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de ce nom l ’opacité de la cornée. Elle varie faî-
vant les différences de la maladie dont elle eft le
fymptôme.
Les variétés admifes par Sauvages & C ullen,
* qui fe rapportent à cette efpèce , font :
Ç à Nephelio.
1 à Leucomate.
Caligo. ) 3 C^atocele.
j à Staphylomate.
/ à Pterygio.
ab Hypofphagmate.
( V . D . )
A chlys. Caligo, âxkvs Maladie des yeux*
C eit un brouillard de la vue, qui réfide-à la fur-
lace de la cornée tranfparente.- Ii| confifte en une
ulcération fuperfîcielle de cette tunique , & la plus
legere qui puiffe troubler fa tranfparence. Voyex
Ulcères des yeux. ( M. Chamserü. )
A C H O P P E M E N T . Voye? B u t e r .
Ç™. H uzard.)
A C H O RE. T. m. Pathologie.'1C'eft la iroi-
lieme elpèce de teigne', ou le troifième degré 3e
cette maladie. C'eit encore un petit ulcère qui fe
lorrne fur la peau de la tête ; il en fort, par nom-
■ . , ° e petits trous dont il eü parfemé, une quan-
lite plus ou moins grande de pus , qui eft plus
épais que la férofité, mais qui n a pas cependant
tout à fait la confiftance du miel.
Il paroît que les anciens grecs & les arabes' ont
compris, fous le nom i ’achore, les croûtes de
lait & la teigne, quoique ces. açcidens foient dif-
1 ferens pour le fiége & le danger. Les croûtes de
la it attaquent le vifage, le cou ; & il n’y a guère
que les enfans qui tettent qui y foient fujets, d’où
elles ont tiré leur nom. Le fiége des croûtes de
la it eft dans les glandes cutanées de la tête ; celui
<3e la teigne eft dans la peau même , qui en eft
toute fillonnée. Voye^ C r o û t e s d e l m t &
.Teigne.
Extrait du mot achore, anc. Encyclop. N.
( V . D . )
A chore , ou croûte de la i t , eft une maladie de
la peau qui attaque particulièrement les enfans
cinq à fix mois’ après, leur naüTance , & dont la
durée s étend rarement au delà du fevrage. Cette
afreétion cutanee a reçu dans les auteurs les dénominations
fuivantes : crufla lactea, ignis vola-
n c u s , f a v t , tinea , porrigo. On la teconnoît à
«Je petits ulcérés ;qui naiffent aux Joues & au menton;
ils font d’abord féparés, enfuite ils fe réunif-
. *ent pour ne former qu’une croûte plus ou moins
liumide, qui répand une odeur affez fcmblable au
, Mit lorfqu il commence à s’aigrir. Gett.e maladie
a fon fïege dans les glandes fèbacées de la peati^
elle s’annonce par des puftules ou des véfïcules
percées à leur fommet, qui laiffent fuinter une
humeur féreufe & âcre qui s’épaiffit en fe deffé-
chant, qui^ prend des couleurs différentes , & qui
donne lieu a des demangeaifons fatiguantes pour les
enfans. Les caufes capables de prodûire cette âcreté
dans le fang, font le mâuvais air , la mal-pro-
prete , & les mauvaifes qualités du lait de la mère
ou de la nourrice : dans tous ces cas , les moyens
les plus furs pour adoucir la maffe des humeurs ,
font, i° . de changer de nourrice , ou de l ’affujettir
a un régime convenable ; z°. de coucher l ’enfant
dans une chambre bien aërée ; j° . de porter la
plus fcrupuleufe àttention fur le linge qui doit
lervir a fon ufage. Quant aux remèdes , ils fe ré-
duifent à des lotions émollientes & déterfives, &
à quelques purgatifs , fi l ’état des premières voies
1 exige. Cette afteffcion cutanée eft moins une maladie
, qu un moyen que la nature . s’eft réfervé
pour veiller à la confervation de l ’enfant, & dépouiller
fon fang d’une humeur qui auroit pu lui
nuire. Aufli n a-t-on jamais vu cette efpèce d’érup—
tion produire des effets dangereux , que lorfqu’on a
eu l'imprudence d’appliquer à la peau des ré-
pereuffifs qiii fe font oppofés à la fortie d’une humeur
qui eft regardée par Hoffman , Sauvages }
Vanfwieten, & c ., comme une des caufes de l ’épi-
kpfie , de la coqueluche , du rachitis , & de
