
abaiffe lé cfyftallin ; cillés échappent à l ’aîgdille
& tendent ''toujours à remonter : le plus fcmyent il
convient Be '.les abandènner !au tèmps- & à la nature
; elles difparoiffent petit à petit, & laiffent la
vue proportiohnellemérit plus nette. '
Maître-Jean à beaucoup differté fur ces accompagne
mens , parce qu’i l à été un des premiers y au
commencement de cefiècle, qui ait déterminé la
nature & le fiége de la cataraéle. Pour téùffir à
conftater ce point de doftrine i il s’ eft appefanti
fur les plus petites particularités des faits qui lui
font propres, & fes obférvations méritent d’être
eonfultées. ^ .C ataracte. [M-d e Cü AMSERü
A CCO RD , f. m. Médecine générale y Pathologie. -
On peut dire qu’il exifte- un 'accord, une .forte
d’harmonie entrevles,fondions des divers orgapes
qui , dans l ’état dé fan té , concourent toits à la
même fin ( i ) , c’eft - à - dire * à . la . nutrition ; du
corps & à la confervation des forces vitales. Dans
ùn animal vivant & fàin , tous les-vifcères font
liés . enfenable par les nerfs , - & c’eft par leur
eatremife qu’ils communiquent entre eux &. avec
le fenforium commune. Ce font les nerfs qui j&î
coiyent & -répandent les divers, ébranlemens fym-
pjathiqiîês; par lefquels toutes les parties de l'éçono^-
in ic . animale . font maintenues d'accord. Sans'doute
cès ëxprc fiions font figurées1; mais leur application
eft facile ; car les' nerfs ne propagent les
fenfations que par un mouvement quelconque :
ce mouvement reçu 8c communiqué de part & d’autre
, quel que foit fa nature,. doit avoir des rapports
’détermines- aVec les fondions des organes , & l ’on
ne petit ^s’empêcher de regarder les nerfs 'comine
les àgens intermédiaires qui le modifient & lui
donnent les 'diverfês nuancés ‘dont il' eft fufcep-
tible. Ain fi, des matières contagieufes Ou délétères
ont-elles pénétré dans le corps humain? elles y
blé fient les nerfs ; ceux-ci réagiffent fur le coeur
& les artères, dont l’irritabilité s’accroît. ; la chaleur
agmente en même raifort1, & enfin la matière
délétère eft évacuée par quelque émoii&oire , ou
î ’obftacîe, quel qu’il foit, eft furtnonté. Dans l ’état
ordinaire de la famé, les -matières fécales, l’urine-,
les crachats -, le mucus des narines $ doivent-ils
fortir du corps ? le foetus d oit-il être pouffé hors
de la matrice? les nerfs de ces parties font tiraillés,
excités v; le . fenforium commune en eft
averti , & ilffe fait une réaction du centre vers
la circonférence , dont l ’effet eft la Contra&iort de
certains mufcles, & ceux -ci débarraflent l ’économie
animale du fardeau qui la furchageoit.
Enfin , pour avoir encore Une meilleure idée
dû pouvoir nerveux dans l’harmonie générale- du
fyftêmé, fuppofons & concevons pour un moment
que tous les organes d un animai foient difpofés
dans l ’ordre naturel , mais qu’il n’y ait point de
rameaux fiérÿëux intermédiaires.entre les mufcles ,
les vifcèrësl & 11 fenforium commune : ne voit-
on pas'que , dans -cettè‘ hÿpothèfè , toute' liai'fon
eft anéantie , que les mpüvèmens font indépendant
les uns des autres , qu’il n’y a' plus de réâétion,
& qu’en un mot tout' accord eft détruit ?
La prémièrè condition' de' Ÿ accord Ou harmonie
fympathïque eft donc une libre communication dans:
les-div'eifes branches dû fyftème nerveux. Les conditions*
fécpndàires font, que lés. forcés &' les ma fies
des orgarïés gardent entre elïe$‘lès proportions de
la nature ; car fi quelques-uns font ou trop affaiblis
ou trop excités, le trouble fe communiquera , par
la voie des nerfs, dans toute l ’économie, & Y accord
ne pourra fubfîfter.
