
dité, les autres foutiennent la force de l’eftoittac >
qui eft énervé par les chaleurs comme le refte du
corps ; que les fruits acides , favonneux , & aqueux,
lui fourniront à la fois un aliment qui fe diihibue
promptement , & une boilfon qui ne fe diifipe
pas auffi rapidement que l ’eau fimpie g que celle-
ci , fouvent altérée par une corruption dont la
caufe eft difficile à déduire , fi l ’on en examine
bien tous les phénomènes ( i ) , a fouvent bei'oin
d’être corrigée par des acides ; Sc même que les
européens » pour le garantir des maladies^ qui les
menacent, fe ferviront, avec utilité, de i ’infufion
de quelques fubftances amères , comme la peau
d’orange Sc de citron, l’ écorce du Pérou* la racine
de gentiane , la camomille , &c. Mais je
prëférerois les premières, à caufe de leur aromate.
L ’ eau paflee fucceffivement à travers plufteurs
cribles, & ainfi battue & mêlée avec l ’a ir , devient
très-douce & très-légère; & c’eft une pratique
qu’il eft bon de ne pas négliger. Lind dit
ue ce procédé eft dit à M. Otsbridge. L ufage
e i’eau-de-vie , dont l ’excès eft dételtable, peut
avoir fon utilité dans la faifon humide , Sc fur-
tout le matin , au milieu des vapeurs qui accompagnent
le lever du fo le il,. ou lorfqu il faudra
exécuter quelque travail dans un temps Sc un mo-'
ment dangereux , ou après avoir effuyé des pluies.
J’ai parle des raifons de cette utilité dans l ’article
A bstême : j ’en parlerai encore dans d’autres
articles.
.Que le colon ne fe hafarde pas, à caufe de la
chaleur du climat , à coucher la nuit expofe^ a
l ’air; mais fur - tout qu’il fe fouvienrie que rien
ne contribue plus à déterminer les maladies , que
les excès des liqueurs, du vin, & les pa (fions
vives ; que, venant de fe livre^ aux plaifirs de
l ’amour, il eft plus que jamais fufceptible des
mauvaises jmpreffions ae l ’air extérieur, frais Sc
humide ; que ce qui a été dit à ce fujet du climat
de Mozambique ($• X , a la fin ) , doit etre
entendu, plus ou moins y de tout, climat chaud
& mal - fain , & qu’en général nul excès n’eft
auffi pernicieux a un nouveau colon que celui des
femmes.
JÆais c’eft fur-tout lorfqu’i l fe fent un peu abattu
<i) On a attribué cet effet à des infedes qui fe préci-
pîtoient dans l’ eau , foit qu’elle fût expofée a l’air , foit
qu’ils pênétraflent à travers les douves des tonneaux qui
la renferment. Mais comment expliquer l’expérience de M,
Lind, qui , ayant fait venir de l’eau du Sénégal & de Gambie
, puifee fraîche ,& renfermée dans des bouteilles bien
bouchées, bien fceflées , & bien goudronnées, fut fort
étonné de la trouver, malgré ces précautions , extrêmement
fétide » mais fur-tout celle qui avoir été puifée dans
le Sénégal. X e fecours d’un bon microfçope n’y fit découvrir
auc^Te apparence d’animalcules 5 mais après av.oir
Jeté laiffée à l’air, cette eau, perdant toute fo»odeur, de-
yint parfaitement douce & bonnes
SC qi/il s’aperçoit des préliminaires obfcurs d un®
indiïpofùion ou d’une maladie, qu’il doit s àbftenif
de tout excès.
Une obfervation qui paroîtroit puérile & lé-*
gère à ceux qui n’ y auroient pas réfléchi ferieu-
ument , eft celle que fait Lind à la fin de la
fécondé partie de fon traité fur les maladie > des
climats chauds. C’eft que les vêtemens de laine
d’une Couleur foncée , SC les chapeaux noirs aug*
mentent prodîgieufement l ’a&ioa des rayons du
fo le il, Sc qu on fupporte la chaleur beaucoup
mieux & avec moins de dangers & d’inconvé-
niens quand on eft habillé , & fur-tout qu’on a
la tête couverte de blanc. C’eft une attention qui
peut être utile pour les troupes qu’on entretient
dans ces pays , & c’eft encore un article à ajouter
à l ’hygiène publique , ainfi qu’à l ’hygiène
privée.
