
qui deviennent fouvent contradictoires par des caufes
inconnues , & doivent par conféquent dHparoître
dans l ’èiifemble.
.C’eft de cet enfemble qu'il paroît réfulter maintenant
, quelque imparfaits qu'aient été jufqu’ici
les travaux des obferv^teurs , qu'en partant de Paris*,
par exemple , la déclinaifon occidentale va en
croiffant à l ’oueft & en décroiffant à l'eft; en forte
qu’en marchant vers l'eft on doit rencontrer la ligne
fans déclinaifon, que M. Gmelin rencontra en eifet
de 1735 à 1738 en Sibérie. Pour lors la déclinaifon
paffoit à Paris le 15e degré , avec quelques variations
extraordinaires en 1736 & 1757. Au delà
de cette ligne , la déclinaifon devient orientale &
augmente pareillement à mefure qu'on s’avance
vers l’eft, jufqu’à ce qu’on rencontre un .nouveau
fyftême de déclinaifon répondant à un autre méridien.
Cette ligne fans déclinaifon, ou ce méridien
■ magnétique., comme le nomme M. Vanlwinden ,
a une certaine latitude, comme il paroît par les
ôbfervations de M. Gmëlin , & par celles de 1666 ,
oi\ elle paffoit à la fois par Paris & par Londres|.
qui font cependant à i ° 2.5' de diftànce l'un de
l'autre. Au refte, comme i l a déjà été dit , on ne
peut efpérer de régularité que dans les obfervations
maritimes:, ainfi qu'on le peut voir par les
tables de M. Halley , )& fur-tout par les tables
comparées de MM. Mountaine & Dodfon , pour
lesannées 1700, T7T0, 172*0, 1730,17^0,1756 .'
( Voye\mém. de M. Vànfwinden, déjà cité ,* &
ies tranfacl. philofophicpj.es 5 vol. L , pag. 33 ;
& La connoiff. des temps pour Vannée 17 61 ,
pag. 172-r) * . *j . . ‘
x°. Le fécond fa i t ,.que tout ce qui vient d etre
dit démontre fuffifamraent, eft la variation fuc-
cefjive de déclinaifon d'année en année. De
l'année 1666. à l ’année 1786, efpace de n o ans,
la déclinaifon à Paris s'eft avancée vers l ’oueft de
^^0 , 8c de IJ80 à 1666, efpace de -86 ans, elle
s'étoit éloignée ae l'eft de 1 1° 30'. Voyez la table
des déclinaifons obfervées à Paris,dans l ’ancienneEn-
cyclopédie , article Aiguille aimantée. Ain.fi , le
méridien magnétiqueou la ligne fans déclinaifon ,
fait conftamment fa révolution de l ’oueft à l'eft.
Cette variation néanmoins n'eft pas régulière , &
fouvent même l'aiguille retourne à l’eft, comme
i l eft arrivé à Paris en 1737 3 oà l ’aiguille retourna
à ï 4° 45' , après avoir été en 1736 à
& en T735 à 150 40'. -Mais ces différences
s'effacent bientôt, & la fomme totale des variations
annuelles de l ’aiguille eft toujours de l'eft
à loueft, au moins dans nos climats. M. Vanf-
winden,'ainfi que je l ’ai déjà dit, trouve que la
proportion générale des progrefîions de cette variation
peut être évaluée à 10' par année-pour
Paris , & à 11 ' pour Londres. On a remarqué
. que de 1700 à 1756, la variation de l ’aiguille
aimantée avoit été confidérable &. rapide dans la
mer des Indes 3 mais le monument le plus curieux
que nous ayons à ce fujet;, eft la table comparée
des déclinaifons depuis 1770 jufqu’à 1756, dreffee
par MM. Mountaine & Dodfon, d’après-les différentes
obfervations faites dans 387 endroits, dans
l’océan Atlantique & la mer des Indes ; ainfi que la
table 41 de M. Vànfwinden, qu’il a rédigée d après
celle-là, & ou il montre les variations des déclinaifons
qui ont eu lieu dans chacun de ces endroits.-
II n’eft pas inutile de faire remarquer ici que dans
ce même efpace de temps ,. de 1700 à- 175,6 ,, la-
variation totale a été à Paris de 90 environ 3 obfer-*
vation q u i, quoique faite fur le continent, s’accorde'
affez avec les variations maritimes voifines marquées
dans cette table.
