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être complexes, qui font paffer dans votre àm'S {
une image vive des payions, fans y en laiffer la réalité
j & qui , par un . trouble momentané, mais l
peu durable , effacent les impreffions profondes des
peines de la vie , interrompent le tourment des r
chagrins, 8c délaffent l ’efprit des fatigues de l’étude.
Cependant fi l’on veut appeler agitation d’ef-
prit cette alternative d’idées gaies & agréables,
qui- promènent notre imagination de plamrs en -
plaifirs, ou qui font naître dette furprife inexplicable
qui produit le rire ; alors on pourra y trouver
une utilité réelle : c’eft une efpèce d’exercice,
qui , pris modérément, renouvelle ■ les forces de
l ’ame & même du corps , & les met en état
de reprendre , avec plus d’aéfcivité, des occupations
ierieufes ou pénibles. Voye^ P a s s i o n s , &c.
{M. H alle. ).
A g i t a t i o n , f. f. Symptôme de maladies.
On dit qu’un malade a de Y agitation lorfqu’il
change continuellement. de pofition , dans la vue
ff’en trouver une qui lui procure du calme & de
la tranquillité.
L'agitation n’eft fouvent qu’une- indifpofition
légère, occafionuée par des boiffons échauffan-*
les-, telles que le café & les liqueurs fpiri-
tueufes , ou par des digeftions pénibles & la-
bôrieufes.
Dans les maladies aiguës , l’exceflive agitation
des malades eft un mauvais fymptôme , à moins
qu’elle n’ait lieu au moment de la crife , & dans la
nuit qui précède ce mouvement falutaire de la
nature ; mais pour en tirer un favorable augure ,
il faut que ce, fymptôme foit accompagné des
lignes de coétion , 8c qu’il arrive dans un jour
.critique.
Dans les affeéfions nerveufes ,, les malades éprou-
yent fouvent de Vagitation dans la nuit : c’eût
l ’effet d’un- Ipafme & d’une irritabilité trop grande
de la fibre mufculair-1. Les pafiions de 'l’ame peuvent
produire le même effet, alors c’eft à la réaction
de. la fenfibilité fur tout le fyftême nerveux
qu’on doit Pattribuer.
Quelquefois cette agitation fe borne aux extrémités
inférieures , c’eft ce qu’on appelle des
inquiétudes dans les jambes. ( V o y e^ Inquiétude.
)
Lorfque Y agitation n’eft qu’une indifpotion cau-
fée par l’ufage des liqueurs échauffantes , elle
n’exige aucun traitement particulier , il fuffit de
s’abftenir de eès boiffons , ou , fi l’on veut, de faire
ufage de quelques boiffons raffraîchiffantes, telles
que la limonade , l ’orgeat, ou le fyrop de vinaigre.
( M . C AILLE. )
A G IT A T Q R I I . Ordre nofolog. Linné ,
çlafle v ij, ordre i j , a compris fous ce titre toutes
les maladies qui confîftent dans un mouvement dé-
fordonné , foit p a r tie lfo it général , des diffé-
A G ff
rentes parties du corps. Il rapporte a ce genrô
de léfions le tremblement chronique , ou celui qui
n’eft point accompagné d’une fenfation de froid ,
( tremor ) , la palpitation ( c o r d is v ifc e r ifv e m o tu s
fu b fu lto r iu s ) , l’orgafme des artères ( a r te r ia rum
fu b f u l tu s ) , les foubrefauts ( ten d in um fu b fu lto r ic c
e le v a t io ) , la carpologie ( d ig ito rum tr em u la
c o n tr a c lio in j c ia | , le grincement, des dents
( j l r i d o r ) , l’h y p p o s ou le fréquent clignotement
des paupières ; le pfellifme , la danfe de faint-
gui ( la t e r is a g i ta t io tr em u la , c o n t in u a , in o r -
d in a t a ) , le béribéri, le tremblement qui eft accompagné
de froid { ri g o r ), les convullions proprement
dites , l ’épilepfîe , V h ie ra n o fo s , la Ra-
phanie.
Voyez tous ces mots aux places qu’ils doivent
occuper chacun dans cet ouvrage. ( V . D .)
A G L A C T A T I O . O rd r e n o fo lo g iq u e
Linné, c l. v i i j , ord. i j , g en r e 170. Sagar
c l. v j , ord. /, g en r e v. Défaut de la it, l a c l i s
d e fe c lu s . V o y e \ le mot A g a la c t ie , qui lignifie
la même choie. ( V . D . )
A G N E A U . H y g iè n e .