Les deux afpe&s fous lefquels je confidère cetfe
queftiori , feront , je: crois , affez cbnno'ître ce que
l ’on doit en penfer ,, &. ceux qui y réfléchiront,
trouveront ,, dans ce que j’ait dit , l’explication de
tous les- cas particuliers qu’elle préfente. ( P ,D . )
A C .C O T T E R (V ) , v. aft. Hygiène.
Partie II. Chofes non naturelles.
Clafle V . Gzfta. Aclions:
Ordre IV. Poftions du corps. P option dans
l'état- de repos.
S’accotter , c’eft appuyer fon corps , ou du
moins 'cett'e partie" du corps qu’on appelle le
tronc , contre un foutien quelconque ,. afin de le
maintenir fans effort dans une pofition approchante
de la perpendiculaire.
Dans cette pofition, on1 a trois chofes à coût*
fidérer ; le corps qui fert d’appui , la( pofition du
corps appuyé , & l ’état des miifcles qui féroient
en a&ion , fi le foutien manquoit.
L ’utilité des fiégës qui nous prêtent le foutien,
n’a pas plus befoin d’être démontrée que leur commodité
; il eft plus important de marquer les
inconvéniens de la fituation que nous prenons»
lorfqu’elle eft trop prolongée.
On fait que les corps mous , qui cèdent fous
le poids de l ’homme, appuyé, fur eux , quï prennent
l ’empreinte de fon corps, qui l ’enveloppent
& qui l ’embrufient;, s’échauffent bientôt, & l ’échauffent
enfuite lui-même en renfermant, & en concentrant
la chaleur qu’il leur communique, amol-
liffent & relâchent, les folides",: & par-là portent
à la langueur & au fommeil.
On 'fait encore que les. fiéges .dans lefquels nous
nous: accotions ordinairement , foutenant m'oins
les reins que le dos, obligent le trône de décrire
une courbe , & de fe creuler; en devant. La forme
ordinairement concave -qu’on leur donne , & que
prennent d’ailleurs, - fous le poids du corps , les
couffins dont ils fontftevêtus, portent lés épaules
en avant, arrondiffent le dos, crèufenl la poitrine,
gênent par conféquent .les poumons & les vifcères,
du bas ventre, en xétréciflant les .cavités qui les ( t ) Copfe&tiçntia omnia. Hiop.
À C C
eohlienneht. Aaffi . lorfqae le fommeil nous1 j
furprend la refpiratio’n devient pénible , ilerto-
j-eufe ; 6e quand nous en fottons après un long
repos, fur-tout dans le temps de la- dioeftion , j
nous éprouvons fouvent*, en changeant^de pofition,
des coliques plus ou moins vives, qu’on peut at- ■
tribuer à la gêne précédente des entrailles , & a
la difficulté que les1 fubftances alimentaires accumulées
ont eue à traverfer le canal inteftinal replie
& comprimé.
Enfin le relâchement & l ’inaétion des mufcles
du tronc,1 remplacés par un fupport artificiel, fait
qu’ils ne maintiennent plus les parties ofleufes ,
& qu’ils les abandonnent à l ’effet que produit fur
elles l’impreffion & la réfiftance mécanique^ des
corps fur lefquels elles portent 'cette inaftion ,
jointe à la chaleur des couffins , augmente encore
la pente au fommeil.
C ’eft de la réunion de tous ces effets qu’il
faut déduire l ’effet général; & l’on voit par-là
ce que peut produire la pofition dont je viens
de parler, lorfqu’elle eft trop long-temps continuée.
On voit que l’âge auquel cette habitude
convient le moins eft l’enfance, dans laquelle les
parties offeufes, encore molles, ne prennent point
impunément une faufie pofition , dans laquelle -
les vifcères Ont befoin d’un développement libre
& régulier ; dans laquelle les forces mufculaires,
dont tout notre art lie peut imiter la précifion
& l ’équilibre, font nécenaires pour maintenir la
proportion & l’égalité de l ’accroiffement , & ne
peuvent être fuppléées en aucune façon par aucun
des fupports que veut trop fouvent leur fubftituer
l ’induftrie de l’homme. Voye\ , Sièges , Repos ,
&c. (M . H ALLÉ.)
