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eft lynonyme de fébrifuges. Foye\ ce dernier mot.
( M. d e F o u r c r o y . )
ALEXITÊRES. ( Mat. méd. ) Les alexitères
ne fignifioient que des remèdes èn général, ou des
fubftances propres à guérir les maladies, dans les
ouvrages des anciens médecins grecs. Mais les auteurs
de matière médicale , bien pofté rieurs , ont
défîgné par ce mot, des remèdes propres à combattre
les mauvais effets des poifons , & en ont
fait un fynonyme dés alexipharmaques. C’eft dans ce
fens qu’i l faut concevoir les dénominations de l’eau
& des trochifques alexicères .de. la pharmacopée
de Lonvh.es. Quelques auteurs définiffent les aLexi-
tères , des remèdes utiles dans les poifons extérieurs
, comme le venin de la vipère , la morfuie
des animaux enragés , &c. Le mot alexipharmaques
ne doit être deftiné , fuivant eux , qu’aux
médicamens propres à combattre les effets des poifons
intérieurs. ( M. d e F o u r c r o y . )
ALEZAN , A LÉS A N. ( M ê lé e ‘me Vétérin. )
Voye\ Robes ou Poils, ( M. H u z a r d .)
A L FÀN E . ( A r t Vét.) Ce mot , qui lignifie
cavale , jument , vient de l ’efpagnol , & a été
adopté par les italiens. Dictionnaire de Riçhelet.
( M. Hu z a r d . )
AL FÉR A , ( A r t Vétérinaire, hijloire des animaux.)
C’eft le nom hébreu de Yonagre, d’après
l ’auteur anonyme de Y extrait de la grande hif-
toire des animaux d’Eldémiri , placé à, la fuite
de la traduction francoife du poème de la chajfe
d’Oppien, par M. Béliri de Ballu. ( M. H u -
ZARD, ) '
A LG A L IE . ( A r t Vétérinaire , Chirurgie. )
Voye\ Sonde. ( M. H u z a r d . )
A LG A R O TH . ( Poudre d’ ) ( Mat. méd. )
On nomme poudre d’algaroth l ’oxide d’antimoine
féparé du muriate d’antimoine fublimé ou beurre
d*antimoine , par l ’eau. Ce nom vient de ViCtor
Algarothi , médecin de Vérone , à qui eft due
Cette préparation. Autrefois on employoit cet
oxide comme évacuant, émétique , purgatif, diaphonique
, diurétique , inciüf. On y a renoncé
depuis long-temps , à caufe de fon infidélité & de
l ’incertitude de fes effets. On l ’a propofé depuis
quelques années’ pour la préparation du tartrite
d’antimoine , ou tartre ftibié. Voye\ les mots Antimoine
, O xide d’antimoine , T artrite d’antimoine.
( M. d e F o u r c r o y * ) ,
A L G A R O TH ou A LG É R O T . (poudre d')
( Jurifp. de Méd. ) On a donné ce nom à une poudre
blanche, faite avec le beurre d’antimoine ; c’eft
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un puiflant purgatif par haut & par bas. Celte
poudre , imaginée par un. nommé Algaroth , a
fubi le fort de l ’antimoine-, dont elle n’eft qu’une
préparation. E lle étoit proferite, eu général, comme
fubftance vénéneufe , & même magique, par le
fameux“ arrêt du parlement de Paris de 1566.
Voye\ antimoine. Après celui de 1666 y la
poudre S algaroth eft entrée , comme vomitive &
purgative , dans les pharmacopées. & les difpen-
faires de médecine, avec les autres préparations
d’antimoine : mais comme les payfans & autres
gens groffiers ne reconnoiffent la Médecine qu’à
fes effets fenfibles, les empyriques ou charlatans
ont fait une panacée de cette poudre , ils la leur
ont préfentée-ious le titre de mercure de vie, & autres
noms faftueux ; mais ils ont porté la mort par-tout,
fous ces titres impofans. Quant aux fleurs, au verre &
au beurre d’antimoine dit poudre d’algaroth , ob-
ferve le médecin Bernier, ce font des remèdes aufli
dangereux entre les mains des ignorans, que le font
les épées & les armes à feu en celles des foux & des
erifans. Ce font donc des fubftances dont les juges
de police doivent proferire l ’ufagc aux empyriques
«Se aux coureurs , avec le plus de foin , pour ne les
laifler- adminifixer que par les médecins qui en
connoiffent les redoutables effets, conformément
aux (âges dilpofitions de l ’arrêt de 1666. ( MM.
