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garithme pour nombres entiers ; il en tire la différence
fans faire aucun retranchement 3 & ce calcul
donne, fuivant lu i , les élévations en toifes fran-
çoifes, lorfque la température eft à 16 degrés ^ du
thermomètre de Réaumur.
Enfin, pour les toifes angloifes, MM. Schuckburgh
& Magellan prennent les logarithmes de 1 e-
chelle barométrique angloife , divifée par pouces
& millièmes de pouces 5 ils en retranchent aujfi la
cara&ériftique , & prennent pour nombres entiers
les quatre premières décimales 3 leur différence
alors donne l'élévation cherchée en toifes angloifes,
lorfque la température moyenne entre les deux endroits
eft à 31 ,14 degrés de Fahrenheit, ou à y de
degré au-deffous de zéro du thermomètre de Réaumur.
L ’exaétitude tcrupuleufe des recherches de
M. Schuckburgh fait défîrer qu’on s’occupe de ramener
au même degré de précifîon les calculs
faits fur l ’échelle barométrique-françoife, & M. Magellan
en donne les moyens. ( Journ. de P hyf. 1782,
premier femejïre. Voy. auffi ci après la note 6$. )
( 70. Corrections néceffaires pour rendre exaél
le calcul des obfervations par le baromètre. )
Mais pour parvenir à une exactitude défîrable dans
ce genre, il faut encore eftimer les variations que
la chaleur occafionne tant dans les hauteurs barométriques
que dans l ’application qu’on en fait à l ’élévation
des lieux. L e mercure, ainfi qu’il a été
dit, eft d’autant plus élevé dans le tube du baromètre
, qu’il eft plus raréfié par la chaleur ; 8c la
colonne atmoiphérique, dilatée par une température
plus chaude, étant par conféquent plus haute
que pendant le froid, fait qu’une même élévation
occafionne une moindre diminution dans les hauteurs
barométriques, & indique par conféquent une élévation
moindre ( P ’oyé£ note $z. ) 3 en forte qu’il
faut, dans une température excédante, pour réduire
le calcul à fon exaéte mefure, ajouter quelque chofe
à la différence des logarithmes, c’bft-à-dire, a l ’élévation
trouvée , & la diminuer au contraire fi la
température eft très-inférieure.
Cependant, dans Ion calcul, M. BouguCr retranche
de la différence de fes logarithmes j mais ce
calcul, exaft pour le Pérou, eft très-inexaét pour
les contrées européenes. Plufîeurs caufes peuvent
•produire cette différence ; d’abord il paroît que vers
l ’équateur la hauteur totale de l’atmofphère eft plus
grande que dans nos contrées, comme l ’ont penfé
plufieurs phyficiens : outre cela, M. Bouguer aj'oute
qu’il y a encore des variations qui dépendent de
la différence de la force élaftique de l ’air, différence
qui rompt l’uniformité de la progreflion
géométrique des denfîtés, & par conféquent de la
pefanteur totale. Cependant MM. Schuckburgh &
Magellan fe contentent des correétions relatives à la
différence des degrés de chaleur, & ils ont prouvé '
que par leur méthode ils atteignoient prelque à
la précifîon des mefures géométriques dans nos
climats mêmes, ou M. Bouguer croit que l’iné-^
galité de la force élaftique dç l ’air fait varier les
A I R
m e fu r e s b a r om é t r iq u e s b e a u c o u p p lu s q u e d an s l a
Z o n e T o r r id e .
M. De luc , pour corriger les variations que la
chaleur & le froid produifent dans fa manière de
calculer, fe contente d’ajouter à la hauteur trouvée
ï4y pour chaque degré qui eft au deffus de celui
de 16 y du thermomètre de Réaumur , & d’en
retrancher une pareille quantité pour chaque degré
inférieur à la même température (62).
Enfin, M. Schuckburgh fe contente aufll d’augmenter
ou de diminuer les hauteurs trouvées, par
la différence des logarithmes , félon les degrés de
chaleur j & quoiqu’il ne s’agiffe point encore ici
dé l’influence de la chaleur fur Y air, je vais indiquer
les principaux points auxquels fe rapportent
lès précautions au moyen defquelles ce favant eft
parvenu à une grande exadtitude. Elles fe bornent
à deux objets, à calculer l ’effet de la chaleur d’un
côté fur le mercure, de l ’autre fiir l ’air. Le premier
calcul donne la correction des hauteurs barométriques
, le fécond donne la correction du rapport
des différences logarithmiques avec celles des
élévations.