ACCOUCHÉES , f. f. Médecine pratique. Au
moment où une femme vient d’accoucher, la
comprefiion que la matrice exerçoit fur les vifcères
du bas-ventre pendant la grofîeffe , n’exifte
plus: le vide fubit qui en réfulte dans l ’abdomen,
facilite l’abord du fang de toutes les parties du
corps dans cette cavité; la rapidité avec laquelle
i l s’y porte , eft fouvent funefte aux nouvelles
.accouchées , parce que le cerveau & le cervelet
fe trouvent privés de la quantité de fluides i?é-
ceffaire à l’exercice de leurs fondions,. De là
naiflent les . foibleffes & les fyncopes mortelles
des femmes qui n’ont furvécu que quelques mo-
xnens après 1 accouehement , malgré qu’il n’ait
été accompagné d’ailleurs d’aucun accident grave.
• Cette, circonftance facilite auffi la formation des
engorgemens dans les vifcères de la région hypo-
gaftrique. La quantité de liquides qui a féjoiuné
dans leurs vaiffeaux & qui abreuvoit leurs membranes,
doit être renvoyée dans le fyftême vàfculaire, pour
s’y diftribuer uniformément ; mais la réforbtion en
devient difficile par l’excès de force qu’ont con^
fciyé les. vafes des autres- capacités, qui ? loin de
R C C ë.9
recevoir ces fluides furabondans , déterminent encore
ceux qu’ils contenoient, à paffer dans les parties
inférieures de l ’abdomen. Ces dernières, qui
n’ont qu’une a&ion très-aôoiblie , parce que la
diftenfion graduelle quelles ont éprouvée pendant
neuf mois , a beaucoup, diminué leur ton &
leur, élaftkité , ne font pas capables de s’oppofer
avec affez d’énergie à i’impuifioa des liquides
étrangers., Elles ont befoin d’un fecours qui les
défende de cette irruption, autrement elles s’engorgent
& s’enflamment très-promptement.
Pour prévenir ces accidens, on fera un bandage
qui foutienne les vifcères fans les comprimer.
I l fuffit de paffer autour, de l ’abdomen,
des ferviettes qu’on maintient convenablement : par
ce moyen, les parties n’étant plus abandonnées à
leur pefanteur , réagiffeut plus -aifément fur les
liquides, & la formation des engorgemens devient
plus rare & plus .difficile. Il eft néceffaire de
refferrer ces bandages de temps en temps , en
obfervant toujours qu’ils ne fervent que de foutien.,
Comme cette pratique eft généralement condamnée
par les accoucheurs modernes , il n’eft pas
inutile d’examiner les raifons qui les ont décidés
à • la profcriïe. La Motte eft un de ceux qui s’eft:
élevé le plus fortement contre elle, & fa dqftrine
eft devenue prefque univerfelle en France. Pour
appuyer fon opinion , il cite plufieurs faits qui
prouvent, d’une manière inconteftable , que l ’étranglement
caufé par les bandages appliqués aux
femmes accouchées , a donné lieu à des inflammations
& à des fuppreffions mortelles. Cet auteur
s’appuie des obférvations de différens praticiens
célèbres, qui ont été témoins des mêmes
accidens , & il en conclut que les bandages font
dangereux. Pour connoître la jufteffe de cette con-
féquence , il eft néceffaire de remarquer que l ’inflammation
des vifcères du bas ventre & la fup-
pieffion des lochies étoient une fuite de la conftric-
tion extrême qui avoit réfulté des bandages trop
ferrés. Mais dans la meilleure fanté même , &
fur les parties les plus infenfibles , une pareille
comprefiion occafionneroit de grands défordres. Le s
conféquences que la Motte tire de fes obférvations»
ne peuvent donc porter que contre l ’excès des ecm-
preifions ; elles ne prouvent pas que les bandages
appliqués ainfi que je l’ai recommandé ci-deffus,
foient nuifibles. J’aurois donc pu me di-fpenfer
d’entrer dans un détail auffi étendu à cet égard :
mais les circonftances actuelles exigent que je
confidère cet objet fous tous fes afpeéls.
Si je n’avois eu que des affermions pour donner
à. mon fentiment le caractère de çonvi£tion que
j’exige qu’ il porte avec lui , je ne ferois peut-
être pas parvenu à lui affurer la croyance qu’il
mérite : mais j’oppoferai des faits à ceux que les
adverfaires employent ; & en ponfidérant les circonftances
qui accompagnent les uns & les autres »
les lecteurs feront plus à portée de juger ce point
de doctrine.