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ioi? À C H
retiré d’une once de cette racine plus de trois gros
d’extrait gommeux par l'eau , & un gros environ
d’extrait refîneux par l ’elprit de vin. Son infufîôn
eft d’un jaune pâle 5 elle répand une odeur désagréable
& comme vireufë j fa faveur eft douçâtre ;
elle laifte par l ’évaporation -une mafle d’un jaune
brun , d’une odeur baifamique & d’une faveur douce.
Sa teinture fpiritueufe eft jaune, peu odorante, d’une
laveur un peu âcre, & fournit, par l ’évaporation,
un extrait réfîneux jaunâtre, qui a perdu le goût
âcre' de la teinture.
Tous les bons médecins n’emploient jamais cette
racine dans fon état de fraîcheur , parce qu’elle a
un principe odorant nuifible au cerveau & aux
nerfs j on doit la deffécher avec foin avant d’en
faire ufage. Elle eft une des cinq racines apéri-
tives majeures : on la regarde comme légèrement
incifîve, diurétique , & emménagogue ; elle eft
utile dans l ’hydropifîe, les obftruftions du foie, de
la rate, & du méfentère , & dans la fuppreflion d’urine.
On la prefcrit feche depuis la dofe d’un gros
Jufqu’à une demi-once en infufîôn dans l’eau & dans
le vin. Appliquée à l ’extérieur ,. elle eft réfolu-
tive & difcuflive. On l ’adminiftre avec fuccès de
cette manière dans l’engorgement-laiteux des mamelles
, l’hydrocèle, &c.
On la regarde comme très-nuifîbles aux apoplectiques
, aux épileptiques , aux perfonnes attaquées
de vertige & de maladie des-yeux$ mais cela
ne doit s’entendre que de la racine fraîche, fuivant
la remarque de Cartheufer.
On emploie beaucoup moins communément les
feuilles Sache que la racine ; cependant plufieurs
médecins leur attribuent de grandes vertus. On em-
ployoit autrefois le fuc de ces feuilles dans les
lièvres intermittentes. On en donnoit fîx onces au
commencement du friffon, & on couvroit enfuite
le malade , qui éprouvoit ordinairement une fueur
abondante. On recommande le même fuc en gar-
garifme dans le fcorbut, pour déterger les ulcères,
cie la bouche & raffermir les gencives. On allure
qu’il eft très-utile pour balïiner les ulcères de mau-
vai'fe nature , & même les cancers. Chomel dit
que les feuilles A’àche mangées en falade, lui
ont réufti pour guérir une extin&ion de voix allez
ancienne. Tout le monde fait que le céleri eft
ftomachique , &. qu’il échauffe iorfqu’on en mange
trop fréquemment ou une trop grande quantité.
Quand il eft cuit, il a perdu beaucoup de fa propriété
échauffante & de fon principe aromatique.
C e dernier fait un aftaifonnement agréable. & utile
clans les bouillons, les mets apprêtés. On trouve
dans quelques pharmacopées la recette d’une efpèce
dé pommade ou onguent extemporané , dont on
prefcrit l ’application fur- le fein, pour faire paffer
le lait. Faites cuire partie égale de feuilles Sache
& de menthe dans du faindoux ; paflez dans un,
•tamis, & Xaupoudrez ce qui fera palfé avec des
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femences Sache pulvérifées. On préparoit autrefois
un extrait de feuilles Sache, que l ’on donnoit
avec fuccès dans les fièvres quartes en le mêlant
à la dofe d’un gros avec deux gros d’extrait de
quinquina.
La femence d’ache eft une des quatre femences
chaudes majeures. Elle contient une huile allez
âcre ; fon odeur & fa faveur font aromatiques. On
la croit propre à détruire les obftru étions. , à exciter
le flux des règles, & à augmenter la fecrétion
& l ’excrétion des urines. On n’en fait que peu
d’ufage aujourd’hui.
La racine d’ache entre dans le firop des cinq
racines apéritives , fes feuilles dans l ’onguent moiv-
dicatif A’ache, auquel elle a donné fon nom, &
fa femence dans l ’orviétan. ( M. DE F o u R-
C R O Y . , }
A che de Montagne. Voye\ L iv è ch e .
