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laire. I l eft bien reconnu aujourd’hui que J quoique
quelques-uns de ces virus, & en particulier celui
de la petite vérole', paillent exercer une partie
de leur action après avoir été reçus dans l’eftomac ,
i l s’en faut cependant de beaucoup que leur énergie
foit comparable par cette voie à ce qu’elle
eft lorfqu’ils font fçmés, pour ainlï dire , dans les
véficules du corps muqueux, La fubftance de ce
dernier eft , fi l ’on me permet l ’expreflïon , la
feule terre où ils fructifient ; la force digeftive de
l ’eftomac & l ’âcrèté de la bile en étouffent la
femence & en arrêtent le développement. N’eft-
i l pas très-vraifemblable qu’il en arrive de même
à piufieurs fubftances médicamenteufes ? Leur fé-
j'our dans l’eftomac & les rnteftins-, la chaleur
qu’elles y éprouvent , la preffion fyftaltique des
parois de ces vifcères , le mélange des diverfes
humeurs qui y coulent , n’en altèrent-ils pas né-
ceffairement la nature, & n’en détruifent-ils pas
fouvent entièrement les premières propriétés ? N’eft-
ce pas enfin ce changement de nature^ que l ’on doit
accufer d’être la cauie de la lenteur dans l ’action
de beaucoup de remèdes , & de l’inertie complète
d’un plus grand nombre encore ? 11 eft donc certain
que- ce qu’ils ne peuvent pas faire en parcourant
les organes de la digeftion , avant d arriver
à celui fur lequel on délire fixer leur puiffance,
ils le feroient avec beaucoup de facilité en les in-
troduifant dans les mailles perméables du tiffu cellulaire.
On a d’ailleurs des exemples fréquens de
cette action utile des médicamens dans les maladies
chirurgicales. Les injections adouciffantes ,
vulnéraires, antifeptiques , aftringentes , que 1 on
fait dans les fiftules , dans les clapiers creufés par
les humeurs âcres dépofées au fond des ulcérés trop
fermés, n’ont des fuceès auffi prompts & aufli marqués
, que parce qu’elles font portées immédiatement
fur les fluides altérés & fur les plaques
muqueufes remplies- de filets valculaires & nerveux ,
dont elles rétabliffent les fonctions léfées : les lotions
mercurielles détruifent en peu de jours les
fymptômes vénériens qui ne cedent qù a un traitement
intérieur beaucoup plus long , lorfqu’on
emploie ce dernier feul. 'Les topiques appliqués
fur la peau doivent prelque toujours leurs bons
effets aux portions qui font portées dans le tiffu
cellulaire par l’action inhalante des pores cutanés.
Un grand nombre de faits nous autorifent donc
à penfer que les remèdes, fur-tout ceux que l’on
connaît fous le' nom d’altérans , pourroient avoir
de très-bons effets en les introduifant par le tiffu
cellulaire. Déjà quelques expériences faites fur les
animaux ont appris que l ’inje<Stion de l ’eau tiède
dans le tiffu cellulaire , pouvoit être faite fans
aucun danger, & que ce fluide étoit promptement
abforbé ; que des déco étions émétiques & purgatives,
introduites par la même voie , avoient très-
promptement produit l ’effet qui*leur eft naturel.
