit placé
fon observatoire.- ;
. Si l’on diftiligue des faifons dans le. Sahra ,
ces faifons ifeyonc; au- ; nombre de deux. .L’une eft
celle ou les : ri vières cpulent , 8c cm les lacs fa lés
4e ce vafte pays font pleins d’eàu j c’eft lé temps
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.où le foleil eft le plus éloigné de notre hémifo
phèrç. La : fécondé faifon eft celle .ou ces mêmes
;lacs font-à.fec, 8c où les ruiffeaux qui s’y rendent
fe perdent dans' les fables. Ç’eft le" temps où
fe foleilt s’approche le plus du tropique du. cancer,
par coriféquent l ’été* -jEî fi -l’on dounoit à ces
faifons le nopi de faifon sèche-8c faifon .humide /elles
fe trouvêroient fo'folumeàt oppofées pour le; temps
aux fàifqhs sèche 8c humide' de la zone torride boréale,
la plus voifine' du Sahr’à ; &fou,c.oniraiÈe coin-*
cidei avëc les faifons humide 8c sèche de Ta zone
torride .aufoale. ;
J ai déjà parlé ( §* 111..) ;des .faifons entre les
tropiques , 8c; je ne répéterai pas ici.çè que j’en ai dit.
• P ourle C a p i l éprouve évidemment auffi deux
faifons $ l’une , eft la jaifon des .pluies ou de !n!ordb
buëfoj i ’autrq, _eÀ la faifon ifodTeft , ou la faifon
sèche, àç moins quon. ne -veuille..faire encore;deux
autres faifons, qui tiendront lieu de printems 8c
d’automne-dans les mois de feptembre &•. de mars.
Alors Thiver , ou, la faifon des pluies , fora depuis
avril jufqu’a la fin. d’août; Le printems! fera en
feptembre,' l ’Hiver depuis oélobre jufqu’en février ,
8c l ’automne en. mars. Mais ce qu’il y a ide très->re-
marquable ic i, c’eft que, tandis qu’entre les tropiques
les deuxTfofons, la faifon.humide.8c la faifon sèche
s’étendent d’un folftice à un autre. ; au contraire à
l ’extrémité fud de l ’Afrique , cës deux mêmes faifons
font comprifos entre les deux équinoxes.
Au refte, il faut encore remarquer qu’au Cap
les plus; grandes chaleurs font bornées au mois de
décembre , vers le temps de noëi ou vers le folf-
lice j èc que les pluips , les neiges", 8c lesi plus
grands froids de 1 hiver ,. qui rarement- caufentodeÿ
gelées remarquables^ ..font dans-, les mois de juin
Sc de juillet.
Les météores électriques mériteroient ici une
çonfidératipn particulière 5 .mais je ne vois pas qu’aucun
auteur nous, ait donné à cett egard des. obfér-
vations fort détaillées. 1 1 a. déjà été dit que près
des côtes d’Angola les orages font fréquens dans
le temps où le foleil eft dans fon retour auftral.
On a vu. auffi qu’èn deçà de TéqUat'eur , entre le
quatrième 8c le rdixième degré de latitude fud i l
étoit en mer un lieu où les orages 8c les tempêtes
, accompagnées d’éclairs & de tonnerres
étoient très - fréquens - dans le. temps où le foleil
èft,dans Thémijphère' boréal. Ces lieux, qui fem-
blènt être le'rendez - vous de,s vents 8c des, Grands
mouvemens dé l ’a t mofph è r e ,n.e foiÿ.ent-ils pas aufit
à des efpèçesde déchargés élediriques , très - utiles
pour les çontinens voifins? Et en effet, on jugera
àifément du degré d’élçdrieité de l ’armofphère
fen Afrique , fi l ’on confidère ce qu’obferve M.
Âdanfon des orages . da. la mer du Sénécral où
pliîfieûrs foudres tombent à la fois dans-une mêm^_
tempêté : là multitude ;dës : deçhgfges fimufoapées
eft une prêtivè évidenfè/. d,e la.force '§ç,d[Ç} î.a,quaji,
'tit;ë d’éledr-icité atmofphcrique.”
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