Mais un fait bien fingulier , relativement à ces
variations, c’eft la progreffion Singulière qu'elles-
fuivent fur le globe 3 progreffion qui m’a frappé an
premier coup-d’oeil que j’ai jeté fur la table de
M. Vànfwinden, & qui cependant parcît avoir
échappé à cet excellent Obfervateur. Cette progref-
fion ne peut pas être indifférente 3 c’eft pourquoi
j’ai cru qu’il étoit important de la noter ici. Dans1-
la table de M. Vànfwinden on obferve trois enr
droits où les plus grandes variations ont eu lieu.
Ces ' plus grandes variations font de 10® à 1 1°
& quelques minutes. Les trois endroits où on les
, obferve , font, — 1° au milieu dé la mer- des Indes
à la "hauteur de 10 & 15° de latitude fud , à la-
longitude eft de Londres de 6s & 70° > c’eft-à-'
dire , au 8z° & 87° dé longitude , à* compter de-
l'ifle de Fer 3 ce qui répond au milieu de l'intervalle
maritime fud-oueftdesifles Maldives & nord-
eft de l ’ifle Rodrigue. Dans cet endroit,- la variation
a été de 11° à 1 1° 15 '.— II®. Dans l ’océan*
éthiopique , à commencer du 50 ..de latitude nord
dans le golfe de Guinée , jufqu’ait î-o ou 25° de la--
titude fud , parallèlement aux côtes 3 & dans l'e s pace
de 10, 15%'Sc zo° de longitude orientale ( i ) },
c’eft-à-dire , à peu. près dans da direction du méridien
de Londres : là , la variation a été de i o° à
ï o ° 4 5 ', principalement fous la ligne & dan»1
l ’étendue de 50 vers le fud. — III—. Au fud de l’An--
gieterre par les 50° de latitude nord, & dàns-
lefpace du 17e degré de longitude prientale , au*
10e de longitude occidentale. Dans cet endroit
la variation de la déclinaifon a été, dans l 'efpace
de temps de 1700 à 1756 , de n ° à i i ° 45'..
Si des obfervations pareilles euffent été également
relevées dans la mer pacifique , d’ans les;mers du
nord , & dans les mers auftrales, & même dans-'
les principales divifions des grandes mers, comme
la Baltique, la Méditerranée , le golfe du Mexi*-
( 1 ) Je prends toutes les longitudes à commencer de
l’ifle de Fer. Dans la table de M. Vànfwinden elles commencent
au .méridien de Londres , qui eft par les i j *.
34' -45“ de l’ifle de Fer, ou du premier méridien. La réduction
en eft facile, en retranchant dans la* table de
M. Vànfwinden 170. 34' 4-S" dès: nombres placés £
l’oueft de o , & les ajoutant au contraire à ceux qui fout
marqués à l’eft,
que , &c. s elles nous offriroient fans doute de
femblables points qui compléteroient un enfemble
bien intérenant. Ce n’eft pas tout.
Quand on confidère fur la table de M. Vanf-
winden les trois endroits dont il vient d’être parlé,
on voit qu’ils forment à l’oeil comme trois centres
autour defquels les nombres q ujjradiq u eiit la quantité
des variations, décroiffent infenfibiement à mefure
qu’on s’éloigne d’un de ces points centraux 3
en forte qu’il en réfulte un autre ordre d’obferva-
tions, qui comprend les lieux où la variation a é té la moins forte dans le même efpace de
temps.
Ces lieux font, — 1°. toute la mer d’Amérique ,
fans y comprendre le golfe du M e x iq u e , c’eft-à-dire,
à commencer de la pointe orientale de l ’Afrique
méridionale , jufqu’à la hauteur de l ’ifle Bermude.
A cet égard, il faut encbre remarque que dans
l ’océan qui eft entre l ’Afrique & l’Amérique méridionale
, la grandeur des variations eft beaucoup
moindre vers Les côtes de l ’Amérique que vers
celles d’Afrique. — 11°. Les environs de l ’ifle de Ma-
dagafear, & une partie de la côte de Zanguebar.
»—■ 111°. La partie de mer qui eft au fud & au fud-eft
des ifles de la Sondé , entre elles & la nouvelle
Hollande. — IV®. Enfin dans la même mer, vers le
4e degré de latitude fud, & le ^7?. de longitude
orientale, c’eft-à-dire, dans le milieu de l ’efpace
compris entre l ’angle occidental de la nouvelle
Hollande 8c la pointe méridionale de l ’Afrique.
Dans tous ces endroits, les variations dans la dé- !
clinaifon de l ’aiguille aimantée , pendant les 66
années dont i l eft queftion, n’ont pas été en tout
à un degré.
