
poar fix mois,, & le priva, par décret ,-dcs e'molu-
mens de V école.
Il y eut à Ion fujet dé violens débats a la fa culté.
Les plus emportés demandoient qu’il fût
rayé du tableau ; mais les plus, fages repréfentèrent
que le doéleur Akakia fortoit ‘d’une famille illuftre
dans la Médecine, & que Fo'n poüvôit regarder fes
aïeux comme les ancêtres de la faculté.
Ce médecin fut vivement affeâé du décret de
fa compagnie. U mourut la même année, le zi
novembre 1677. On lui rendit, les honneurs tardifs
d’une pompe funèbre , à laquelle affilièrent tous
les docteurs de la faculté.
I l làifla plufîeiirs enfans, dont aucun ne fuivit la
carrière de la Médecine.
Lès armes que cette famille avoit reçues de
François 1er. , étoient une croix d’or avec quatre
cubesj d’or en champ d’azur, avec cette devife :
Quoecumque ferat fortuna ferenda eft.
Le nom d’A k a k ia , fi célèbre en Médecine , n’eft
plus connu aujourd’hui dans le monde que par le
titre d’une fat ire ingénieufe, dans laquelle M. de
Voltaire prend le nom du doâeur Akakia. (A f.
A N D R Y . )
AKINESIA ou ACINESIA. ( Maladie des
y eux ) Altération du mouvement de la pupille,
foit par diminution 7 Toit par abolition, V~qye\
P a r e s is . ( M. C h a m s e r u . )
A L A IS , ( Jurifp. de la Médecince. ) ville épif-
copale du bas Languedoc, près des Sevennes. On
a prétendu que c’étoit YAle\ia décrite par Jules-
Célar-au feptième livre de fes commentaires des
Gaules. On la défigne encore en latin fous les
noms $Ale\ia & Alejlum. Mais les premières
preuves certaines de fon existence ne remontent
pas au delà du onzième fîècle. Elle avoit alors fon
leigneur particulier, qui a eu par la fuite le
titre de comte. Les-habitans -de cette ville s’étant
faits de la religion prétendue réformée , fe maintinrent
long-temps.dans l’indépendance : mais Louis
XIII prit cette ville'en 16251. L ’on fait comment
«dans la fuite Louis X IV a ramené les habitans des
Sevennes à la foi catholique. A lais faifoit alors
partie du diocèfe de Nîmes ; mais Louis X IV l ’é-
lig e a . en évêché en 16512 , fous la métropole de
Narbonne , en faveur du grand nombre de nouveaux
convertis des montagnes des Sévennes; & ce nouvel
évêché leur offrit les .fecours de l ’éducation & de
rinftruétipn générale & chrétienne qu’offrent lés autres
villes épifcopaies.
A la is fait une ville affez grande, peuplée,
commerçante, &• riche, avec moins de pauvres que
dans les autres de fa claffe. Les fèeours de la Médecine
n’y doivent pas manquer. Parmi fes hommes
çélèbres , on nomme Jean d’Aiais , Joahnes de
Alejlo-, .chancelier,, de puniverfité de Mpntpeliier
en 1303 , 6c médecin 6c chapelain du pape Clément
V en 1508; & le célèbre Aftruc, natif de
Sauve , ville de (on diocèfe.
Les médecins n’y font, je crois , affujettifr que
par la police générale de leur art; iis y peuvent
former collège d’après l ’édit de février i 6^2 , portant
création des médecins jurés royaux, & d après
un arrêt du 17 février 1 69$ , qui incorporé les médecins
des villes du Languedoc, pour en pofféder
les offices "en commun. ( Voye\ L anguedoc 6c
Médecins ju r é s r o y a u x .,) '
Cette ville poffède^unê communauté de chirurgiens,
comme évêché , & à d’autres titres requis
par les ftatuts généraux de la Chirurgie de 173o..
Il y a fans -doute auffi dans cette ville une jurande
d’apothicaires ; & ceux-ci y trouvent à her-
bo ri fer dans une prairie qui occupe une lieue de
terrain au delà du Gardon , & qui forme la plus
grande beauté des environs de cette ville. Il y a
auffi près d> A la is des mines de vitriol ou coupe-
rofe. On les exploite avec fuçeès , & elles ne font
point inférieures à celles d’Angleterre.