Partie II. C h o fe s a p p e lé e s n o n n a tu r e lle s , oie
m a tièr e d e V h y g iè n e .
Claffe Iïï. h ig è f ia .
Ordre I. A l im e n s , a n im a u x : , q u ad rup èd es 9
je u n e s a n im a u x .
L’ a g n e a u étoit un aliment peu eftime des anciens
( V o y e \ Al drovand.-.) O n le fervoit cependant
fur leurs -tables , mais apprêté de différente?
manières. ( Voye\. Apicius. ) ^
Hippocrate remarque que les chairs de l a -
g ne a u font à celles des brebis & des beliers, ce
que celles du chevreau & du veau font aux animaux
de même efpèce , quand ils ont pris tout
leur accroiffement ( De diaet. I. 2 .) Elles font
plus légères, dit-il, parce qu’elles font plus humides,
plus tendres , & plus privées de fang, &
elles paffent plus promptement par les Telles.
Cette propriété laxative eft. en général celle de
toutes les chairs des jeunes animaux. Cependant
les anciens regardoient cet aliment comme un peu
trop glaireux, & n’approuvoient pas la chair des
a g n e a u x trop jeunes. Ils préféroient celle des
I a g n e a u x déjà fevrés; 8c en général ils préféroient
les a g n e a u x nés en autômne , à ceux.qui naiffoient
au-printems. Ils eonfeilloient l ’ufage de Y a g n ea u
aux perfonnes d’un tempérament très-chaud & fee,
& le défendoient à celles d’un tempérament humide
& pituiteux. ( V. G a i . , C e l f , Simeon S e t h i , E l lu -
h a fem , J u l .A le x a n d r . , B ru y e r in u s ou la Bruyère.)
Il eft sur que la chair des a g n e a u x eft
molle, qu’elle donne une quantité de mucilage
glaireux; que par elle-même elle eft douce &
même fade., & qu’elle foliicite peu l ’apétit. Sa
délicateffe eft la feule qualité qui puifle la .faire
A G N îeéhéfclier. Elle a befoin d’être rôtie 8c affaifon-
née ; encore e f t - il beaucoup de perfonnes dont
l ’eftomac ne la digère pas, quoiqu’elle paffe très-
ynomptement & très-facilement chez d’autres. Piu-
iieurs ne peuvent en manger fans avoir un cours
de ventre allez fort ; en forte qu’il ne fuffit pas ,
pour en détei miner l ’ ufage , de lavoir de quel tempérament
eft la perfonne qui doit en faire fon
aliment; il faut encore connoître la nature 8c les
caprices de fon eftomac.
En général, il faut confidérer dans tous les ali-
mens deux chofes, i°.* l ’aliment lui même tel qu’on
l ’offre a i’eftomac & aux vifeères deftinés à, le
digérer; 20. le fuc extrait de cet aliment par la
digeftion une fois faite.
La chair de Y a g n e a u , tendre & facile à pénétrer
par les liqueurs de l ’eftomae , doit en général
offrir peu de réfiftance à la digeftion , pour
peu qu’elle ait été un peu divifée par la maftication.
C ’eft ce qui fait que chez les perfonnes auxquelles
elle n’eft pas contraire , elle paffe très- v îte, &
forme peu d’excrémens , à moins qu’elle n’excite
le cours de ventre. Mais elle ne convient point
aux perfonnes dont l’eftomac eft fujet à fe remplir
de glaires , & qui en vomifîent aifément ,
parce qu’elle en , fournit beaucoup. Et quoiqu’il
femble au premier abord qu’un eftomac parelleux
doit s’accommoder aifément d’un aliment qui offre
peu de réfiftance, & dont la digeftion eft prompte ;
cependant, comme la plupart de ces eftomacs font
fujets à contenir des glaires, la plupart auflî fou-
tiendront difficilement Y a g n ea u . Aufîi , quoique
les jeunes animaux , comme le poulet & le la-
preau , foient des viandes qu’on accorde aux con-
valefcens , on ne leur accordera pas de même
Y a g n e a u . Il eft encore des eftomacs dont l ’adion
digeftive exige une certaine réfiftance de la part
-des alimens qu’on leur confie ; & il eft ordinaire
'de voir des perfonnes qui affurent que les ali-
mens lourds leur paffent infinement mieux que tous
ces alimens légers. C ’pft un fait ; 8c ces perfonnes
çe fe trouvent pas parfaitement bien de l’ufagë de
la chair S a g n e a u . Enfin il eft des perfonnes auxquelles
Y a g n e a u , ainfi.que le veau, donnent
non feulement un cours de ventre , mais encore
des coliques , des tranchées , & des évacuations
mêlées de fang. Souvent', chez ces perfonnes , le
premier moment de la digeftion fe paffe très-
bien ; l’eftomac- paroît n’ être pour rien dans cet
effet ; ce font les inteftins qui fe refufent à cet ali-
jnent, & il eft bien difficile de déterminer la
caufe d’un pareil effet. C’eft l ’obfervation feule
qui peut nous diriger à cet égard.