l ’afthme convulfîf. ( M. Je An RO I . )
■' -A CH O R E S. Lorfque les poulains fortent de
l ’herbe ou ils ont toujours re.fté en liberté, & qu’on •
leur met un licou , il fe forme à la tête & autour
des endroits ou il porté, de petits ulcères
fuperficiels , mais quelquefois très - multipliés ,
d ou découlé une humeur limpide qui corrode la
peau & fait tomber - le poil." Ces petits ulcères
ne fe deffèchent quelquefois que lorfque les poulains
ont jeté leur gourme, qu’ils précèdent presque
toujours ; i l fuffit fouvent, pour les faire dif-
paroître, de tenir la tête très - propre , & de la
laver fréquemment avec de l ’eau de guimauve , &
de garnir intérieurement le licou d’un cuir très-
doux. Il faut, au furplus , éviter ici l ’ufage "des
répereuffifs & des defficatifs, tels que l ’eau & le
vinaigre , l ’eau végétale minérale , & c ., qu’on
emploie ordinairement dans tous ces cas, & qui-
peuvent, en refoulant l ’humeur à l’intérieur., donner
lieu à des accidens plus dangereux.
Ces petits ulcères font aufiï quelquefois très-
difficiles à guérir ; ils donnent lieu à l ’alopecie
de la tête , rendent" l ’afpecl de l ’animal hideux
& défagréable , & dégénèrent en véritables dartres.
Ils exigent alors un traitement méthodique. J^oyev
G a l e , Dartres. ( V. D . 8c IJ. )
Achor , A d o r e s. Ordre nofologique. 424*.
genre -de Vogel. On appelle ainfi de petits ulcères
formés de plufieurs trous dont la peau eft percée ,
& par Iefquels fort une fanie glutîneufe. Ce nom
eft donné , par la plupart des auteurs, aux ulcères
de la tête difpofés comme ceux que je viens de
décrire. ( V- D- )
A CH O URO U. f. Mat. médic. Efpèce de laurier
qui croît en Amérique , •& que l’on appelle
bois d'inde. La feuille & lê fruit font aromatiques.
La déco dion de ces feuilles fe prend dans
les maladies des nerfs & dans l’hydropifie.
Extrait de Varticle Achourou, anc. Encyclopédie.
( V . D . )
A C I D E , A C I D I T É . Matière médicale.
On donne en général le nom d’acide à toute
fubftance qui a une faveur aigre plus ou moins forte,
& qui rougit les couleurs bleues végétales. Les
acides qu’on emploie en Médecine font très-multipliés,
mais ils le font encore bien davantage
aujourd’hui dans les laboratoires de Chimie; nous
ne les confidérerons ici que relativement à leur
adion fur le corps humain, & nous ne préfente-
rons, fur les qualités chimiques de ces lubftances.
falines, que ce qui fera nécelfaire pour bien faire
concevoir leurs effets dans l ’économie animale.
Nous obferverons d’àbôrd que l ’acidité où la faveur
acide , confidérée;en ,général' dans toutes les
fubftances médicamenteufes, indique & caradérife
un enfemble de propriétés qui- , quoique modifiées
fuivant la nature & la concentration des divers
acides, fe tiennent & fe rapprochent par une ana-
logie d’adion bien marquée : ce rapport d’adion
appartient fans doute à leur compofilioti identique
entrevue depuis long-temps , & déjà prefque démontrée,
par les recherches chimiques des modernes
, au moins pour plufieurs d’entre ces fels. D’après
cet expofé, il eft néceflaire de' traiter d’abord
des effets généraux des acides dans l ’économie animale
, & d’examiner enfuite ceux qui font particuliers
à chacun d’eux. Tous les acides ftimulent
plus ou moins fortement les folides ; ils en rapprochent
les fibres , en refferrent le tiffu, comme
on le voit dans les expériences phyfiologiques
fur des animaux vivans, dont on touche les muf-
cles avec quelque acide minéral concentré ; ils
durciffent conféquemment les matières animales ;
mais peuà.peu ils les énervent, ils lesdiffolvent &les
détruifent; telle eft la raifon pour laquelle, leur long
lîfage deffèche & maigrit; telle eft aufli celle pour
laquelle, ils conviennent peu aux perfonnes maigres
& dont la fibre eft fèche & roide.