Le Languedoc , on A la is eft fituée, eâr réputé
province étrangère. Ainfi cette ville paye les droits
de foi tie pour les drogueries & épiceries qu’elle
reçoit des provinces des cinq groffes fermes, comme
elle paye ceux d’entrée pour celles qu’elle y fait
conduire. ( M M. V e r d ie r . }
A L A I S E. ( Médecine chirurgicale» ) On
appelle ain£ des efpèces de. bandes formées
d’une grande pièce de toile qu’on a pliée en
plufieurs doubles, & qu’on place ordinairement
Fous le fiége des perfonnes très-malades, oia qui
rendent involontairement les matières des évacuations
, fort pour éviter que le lit ne foit infeété
& corrompu par ces matières, foit afin de foule-
ver, changer ÿ ou retourner plus commodément les
malades eux-mêmes, lorfque le cas l ’exige.
Les draps-de . lit font ce qu’on a coutume de préférer
pour cét ufage.- Dans cette vue, on plie la
toile , fuivant fa longueur, en quatre, en fix , ou en
huit, félon qu’elle eft plus ou moins large , de
manière que la bande ou Yalaife qui réfulte de
cet arrangement, conferve au moins un pied ou
quinze pouces de largeur, lorfqu’elle doit être
placée' fous une perfonne adulte d’une taille ordinaire.
Celles qu’on met fous des enfans ou des
perfonnes. d’une très-petite ftatnre, doivent avoir
une étendue proportionnée., En général, les alaifes
rempiiffent d’autant mieux le but qu’on (è propofe,
qu’elles (ont compofées d’un plus grand nombre de
p lis , & qu’elles ont plus de longueur. Celles qui
font épaiffes abforbent plus complètement les matières
rendues par les malades , & empêchent plus
furemen? que leurs lits n’en forent infeéïés, ce qu’on
ne (auroit être trop attentif à prévenir dans toutes
les maladies , principalement dans les affeétions
putrides & d’un mauvais . caraélère. Les alaifes
très-longues ont l ’avantage d’avoir, moins fouvent
befoin d’être renouvellées, parce qu’il fuffit, après
avoir d’abord paffé un bout de Yalaife roulée fous
le fiège du malade, de retirer doucement cette
extrémité, & de la rouler fur l ’autre bord du lit
dès qu’elle a été mouillée ou falie ; ce qu’on répété
enfuite autant de fois qu’il eft néceffaire , juf-
qu’à ce que Yalaife entière ait été fouillée fuc-
ceffivement dans toute fa longueur. Cette méthode
eft celle qu’on emploie généralement dans tous les
hôpitaux ; elle eft la plus expéditive 8c la plus
commode; mais elle eft accompagnée d’on grand
inconvénient: en retirant fucceffivement, comme il
vient d’être dit , l’extrémité falie de Yalaife de.
deffous le malade, & en roulant cette extrémité
fur le bord du l i t , pour l’y laiffer jufqu’â ce que
Yalaife ait été tachée dans toute (a longueur ,
on entaffe à côté même du malade un foyer de
putridité que la nature repouffe. Cette remarque
acquiert un poids d’autant plus , grand, que
les maladies dans lefquelies on eft obligé de recourir
aux alaifes *, pour raifon de propreté , font
effentiellement plus m eun ières ; telles font les
fièvres putrides , malignes, toutes celles d’un ca-
taélére peftilentiel , & les autres affeétions analogues.
Dans tous ces cas au moins , au lie u
des longues alaifes que je viens jje décrire ,
il eft important de n’en employer q&é de courtes,
qu’on" a foin d’enlever en tièrem en t de deffous
le malade dès qu’eiles font faiies, & qu’on
fait emporter auffi-tôt loin de fon ap p a rtem en t. De
grandes ferviettes ou des nappes d’un linge épais
& un peu ufé, pliées en quatre ou en fix, fuivant
leur longueur, & bien sèches , réunifient toutes
les conditions qu’on fe propofe ; on paffe d’abord
une de ces petites alaifes fous le liège du malade
; quand elle eft fale., on la retire par un de fes
bouts , après en avoir attaché adroitement une fécondé
à l’extrémité oppofée , de forte qu’en enlevant
la première la leconde fe trouve entraînée
par e l le , & la remplace : on continue exactem ent
de changer ainfi les alaifes autant de fois que le
malade rend quelque évacuation confidérable ; par
ce moyen on empêche, 1 °. que les miafmes putrides
contenus dans les matières de ces évacuations
ne foient repompés par les vaiffeaux inha-
lans , répandus à la fuperficie du corps du malade ;
a°. On prévient en partie ( 1 ) les ulcérations &
la formation de ces efearres gangreneufes très-redoutables
., qui furviennent fi fouvent dans les ré*’ 1
(1) On ne; peut douter que les ulcérations & les dépôts
de differente nature qui :e forment très - fouvent dans les
régions facrée & fe ib ère dans la plupart des maladies putrides
, ne foient fouvent le produit de quelque mé-
taftafé ; dans un grand nombre de cas ces accidens font fim-
plemenc l’effet de la compreflîon que le corps très-amaigri
'exerce fur le' tégumens de cette région , comme à la
fuite des fièvres i'e&iques & de la plupart dès maladies
très-prolongées ; mais il n’eft pas moins certain qüe la
malpropreté aggrave Ungulièrement ces fymptômes , &
qu elle feule les détermine quelquefois.
