
Médecine eft partagé entre deux corps différens. Là
faculté de Médecinè y a. le privilège exclufif de
fon enfeignement ; le collège de Médecine, établi
dans la même v ille , a le privilège exclulif de la
pratique.
Il s’eft établi' dans la plupart des grandes villes
du royaume des collèges de médecins qui ne jouil-
fent en commun que du privilège d exercer la
Médecine , fans pouvoir Tenfeiguer. Les v mêmes
motifs qui ont établi la néceflité de l'agrégation
dans les facultés de Médecine , l ’ont auflî établie
dans tous les colleges de Médecine. Elle eft
requife & réglée par tous leurs ftatuts ; & la loi
en eft fi générale, que les médecins les plus réputés ,
& les docteurs-régens des plus célèbres univerfités ,
-ont été & font encore obligés d’en fubir la rigueur.
Les réglemens qui ont établi cette loi , ont
prefcrit en même temps les épreuves , conditions ,■
& formalités des agrégations. Ces épreuves font
très-rigoureufes dans toutes les facultés de Médecine
, & dans la plupart des collèges : mais tout
confifte , pour ainfi dire , dans des ulages particuliers
, dont le détail ne peut entrer ici. Cependant
Louis X IV , en confirmant ces üfag-es par fon
édit de février 1707 , a établi généralement que
les doCteurs & licenciés ne pourroient être agrégés
dans les facultés & collèges de Médecine,
qu'en foutenant un a été public de quatre heures
fur toutes les piarties de cet ar t, & en payant la
fomme de cent cinquante livres.
Dans les villes & autres lieux où il ,ny a ni
facultés-, ni collège de Médecine , l ’exercice de
cet art appartient exclufivement aux licenciés &
aux docteurs de toutes les univerfités de France ,
fans nouveaux examens & fans autres formalités que
l ’enregiftrement de leurs lettres dans la juridiction
du lieu. Cependant quelques réglemens portent,
que les médecins de certaines provinces feroient
appprouvés par l’univerfité la plus célèbre de la
pro/ince : mais ils font tombés en défuétude. Quelques
arrêts du confeil ont réglé encore que ces
médecins feroient vifer leurs lettrés par le médecin
juré royal de la jurifdiCtion. Mais ces arrêts n’ont
jamais eu force de loi.
La légiflatiori fur la Chirurgie a établi un ordre
différent, plus précis & plus général, fur les agrégations
y en réglant les diftriCts des communautés,
en prefcrivant des épreuves uniformes fur les réceptions
à la maîtrife de Chirurgie. Elle a donné
lieu aux règles fuivantes fur la tranflation des domiciles
des maîtres. Lorsqu’un maître va s’établir
dans un lieu ô,ù la màîtrife ne fe donne qu’après
des épreuves plus figoureufes que celles qu’il a
déjà fubies, il eft fujel i u2£ nouvelle réception :
mais fi la maîtrife fe donne dan* ^eu l®1?
Second domicile, après des épréu^es .mo,ns ri_
goureufes, i l ne peut être fujet 4 une ^eco”de
Téceplion : il n’ eft plus befoin que .^e formalités
jo u r faire eonnoître la première. EnfH1 Æ ^a ma*'
trife eft égale dans l ’un & l’autre l i e u l a fureté
publique & l’avanrage des maîtres fe tempere réciproquement
parle droit d'agrégation. '"Les chirurgiens
de Paris agrègent à leur corps les
maîtres qui ont exercé avec réputation , & des
élèves qui ont gagné leurs maîtrife« par leur fer-
vice gratuit dans les hôpitaux de Paris pendant
fix ans. Les derniers réglemens généraux de la
Chirurgie ont établi des règles générales fur l'a grégation
; ils n’accordent cette faveur qu aux
maîtres qui ont exercé la chirurgie pendant dix
ans dans la ville où ils ont été reçues, & aux élevés
qui ont fervi les pauvres malades gratuitement
dans les hôpitaux pendant fix années.