Suppofons maintenant la digeftion bien faite. Le
fuc que donne Y a g n ea u ne peut être qu’un fuc
doux, glutirîeüx, & confervant un peu de la
glutinonté de la fubftance dont il eft tiré. C’eft
alors qu’il conviendra , comme l’ont dit les anciens,
aux perfonnes d’un tempérament chaud ,
^ £ if , & fec ; 8c que les perfonnes froides, c’eltÀ
G N '381
à-dîre , dont la fibre lâche & molle ne donne
que peu de mouvement aux humeurs, n’y produit
que peu d’atténuation , & les laiffe par con-
féquent fe prendre en glaires , foit dans l’eftomac
, foit fur la poitriue , foit dans la membrane
pituitaire, feront bien, ou de s’en abftenir, ou de n’en
ufer qu’avec des affaifonnemens convenables. Ces
affaifonnemens feront fur - tout pris parmi les
plantes crucifères , dont le principe volatil & âcre
eft connu pour rendre de l’a&ion aux fibres , &
pour détruire , même dans les maladies, la gluti-
nofîté des humeurs. Tels font la m ou ta rd e , le
çre jfon , & le r a ifo r t ou le cran'.
Quand j’ai dit que la chair de Y a g n e a u don-
noit un fuc adouciffanT, j’ai flippofé qu’elle n’au-
roit pas pris dans les premières voies une âcreté
dépendante des vices de la digeftion. Il eft des fubf-
tancès douces , qui, mal digérées, prennent une
âcreté terrible & beaucoup plus dangereufe que
celle des fubftances réellement âcres par leur nature.
On connoît des perfonnes chez lefquelles
l ’ulage du riz produit conftammefit des éruptions
de plaques rouges , accompagnées de démangeai-
fons tres-vives ; & rien n’éft effentiellement plus
doux que le riz. L3a g n e a u , & toutes les vian des
fujettes à donner de vives diarrhées a certaines
perlonnes, paroiffent alors contracter une âcreté
particulière ; & de même qu’elles irritent les inteftins
julqu’à caufer une dyffenterie momentanée ,
elles peuvent aulfi communiquer aux humeurs une
âcreté pareille ; car il n’eft pas rare de voir la peau
affedtée en même temps que les inteftins, & beaucoup
de perfonnes n’ont pas d’indigeftion qui ne
foit fiiivie de démangeaifons & d éruptions no-
tables. ‘
Les différentes parties de Y a g n ea u , la tête , la
cervelle , les extrémités, en général ce qu’on
entend fous le nom d’ilîues, méritent une attention
particulière. Çes fubftances, eftimées très-délicates
par plufîeurs perfonnes , font infupportables
pour beaucoùp d’autres : elles font plus douces,
plus glutineufes que la chair même ; mais beaucoup
d’eftomacs ne les fuppportent pas. ( V o y e ^
A l i m e n s , A n i m a u x , P a r t i e s d e s a n i m a u x ,
I s s u e s , 8cc. )•
Je ne joins ici aucune analyfe de la chair d\z-
gneau ; & quand j’aurai dit qu’on en retire beaucoup
de phlègipe, d’huile , & d’alkali volatil,
je ne vois pas de quelle utilité peuvent nous être
de femblables analyfes. Quand on voudra en faire
qui deviennent utiles, il faudra les faire fous un
tout autre point de vue. V o y e \ A l i m e n s , A n i m
a u x . ( M . H A L L É .)
A g n e a u . Vqye^ B ê t e s a l a i n e *
{ .M , H v z a r d . )
A g n e l e r . Voye\ B è î e s a l a i n e .
( M . H u z a r d . )