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affaires & même tremblans, jufqü’à ce que leur
ton Toit remonte par l ’aiguillon ordinaire , ‘c’eft-
a-dire , par 1 irritation que les liqueurs fpiritueufes
produisent fur les fibres de' l ’eftomac.
L eftomac , les inteftius , la veille , &c. , peuvent
donc contrarier des habitudes dans leurs mou-
veraens : cèft ainfi que le vomiffement, long-'
temps prolongé par une caufe irritante , devient
habituel j 8c que , pour l ’interrompre , il Faut recourir
a 1 ufage des caïmans & des toniques. C’eft
ainfi que l ’on contraéle l ’habitude d’aller à la
„garde-robe , ou d’uiiner â certaines heures. Toutes
lès excrétions font fujettes à ces périodes, &-les
fibres, de la matrice n’en font point exemptés.
- Aucuns mouvemens ne font plus répétés que.
ceux q,ui fe font intérieurement , & qui femblent
obéir a des ftimulans indépendans de la volonté.
Les affeétions de lame influent Fur Ces mouvemens,
^i r ^°rCe fe communique même à
plufieurs : qui fair s’ils ne lui ont pas été fou (Irai ts
par 1 habitude ? Dans le principe de la vie , ces
divers organes font éminemment irritables; les
caufes Simulantes.,doivent alors’agir fur eux avec une
grande intenfîte.: la volonté, au contraire , s’exerce1
alors avec. peu d energie. Cependant les moüve-
mens excites par de$ caufes prochaiaes, confiantes,
& invariables, deviennent habituels ; & lorfque la
volonté pourroit les modifier , ils font fortifies dans
un rithme particulier, & ils réfiftent à fon pouvoir
, devenu plus foible que celui de l ’aiguillon
qui les reproduit.
. 4°v Sur le fyflême nerveux. Toutes les fonctions
de ce fyftême ont une tendance marquée à
devenir périodiques. La marche des fièvres , de
leurs accès , & de leurs crifes ; celle de nos appé-
tits , Jels que là faim ; tous nos befoins ; la révolution
menftruelle des femmes ; les diverfes époques
, gcftation ; la divifion du jour, tracée par
1 apparitipn du foleil ; la fuccelfion du. fommeil
& de la veille , indiquée par ce grand phénomène,
tout nous aflujetlit à l ’influence- des périodes de
1 habitude; tout eft difpofé de manière à nous en
rendre efclaves. Pour la plupart des hommes , c’eft
un bonheur; & quelle fatigue fi chaque aétion
n avoit pu etre déterminée que par un à été particulier
de la volonté ! ;
Il y a un grand-nombre.'d’affe étions contra étées
j^r les nerfs, & qui fè répètent avec une extrême
régularité. Si quelqu’un révoquoit cette théorie en
doute, les deiix^ faits fuivans , rapportés dans un
grand nombre d ouvrages, lui en dêmontreroient la
vraifèmblance..
On l i t , n°. 47. Speclator, qu’il y avoit à Stafford
un idiot qui , étant accoutumé à imiter le bruit j
de 1 horloge dé la paroiffe , comptoit fi exaéte-
ment les heures & leurs principales divifions ,
meme lorfque la fonderie étoit dérangée, qu’il
pouvoit , jufqu’à un certain' point , fuppléer à
1 horloge.
A C C
Ne voit-on pas les enfans demander à manger-
aux heures où l ’on a coutume de leur en donner,
fans être dirigés par un autre principe que par
l ’habitude ? Les animaux fe foumettent facilement à
fon influence ; on leur en fait même contraétei:
quelquefois qui paroiffent très-étrangères a leurs
befoins. Montagne ‘rapporte qùe des boeufs employés
à une pompe , lorfqü’ils 'avoient fait trois
ce-nts tours , ce qui avoit été pendant long-temps
le terme de leurs travaux, s’arrêtoient & refufoient
d’en faire davantage (1).
En général , tous les efforts' du fyftême nerveux
font f üivis par un état de repos ou de relâche ; 8c
ces alternatives , qui fe fuecèderxt fuivant des lois
particulières, paroiffenttrès-prbprèk àforîiénteiTes
1 habitudes.
