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întéreffantes , plus détaillées que celles dé M. Priestle
y; je ne les ai pas fous les yeux. M. de Sauffure
a obfervé une grande diminution dans la force du
fbn fur la cime du Mont-Blanc, en tirant unpiftolet à cette hauteur. Les expériences tentées dans le
vide donnent des réfultats ‘ Semblables ; mais tout
cela prouve Seulement que le Son a un rapport
«lxa<ft avec les denfïtés. Il faudroifc, voir , en ré-
duifant tous les gaz à une même denfité par la
compreffion , fi Unis, à égale denfité, ont une même
force pour la propagation des Sons.
On fait encore qu’il eft des gaz. qui font fuf-
ceptibles, par la chaleur, d’un degré d’expanfion
trçs-confidérable, & plus grand que celui que peut
éprouver Y air lui-même. Mais ces expériences ne
font qu’une très-petite partie de celles qu’on pour-
roit faire Sur les propriétés phyfiques des gaz &
de leurs mélanges. Ce qu’il y a de Sur, c’eft que û les gaz ont en effet entre eux de grandes différences
par ieur force élaftique, leur mélange dans
Y air de l ’atmolphère & les différentes proportions
de ces mélanges doivent influer Sur la force élaftique
totale de Y air auquel ces gaz Sont combinés. Il
eft dés circonftances où cet effet pourroit devenir fen-
fible, comme nous avons remarqué que cela avoit
lieu pour la pefanteur Ipécifique. ( np. 3. ;
( Variations dépendantes, de la chaléur. )
Enfin, de toutes les caufes connues qui influent
fur la force élaftique' de Ydir 3 i l n’en eft aucune
qui ait un effet plus fenfible que la chaleur. Mais
pour eftimerfon effet, il faut diftinguer celui qu’elle
produit Sur Yair renfermé hermétiquement dans des
efpaces connus, de celui qu’elle produit Sur 1 air
qui communique librement avec l’atmoSphere.
Si l’on contient une quantité d’air déterminée
dans un efpace déterminé, & qu’elle y Soit comprimée
pat un poids connu, pour contenir dans le
même efpace la même quantité d’air , mais
échauffée à un certain degré , il faut un poids plus
confidérable. Si l’on n’augmente pas le poids, Y air
fe dilate & Soulève *-l-e corps qui le comprime.
Ainfi , la force élaftique de Y air eft augmentée
par la chaleur , quand Sa denfité refte la meme ;
c eft-à-dire, qu’ à dcnfité*égale, Y air échauffé a
une force élaftique fupérieure à celle de l ’air
tempéré ou froid.
Si l’on échauffe Y air libre, alors il Se dilate
librement en tout Sens. Si pour lors on prend de
cet air, ainfi dilaté par la chaleur, un volume égal
à celui d’une autre quantité d’air non échauffé ,
& qu’on conServe toujours à chacun de ces airs
fon premier degré de température ; alors il eft
évident que les mêmes poids ne comprimeront pas
également ces deux fluides ; ils comprimeront davantage
Y air chaud, parce qu’étant compofé d’une
moindre quantité de parties Sous un même volume
j la Somme de Ses réfiftances ou fa force élaftique
totale doit être beaucoup moindre. Ce fait
que la raifon démontre ppurroit être confirmé par
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les mêmes expériences .qui ont été propofées pour
déterminer la force élaftique des différens gaz ; &
alors on auroit une échelle,comparable des degrés
de chaleur & des degrés correîpondàns de force
élaftique. Quoi qu’il en Soit, il eft en général
vrai de dire qu’à volume égal, l’air Libre, échauffé
à un certain degré, doit avoir moins de force
élaftique que l ’air pris dans une température
' ordinaire.
( 30. Expanfibilité de l’air contenu dans les
• corps & fa fenfibilité à la compreffion extérieure
ou atmofphérique. ) U air libre neft pas le Seul
qui toit fenfible aux effets de la compreffion ; celui
qui eft renfermé dans les corps, n’y eft retenu que
par un certain degré de cette force ; fi cette
Compreffion ceffe, il s’en échappe Sous forme de
bulles lorfque ces corps font liquides., & les liquides
les moins co mpreffibles contiennent une quantité
confidérable de cet air fufceptible de fe dilater,
& de rompre, en fe dilatant, les entraves
qui le retiennent. Cette expérience eft connue de
tout le monde, & fe fait aifément au moyen de
la machine pneumatique.