Si quelques circonftances permettaient les memes
étais fujr l ’homme, il faudroit à la vérité les faire
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avec beaucoup de réferve , n’employé r d’abord que
des remèdes peu a «Si fs , & en modérer même 1 é~
nergie par une dofe -très-petite , & par leur mélangé
avec des adouciffans , &c. Il eft piufieurs
affections dans lefqueiies ce moyen promet les
plus heureux fuocès : tel eft le cas du virus hydre-
phobique récemment reçu-par une morfure. Depuis
que M. l’Abbé Fontana a découvert que l ’al-
kali hxe cauftique, introduit dans la bleffure faite
par la dent de la vipère , arrêtoit les effets du
poifoh de ce reptile, ne fcroit-il pas hécèffaire de
faire la même tentative dans le cas indiqué? Si cette
expérience , tentée d’abord fur des animaux mordus
par d’autres animaux enragés , réufliffoit a les
préferver de la rage-, quel fervice ne rendroit-,
on pas à l ’humanité par une pareille découverte
? ' -- ' - ' ' •
Cette méthode , une fois employée avec quelque
fuccès dans la maladie indiquée ou dans quelques
cas analogues , autorife ‘ lés médecins a en
faiçe ufage dans piufieurs autres. Que naüroit-on
pas à attendre des, médicamens appliqués ainfi dans
les affe&ions anciennes de la lymphe , qui réfif-
tent à tous les traitemens ordinaires ! Quelle brillante
carrière s’ouvriroit alors à la -Medecine , quf
n’a malheureufement que de foibles armes a oppoier
à des maux terribles, & en particulier aux effets
deftru&eurs des virus cancéreux , dartreuX, fçrophu-
leux , artrhitique , &c. J
§. VI* D e /’aélion générale des médicamens reçus
dans les vaiffeaux*
Lorfqu’on connoît les lois que fuirent les phénomènes
de la vie , lorfqu on fait quelle eft la
néçeflité de la circulation , & quel eft le danger
des plus légers obftacles oppofés au mouvement
du fang, - on eft juftement étonné que quelques
hommes^ de l’arc aient ofé porter des fluides étran-r
gers dans des canaux toujours pleins , & dont 1 engorgement
eft fi à craindre. C ’éft cependant, dans
les premiers temps de la découverte de la circula-*
tion, que l ’idée de la transfufion naquit , & que
l ’ on conçut la folle efpérance de rajeunir les
vieillards, & de renouveler'les corps , en introduifant
dans les veines le fang d’un jeune animal,
Quelque ridicule que fût cette idée , elle trouva,
des fauteurs, & on pratiqua piufieurs fois cette
terrible opération. Les dangers terribles dont elle
fut fuivie , la firent heureufement bientôt proferirej
mais elle n’en donna pas moins naiffance a un
autre genre de traitement , qui , quoique moins
extravagant que le premier procédé , n eut de
fuccès que dans l’ efpoir qu il avoit fait concevoir*
Quelques hommes , amis des nouveautés, propo-
fèrent d’injeéter immédiatement les médicamens dans
. les "Veines des malades. Il paroît à la vérité que
cette pratique ne fut pas mife en exécution , ai»
moins fréquemment ; car les bons effets qu on s en
étoit promis n’ont point eu lieu , & on y a
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Renoncé prefque au lfi-tôff qu’on l*a propofe^. Des
efïais faits dans d’autres vues fur les animàux ,
ont démontré aux phyfiologiftes qu’il eft impom-
ble d’introduire même une petite quantité de fluide
étranger dans les vaiffeaux fanguins, fans troubler
la circulation, & fans leur caüfer quelquefois la
mort. D'ailleurs, quand on pourroit injecter fans
danger quelque fluide doux ou fade dans les veines
d’un animal, U ne faudroit pas en conclure qu on
pourroit également y faire paffer des rémedes acres
& ftimulans, qui feroient contracter les parois des
vaiffeaux, agiroiênt immédiatement fur le fang ,
& en occafionneroient ou l ’épaifliffement ou la
coagulation, foit par leur propre nature , foit en
retardant fon mouvement progreflif. L air lui-meme,
mêlé au fang dans les vaiffeaux , & raréfié-par la
chaleur de ce fluide, eft capable d’en interrompre,
le cours, en divilànt fes molécules , &i en les comprimant
par fon reffort. j
Il faut donc renoncer à Éelpoir de produire des effets
médicamenteux utiles .par l ’injeétion de quelques
fubftances ,dans les vaiffeaux , en raifort des dangers
qui, fui vent un pareil procédé. Il ne faut
jamais perdre de vue que fi, dans quelques'expé^
riences de cette nature , on a'obfervé chez les
animaux , que les médicamens in je dés dans' les
veines exercoîent une action femblable à celle
qu ils produifent dans les preinières voies, mais
beaucoup plus forte & p’refque toujours accompagnée
de convulfions , la même épreuve, faite en
injedant une très-petite quantité de poifon de la
vipère, a donné une mort fubite aux animaux qui
l ’ont fubie dans les belles recherches de M. Fontana.