Les communautés qui ont des ftatuts particuliers,
ont aulïi des difpofitions particulières fut l'agrégationu
Par exemple, les derniers ftatuts dç celle de
Bordeaux n’accordent ce privilège qu’aux maîtres
des villes où il y a évêché.
Le Roi a ' accordé aux chirurgiens que fa ma-
jefté entretient dans la marine & dans fes hôpitaux
militaires , la faculté de fe faire agréger aux
communautés des villes où iis font établis, a 1 exception
de quelques-unes ; mais cette faveur ne
leur eft attribuée que par des arrêts du confeil,
non revêtus des formalités qui puiflent leur donner
force de loi.
Les maîtres qui ont droit d'agrégation ne
font tenus de fubir qu’une légère épreuve fur
les principales parties de la Chirurgie pardevant le
lieutenant du premier chirurgien & les prévôts ;
& au payement du tiers, & même du quart des
droits fixés pour les réceptions ordinaires.
. Les maîtres chirurgiens de Paris font exceptés
de ces règles j ils ont droit de fe faire agréger
dans toutes les autres communautés, fans aucune
nouvelle expérience , & en payant feulement
les droits de la bourfe commune. De plus , ils
y prennent féance du jour de leur réception à
Paris. ‘ V % r : ' ~ " !’ ^ ’
Les anciens ftatuts des chirurgiens de Montpellier
leur accordoient auflî des faveurs particulières
•’ pour leur agrégation : mais leurs dîf*
pofitioïis n’ont point été confirmées par les modernes.
L a police de la Médecine contient peu de
de difpofitions fur l ’agrégation des apothicaires
qui transfèrent leur domicile ; ils n’ont guère
d’autres règles à fuivré à cet égard , que la po-.
lice générale des arts & métiers. Nous ne cou-
noiffons fur cette matière qu’une déclaration du
roi qui permet aux apothicaires de Paris' d’agréger
à leur communauté des apothicaires ^privilégiés
, en exigeant d’eux , pour toute épreuve ,
le chef-d’oeuvre qu’ils donnent1 aux fils de leurs
maîtres.
Nous ierminerofis cet article en obfervant que
les fonctions des maîtres , & la néceflité de leur
agrégation , ne font relatives qu’à la tranflation
du domicile. Leurs fondions s’étendent à tout le
royaumiè. Un licencié en Médecine , de quelque
univerfîté qu’il foit, & dans quelque lieu où il
ait fixé fon domicile légitimement, peut trairer
des malades dans la capitale & dans toutes les
autres villes où il peut être appelé. Il en eft
de même des fonctions des chirurgiens de toutes
les villes & même des campagnes. Voye-^ les
articles G r a d e s , M a î t r i s e s ,- R é c e p t i o n s , & c .
( Cet article efl de 'M M . V erdier , père
& fils . ) : . .
A G R IC O L A ( Georges ). Il naquit, || dit
M. Eloy , à Glauchen en Mifnie , le 24 mars
1454. Il fit fes études à Leipfîck, où il apprit le
latin & le grec. I l fe rendit enfuite dans les écoles
d’Italie , où il entendit les plus habiles, maîtres
en tous genres de littérature , & même en
Médecine. De retour en Allemagne , il y fut
reçu doCteur. Il fe rendit à Joachimfthal en,
Bohème , pour y pratiquer la Médecine : fes
fuccès lui méritèrent la confiance d.es citoyens , qui
lê virent à regret retourner dans fa patrie. Le
■ ■ gO'dt qu’il avoir pris pour la métallurgie, le porta
à fe rendre à Chemnitz , pour fe rapprocher des
riches minières de la Saxe. G eft en vifitant les
mines , & en s’entretenant familièrement avec les
mineurs , qu’il acquit une grande connoiffance de
tous les procédés qui ont rapport aux métaux.
Ses découvertes en cette partie fùrpafFent celles
qu’on avo.it faites avant lu i, tant par le nombre
& l’exaCtitude dès recherches, que par la -manière
claire dont il fut en rendre compte. Perfohne ne
connoiffoit mieux la Saxe , ofi Agricola. l i a fou-
vent affuré fes .ducs que la portion fouterraine de
leurs états valoit mieux que. tout ce qu’ils pof-
fédoient à la fuperficie de la terre. -Mais foible-
inent fecouru dans fes' recherchas , i l y employa
tout fan patrimoine, .
