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tanique , à la connoiffance du corps tu main fain
ou malade, & ne s’enfuit-il pas que fâ perfection
dépend de celle de ces différentes fciencés , fans
laquelle il eft difficile qu’elle faffe des progrès ? Je
disdifficiU) 8c non pas impoffible, parce qu’outre les
parties acçeffoires à l ’art de guérir , 8c dont cet
art a belbin pour former un enfemble s l ’obfeOvation
des effets que préfentent les maladies & les
remèdes , eh eft la bafe , & que y confidéré fous
ce fëul rapport , il peut acquérir quelque perfection
par l ’expérience privée de' tout autre fe-
cours & fans l ’intermède d’aucune autre étude.
On doit donc diftinguer en Médecine les con-
noiflances qui lui font acceffoires , & l ’obferva-
tion, que ces eonnôi (Tances éclairent & rendent plus
fruétueufe ‘ plus précité.
Les fciënces acceffoires à la notre - fe perfectionnent
dans les académies ; mais la Médecine
■ elle-mêmè, fes principes , fes moyens , fes réfultats
ne méritoient-dls pas que des infritutions publiques
fuffe/it confacréès à leur avancement î N ’étoit-il pas
néceffaire de la traiter comme tous les autres arts ?
.Chirac l ’avoit penfé, & i l avoit propofé l ’établiffe-
uuent cfune académie & d’une côrrefpondance de Médecine,
dont le centre devoit être à Paris 3 projet qui
a mérité les éloges des hommesHes plus célèbres
& des meilleurs* juges en matière de- fcienceq de
Fontenelle, de d’Alembert, de Bordeu. Mais Chirac
ne vécut point affez pour fonder cette académie,
qui , comme l ’a dit Bordeu , auroic rendu les plus
grands fervices à la médecine , quand bien même
e lle auroit été CQmpofée de médecins étrangers à
la faculté de Paris. Chirac mourut, & l’on affure,
ce qui n’eft pas' croyable , que la plupart des
médecins de fou temps le félicitèrent de ce- qu’il
n’avoit pas reuffi. On doit fans doute honorer la
mémoire de ceux qui ont fait du bien aux hommes ;
mais c’ eft leur en faire que de propofer & de
publier un projet utile. Celui.de Chirac T dédaigné
par plufieurs de fes confrères, fut accueilli: & uti-
lemént exécuté. ■ par la Peyronnie , fondateur de
l ’académie royale de chirurgie , inftituée par let-
ires patentes en 1748,, & dont les travaux: utiles
& juftement honorés ont juüifié : les- éloges donnés
par quelques philosophes au projet de Chirac.
C ’eft une penfée qui doit toujours être prëfente
à ceux qui contribuent par de grands efforts au
fuccès des établiffemens utiles, que le bien que
l ’on fait ou que l ’on propofè, n’eft jamais perdit.
Heureufenient pour la Médecine , M. de Lafi-
fone , que nul obftaelè n’a découragé,. a exécuté
le plan de Chirac:, en établiffant la fociété royale
de Médecine y dans laquelle > en renonçant à la
préfidencè perpétuelle de.cette compagnie -, il ne
s’eft réfervé qu’une place, égale à celle; de tous
fes confrères;, conduite géhéreule. & fage , que le
feuPamour du bien peut infpirer, ?c qui eft inac-
ceffible aux traits! de, l ’envàèj. ;
L a fociété royale de Médecine, inftituée d’abord
par un arrêt du coofeil en 17.7.6 ,enfuifé par lettres
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patentes de 1778 & 1780, eft chargée de recueillir
les obfervations faites par les médecins des provinces,
de veiller aq. traitement des épidémies ,
& d’en publier l ’hiftoire ; ce qu’elle a déjà fait
dans cinq volumes in-40. de fes mémoires.