Je ne m’occuperai pas ici des remèdes cju’èxi-
gent les maladies ; cet objet appartient a d autres
articles Sc à d’autres plumes. On peut voir , à
l ’article A dustion , l’hiftoire d’une des pratiques
les plus répandues parmi les égyptiens, & qui leur
eft plus utile dans les maladies catarrhales Sc
les affe&ions artritiques. Mais je n’ai parlé dans
cet article des maladies ,, qu*autant qu’elles font
des preuves frappantes f & plus aifées à faifir, de
l ’influence des .chofes qui environnent l ’homme dans
ces climats; & je n’en ai dit que ce quii étoit
néceffaire d’en rapporter pour cara&érifer Cette influence.
Je ne parlerai point des poifons , des mor-
fures des animaux venimeux, ni de leurs contré-
poifons; je terminerai feulement ce travail allez
lon<* , par une obfervattion qui pourroit échapper
ailleurs , & que je faifis , parce quelle s’eft rencontrée
dans mes recherches. Les galles arment
leurs flèches d’un poifon très-a&if, avec lequel
ils font une guerre perfide aux abiffins leurs ennemis,
& autrefois leurs maîtres : ce poifon eft
fans doute , comme celui dont les hottentots enveniment
leurs hajfagaies , une liqueur prife dans
la tête d’un ferpent ; le ferpent des hottentots eft
appelé par les portugais cobra de capello. Ou
allure que le remède des abiffins & des galles ,
pour les bleffures que leur font ces armes, confifte
à appliquer lur la plaie du fable pétri
avec de l’urine, N’eft - ce pas jj là appliquer
l’alkali volatil, que tant d’expériences ont fait
de nos jours regarder comme le fpécifique d’un
grand nombre aè poifons animaux ? La médecine
toute empirique des fauva^es mériteroit bien
fouvent des regards un peu plus attentifs de la
part des philofophes ; & l ’expérience , fouvent plus
tardive pour les peuples qui étudient & qui rai-
! fonnent, fait quelquefois faire à des peuples igno-
rans & barbares , des découvertes qui acquer-
roient beaucoup de prix par 1 exactitude d un ob-*
fervateur attentif & éclairé.
Je terminerai ici une tâche difficile & longue ,
& que Je ne me flatte pas d’avoir remplie fans
omiffions & ,fans erreurs. On me les pardonnera ,
j’efpère , en cônfidérant que dans cet article &
dans ceux qui compoieront avec lu f l ’enfemble
de la Géographie médicale, je n’ai prétendu que
jeter les rondemens d’un travail plus exaÇt , Sc
dont il me fembie qu’il n’exifte pas d’exemple.
( M. H A L LÉ . )
A G A Ç A N T , T E , adj. ( fubjlances
agaçantes. ) Hygiène.
Partie II. Matière de Vhygiène. Chofes appelées
non naturelles.
Claffe IJ. Applicata, Chofes appliquées à
Vextérieur du corps.
Ordre II. Cofmétiquês.
Ordre I ê? II. Alimens. Boijjons. Qualités
générales des alimens & des boijfons.
Ag a ce r , en général, eft un fynonyme d3irriter ;
mais il a encore une acception particulière, c’eft
celle qui défîgne 'cette aétion bien connue que les
fubftances acides ont fur les dents ; elles en rendent
la fyrface plus âpre, en forte que les dents
gliflent moins aifément les unes fur les autres ,
& excitent, quand elles fe touchent , un fènti-
ment fort défagréable ; en un mot, les fubftances
acides enlèvent le poli de la dent. Cet effet eft
plus ou moins défagréable , Sc dure plus ou
moins long-temps , félon que la fubftance agaçante
eft plus ou moins acide , a agi fur la dent
plus ou moins long-temps, plus ou moins profondément.
Le poli ïê rétablit plus ou moins
vîte , Sc l ’agacement fe diffipe alors entière-
’ ment.