5°. Sur, le fyflême des vaiffeaux fanguins.
Ces organes étant mufculeux 8c dépendant de l ’influence
des nerfs, ce qui a été, dit dans les deux
articles pù. ces objets font traités, doit leur être
appliqué. Stahl a d’ailleurs épuifé ce fujet, & il
a peut-être même pouffé trop loin, fes conjectures
fur cette partie de, fon fyftême. L ’expérience apprend
qu.e les hémorragies menftrueiles. & hé-
morrhoïdales font périodiques , & il eft permis de
croire que la nature en contracte, pour ainfi dire,
l ’habitude^
Le coeur & les gros vaiffeaux n’en font point
exempts ; iis s’accoutument, dans plufieurs perfonnes,
à des mouvemens extraordinaires; & convulfifs j appelés
palpitations , qui fe repro;duifent dans des
circonftances particulières & déterminées. Les maladies
convulfiyes font dans le même cas.
Souvent, après avoir épuifé tous les remèdes
poflibles pour vaincre ces habitudes , on n’en vient
point â bout. Alors on y rèmédie quelquefois en
changeant toutes les circonftances qui environnent
le malade , en lui faifapt refpirer un autre air,
prendre d’autre alimens : les voyages fur-tout pro-
duifent alors d’heureux effets.
L ’imitation à laquelle nous nous làifïons fi facilement
affervir , n eft-elle pas encore un dès effets
de ce penchant qui nous rend fi dociles aux lois de
la coutume?
On voit allez tout ce que peut l ’habitude fû?
le phyfique. Que ne peut-elle pas auffi fur le
moral ! La bonne éducation, la probité , les ! vertus
font-elles autre chofe que l ’habitude acquife de
faire le bien? Si l’on cherchoit dans l ’hiftoire des
perfonnes les plus vicieules , ue trouveroit-on pas.
la fource de leurs défauts dans quelque habitude
difficile à rompre , & qui , une fois vaincue , leur
jendroit le calme de l ’arne & l ’eftime des gens de
bien ? Enfin ne fuifiroit-il pas de fortifier certains
penchans , pour rendre là vertu plus fifre d’elle-
même , & pour donner à l'homme toute l ’élévation
(1) Voyez Cullen’s le&ures Pft the medie. mat,
A C C
& l'énergie dont il eft fufceptible ? Ce fujet eft
grand , 8c plus on y réfléchit, plus i l offre de profondeur.
Terminons par un problème â réfoudre : En Supprimant
de la vie de la plupart des hommes les
allions & les mouvemens dirigés & reproduits
p ar Vimitation , la coictume, & les diverfes révolutions
périodiques auxquelles, le corps humain
ejl fujé t , 'combieÀ en reflerôit - i l qui fuffent
vmiment indépendans de' ces caufes , & à quel
ordre devroit - on fur - tout lés rapporter l
( . # D . ) . •
A C C O U T U M É . Hygiène. Celui qui a
cpntraété une habitude' &c. Vojy-è^ A ccoutü-
mance , Habitude. ( M. H Allé.)
A CC R É T IO N , fi f. Ce mot lignifie en général
la -même chofe qu’actroiffement. ( accretio , auc-
tio ) Dans la phyfique médicale, on l ’applique
particulièrement à i’accroiffément des fubftahcés
calciileùfes qui fe forment dans les corps vivans
par l’addition de nouvelles couches à la circonférence
du noyau pierreux.
On fe feu également quelquefois du mot accré-
tion , poiir défigner des incruftations de nature
offeufe , ou d’autres'matières dures & pierreufes,
qai fe dépofent dans certains cas à la furface des
organes. En ce fens, il lignifie généralement la
même chofe que concrétion 8c incrujlatioh. Voyez
ées deux derniers mots , qui font plus ufités.
i V . D . ) ^
ACCROISSEMENT, f. m. (& régime dansl’ )
Hygiène. '
Partie I. D e Vhomme fa in , comme fu je t de
Vhygiène.