Mais'il eft une remarque à faire, relativement
au moment où fe- fait ce dégagement ; & je ner
vois pas qu’on fe Soit beaucoup occupé de ce point,
qui eft plu§ important qu’on ne penfe. Voici comment
je m’en Suis aperçu. Ayant mis de l’urine
humaine fous le récipient d’une machine pneumatique
affez bonne, j’ai remarqué qu’elle ne don-
noit point, ou.prefque point de bulles fenfibles
pendant long-temps, quoique le mercure baiffât
bien dans l’éprouvette. Enfin, tout à coup,, ait
moment où j’y comptais le moins, i l en Sortit
une quantité prodigieufe* qui forma une moufle
qui Surmontait de beaucoup le .vafie. Pour lors
l’éprouvette étoit à 6 lignes au deflùs de o , c’eft-
à-dire , qu’il y avoit un pouce de difîance entre
les deux Surfaces de la colonne mercurielle. Depuis
, j’ai conftamment trouvé que jamais l ’urine
humaine, rendue le matin , ne donne de bulles pas
l’effet de la machine pneumatique, avant que ré prouve
tte marque le fixième degré, & qu’à, ce
point les bulles Sortent conftamment avec vivacité
& fans .gradation fenfible. Cet effet n’eft pas le
même dans, toutes les liqueurs;; mais c’eft pour cela
même qu’il eft important d’en noter les différences
par des expériences précifès, fur-tout fur les l i queurs
animales. C’eft ce que je n’ai point encore
pu faire avec affez de fuite.
On fait qu’il eft un point pour l ’ébullition ,
différent pour les différentes liqueurs ; il en eft auffi
un différent, à différentes élévations , & par confé-
quent dans différens degrés de coropreffions. L ’analogie
qu’il y a à cet égard entre les effets de
la chaleur & ceux de la diminution des compref-
fions, rend d’autant plus intéreffante la comparaison
des. effets du vide & de la chaleur appliquée aux
corps.~
I Mais il faut ici faire une diftinttion importante.
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Il eft à remarquer que Y air que^ le vide dégage
des corps , n’eft pas Y air combiné qui entre eflen-
tiellement dans leur compofition, & auquel iis
doivent leur nature chimique, mais feulement celui
qui y eft comme diffouS & retenu dans cet état
de diffolution par la compreffion atmofphérique.
Ainfi, Y air que le vide dégage de l ’eau ne la
laiffe pas décompofée, & n’eft point, celui qui ,
uni avec le gaz inflammable, paroît conftituer c e 1
liquide ; c’eft un air diffous , étranger à fa nature.
De même ft l’on met dans le vide les oxydes
ou chaux métalliques, qui contiennent la baie de
Y air vital unie aux métaux , ces oxydés ne s’ y
réduifent pas & n’y perdent pas cet oxygène qui;
par fa combinaifon, les. conftitue oxydes ou chaux.
Ç’eft là une différence remarquable entre les effets
du vide .& ceux de la chaleur , qui a la faculté
non feulement de dégager par la dilatation. 1 air
diffous dans les fluides-, mais encore de rendre libre
, par une véritable décompofition, celui qui eft
combiné dans les corps. C ’eft ainfi que la chaleur
peut réduire Seule plufieurs oxydes, en leur enlevant la bafe de.Y air vital. En voici la raifon ; dans l’effet
du vide on n’a que l'effet d’une force mécanique
diminuée , celle de la compreffion ; & dans l ’aétion
de la chaleur on a une combinaifon chimique réelle
du principe de la chaleur , .& peut-être même, à
l ’aide de la lumière unie à la chaleur, une double
décompofition dont les chimiftes modçrnesont déjà
bien étudié & commencent à apprécier les produits.
La diffolution des gaz Solubles dans l’eau préfente
Sans le vide le même phénomène que la diffolution
dertzir; & même il n’eft pas démontré que ces bulles,
prifes jufqu’à cette heure pour de Yair -, ne foient
pas réellement dues à un de ces gaz Solubles; c’eft
ce que l’expérience démontrera quelque jour.