Ses ouvrages ont éclairé ceux qui font venus
.après lui.
Ce médecin célèbre mourut à Chemnitz en
Mifnie le zx novembre 1555. George Fabrice,
non content d’avoir fait fon épitaphe , compofa
fur fes ouvrages ces deux diftiques :
V id e r a t Agricolæ, P k c c b o m o n ftr a n te , lib e llo s
J u p i t e r , &. ta ie s e d id it ore f o n o s ;
E x ip fo h ic terras th e fa u r o s eruet or co ,
E t f r a t r i s p a n d e t te r t ia r ég n a mei.
Ouvrages de G e o r g e A g r i c o la .
I. D e re métallïcâ lihri xi/. De ortu & caufis
fubterratieorum libri v. De iiaturâ eorum quoe
' effluunt ex terra libri iv. De naturâ fojjîlium
libri x . De veteribus & novis metallis, libri
ij. Bermannus , fiive de re metallicâ dia-
, logus,
Tous ces traités , qui ont été d’abord publiés
féparément en différens endroits & fous différens
formats , furent réunis & imprimés à Bafle t
in fo lio , en 165.7. î
C’eft dans ce traité de re metallicâ , dit M.
Elôi , que George' Agricola a rendu compte
des recherches- qu’il a faites depuis l ’exploitation
des métaux dans les mines , jufqu’au travail qui
leur donne la dernière perfection. Il y a représenté,
dans un grand nombre'de planches, toutes
le s 1 machines relatives à cet. objet, qui étoient en
ufage de fon temps. La plupart de ces machines
fervent encore aujourd’hui.
II. Defubterraneis animantibus. Bafileæj 1^49,
| in-8?. < :
Ce traité a depuis été réuni à la collection des
oeuvres- d:'Agricola.
III. Lapis philofophictis. Colonioe , 1534 , Vid.
Merck de fcript. med.
IV. De menfuris & ponderibus romahorum atque
grcecorum libri v. D e ex ternis menfuris &
ponderibus , libri ij. A d ea quoe Andréas A l -
ciatus denuo difputavit de menfuris & ponde-
jib us. b revis defenfià , liber j . De menfuris
quibus intervalla metimur, liber j . D e refit-
tuendis pondéribus atque menfuris , liber j .
D e pret,io metallorum & .monetis , libri iij
B a fi l e æ apitd Frobenium , 1550’ , in - fo l .
( édition rare. )
V . D e pefie , libri iij. Bafileoe , apuâ Hierony-
mum Frobenium & .Nicolaum Epifcopium
1 554 j i n -% ° '
— ScheWinfurti, apud Cafp. Kemlinum, 1607 ,
in-8°. --
— Opéra Leonhardi Baufchii denuo adornati.
Gieffce , 1611 , in-8°. E x Merckl. de fcript.
med.
A g r i c o l a ( George-André ). On trouve
fon article dans, le dictionnaire de M. Eloy , qui
déclare l ’avoir extrait du dictionnaire de M. Carrère.
Cet Agricola , doCteur en Philofophie & en
Médecine , poliatre ou médecin ordinaire de la
ville de Ratilbonne , vivoit au commencement du
fiècle dernier. 11 attira l ’attention de tout le
monde par les découvertes qu’il annonça fur la
végétation des arbres , & qu'il pro.pofa de faire
voir, aux curieux , moyennant de l ’argent. Il pro-
mettoit d’enfeigner une méthode par laquelle
avec les feulés feuilles ou de petits rameaux,
des petites branches ,des fleurs , on pouvoit en peu
de temps fe procurer des arbres entiers, de forte
que la production de foixante arbres, ne deman-
cfoit que le travail d’une heure.
I l prétendoit opérer ce prodige par le feul fe-
cours du feu-, & d’une mumie végétale de Ion
invention. Il ne vouloit communiquer fa décou