Mélés immédiatement aux fluides animaux , ils
les épaifliffent & les coagulent, fur-tout ceux qui
font de nature lymphatique ; ils les défendent de la Îutréfa&ion , ils arrêtent les progrès- de celle qui
es attaque déjà , & ils en corrigent toutes les
qualités feptiques.
Ces derniers effets , qui ont lieu fur des .matières
animales mortes, & dans les expériences chimiques,
font modifiés par la vie, par la fenfibilité & l ’irritabilité
des organes; de forte qu’ils font plus ou
moins énergiques, plus ou moins prompts, plus
ou moins durables, fuivant les fujets qui font ulàge
des acides. C’ eft pour cela que les acides même
les plus foibles, pris pendant quelque temps de
fuite, maigriffent fenfiblement plufieurs perfonnes ,
tandis qu’ils ne produifent rien de femblable chez
d’autres.
I l eft une action des acides qui a également
lieu chez tousJ.es hommes , & qu’on pouruoit appeler
action chimique ; c’eft celle qu’ils exercent
dans les premières voies fur ies humeurs qui s’ y
rencontrent. En général, ils augmentent conftani-
ment la confiftance des fucs lymphatiques , ils en
corrigent ladégénérefcence putride ; auflileur ufage,
dans les maladies accompagnées de ces altérations
dans .les fucs gaftiique & inteftinal , eft—il toujours
fuivi de répaifliffement de cès fucs; les évacuations
perdent peu à peu leur trop grande fluidité & leur
odeur fétide : l’expérience a donc démontré qu ils
font plus ou moins fortement antifeptiques, fiii-
vant leur énergie & l ’état plus ou moins concentré
dans lequel-on les emploie.
Tout acide a la propriété de déco mpofer la
bile , d’en défunir les principes , 'de l ’épaifïir & de
la coaguler , en s’unifiant à fou alkali & en précipitant
fa matière colorante. De là Tufage très-
avantageux de ces fels dans les maladies biiieufes ;
de là le changement fubit de couleur , de confiftance
, d’odeur dans les évacuations de cette nature :
& comme cette humeur éprouvé de très-grandes .
altérations par la putridité, les acides en corrigeant
fon âcreté feptique , opèrent des change-
mens heureux dans les maladies qui en dépendent.
• Les acides tuent les infe&es & les v,ers qui
vivent dans l ’eau : on conçoit d’après cela pourquoi
ils font anthelmintiques ou vermifuges. Ces
fels , appliqués à l’extérieur , agiffent comme
eauftiques ,. enflammans , diffolvans , répereuffifs,
difeuffifs, antifeptiques, fuivant leur état de concentration.
A tous ces effets qui font démontrés immédiatement
par une foule d’expériences , & dont on peut
cohnoître facilement la caufe , d’après le raifonne-
ment, il faut en ajouter quelques autres que l ’ob-
fervation clinique fait connoître, & dont la caufe
ne peut pas s’expliquer comme celle des précé-
dens. Ainfi , par exemple , les acides tempèrent
la chaleur fébrile , ils calment le mouvement trop
accéléré du fang , ils rafraîchiffent, ils détruifent
la fenfation défagréable de la fo if, ils excitent
l ’écoulement deT’urlne , ils arrêtent plufieurs hémorragies
internes , ils modèrent quelques’ autres
écoulemens.
Ces détails démontrent qu’il eft peu de claffes
de médicamens auffi étendues, & dont les effets
foient aufli variés que celle des acides : aura n’en
eft-il pas qu on emploie avec plus de fuccès dans