I l y a donc maintenant une académie de Mé'-
,deeine en France. Dvéjà -il en exiftoi-t une à Edim-r
.bourg, depuis 173.3 , dont les mémoires; ont-été
publiés en 7 volumes in- i z & traduits en françois
par-'M. Demours. Une autre fociété . du . même
gènre avoit commencé fes féançes à Londres en
1753 ; elle avoit publié 5 volumes in » 8®»- - avec
le titre de Médical objèrv citions and inqui-
ries y & c . & fa correfpp'ndaqce , très- étendue,
avoit réuni une ample • moiffon de faits -qu’elle
fe propofoit de faire connaître dans de nouveaux
recueils.. Les médecins du collège dé Londres,. de
Copenhague., de Ber l inde .Breflaw, ont fait pa-
roître;, il y a long-temps , devfemblabies mémoires,
Madrid , Modène , & Amfterdam pofsèdent des;
fociétés de Médecine établies fur le même plan que
celle de Paris , & qui veulent bien communiquer
à cette dernière le fruit de leurs recherches. C’eft
ainfi que l ’on à établi de toutes parts dès rapports
utiles aux fciençes -en général , & a la Médecine
en particulier, dont le champ ne peut s’accroître
que par. la connoiffance de. ce qui fe paffe à de
grandes diftances , relativement à la fuité , par
des effais , par des expériences fagement concertées
, & dont la chaîne non interrompue doit être
l ’ouvrage de plufieurs générations.
Les fcïences font liées dans les académies avec
les fiècles à venir. Dans les écoles , elles tiennent
aux fiècles paffés .3. on ne doit s’y occuper
que dé ce qui eft fait, & non de ce qui rèfte à
faire : jmais i l eft néceffaire que l ’ènfeignement
fuive les progrès des travaux académiques 3 tout
ce qui eft connu & publié eft de Ton reffort 3 fon
but eft manqué , s’il ne montre que d’anciennes
erreurs 3 mais le mal eft à fon comble, quand il
combat les vérités nouvelles.- On- fait fouvent ces
reproches aux. éfcole^ : fans examiner s’ils font fon-
"dës', difons qiie rien n’eft auffi important que l ’en-
Teighemént, parce que de lui dépend l ’inftruCtiofl;
dès générations futures 3 difons qu’il n’y a rien
d’auflî négligé 3 que l ’on devroi’t en. écarter* ces
cérémonies1- gothiques , fi propres à rendre là
fcience difficile & repouffante 3 qu’il eft temps d*
porter Tefprit de réforme . dans les ;corps chargés-
de l ’éducation/de la jëuneffe 3 que cette révolm-
tion prochaine & néceffaire iiluftrera la: main, dont
elle fera l ’ouvrage> Ajoutons qu’aucune des fciencés
phyfiques n’ étant actuellement dans un état ftatioiv
naiïè , celui qui profeffe doit toujours étudier lui-
même , pour être en état d’enfeigner .3 qu’il ne
;peut plusv.y. avoir de. repos dans. la carrière de
l’efprit, tant elle eft rapide: & précipitée:; que la
pédantdriE & l ’Igootance: qui font fi analogues, le
faux &j le 'demi-favoir qui ;fe rapprochent jde tant
de manières;? doivent : être bannis des écoles ave à-
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plus dë foin encore què des académies , parce
que dans ces dernières ces qualités vicieufes font
toujours corrigées ou' réprimées au moins par le
bon efpiit de certaines perfonnes, au lieu que le
pédant des écoles, élevé dans fà chaire & dominant
fur tout, n’a rien, qui l ’arrête, & que,
livré tout entier à fon penchant, il ne peut que
fè fortifier & fe complaire de plus en plus dans
fes habitudes. •
Obfervons qu’à force de rendre les langues latine
& greque difficiles , on en éloigne un grand
nombre de perfonnes ; ce qui eft un grand malheur,
parce qu’on ne peut s’en écarter fans perdre de
vue les véritables modèles du bon goût, & finif-
fons en faifant des voeux pour qu’au milieu d’une
nation a&ive ,mais dont l ’efprit facile s’effraye par
la fatigue & l’étendue d’un travail ingrat , on
rénde rinftruélian aifée , pour qu’on en varie les
objets, & fur - tout pour qu’on ne néglige point
cette belle langue d’Homère & de Pindare, d’Hippocrate
& d’Aretée; cette belle langue d’un peuple
dont on a tant de fois comparé le caraélère avec
celui des François : rapprochement honorable & dont ils cefferoient d’être dignes, s’ils oublioient
un moment leur enthoufîafme pour tout ce qui
eft grand & beau. Ce n’eft pas parce que les
grecs font anciens qu’il faut les louer , les admirer
, & s’efforcer de marcher fur leurs traces 3
c’eft parce que leurs arts ont été les premiers,de tous
les arts, parce que leurs orateurs , animés par
de grands intérêts, avoient fouvent à oppofer leur
^ éloquence à la force des armes, aux menaces des
rois puiffans, & fur-tout lorfqu’on parle à des
médecins , parce que c’eft parmi eux qu’ont fleuri
ces beaux ‘génies q u i, prenant la nature pour guide
dès les premiers pas de la fcience, nous ont tracé
une route dpnt on ne s’eft jamais écarté fans commettre
des fautes & fans rendre fa marche plus
pénible & plus longue.
