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rine. I l fat maître d’Ali-Ben-Abbas, & a compofé \
an cours de' Médecine fous le titre de Maleki.
Les orientaux eh ont lait long-temps beaucoup
de cas; ils n’ont même cefle de le regarder comme
le premier livre en ce genre, que lorfque le canon
drAvicenne a paru. Eloy. (AT. GOULIN.) l
A B O U L H E M. Biographie , Hijloire de
la Médecine. Né à Murcie en Efpagne , il s’établit
à Damas., ou il exerça la Médecine avec allez
de réputation. Mais comme le profit qui lui en
revepoit ne lui parût pas fuffilant', il renonça à
la Médecine , & entreprit le commerce des drogues,
qui lui fut plus favorable. El&y. ( M. Goulin.)
A B O U L - M I A M E N - M O S T H A F A .
Biographie , Hijloire de la Médecine. Ce médecin
, célèbre parmi les arabes , a donné des notes
& des éclairciflements fur un livre intitulé , E f -
charat val Nadhair, dont l ’objet eft d’indiquer
lès lignes qu’on peut tirer de la] phyfionomie de
l ’homme , relativement à la fanté & à la maladie.
II mourut l ’an de l’hégire 1015 , de notre ere
.1606. Elqy. ( M. G o ù LIN.)
A B O U - S A H A L . Biographie , Hijloire
de la Médecine. Ce médecin , dit M. E lo y , qui
vécut au commencement du onzième fiècle , fut
furnommé Al-Maffihi, c’eft-à-dire , le Chrétien.
I l enfeigna la Médecine à Avicenne, & compofa
un traité fous le titre de Miat , mot qui lignifie
cejuïloqidum, les cent traités. (M . Goulin.)
A B O U T I R , v. aét. Pathologie. Ce mot
elt employé pour exprimer le commencement de
la fuppurâtion dans "une tumeur phlegmoneufe.
Voÿe\ S u p p u r e r , S u p p u r a t i ou. ( M .
Ca i l l e *), . „
A b o u t i r . A r t vétérinaire. C ’eft l ’état d’une
tumeur qui doit venir en fuppurâtion. Ce terme,
qui lignifie la même chofe qu abcéder, s’employe
très-fréquemment parmi les maréchaux. Dès qu’il
paroit une tumeur , quelle que loit fa nature , on
le hâte de mettre en ufage les moyens propres â
la faire aboutir, parce que le préjugé où l’on
'eft que cette terminaifon eft toujours la meilleure,
eft. fortement enraciné; & cet abus; n eft pas fans
inconvénient. Nous, citerons lé fait fùivanl.
Un cheval avoit à l’un des flancs une tumeur
molle & indolente qui étoit une vraie hernie in-
tèftinale, due à l ’écartement des fibres des mufcles
du bas-ventre en cet endroit. Le maréchal ne l ’en-
vilageant que comme une tumeur qui devoit bientôt
aboutir y la couvrit d’onguent fuppuratif & chaud.
Au bout de quelque temps, le poil tombant, la
peau blanchiflant, il crut l ’inftant favorable pour
l ’ouvrir , & plongea au milieu un bouton de feu
aflb? çonfidérable pour faire une ouverture par
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laquelle la matière abondante, qu’il y foupçonnoit,
devoit s’évacuer aifément ; mais il n’en fortit que
des excréments : la fièvre furvînt promptement, &
l ’animal périt, viétime d’un pareil pronoftic. Voye\
A bc è s . ( M . H u z a r d . )
A B O U T I S S E M E N T , f. m. Pathologie,
fe dit d’un abcès qui vient à aboutir. Il n’y a
rien de fi peu confiant que le temps requis pour
13aboutijfement des abcès. Le feul' cas où la marche
de la nature {oit déterminée à cet égard, eft celui
dans lequel la congeftion purulente eft le produit
d’une inflammation firnple & bénigne ; encore le
liège du phegmon qui précède , y apporte-t-il des
différences. L’humeur qui fe fépare dans la partie
affeétée , influe beaucoup fur ces différences. C’eft
ainfi que la bile altérée dans les dépôts du foie*_
leur donne un caractère le plus fouvent {ulpeét ;
il en eft de même de l ’humeur {permatique filtrée
dans les tefticules, & de l ’urine préparée dans les
reins, La graiffe , dont le tiffu cellulaire eft le
foyer , peut être regardée comme celle de toutes
les humeurs , dont en général l’altération offre
le moins de dangers , & fournit le pus le moins
âcre. L ’humeur fynoviale des articulations ou des.