Il faut pour cela, i° . que les obfervations barométriques
foient faites comparativement & en
même temps dans les endroits dont on veut comparer
les élévations.
z°. Il faut déterminer dans quel degré de chaleur
fe rencontre exactement le rapport admis entre
la différence logarithmique & la différence des
élévations. Le calcul de M.. Deluc a lieu pour le
degré 16 ^ de Réaumur. Celui de MM. Schuckburgh
& Magellan fe rencontre au degré 31 ,24 de
Fahrenheit 3 ce degré répond à y de degré au-
deffous de zéro pour le thermomètre de Réaumur.
3*. I l faut encore calculer les hauteurs du ha*
romètre fur une température uniforme , c’oft-à dire,
les ramener à celles qui auroient lieu à égale élévation
dans une température déterminée 3 parce que
le mercure n’étant pas de la même denfité dans
tous les degrés de chaleur, la diftance entre le
fommet de la colonne barométrique & le niveau
du réfervoir n’eft pas la même dans les différentes
températures ; & cette différence ne doit pas entrer
dans le calcul des pefanteurs atmofphériques , ni
par conféquent des élévations correfpondantes. L e
degré auquel MM. Schuckburgh & Magellan ramènent
leurs hauteurs barométriques eft le 5 50 de
(62) Je ne parle pas au long des travaux de M. Deluc
fur les obfervations barométriques, parce que mon deîlein
n’eft pas ici de donner un traité fur cette, matière. Ce fa-,
va-nt eft un de ceux qui ont le plus contribué, à perfeftion-
ner cette partie de la Phyfique; mais comme les travaux de
M. Schuckburgh ont ajouté un nouveau degré de perfection,
à la méthode de calculer les élévations des lieux par le
baromètre, je me fuis contenté, de préfenter une idée générale
des principes de fa méthode, donc on peut prendre
une connoiffance beaucoup plus complète dans le mémoire
cité de M. Magellan.
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Fahrenheit ou le 10 } de Réaumur, c’eft-à-dire ,
le tempéré.
40. Les températures de l ’air dans les deux points
ou fe font les obfervations étant différentes, il faut
prendre la température moyenne entre les deux ,
afin, d’établir fün calcul fur un degré de température
8c de dilatation uniforme dans toute la colonne
d’air qui fépare ces deux points. Le thermomètre
qui fert à celte opération* doit être libre & détaché
du baromètre , dont ia température n’eft pas
toujours la même que celle de l’air environnant.
50. Ayant pris les logarithmes des hauteurs barométriques
corrigées ( 3 ° ) , en ayant pris la différence
, 8c ayant déduit de cette différence la différence
des élévations fuivant le rapport obfervé ( 20);
il faut encore ajouter ou retrancher à l ’élévation
trouvée , félon que la température moyenne (40)
fe trouve au deffus ou au-deffous de celle où cette
élévation feroit exaCte (20), M. Magellan donne
des tables très-commodes pour ces réductions en
mefures angloifes , dont il donne lui - même les
échelles comparatives avec les mefures françoifes.
( Voye\ note 65.)
Avec ces précautions qui ne demandent qu’un
peu d’attention & de foin , on eft fur d’avoir les
élévations des lieux auffi exactement qu’on le
puiffe par l’obfervation du baromètre.,
(8°. Réjultat de la méthode de calcule r les
élévations par le baromètre. ) Il eft donc -poffible ,
par cette méthode, de dreffer des échelles corref-
pondantes èc comparables, i°. des pefanteurs atmofphériques
, z°. des hauteurs barométriques, 30.
des logarithmes de ces hauteurs, 40. des élévations
des Lieux, trouvées par la différence des logarithmes ,
& par conféquent de favoir ce qu’ i l importe le
plus au médecin phyficien de connoître, le rapport
des pefanteurs atmofphériques & des différentes
élévations des lieux , ou les différens poids que
flipper te l ’homme placé dans différentes élévations.
Ainfi, la pefanteur de l’atmofphère foutenant au
niveau de la mer ufte colonne de mercure de 2.8
pouces z ,2405 lignes ou 338 ,240$ lignes , le
lieu où elle ne foutiendra qu’une colonne de 28
pouces ou de 336 lignes, fe trouvera, toute correction
fuppofée fa ite , élevée au deffus du niveau
de la mer de 29 toifes (6 3) , ce qui répond à une
(63) Le logarithme de 338 ,24 ou de -v§|r- eft 2,5292
&c. ; par conféquent, ôtant la caraétériftique 8c multipliant
par 10000, on aura 5292. Le logarithme de 33«5. eft 2,5263,
par conféquent 5263. La différence de l’un à l’autre eft de 29.