A che de Ma r a i s . Voye\ B erle.
ACHEMINÉ. Un cheval acheminé eft celui
qui eft en bonne difpofition pour être drefle au
travail ou â l ’allure auxquels on le deftîne ; qui
connoît la voix , la main-, la gâule ou le fouet ,
& les éperons ; qui commence à y répondre , & qui
eft dégourdi & rompu. ( M. HUZARD. )
ACHEVÉ. Un cheval achevé peut s’entendre
de celui qui eft aufti parfait , dans fes proportions
qu’i l eft poftible.de le trouver dans la nature. Mais
on s’exprime plus généralement ainfî pour marquer
un cheval bien drefle , & qui eft parfaitement
au fait de l ’allure ou du travail auxquels
on l ’a exercé.
Cheval commencéj acheminé, achevé, font les
termes dont, on fe fert pour exprimer les différentes
difpofitions & les différens degrés par le s quels
on paffé un cheval que l ’on dreffe. ( M . H u-
Z A R D . )
A C H I A. Hygiène,
Partie II. Chofes non naturelles,
Clafle 111. Ingejla.
Ordre I. Alimens, affaifonnemens} végétaux,
U A ch ia eft une efpèce de canne confite en
verd dans le vinaigre . avec du poivre, des épiceries,
& autres ingrédiens. \Jachia eft de la longueur
à peu près & de la confiftance de nos cornichons.
Les Hcllandois l ’apportent des Indes orientales.
Extrait de l’ art. Achia, anc. Encyclop. Voye\
Ép ic e r ie s , V in a ig r e, C onfitures.
On fent que les propriétés de Y achia ne dépendent
pas. de la jeune canne , qui femble en
faire la bafe , mais du vinaigre & des aromates dont
cette,.canne n’eft , pour ainfî aire, que l ’excipient. De
même nos cornichons n’ont de valeur qu’autant qu’ils
A C H
®nt perdu leurs propriétés naturelles pour s’imprégner
de celles des fubftances dont on les pénétre.
Ces fortes de confitures ont quelque chofe qui réveille
l ’appétit, Scelles peuvent accélérer la digeftion,
quand elles font prifes très-modérément. En grande
quantité, ellesdeviendroient nuifîbles & indigeftes.
Voye\ C ornichons (M . Ha l l é .)
A C H I L L E. Voye\ T endon d ’a ch il le.
( M. HuzARD.)
A CH IL L É E , f. f. Matière médicale. Voye\
Mille- feu ille. ( M. d e F o ü r c r o y . )
A CHILL INI (Alexandre). I l naquit à Bologne
,; ville d’Italie , dans le ■ quinzième fîècle. Il
le rendit célèbre , & comme médecin & comme
philofophe. Ce fut un dialedticien très-fubtil. Il
s’attacha particulièrement à la doctrine d’Ariftote ,
qu’il défendit vigoureufement contre Pierre Pom-
ponace.
Achillini enfeigna d’abord à Padoue, & enfuite
à Bologne. Il avoit étudié avec foin l ’Anatomie,
& y fit des découvertes.
1YL. Eloi dit opèAchillini mourut en ï f i i jM .
Carrère place aufti fa mort fous cette date , &
ajoute que ce fut à l ’âge de cinquanté ans. Ce
dernier obferve encore que Claude Achillirti ,
petit-fils d’Alexandre , mourut en 1640 , à l ’âge
de foixante-fix ans. Si cette anecdote étoit vraie ,
i l s’enfuivroit que Claude naquit en 1574, c’eft-
à-dire, foixante - deux ans après la mort de fon
grand-père.
Nous foupçonnons qu’i l y a dans toutes ces
dates quelque erreur. Il femble que Pafc. le Coq
( Pafch. Galli biblioth. iatrica) dife qu’Alexandre
Achillini a fini fa carrière en 13243 il écrit
au moins très-pofîtivement que ce fut le z août,
n’ayant pas encore cinquante ans accompli. ( Obiit
nondum expleto anno yo , IP 'n o n . A u g .)
