
les oiféaux , non feulement la mafle mufeuleufe
qui enveloppe l’humerus ou le gros os de Y aile t
mais encore cette portion charnue , q u i, attachée
d’une part à la partie fupérieure de cet os , recouvre
de l ’autre toute la partie antérieure de la
poitrine , tient chez ces animaux la place & remplit
les fondions du grand pedoral, & quand
elle eft levée , lai (Te a découvert les blancs , autre
mafle charnue plus délicate, & qui tient la place
du petit pectoral. Les ailerons font tous les
mufcies qui revêtent le double os qui répond à
l ’avant bras, ainfî que les os qui tiennent la place
du carpe & des doigts , & qui forment ce qu’on
appelle le fouet de 1 “aile.
Uaile & fur-tout Vaileron font en général des
parties aflez délicates dans les oifeaux; elles font
d’une digeftion facile. Les ailerons font Touvent
partie des abattis. ( Voye5 A b a t t is . ) Cependant
il faut faire une diftin&ion entre les oifeaux
defquels viennent ces parties. Dans les oifeaux
domeftiques qui font peu d’ufage de leurs ailes,
comme les pbules, les poulets, les chapons , &
les poqs d’Inde, ces parties font très-tendres par
roportion aux extrémités inférieures ; elles font
lanches & humectées par la graifle qui remplit
les cellules de la peau ,* elles -font plus aifées à
digérer pour des èftomaçs foibles, c’eft-a-dire ;
qu’elles donnent facilement leur fuc. Dans les
oifeaux aquatiques, qui de même font moins d’11-
fage de leurs ailes que ^de leurs pattes , comme
Ups panards, les oies, &c, , les mufcies attachés
à la poitrine, & qui font parties des a ile s , font
plus recherchés que la chair qui couvre les cuifles &
toutes les extrémités inférieures. Les aile fi ont plus
de fermeté & de féchereffe dans les perdrix que dans
ces premiers oifeaux, quoiqu’encore elles marchent
en foin me plus qu’elles ne voient ; mais aufli
elles font plus délicates que les cuifîès, & dans
cette clafle il n’y a guère que les jeunes animaux
qui (oient fort recherchés y enfin chez les pigeons
ainfî que chez les oifeaux quj volent beaucoup &
long-temps, fur-tout les ramiers, les parties inférieures
font plus délicates, plus .tendres, & plus
recherchées que les parties fupérieures , dont la
fibre eft plus sèche & moins humedée.
Cet ordre de préférence dépend encore de la manière
dont ces oifeaux font apprêtés. S’ils font rôtis, c’eft
toujours la même choie ; s’ils font bouillis , c’eft en
général l ’inverfe 5 la raifon en eft bien (impie : les
parties les plus délicates fe pénètrent plus aifé-
hient, donnent promptement leur fuç qui pafle
dans le bouillon , & ce qui refte de la chair
n’eft que le fquelette de la fibre dépouillé de la
partie gélatineufe & nutritive ; aufli voit-on que
les ailes & les blancs d’un chapon bouilli fe rompent
fous l’inftrumenf, & n’ont prefque point de
faveur & de fuc , tandis que les cuifles confervent
mieux leur forme, donnent plus de fuc , & font'
plus agréables à manger.
O n fe n t a i s ém e n t l a l i a i f o n q u i e x i f t e e n t r e c e
que je viens dire & la bonté de ces partiel con-
(îdérées comme alimens, fur-tout relativement aux
eftoma.cs délicats. Les parties qui contiennent &
plus de fuc & un fuc plus aifé à extraire, méritent
d’être préférées en général, toutes les fois qu’il
faudra & nourrir beaucoup fous un petit volume,
& donner- à l ’eftomac peu de travail.
P ’oyei P a r t ie s des a n im a u x . ( M. H ALLÉ.)
A I L L A D E. Hygiène.
Uaillade eft une fauce faite avec l ’ail. Ses propriétés
font celles de ce végétal. ( Hoye^ A il . )
(M . H A L L É .)
A I L L Y ( d* ) Pierre,
On apprend par Devaux ( index fu n . chir.
P arif.) qu’i l naquit a Paris, qu’il fut chirurgien
en cette ville , & qu’il mourut le 8 août 1684.
On a de lui un ouvrage fous ce titre : Traité
des blejjures & plaies fa ite s par armes à feu»
P a r is , 1668. in - iï.
C’eft, fuivant le même Devaux , la traduction
d’un ouvrage italien , dont l ’auteur n’eft pas connu ƒ
mais , fuivant les auteurs du journal des favans ,
cet ouvrage eft de Plazzoni, profefleur d’anatomie
& de chirurgie dans l ’univerfité de Padoue , qui
le publia fous ce titre: Traclatus de vulneribus
fclopetorum , Par. 1605, in-4. ( V. P la z zo n i . )
M. Eloy dit que d’A illy a inféré dans fa tra4
dudion quelques remarques qui lui appartiennent,
&' que plusieurs ne font pas exemptes d’erreur.