..Tous ces faits prouvent que les fubftances
médicamenteufes immédiatement introduites dans
les voies de la circulation, ont une, action beaucoup
flop forte , & qu’on ne peut pas fe permettre
de les adminiftrer de cette manière. On ne fera
point étonné de cette énergie , & du danger qui ac-
compagneroit cette médecine infufoire , fi l ’on fe
rappelle que les vaiffeaux fanguins font prefque toujours
liés avec des nerfs qui en fuivent le trajet,
que leurs parois contiennent une grande quantité
de ces organes, & que leur furface extérieure eft
recouverte de filets nerveux qui ehveloppent leur
contour cylindrique par des replis en fpirales ,
comme l ’a très - bien décrit le célèbre Haller.
( M. d e F o oR C R o r .)
A C T I O N . Cheval toujours en action, bouche
toujours en action , fe dit d’un cheval qui,
quoiqu’arrêté , ne fe .tient pas en repos , piaffe
ou piétine continuellement, fecoue la tête , 6c s’ébroue
fréquemment ; qui mâche fon mors, qui
jette beaucoup d’écume, & dont la bouche eft toujours
fraîche. C’eft un indice de .vigueur , d’impatience
, ou de bonne volonté ; mais s’il s’agit
d’un cheval que l ’on fe propofe d’acheter, il faut
faire attention fi l ’action continuelle où il eft n’eft
pas due à la crainte occafiounée par la préfence
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du marchand ou de fon fouet; fi l'écume de là
bouche n’ eft pas l ’effet de quelque mafticatoire ,
&c. ; & il n’eft d’autre moyen de s’en convaincre
, que par l ’examen folitaire du cheval pendant
vingt-quatre heures. ( M. HuZARÜ. )
A c t i o n de f e r r e r . Voye\ F e r r u r e *
( M. H v z a r d .)
A c t i o n d e F o r g e r . Hoye^ F o r g e ,
F o r g e r . HuZARD. )
A c t i o n en g a r a n t i e . V'ôye^ C a s
RÉDHI BI TOIRES . ( M. H U Z A R D * )
A c t i o n s . Hygiène*
Partie II. Chofes non naturelles.
Claffe V. G e fta , actions,
Les actions font toutes les fondions qui s’exercent
par le mouvement fenfible de quelques-uns'
de nos membres ou de nos organes.
Dans le dilcours préliminaire fur l ’hygiène , j’ai
donné ce titre, actions , gefta , à l ’une des divi-
fiôns'que j’ai établies dans les chofes appelées non
naturelles ; j’ai réuni dans cette claffe le repos
par oppofifion au mouvement , le fommeil par
oppofition à la v e ille , & , j’y ai joint les différentes
pofitions du corps ; j’ai tout compris fous le
mot générique K action s que j’ai alors plus généra-
lifé que dans la" définition que je viens d’en donner.
Hoye^ le difeours préliminaire.
A l’égard de l’action confidérée d’une manière
plus reftreirîte, comme le mouvement fenfible de
quelqu’un de nos membres ou de nos organes ;.
voye\ E x e r c ic e & Mo u v em en t . ( M. H a l l é .)
A C T I V E . Médecine. Voye\ R e m è d e s
A C T I F S . ( V . D . ) '
A C T IV IT É , f. f. Patholog. Se dit des Remèdes
actifs. Voye\ ce mot &' celui A c t iv e ( Médecine ).
Activité fe dit encore des petfonnes d’un caraétèrê
ardent, animées; on fe fert de la même expref-
fion pour défigner la • force des organess Quelquefois
on remarque dans le malade une activité trop
grande aux approches des accès ou dans certaines
circonftances qui l’excitent & le tiennent
éveillé. , ( V . D . ) ,
A c t i v i t é . Hygiène. -
Partie I. De l ’konime fa in , conftdéré comme
fuje t de l’hygiène.
Seôtion. II. D e l’homme confidéré individuellement.
Ordre III. Différence de l ’homme relativement
aux tempéramens.
Partie III. Règles de l ’hygiène.