Cette manière de confidérer les variations de
l ’aiguille aimantée , en les rapportant à des centres
principaux q uels établis par l ’obfervation , & autour d eftout
femble fe ranger comme par ordre &
par degrés , ne paroît pas une des moins importantes
que puiffe nous offrir l ’étude des faits' dont
le tableau nous eft offert dans la table 41e du mémoire
excellent fur l ’aiguille aimantée. Cependant
ce n’eft pas précifément- celle que paroît avoir
faifie l ’illuftre phyficien de Franeker. Elle lui eft
due néanmoins, puifqu’elle réfulte évidemment de
fon travail, dont le mérite , indépendamment d’une
multitude d’aütres o u v ra g e s, aurqit pu feul placer
l’auteur au rang des premiers phyficiens de l ’Europe
& du fiècle.
3°. Le troifième fa i t relatif à la déclinaifon de
l ’aiguille aimantée , eft la variation diurne de
cette déclinaifon. Aucune ôbfèrvation ne rapproche
davantage le magnétifme des caufes qui influent
lé plus fenfiblement fur nos corps. L ’a iguille,
obfervée le matin entre fix & fept heures, & arrêtée
pour lors fur un point déterminé , s’en écarte en-
luitè plus ou moins pendant le refte du jour, &
fuivant des progreffions plus ou moins régulières 3
mais elle s’y retrouve le lendemain à l’heure où
la première obfervation a été faite, fauf les variations
qu'auroient pu apporter dans ce point la
progreffion générale & annuelle de la déclinaifon,
ou diverfes autres caufes accidentelles. C ’eft là ce
qu’on appelle la variation diurne. On a obferve
que fouvent après s’ être écartée de fon point depuis
le matin jufques vers le milieu du jour, elle
fe retrouvoit entre 7 & 10 heures du foir au point
dont elle étoit partie le matin, pour s’en écarter
encore & y revenir le lendemain matin 3 ce qui
fait qu’on a encore divifé la variation diurne en
deux périodes 3 on a appelé l ’un période diurne,
l ’autre période ou variation noéturne. ( Voye\
Mém. de M . Vànfwinden , fécondé partie , fe£t.
z , c. 3 & 4 j Acad, des Sc. Tom. 8 des Sav.
étrang. ) Mais ce double période eft fujet à plus
d’inconftances & de variétés que le période total
qui conftitue toute la variation diurne. M. Vanfi*
winden croit remarquer que la variation diurne la
plus régulière eft celle qui , s’avançant de l ’eft
à l’oûeft le matin , retourne le foir de l’bueft à
l ’eft. C ’eft en effet celle qui répond le mieux à
la marche générale des déclinaifons4, dont la j)rc~
greffion générale eft vers l’occident, ainfi qu i l a
déjà été dit. I l paroît fuppofer au contraire que
la progreffion noéturne, dans fà plus grande régularité
, fe fait d’abord de l ’oueft à l’eft, pour regagner
enfuite de l ’ eft à l'oueft le point ou l ’aiguille
doit fe retrouver à la fin de fa révolution entière.
Mais ce fait ne paroît ’ pas également démontré,
quoiqu'en général 011 obferve que parmi les variations
nodùrnes’*, celles, à l’e ft, comme les plus
naturelles , font toujours plus fortes & plus con-
fidérables , toutes chofes égales, que celles a l’oueft,
Ainfi, le point fixe qui marque la déclinaifon vraie ,
eft celui qui s’obferve entre fix & fept heures du
. matin, & qu’on retrouve entre fept & dix heures
du foir , mais plus fouvent vers dix heures, c’eft-
à-dire , au commencement & à la fin de chaque
période de variation. C’eft auffi le minimum de
la déclinaifon pour les variations diurnes régulières
, c’eft-à-dire , pour celles qui fe font dans
la direction naturelle de l ’eft à l’oueft. A l’égard
du maximum de la variation diurne , il le trouve
néceffairement placé vers le milieu du jour, c’eft-
à-dire , entre midi & quatre heures , mais fur-tout
vçers deux 8c trois heures 3 or dans .les variations
régulières , le maximum de la variation eft auffi
le maximum de la déclinaifon pendant le jour,
i Voilà donc premièrement une liaifon évidente des
phénomènes magnétiques avec les phénomènes
diurnes.
Les faifons ne paroiffent pas moins influer fur
la- marche & les proportions de cette variation.
i° . La variation à l’oueft eft beaucoup plus forte
& plus régulière en été qu’en hiver 3 en forte que ,
fuivant plufieurs .obfervations, elle augmente depuis
janvier jufqu’en août, & décroît enluite. C’eft-
à-dire , qu’elle eft progreffivemént plus forte des
mois froids aux mois chauds , & qu’elle devient
enfuite plus foible & plus irrégulière des mois
G g g *