Quoi qu’il en foit, il réfulte d_e là qu’il y a
encore une Sorte d’équilibre entre la preffion atmofphérique
& Y air contenu dans les corps, quoique
cet air ne paroiffe pas jouir des droits de Son
eiafticité , & que fa préfence ne Soit diftinguée
par aucun de nos Sens. Ce fait eft infiniment important
pour l ’objet dont nous nous occupons , ainfi
qu’on le verra bientôt.
( 40. Effets de la compreffion de Y atmofphère
fur les cows en général & fu r les liquides. )
. Uair ou le gaz renfermé & diffous dans les corps
u’eft pas le foui qui Semble retenu & comme enchaîné
par la compreffion générale; plufieurs liquides
ne tiennent leur agrégation que de cette
compreffion que l ’atmofphere exerce fut eux. Il
en eft, comme l’éther, qui, à une certaine hauteur,
& lorfque cette preffion eft confidérablement diminuée,
Se réduifent absolument en gaz; comme
il eft des gaz au contraire ', & tel eft le gaz ful-
phureux , qu’un certain degré de preffion peut réduire
à l’état de liquide. On dit que l’eau même
Introduite en petite quantité dans le vide de To-
riceUi prend l’état gazeux; mais ce qui eft principalement
remarquable ic i, & qui Supplée à tout
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ce que l ’ expérience ne peut encore nous apprendre
dans ce genre, c’eft l ’influence de la preffion
atmofphérique fur la célérité de l ’ébullition des
différens liquides. Le degré de chaleur auquel
l’eau . bout eft fixé communément au degré 80.
du thermomètre de. Réaùmur , & fur le Mont-
Blanc, à 1450 foifes d’élévation , dans une preffio-n
moindre de 143y 9 livres, & c ., que celle qu’oa
éprouvé au niveau de la mer , elle a bouilli a un
degré inférieur au 69e degré de Réaumur, c eft-a-uire,
à une chaleur moindre-de plus.de 11 degrés^que-
la chaleur à laquelle fe fait communément fon
ébullition. Tous ces faits montrent que prefque
tous les corps de. la nature font, pour ainfi dire,
en équilibre av.ee Ya ir , qu’ils en reçoivent leur
agrégation & prefque leur forme , & q.ue cette
enveloppe univerfelle influe généralement Sur tout
notre globe & . fur. nous-n>êmes.
§. I,V. D e l ’effet, que produifent fu r nos corps
les propriétés phyfiques ou effentielles de l’ air•
( i° . On ne peut étudier les effets des propriétés
phyfiques de l ’air fu r nous que dans leurs
variations.) Quand on veut étudier l ’influence de
Y air fax nos corps, il ne faut pas s’arrêter à confidérer
l ’énorme poids qui réfulte de la preffion de 1 atmofphère
entière : nous fommes nés au milieu de
cette prodigieufe preffion ; nous y avons pris,
ainfi que tous les corps qui nous environnent, notre
forme, notre accroiffement, notre petfedlion.
C ’eft à ces conditions que nous exiftons, & que
nous fommes tels que nous fommes. Dans un autre
ordre de choies nous ne ferions pas les memes,
& dès'Ie Sein de notre mère nous avons éprouvé cette
preffion univerfelle, nous avons été moules par
elle. Il eft donc néceffaire que fon influence l'oit
infenfible pour nous , puifque nous n’en connoil-
fons pas d’autre , & qu’il nous eft impoflible d’en
changer.
Il ne nous eft donc important d’étudier que les
variations de ces propriétés phyfiques, dont^ la
nature ne change pas, mais dont les proportions
varient.
( i° . Manière-de confidérer le corps humain
relativement à l’influence que peuvent avoir fu r
lui les propriétés phyfiques de l ’air.) Pour le
faire avec exa&itude, i l faut fonger à ce que c’eft
phyfiquement que le corps de l ’homme ; un composé
de parties Solides, dont la plupart font des
canaux creux , remplis de liquides dont la bafe eft
prefque toujours l ’eau : cette eau tient en diffolution
des fubftances plus ou moins épaiffes, SufceptiUles
de fe Solidifier, & dont le lien eft plus ou moins
formé par la combinaifon de la bafe de quelque
fluide élaftique , fufceptible de retourner à cet
état par beaucoup de caufes. Outre cela nos liquides
tiennent en fimple diffolution une affez grande quantité
de fluides éiaftiques, qui n’y font retenus que par
X x x 1