gions facrée & feffière des malades, 6c qui ne leur
permettent plus de prendre aucun repos; 30. enfin,
ce qui eft un objet non moins important, par l ’attention
fuivie de changer les alaifes avec toute
l ’exaélitiide que je viens d’indiquer, on parvient
autant qu’il eft poffible à .diminuer l a ’putridité
que le malade répand, dans l’air qui l’environne.
Les alaifes faiies doivent être retirées avec méthode
de deffous le s , malades ; on doit y procéder
avec le plus grand ménagement, fur-tout dans les
cas ou le croupion fe trouve excorié, ulcéré, ou
atteint de taches' gangreneufes ; les malades éprouvent
alors de très-cruelles fouftrances, qu’on irri -
teroit beaucoup fi , pour enlever Yalaife faire, on
fe conteiïtoit de la faifir par un bout 6c de la tirer
à foi avec violence , parce qu’il réfui teroit de cette
manoeuvre un très-rude frottement de Yalaife contre
les plaies : les païïfemens de ces plaids & les
bandages les plus artiftement appliqués devien-
droient inutiles , pu i (que tout feroit dérangé par
ce même frottement qu’il eft important ‘d’éviter*
On y réuffit en commençant par faire fou lev er le
corps des malades par des aides , lorfqu’ ils font
trop lourds ou incapbies d’exécuter eux-mêmes ce
mouvement. I l faut, lorfqu’ils n’ont pas affez de
force ou de raifon pour fe foulever eux-mêmes ,
entretenir Gçnftamment une fécondé alaife fous les
reins. Cette nouvelle alaife donne beaucoup d’ai-
fance pour foulever le corps-, lorfqu’il eft néceffaire
de changer celle qui fe trouve fous le fiège ; elle
eft aufli très-utile pour retourner les malades dans
leur l i t , & pour les tranfporter d’une placé dans
une autre , coin me on eft fouvent obligé de le faire
pour les fotlager, ( M. V . D . )
A la ise , o u A l è z e . ( Ar t Vétérinaire , Chirurgie.
) L ’alaife eft un bandage ou plutôt un
j foutien employé pour empêcher les animaux de
fe fatiguer dans les longues maladies où il n’eft
pas poffible de les laiffer coucher, & fur-tout dans
les accidens qui arrivent aux extrémités , & pendant
la durée de (quels ils ne peuvent fe pofer que
peu ou point fur l ’une ou fur l ’autre comme , par
exemple, dans la eirconftance d’une fracture, d’une
hémorragie , &c.
Pour former une a l a i f e on prend un morceau
de forte toile d’environ quatre ou cinq pieds de
longueur j 6c de deux pieds de largeur ; on la dou-
ble^. o u , ce qui vaut mieux encore, on prend un
grand fâc à blé; on fixe,à chacun des coins une
bonne & forte longe dont la longueur ..doit être
proportionnée à la hauteur du plancher de l ’écurie
ou de l ’étable : d’un autre côté, on fixe folidement
dans le plancher, à diftance égale, 8c de manière
à former un'carré long au deffus & au travers de
l ’animal, quatre pitons, à vis & à anneaux ; on place
Yalaife fous le ventre , on la garnit de paille, de
foin, ou de crins dans l’intérieur, pour former un
léger matelas ; on paffe les extrémités libres des
I longes dans les anneaux des pitons, 6c on les arrête