Ainfi , Yagacement confifte dans une véritable
çorrofion de l’émail de la dent par l ’acide. Il fuit
de cet effet, que les fubftances agaçantes blan-
chiflënt les dents, en enlevant la fubftance jaune
qui fouvent en ternit la blancheur ; mais elles ne
I enlèvent pas toute feule , & c’eft toujours' aux
dépens d’une partie de l’émail. Auffi l ’ufage des
acides, même végétaux , pour blanchir les dents,
eft-il mauvais, quand i l eft long-temps continué.
II diminue peu à peu l’épaifleur de l’émail, rend
la dent plus fenfible au froid , & finit par la
gâter fans reffource. M. Lorry m’a fouvent parlé
. d’une dame de fa connoifiance qui avoit l ’habitude
de fe frotter tous les matins les dents avec
de l ’ofeille ; elles les avoit prefque toutes perdues
à l’ âge de trente ans.
I l eft des perfonnes dont les dents s’attaquent
très - aifément , & chez lefquelles les
alimens acides les plus doux produifent promptement
un agacement confidérable. Ces perfon-
MÉDECiÿk, Tome Z,
nés - là font obligées d’envelopper davantage les
acides qu’elles prennent ; & l ’ofeille doit êtr©
mêlée, pour elles , avec une quantité de poirée
& de laitue alfez grande pour que la faveur acide
de cette plante foit très-éteinte. Hoye£ C o sm é t
iq u e s , A limens , O seille , Scc. ( M . Hallé. )
A G A C É , É E , adj. Ceux qui vomiffent y
des matières aigres ont les dents agacées , &c.
( V o y e^ A g a ç a n t , A g a c em e n t , & A g a c e r . )
L ’agacement eft auffi produit par certains bruits
aigus Sc par les fluxions catarrhales. ( V .D . ' )
A G A C E M EN T . f. m. Maladie des dents,
qui confifte dans une certaine ftupeur d’où ré fuite
la difficulté de mâcher , ou d’appuyer les dentsr
fur des alimens folides , fans éprouver une fenfa-
tion défagréable.
Cette maladie n’eft pas de longue durée. La
maftication des fruits acides ou acerbes , le vo-
miffement d’une humeur très-âcre en font les principales
caufes. Dans le premier cas,, on guérit
Y agacement en mâchant quelques amandes douces,
ou en fe frottant les dents avec un linge chaud.
Dans le fécond, que l ’on obferve fouvent chez
les. perfonnes atrabilaires, on emploie avec fuccès
les émétiques , les délayahs , Sc les abforban®
{M. Caille.)
A G A C E R , v. a. Se dit des fubftances qui
font propres à exciter fur les dents , ou plutôt
fur les nerfs contenus dans leurs cavités, une im-
preffion difficile à décrire , & qui paroît confifter
dans une forte de déchirement , tel que la plus
légère compreffion , faite alors, fut les dents ,
devient. à charge, & que les mouvemens de la
maftication font douloureux ; les fruits verts -, ainfi
que toutes les matières aigres & acerbes , font
les: caufes les plus ordinaires de Y agacement,
( V . U . ) ■
A G A L A C T I E , f. f. A G A L A C T I A .
A G A L A X I S . Ordre nofol. V o g e l, cl. iij,
genre 133^ Ce mot exprime la même chofe que
le défaut de lait , la h is de f e élus. Cet état a
quelquefois lieu dans les femmes en couche &
dans les nourrices. ( V . D . )
A G A L L O C H U M. f. m, |vAaAo«. Gras-
corum recent. Bois d’aloës, ( Mat. médicale. )
Nous n’avons aucune defeription exafte, dit M.
Geoffroi, de l ’arbre dont on tire YAgallochum.
Un autre auteur dit que c’eft un arbre des Indes ,
femblable au thuya. ( arbre de vie. )
L e bois fl’aloes eft d’un goût amer & aftrin-
gent. Lorfqu’on le mâche, ou qu’on fe lave la
bouche avec fa déco&ion , il paroît doux au goût,
dit Diofcoride. Sa poudre fert dans les parfums ;
on l ’emploie dans les fumigations. La racine
ïy.