gaînes des tendons, devient fouvent cauftique &
délétère ; i l en eft de même de la moelle des
os. Ce qu’il ne faut pas oublier de dire, c’eft que
là douleur & les pallions de l ’âme ont en général
une telle aétion fur les diverfes fuppurations,
qu’elles changent en peu de temps leur état ; leur
effet eft de rendre le pus férëux 8c fouvent fétide,
parce qu’elles portent l’aftriétion en même temps
qu’elles excitent la fenfîbilité.
Comme les abcès font le produit d’une coâion
plus ou moins complète , & qu’ils font fouvent
la terminaifon heureufe ou malheureufe d’une maladie
, leurs divers fymptômes ont été confignés avec
foin dans les obfervations médicales, & les 'anciens
y ont donné la plus grande attention'.- (Celfé,
liv. z , a traité des abcès de Vurethre ; Aretéè ,
liv. 1 , cap. 10, de ceux des poumons ,* liv. 1 ,
chap. 13 y de ceux du fo ie ; ibidem^ chap.: 14 ,
de ceux de la rate : Oribafe , fynopf. liv. 9 ,
chap. 17 , de ceux des reins- & , de la veffie ;
A e t iu s , lett. 3 , ferm. t , chap. 4 1 , de ceux
des intejlins. Paul d’Egine a publié un grand
nombre de formules pour faire aboutir les abcès*
Ces. formules font très-compliquées maintenant
on obtient plus de fuccès^avec des moyens plus
(impies.. Ambroife Paré , Courtin , Wifeman , &
Severinus peuvent fournir un tableau complet du
- traitement des abcès par les anciens. Le leétéùr
les confultera avec profit ; les étudiants font encore
invités à lire le tnot abfcejfus dans le grand dictionnaire
de Médecine de James ; ils y trouveront la
doétrine des anciens bien. développée. Il n’y a
rien de. plus à la vérité ; mais cet expofé eft fait
avec foin. Je ne répéterai point ici ce qu’i l fera
facile d’y trouver, & ce qui eft d’ailleurs épars
dans
dans plu fleurs autres articles' de ce dictionnaire,
je me; contenterai d’y ajouter les reflexions fui-
vantes.
Il eft important de diftinguer avec Hali Abbas,
praél. , liv. 7 , les abcès froids d’avec Ceux qui
font aigus & inflammatoirés. Dans le premier cas,
la nature, lente & pareffeufe, abefoin d’être excitée
par des remèdes a&iffs. I/humeur doit être fixée
dans fon-foyer, où il faut aecélérervd’une manière
artificielle le travail néceflairc à la co&iori; ■ s’il
n’y a point affez de chaleur ni de mouvement ,
on y fuppléera par des remèdes capables de produire
l’une & l ’autre de ces modifications, tandis,
qu’intérieurement on fera prendre des ftimulans
légers : on obtiendra ainfi 11 aboutiJfement de la
tumeur. Il y a cependant des. cas où il ne faut
pas trop (e prefler : tels font ceux des congédions
fcrophuleufes. Dans les circonftances de
cette efpèce on doit fe propofer fur-tout le trai-.
tement propre au vice interne dont la congeftion
eft le fymptôme., & ne pas trop fnfifter fur la
cure de l ’accident.
En général, les abcès qui , après avoir abouti
& abondamment .fuppuré, ne fe terminent point,
annoncent une mauvaife difpofiîitfn ' dans les humeurs,
& exigent que , par les amers & les dépuratifs
, on prépare la terminaifon d’un mal que
la nature guérit le plus fouvent d’elle - même ,
lorfqu’aucùn obftacle ne s’y oppofe.