( M, Goulin. )
A I M A N T , &c. Hygiène.
Partie II, Matière de Vhygiène, ou chofes ap-^
pelées non naturelles.
Clafle I. Circumfufa. Chofes environnantes,
Ordre I. Atmofphère, magnétifme, & influences.
Clafle II. A pp lica ta , chofes appliquées à la
furface du corps.
Ordre V. Remedes ) amulettes.
( Propriétésphyflques de Vaimant. ) On connoît
les phénomènes dé l ’a imant, 8c je ne m’occuperai
pas de les expofer ici dans toute leur étendue.
On fait que h’aimant attire le fe r , & peut, pair
le contad ou le frottement, lui communiquer (a
vertu. On fait que cette vertu fe divife dans . le
corps de Yaimant comme en deux courants , qui,
d’un centre 011 leur adion eft nulle , s’étendent en
fens oppofé vers les extrémités , & acquièrent
d’autant plus de force , qu’ils s’éloignent davantage
l ’un de l ’autre. On fait que ces deux extrémités
, par un effet conftamment oppofé , re-
pouflent d’une part ce qui eft attiré de l ’autre.
On fait que dans deux aimans le s extrémités analogues
fe repouffent, & les extrémités oppofeés
s’attirent mutuellement. On fait que , par une fuite
de ces premiers phénomènes, Y a im a n t qui communique
au fer fes propriétés, les lui communique
dans un fens inverfe ; en forte que les extrémités
en contad & par lefquelles fe fait la communication
magnétique , par cela même qu'elles
s’attirent mûtueliement, (ont réellement oppofées
dans leurs effets. O n fait que dans un a im a n t ,
foit naturelfoit artificiel, fufpendu librement ,
une des extrémités fe tourne conftamment vers le
nord du globe, en déclinant dans nos climats vers
l ’oueft ; l ’autre fe dirige vers le fud, en déclinant
par conféquent à l’eft. On fait encore que dans
l ’hémifphèr'e boréal la pointe feptentrionale de
l’aiguille aimantée s’incline au deflous du niveau
naturel, & que dans l’hémifphère auftral c’ eft au
contraire la pointe méridionale qui éprouve cette
inclinaifon. Enfin l’on fait que les propriétés attractives
de Y aimant exercent leur action fur le
fer, placé a une certaine diftance, même dans des
milieux très-différé n s , fans être interceptées par les
corps intermédiaires, même par ceux qui ont la
propriété d’arrêter l’influence électriq u e , comme le
verre, ou de s’oppofer au paflage de la lumière ,
comme les corps opaques : & fi l’on regardoit les
phénomènes de l ’aiguille aimantée, comme dépen-
«ians d’un noyau magnétique m ob ile , placé au centre
du globe , opinion adoptée par plufieurs favans,
fl en réïulteroii qu’il n’exifte , dans la nature , aucun
Corps capable d’intercepter l’a d io n de Y aimant.
Des phénomènés aufli extraordinaires, qui d'é-^-
montrent une adion évidente d’un corps fur un autre
fans contad vrfible r & à une drftance plus ou
moins confîûérable , une adhéfion très-forte fans
aucun lien & fans aucune réunion de parties, ont
dû paroître_ bien extraordinaires' aux premiers ob-
fervatéurs. Ils euffent même été regardés comme
incroyables & abfurdes , fi l’obfervation n’en eût
pas été fi facile & fi confiante dans tous les lieux
& dans tous les temps. Il étort naturel d’eflayer
fi des effets fi étrangers aux lois communes de la.
phyfique S i aux propriétés ordinaires des corps ,
ne produiraient pas fur l ’économie animale quelque
changement utile , foit pour fa confervation,
foit pour le rétabfiffement de- fes fondions. Il étoit
naturel aufli d’imaginer qu’une puiflance dont les
phénomènes femblent déterminés par des lois uni-
verfelles, communes à tout le globe & dépendantes
de fa ftrudure , n’èntroit point inutilement
ni indifféremment- dans le concours des influences
auxquelles font fournis tous les êtres vivàns qui
errent à la furface de la terre. Ainfî , Y aimant a
dû néceflairement attirer l’attention des médecins.