Pour le Puy de Dôme, le logarithme de 285 & demi,
eft 2 ,45$6 ou 4556, qui, retranchés de 5292, laiflent une
différence de 736.
Pour le M o n t-B la n c , le logarithme de 192 ,9 eft 2 ,2853
ou 2853 , qui, retranchés de 5292, donnent une différence
de 2439, qui, avec les corrections, peuvent s’élever à 2450,
fuivant le calcul de M. de Sauffufe 8c la mefure géométrique
de M. Schuckburgh.
Enfin , pour la profondeur de la mine, en fuivant les
mefures angloifes, le logarithme de *30,04^ hauteur moyenne
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grande partie de la ville de Paris ; & comme la
pefanteur d’une colonne de mercure de z
lignes ( différence des deux hauteurs barométriques
) fur une bafe de 15 pieds carrés ( fiirface du
corps humain), fe trouve être de 221 livres 10 onces
4 gros 50 ffff-o-i grains 3 il fuit qu’à Paris le corps
humain fupporte une p refit on moindre de tout ce
poids que celle qu’il éprouve au bord de la mer,
qui eft de. 33463 livres 8 onces 4 gros 1 tHU*
grains. •
Au P u y de Dôme, on dit que le mercure fe
foutient 323 pouces 9 lignes y ou à 28 J lignes Y 3
fuppofant toutes corrections faites , on auroit une
différence de 7 3 6 toifes 8c demie du niveau de la
mer à cet endroit 3 8c pour la pefanteur de 1 atmol-
phère, la différence de 4 pouces 4 ,74 lignes dans
la hauteur barométrique, donnera une diminution
de 5217 livres 12 onces 4 gros. 11 grains, fur la
pefanteur totale prife au niveau de la mer.
Sur le Mont-Blanc , M. de Sauffure a obfervé
que le mercure s’arrêtoit à 16 pouces y Io lignes
ou à 192 ,9 lignes, 8c a trouvé , avec les corrections
néceffaires, que l’élévation de ce fommet
étoit de 2450 toifes au deffus du niveau de la mer.
L a diminution totale dans la hauteur barométrique
étant de 145 ,34 lignes > la diminution de la
pefanteur atmofphérique fe trouve être de 14368
livres 1 once 1 gros $3 grains , diminution
énorme , & dont l ’effet eft bien remarquable,
comme on le verra ci-après, §. IV , n°. 4.
Enfin M. Magellan luppofe encore une mine
profonde dans laquelle le baromètre monte à 32
pouces ou 320 lignes angloifes, qui équivalent à
360 ,39 lignes françoifes*, il trouve , fuivant fa mé-
thode , 274 toifes 3 pieds, & toutes corrections
fai tes, 29 5 toifes angloifes pour la profondeur de cette
mine, ce qui revient à 257 toifes 3 pieds & à 276
toifes 4 pieds mefure de France. Dans cette mine
la pefanteur totale, prife au niveau de la mer, eft
augmentée dé 2 191 livres 5 onces 7 gros 62 grains ,
&c. , en raifon de 22 ,15 lignes d’augmentation
dans la hauteur barométrique.
Les minés de fel des environs de Cracovie a
Illitzka, qui font des plus profondes qu’on con-
noiffe, n’atteignent pas à cette profondeur 3 elles
n’ont que i l 00 pieds. ( Macquart, effais de M inéralogie.
)
Ces exemples fuffifent pour donner une idée de
du baromètre, eft 1,477695 ôtez la caraétériftique 8c multipliez
par ic 000, on aura 4776 59 , qui, retranchés de JOJ1 ,5
ue donne 1,50515, logarithme de 32, donneront pour
ifterence 274,6, que les corrections portent à 295 toifes
ou 1770 pouces anglois : 8c en mefures françoifes , le logarithme
de 360,39 lignes ou de 36039 divilés par 100, eft
2 ,,5567 . . . 8cc., ou 55.67,'8c fi l’on en retranche 52.92
donnés par le logarithme de 338,24, hauteur du baromètre
au niveau de la mer, on aura pour différence 275
toifes françoifes , 8cc. Pour le détail des corre&ions
voyez le Mémoire de M. Magellan. Journal de Phyf.
lieu cité, p. 208.