Pour réfumer, l ’établiffement des académies & des
fociétés littéraires eft très-important pour l ’avance-
ment des Sciences & des Lettrés, & pour s’oppofer
aux progrès dû charlatanifme : mais l’ènfeignement
étant la fource de toute lumière, les académies
èlies-mêmes manqueroient de fujets propres à
leurs Iravaux, ou n’en auroient qu’un petit nombre
, fi des écoles favantes ne donnoient pas à la
jeuneffe cette difpofition heureufe qui peut feule
développer le germe de l ’efprit & de la . raifon. {y-o.)
■ académies d’équitation. L ’une eft l ’exercice dut
cheval, l ’autre les pofitions* auxquelles on affu-
jettit le corps pour lui donner de la grâce & de
la fermeté.
L ’exercice des académies , confidéré finalement
force & de la vigueur au corps, agit d’une manière
comme exercice du cheval , donne de la
particulière fur les vifcères^du bas ventre’ ,
met dans un jeu continuel tous les mufcles du tronc;“
niais gonfle & épaiffit les .extrémités inférieures.
Hoyei Équitation, Exercice du- cheval. > -
Si l ’on confidère les pofitions auxquelles ■ on
affujettit le corps des jeunes gens qui fe livrent à
ces exercices ,. elles , tendent la plupart à donner
du développement à tout le corps , & particulièrement
à la poitrine, ce qui leur eft commun avec
les pofitions qui conftituent l ’art de la danfe , & celles fur-tout qu’on obferve dans l ’exercice des
armes.. ,( iVoyel les;articles qui ont rapport à
ces*arts , & les articles Maintien , Position -
du corps, Mouvement.) Mais dans l ’équitation ,
l ’effort continuel que le cavalier eft obligé de
faire pour & fe maintenir, malgré les mouv.emens
violens variés de fa, monture, le balancement
dans lequel 11 s’entretient pour diminuer • la ru-
deffe des fecouffes, communiquent à fon corps une
foupleffe & une force de reins qui ne peut être
l ’effet que de cette efpèce d’exercice. Les avantages
de l ’équitation dépendent encore de la méthode
que l ’on fuit dans la pratique de cet art.
Ceux qui, portés entièrement fur la Telle, le corps
droit, balancé fur les reins , n’agiffent des extrémités
inférieures que pour ferrer ou éperonnèr le
cheval, reçoivent plus directement les fecouffes
du trot, mais ont plus de grâce & la poitrine
mieux développée. Ceux au contraire qui, montés
fur lès étriers , le corps courbé en devant, portent
prefque entièrement fur les pieds ,doivent agir
beaucoup' des mufcles des jambes & des hanches.
Ils font balancés plus mollement , parce que le
centre de balancement fe faifant dans les jarrets, * les fecouffes font moins directes fur le tronc. Un
autre avantage de cette methodè eft que , par la
pofition du corps, ils Tentent peut être moins vivement
l ’air qu’ils fendent, & que les mouvemens du cheval
, dans les courfes rapides , l ’impreffion de
font moins gênés par ceux du cavalier ; mais
auffi ils font obligés , pour maintenir plus finement
leur équilibre , d’avoir le corps très-courbé ,
les bras & les épaules portés en avant. Par-là la
poitrine eft plus gênée , lès mufcles de l ’épine, v
- A cadémie d’équitation. Hygiène,
Partie III. Règles de Vhygiène.
Divifion II. Hygiène privée, |
Se&ion IL Régime général.
Ordre V . Ufcige des chofes non naturelles de
la cinquième clajfe. Exercices gymnajliqu.es.
Il y a deux chofes à confidérer dans les exercices
qu’on fait faire aux jeunes gens dans les
continuellement tendus pour maintenir le tronc ,
doivent éprouver beaucoup de fatigue. Auffi cette
. dernière méthode n’ eft - elle très-adoptée que
dans les courfes précipitées : la première répond
mieux au but que les médecins fe propofent, en
confeillant l’exercice du cheval. J’ai pris pour
exemple ici les deux extrêmes 3 on peut p a r -là
juger des intermédiaires , dans les détails defbuels II
m eft impoffible d’entrer. Voyez pour, les differentes