Seétion 11. D e Vhomme fa in conjidéré individuellement.
Ordre I. Différence des Ages.
Partie III. Règles de Vhygiène.
Divifion II. Hygiène privée.
Seétion 11. Régime particulier des indi~*
vidus.
Ordre I. R égime particulier des âges.
Uaccroijfément eft l ’augmentation & le développement
fucceflifs de notre corps , ou de quelques
unes de fes parties. Le mécanifme de cet
accroiffement fe fait par une extenfion des parties ,
qui en multiplie 1 etendue, 8c par une addition
de fubftance , qui en augmente la maffe. "
1 accroiffement fe faffe avec fuccès ,
Tl faut qu’il fe faffe avec égalité & uniformité ;
qu’il fe faffe dans le temps , dans la mefure 8c
dans les proportions convenables , & qu’i l ne fe
*a“ ^point aux^^dépens des forces. H, C roissances.
L accroiffement eft l’ouvrage de la nature ; mais
le s alimens, l ’exercice, & les hâbillèmens font les
A C C $>$
caufes extérieures qui influent le plus fur la régularité
& la perfection de fôn progrès.
C ’eft donc dans l ’emploi bien combiné de ces
trois chofes que confifte la partie de l ’hygiène relative
à l ’accroiffement : mais leur application 8c
leur ufage varient fuivant les temps & les circonftances,
.
_ En effet, l ’homme croît fenfiblement jufqu’à
vingt-cinq ans environ , 8c Ton peut prouver aifé-
ment que le développement de certaines parties ,
fur-tout des glandes, n’eft parfait qu’à trente-deux,
& même à trente-cinq ans, ‘ Mais les degrés de
fon accroiffement , & les parties dans lefquelles
il a lieu de préférence, ne font pas les mêmes
dans tous les âges ; 8c comme chaque âge a , pour
ainfi dire , fon tempérament , chaque époque de
Taccroiffement a fes befoins & fes indications, particulières'.
s , . . .
L indication générale eft que les habillemens
ne produifent aucune gêne , que l’exercice foit
égal & libre , de manière à faciliter l ’égalité 8c
l ’uniformité du développement ; qu’on ait .foin
qu aucune évacuation prématurée n’épuife une machine
qui n’a encore rien à perdre'; qu’on ne fafTe
ufage que de bons alimens ; qu’on évite tout ce
qui peut donner naiffan.ee à la moindre âcreté,,
afin de ne fournir à la nature , dans fon travail,
que de bons matériaux. Ces règles font d’autant pi us
neceffaires, que le corps eft plus jeune , moins fo-
lide par cohféquent, & plus fufceptible de croître.
Elles font plus néceffaires encore à certaines* époques
, comme dans la première & la fécondé dentition
, Vers le temps où la puberté fe prépare,
& vers celui où elle fe complète ; enfin , pour certains
fujets , dans un âge , où pour l’ordinaire on
y fait moins d’attention , celui où les maladies
des glandes du poumon fe déclarent le plus généralement
, depuis dix - huit jufqu’à trente-cinq
ans.
Je n’en dirai pas davantage ici ; les particularités
feront traitées aux articles des différens âges,
&~aux articles A ges , H abillelemens , E x e r cices
, A limens , ( M . H a l l é . )
A c c r o i s s e m e n t (augmentum. ) fe dit
en Médecine de l ’augmentation d’une maladie ;
c’eft le fécond temps , c’eft-à-dire, celui où les
accideris augmentent en nombre & en violence.
Ce temps n eft pas également marqué dans toutes
les maladies ; on ne le diftingue bien que dans
celles qui marchent rapidement vers leur termi-
naifon , telles que la plupart des fièvres & les
maladies aigues proprement dites-: il eft beaucoup
plus difficile de reconnoître le temps de
Y accroiffement dans les affe étions chroniques ,
parce que. les progrès, toujours très - lents dans
ces dernières , le rendent quelquefois prefque in-
fenfible.
Le temps de Y accroiffement doit fixer toute
l’attention du praticien. Calmer, autant qu’il eit