( A c t io n to p iq u e de V a im a n t f u r n o s co rp s . )
Je ne m’occuperai point ici de Y a im a n t employé
comme remède , foit pris à l ’intérieur', foit
appliqué fur les parties douloureufes , foit porté
Amplement comme amulette. Ses effets, conteftés
par un grand nombre de médecins, atteftés cep endaiaf
p a r d es o b f e r v a t e u r s d o n t l e s lu m iè r e s & F e x a c - -
t i t i ld e n e p e u v e n t ê t r e f u f p e & e s , f o n t a u m o in s
t r è s - v a r i a b l e s & t r è s - in co n ft 'an s , f o u v e n t p a -
r o i f l e n t o p p o f é s 5, & Y aimant, C a lm a n t l a d o u l
e u r & a p p a i f a n t l e fp a fm e c h e z c e r ta in s m a la d e s ,
n e p r o d u i fa n t a b fô lu m é n t r ie n c h e z d’ a u t r e s , a a u
c o n t r a i r e p a r u a g g r a v e r , e x c i t e r , p r o d u i r e m êm e l e s
c o n v u l f îo n s d an s d ’a u t r e s p e r fo n n e s ; & c e s f a i t s o n t
é t é a p p u y é s p a r d e s e x em p l e s i l lu f t r e s : m a is jé
l a i f l e c e t t e q u e f t io n . à t r a i t e r à d e s é c r iv a in s d é jà
co n n u s p a r d e s t r a v a u x u t i l e s fu r c e fu je t . ( Voyevu
A i m a n t , med. prà't.) L a feu le " r é f le x io n q u i ( o i t
i c i n é ç e f l a i r e , c ’ e f t q u ’ i l fa u t c o n c lu r e d e t o u t c e
q u ’ o n c o n n o î t à c e t é g a r d , q u e l e s p e r fo n n e s fen-*
f ib le s & i r r i t a b l e s n e d o i v e n t p o in t p o r t e r , fa n s n é -
c e f l i t é , d e fo r t s himans , à m o in s q u e l ’ e x p é r
ie n c e n e l e u r a i t a p p r i s q u e c e t t e fu b 'fta n c e e f t
fan's e f f e t fu r e lle s . ; J e m ’ e n p e rm e t t r a i e n c o r e u n e
a u t r e q u o iq u ’ u n p e u é t r a n g è r e à m o n f u j e t ,
q u e j e d éd u is d e l a p r o p r ié t é q u ’ a l a v e r tu m a g
n é t iq u e d ’a g i r à t r a v e r s d e s c o r p s d e t o u t e s l e s :
n a tu r e s ; c ’ e f t q u e l a m e i l l e u r e m a n iè r e d e d é te r m
in e r l ’ a c t i o n d e Y a im a n t fu r l e c o r p s f o u 'f f r a n t ,
f e r o i t d e d i fp o f e r d e u x a im a n s d e f a ç o n q u ’i l s
p u f f e n t a g i r i ’ u n fu r l ’ a u t r e à t r a v e r s l a p a r t i e
f o u f f r a n t e , c ’ e f t - à -d r r e , q u e c e l l e - c i fû t in t e rm é d
ia i r e e n t r e c e s d e u x a im a n s p l a c é s d e la- m a n iè r e
& à l a d if t a n c e c o n v e n a b le p o u r a g i r l ’ un fui*
l ’ a u t r e . I l m e f e m b l e q u ’ o n n e s ’ e f t p a s préciCé-'
m e n t o c c u p é d e c e t o b je t d an s l e s e f fa i s d é jà t e n t é s .
M - de C a f lin i- a p u b l i é ' d e r n iè r em e n t d e s e x p é r
ie n c e s q u i fem b l e n t p r o u v e r q u e l e c o r p s h u m a i»
a u n e in f lu e n c e fu r l a d i r e é l io n d e i ’ a i g u i l ' l c a i m
a n t é e . M a is c e s e x p é r ie n c e s t r è s - d é l i c a t e s & t r è s -
d i f f i c i l e s o n t b e fom d^êtré" C o n f irm é e s p a r u n e
lo n g -u e fu i t e d’ o b f e r v a t io n s , a v a n t q u ’ e l l e s p u i flen fe
é t a b l i r u n f a i t r é v o q u é e n d o u t e p a r u n g ran d -
n om b r e d ’ e x c e l l e n s p h y f i c ie n s .
'v ( . In f lu e n c é d u m a g n é tifm e te r r ejir e f u r n o s
corps .) A l’égard des phénomènes de Y a im a n t , con-
fidéré" dans Ton rapport avec le globe que nous habitons,
il étort tout fimple en fuppofant l ’influence
de Y a im a n t appliqué comine to p iq u e une
fois démontrée , que la cuoofilé de' 1-obfervateui:
fe portât fur fon influence cofmiqu'e. Dans-le fait r
fi l’on confidêre que les lames de fer & d’acier
peuvent, fans le concours d’aucun a im a n t être
aimantées, foit par une loligue fulpenfion dans l’air
dans une direction approchante déc deux pôles
magnétiques, foie par le (eut frottement de deux
barres dans cette même dire d'ion, foit par l ’adiott
du feu , fort enfin par celle dh tonnerre ou de
l ’éledricité' naturelle on avouera qu’il eft très-
raifonnable de préfumer que nos corps ne font pas-
indifférens a l ’influence d’un agent fi évidemment
lié avec ceux dont la puiflance & l’adion fur nos*
organes, eft' démontrée au point de ne pouvoir
être révoquée en doute'.
Cependant il faut convenir qu’aucun fait n’»
démontré ufqu’ici de correfpondance (péciaie