F erdxer. )
A LG É D O . ( Médecine pratique. ) C’eft le
nom latin d’un accident qui (urvient quelquefois
dans la- gonorrhée virulente , & dont Cockburne
a donné' la defeription.
Extrait du diélionnaire de Lavoifien. ( V* D .)
ALGOR. ( Ordre nofologique. ) Sauvages , cl.
vij, ord. 1 , G. jx y Saga.r , ci, jv , ord. 1 , G. jx.
Les nofologiftes fe fervent de ce mot latin pour
défigner la fenfation défagréabie du froid qu’on
éprouve fouvent dans plufieurs maladies. Cette fenfation
eft quelquefois accompagnée de friflon ou
de tremblement ; dans d’autres cas les malades font
exempts de ces derniers fymptô.mes. ( V . D . )
. ALGRAVE. ( A r t Vétérinaire.) Voy e \H a r t -
Draver. ( M. H u z a r d . )
A LG U E . ( Mat. méd. ) On nomme algue en
matière médicale, plufieurs plantes qui croiffent
dans l ’eau, fur les bords de la mer, & dont on
diftingue fur-tout deux efpèces. Cette dénomination
a été depuis employée par Linnéus pour défigner
une famille de plantes de fa vingt-quatrième
claffe ou de fa cryptogamie , dont Ta fruédification
eft tout à fait inconnue , ou très-peu apparente.
Le mot algue en Botanique exprime donc
l’enfemble de plufieurs genres cryptogames comme
les byfles, les conferves, les fucus, les lichens}
mais en jnatière médicale, il n’eft plus poffible
d’attribuer
A L G A L H
d’attribuet à toutes les algu munes -, & de les regarder toeus tedse sc ovmemrtues écmomollaiuetnrteefso
is&. Nraofruasî cchiitfelaronntess , icia inlefis dqeuu’xo n eflpeè cfeasi fodiet pdleacnintees , dauonxqt uoenll eas qoune laq uceofnofiesr vféa itc eu fnaogme e, n& Mqéui
fonit° .e nLcao rpe laenmtep lnooyméems éàe daeslg uufea'gceosm émcounnoe m, iqaulgesa.
aLnemguérjyli fo, ldiaes vfietruiiallreios rulomn gudees Gd.e Bde.u xa ,o uf uitvraonist éptireodist ej s m; eolllele sc,r odît’ uanb ovnedratm ombefcnut rf,u rp lluess boorud sm doei nlas mMiéedr}it eorroa nléae . bOrûnle lpao ruarm eanff et ipreoru rd ee nl ’faalicrael id. u Lfeu-
nméerrayi rree, gadredffei ccaelitvtee }p l&an tiel caojmoumtee aqpué’eriltliev et,u- ev ulels
infeédes.U
algue porte -fucre. A lg a faccharifera
uijnlae ntdigicea c; yfluincdursiq fuaec ctrhèasr-cinouusrt eL, . leCs efteteu ilplelasn tfeo nat cgrroaînt dfeusr, le(ism rpoicehse,s édpaanis( lelas dmaenrs dle’Iuflrâ fmfdeil i;e up}o uefflélee fdu’ur nele p oruifvlaiègree bplaanr chlees &v a(guucerése, , eqllue’o ns ’yr e. ccuoeuivlrlee aavffeuc,r ef oqiun’,o &n tqiruei feenrtc oàr aef fcaei foluncnreer dleess afeliumilelenss . mOan
acvériédeitsé d, an&s ls’’eenaug r:a ilfelse nmt opurtoonmsp lteesm emnat ngpeanr t caevtetec cneotuter riptularen.t e Seibnb afladl addeit. ' qEul’leen n’Eecfto fdlee ûionné e mda’anigle
leurs à aucun ufage médicinal particulier. ( M.