Matthias eft plus pofitif 3 voici comment il
parle ; Achillini étoit déjà célèbre en 1484;
agrégé au collège des médecins de Bologne , il
enfeigna cette année la Philofophie à Padoue, &
.dans la fuite à Bologne. Il mourut en 1323.
Cette année ne paroît pas exa&e ; comme A çh il-
Uni eft dit être dans fa cinquantième année, ou
voit qu’il a .dû naître en 1475 , & que par conséquent
il n’a pu enfeigner la Philofophie en 1484 ;
car en cette année il ne pouvoit avoir que neuf
ans.
Ceux qui mettent la mort d’A çhillini en 1 3 1 ?, 5
nous donnent une époque plus vraifémblable , car
alors i l fera ne en 146^ j il aura donc pu com-
roepeer à enfeigner la Philofophie en 1484, bien
quwil n’eut encore que vingt-deux ans. I l ne feroit
pas, le feul q u i, doué d’une grande pénétration ,
de beaucoup de facilité , & d’une mémoire fleu-
jeule , auroit été, à cet âge , ce que la plupart des
houynes font a peine à trente ans.
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■ Achillini a compofé plufieurs ouvragés , dont
une partie eft inferite dans la bibliothèque de
Manget; mais on en trouve un plus grand nombre
dans la bibliothèque littéraire. Ils font énoncés dans
cet ordre.
Annotationes Anatomicæ Bononice , apud H.
de Benedictis , 15x0, in-40. , ( Pafch. Gallus , qui
peut-être n’eft pas cxaél, met 15" 14 , ). Heneiiis ,
apud J. Ant. de Sabio., i j z i , in-8°.
D e humani cop.oris Anatomià. Vehetiis, apud
F . F . Sabio , 1 5 2 1 ' , in-40.
In Mundini Anatomiam annotationes.
On trouve ce traité avec le Fafciculus Me-
dicince de Jean de Katham , imprimé à Venife,
chez Arrivabene, 1^22, in-fol.
De Subjecio Medicince , cum annotationïbus
Pamphili Montii. Henetiis , apud Hieron.
Scotum , 15^8 ,, in- fol.
De Chiromantioe principiis & Phyfiogno-
miæ , in-foL , fans indication de lieu ni d’année
.D
e Univerfalibus. Bononice. 1501 , in-fol.
D e Subjecio PhyJlognomicR & Chiromantioe.
Bononioe , apud J. A . de Benedicîis , 1503 >
in-fol. Papioe , iy 1 <, , in-fol.
Les OEuvres S Achillini ont été recueillies fous
le titre de Opéra omnia. Venetiis, apud Scotum,
i? 4 ? , in-fol. ( M . Go u l in .)
A CH 1MBASSI. Nom d’un officier du Grand-*
Caire , qui fignifie chef ou préfet des médecins.
Cet officier eft chargé de s’informer du mérite,
de ceux qui veulent exercer la médecine dans cette
ville , & de leur accorder des privilèges.
A confidérer l ’importance de cette place , 011
feroit tenté de croire que celui qui en eft revêtu,
a tous les talens néceflaires qu’elle exige. On a
cependant fort peu d’égard au mérite & au favoir
de la perfonne qu’on honore du titre A’Ackim-
bafji ,* car le Bacha en revêt toujours celui des
prétendans qui paye le mieux. Celui - c i , à fon
tour , ne s’embarrafte pas davantage des talens
de. ceux qui fe préfentent pour obtenir la permif
fion Ou le droit de pratiquer ; ils en favent toujours
afte? , lorfqu’ils ne fe préfentent pas les mains
vides.
Nous obferverons que 1 ’Achimbafji a quelque
reffemblance avec le Cornes archiatrorum dont
il eft parlé dans Caftiodore 3 excepté cependant
.. que le Cornes archiatrorum, s’il y en a eu véritablement
, avoit un pouvoir plus étendu , &
étoit plus élevé en dignité. Voyei^ C om t e des
A r chia tres; ( M. Goulin. )
A CH IO T L , 1. m. Voye\ Roucou.
A CH LY S . Ordre nofologique. Genre 242 je
Vogel. Deuxième efpèce du 5*2®. genre de Cullen ;
inter dyfoejlhejîas caligo corneoe. On appelle
O z