de F o u r c r o y . )
lésA dlifgféuree.n te( sA erftp ècVesé tdéer ipnlaainrtee s, ahqyugaitèiqnuee. s) &Pa mrmai
rines qui portent ce nom , il en eft une, Y algue
fpalucsc hgarraifffèerse , , jaaulngâat rfeasc ,h palruisf elraar g,e ds oqnut el ecse lfleeusi ldleess pauettritess treofupsè,c efse, c&ou vpreerncté eisn fden’ufnib lgemranendt dn’oumneb rpe odue
ddroeu xf a,r ilnoeruffqeu ’oaup rècsle apveotiitrs étgér upmouefafuéxe s dp’uanr fleels tfrlèosts- oexu ptoirfééeess fàu r ll’ear dreivuar gdeu dfeo llae imi eqru ,i eenll easb ffoer btreo ulv’heun-t , &m iMdit, éB. Luecsh om\oyu dtoannss ffoonnt tdriècst-iforniannadisr ed ed ceess p fleauniltleess,, ldeimt qeunet ,c equxu e qlueiu rs ’ecnh aniro udrerivfifeenntt isn’feinpgidraei f,f e&m qteule
lLes’u lgaegnes ddeu nc egttoe ûtp ldaénltiec at pnro’ednu itp efuovuevnetn t meanncgoerre. cd’eatutetr enso uinrcriotnuvreé nifeanlése } rleefsu fmenot utboinesn tôact cotuotuutmesé sl eàs faeuutlreems,e n,&t iilso rffoqnut’ idlsé gcohûaténsg eSnt td édpeé rpifâfteunrta gperso m, pntoen
lma enpto,u rmriatuisr ee nc&o red ’aiulst refso nmt ablaiednietsô t caactthaeqcutiéqsu edse.- Iqlus e npeo upre uêvteren t lidvorénsc qauu itbteoru cuhneer . pareille pâture, paUrti ee ,f t cedse si ncmoonyveénnsi endse } pcr’éevfet ndire , naeu- pams oiancsc oeun-
jMéd e c in e . Tom. 1*
tu mer les moutons à cette nourriture feule , de
ne leur en laifler prendre qu’une petite quantité
à la fq is , & rarement, 0« encore lorlque Y algue
eft defîechée , de la mêler par couches légères
avec la paiile-ou le foin qu’on leur donne à la bergerie
} ces plantes-s’imprègnent d’une partie du fel
de Y algue , & les moutons les mangent toutes avec
plaifir. Plufieurs herhagers des bords de la mer fir
font bien trouvés de ces précautions, & ont confervé
de cette n <*nière des troupeaux qu’ils étôient obligés
de vendre tous les ans , & àvant^qu’ils euflent acquis
toute leur croiflance. Ce que nous venons de
dire, de Y algue peut s’appliquer aux pâturages
ou prés falés, ( Voye\ P âturages. )
Les payfans voifins du bord de la mer arrachent
Yalguï commune , algua angujlifolia vitrario-
rum y «avec des rateaux - & des fourches, St l ’ayaot
bien fait fécher, ils la ferrent pour en faire de ha
litière aux chevaux & au bétail pendant l ’hiver. On
la nomme, dans quelques endroits, paille marine ,
&. dans d’autres petit fo in. L e fumier de cetto
plante eft un excellent engrais.
L }algue fert aufli à tranfporter . non feulement
■ le poiflon frais dans les marchés, mais encore le
poiflon vivant d’un lieu à un autre. Cette plante a
fans doute également été deftitiée par la nature,
pour fervir de nourriture à plufieurs de ces animaux ,
dont les moeurs & lps habitudes nous font fi peu
connues.
On attribue encore à cette plante la propriété de faire
mourir les puces & les punaifes. ( M. HüZARD. )
ALH AGI. Hygiène.
Partie II. Matière de Vhygiène , ou cJiofes appelées
improprement non naturelles.
Claffe III. Lige (la. Chofes qui entrent dans
notre corps par les voies alimentaires.
Ordre I. Alimens , végétaux , fu c s fuprés.
Alhagi ( manne de 1’ ). J’ai déjà parlé à; l*ar-:
ticle a gui de la manne de Y alhagi , & je n’ai
rien à ajouter ici à ce que- j’en ai dit en ce lieu î
fi ce n’eft que M. Andry, -mon confrère , m’a montré
un morceau de cette manne formant une mafle
confidérable, & qui lui avoit été donné par le doéteur
Sanchès. Ce morceau de manne <Yalhagi, mêlé
de quelques feuilles de l ’arbre fur lequel on la
recueille , eft brim à la furface, & au goût il a
une faveur de fucre brûlé, fans doute due à l ’a ltération
qu’a produit à fa furface le conta# de
l ’air} car Pattion lente de l’air extérieur fur plu-«
fieurs'corps fe rapproche fingulièrement des effets
de la combuftion. Ce goût 11’étoit point mêlé
de cette faveur nauféabonde qu’on connoit dans la
manne de Calabre ou du frêne , telle au moins
quelle nous parvient dans le commerce. Je n’ai
pas voulu altérer ce morceau & en examiner l ’intérieur
, mais, il eft probable quevdans fon centre
il,eft blanchâtre ou jaitoâtre, & que là, i l n’a que Q' î 9 9