Les anciens ouvroient quelquefois les abcès
avec le fer rouge , fans doute lor{qu’ils vouloient
exciter une forte inflammation & augmenter la
fonte. Albucafis, livre 1 , en parle & en cite des
exemples. Lorlque les modernes ont les mêmes
vues à remplir, ils appliquent des cauftiques, &
alors l’irritation étant très-grande, la fuppurâtion
qui fuit eft très-étendue , & il en réfulte un dégorgement
abondant & long-temps continué. Il ne
faut pas cependant employer ce moyen trop tôt,
lorfque la fluxion n’eft pas encore bien formée ;
il pourroit s’en fuivre une métaftafe, & l ’humeur
portée à l ’extérieur , fi on la repercute , fe
dirige vers les cavités & fur les vifcères. Il faut
donc,.pour appliquer le cauftique, que l ’on n’ait
point à craindre la délitelcence, & que la fluxion
foit bien établie. J’ai vu fouvent les malades périr à la
fuite de fièvres aiguës avec tumeur aux parotides, parce
que l ’on avoit manqué, â ce précepte. Plufieurs
médetins ont traité cette queftion importante , & on
(ait quels font leurs ouvrages. J’en indiquerai un ici
moins connu, dans lequel ces queftions font agitées
& fagement rendues. 11 eft écrit en anglois &
intitulé : A n ejfay, on the cure y o f abcejfes by
caujlicy by Peter clare. Surgeon, the. Second,
édition y in-S°. London y 1739.
Voyez le mot Abfcejfus dans la bibliothèque
chirurgicale de M. Creutzenfeld, 1 vol. in-40, 1781.
On y trouve réunies des recherches bien faites
dans tous les ouvrages qui ont été écrits fur les
M é d e c i n e .
abcès. Cet article eft un des mieux rédigés de toute
la collection. Voyez aufli le mot Abfcejfus dans
le Lexicoit Alberci ,• la plupart des fources où
l ’on peut ■ puifèr pour la partie pratique y font
énoncées. Planque en a aufli indiqué, plufieurs dans
fa bibliothèque de médecine ,tome 1. ( V .D . )
A B R A C A D A B R A , Hijloire de la Médecine.
Parole magique, qui, étant répétée dans
une Certaine forme & un certain nombre de fois,
eft fuppofée avoir la vertu d’un charme pour
guérir les fièvres & pour prévenir d’autres maladies.
-
Serenus Samonicus , ancien médecin y fe&ateur
de l ’hérétique Bafilide , qui vivoit dans le deuxième
fiècle , a compofé un livre des préceptes de la
médecine en vers hexamètres , fous le titre , De
Medicinâ' parvo pretiô parabili, où i l marque
ainfi la difpofition & l ’ufage de ces caradères.
Infcrïbes chartà quod dicitur A s R A C A D A S R A
Soepius & fubter répétés , fed detrahe fummam,
E t magis atque magie defmt elementa figuris
Singida quai femper rapies & coïtera figes ,
Donec in angujlum redigatur littera conumj
B is lino nexis collurn redimere mémento :
T alla languentis conducént vmcula collo >
Lethalefque abigent ( miranda poientia) morbos.
Wendelin, Scaliger , ’Saumaife , & le P. Kircker
fe font donné beaucoup ;de peins pour découvrir
le fens de ce mot. Delrio en parle , mais en paf-
fant, comme d’une formule connue en magie, &
qu’au refte il n’entreprend point d’expliquer. Ce
que l’on peut dire de plus vraifemblable , c’eft que
Serenus, qui fuivoit les fuperftitions magiques de
Bafilide , forma le mot d’abracadabra fur celui
d’abrafac ou abrafax, & s’en fervit comme d’un
préfervatrf ou d’un remède infaillible contre les
fièvres. Voye\ A BRAS A X • A . E . ( M. l'abbé
Ma l l e t . )
On ne finiroit pas fans doute , fi l ’on réunifloit
dans un article les principales jongleries inventées
par la cupidité des hommes , & célébrées par l ’ignorance
& la crédulité. J ’ajouterai ici une notice
extraite de ce que le Clerc a. configné dans l ’hif-
toire de la Médecine fur le mot abracadabra,
Pag- 37 & 38.
« On charmoit quelquefois les malades , dit ctt
» favant auteur , par de fimples paroles ou par
» de certains mots qu’on prononçoit à l ’oreille
» du malade , ou même loin de lu i , dans l’inten-
» tion de le guérir , & qu’on accompagnoit de
» diverfes cérémonies. On a appelé ces paroles
» ou ces mots turaoiJ'a.i en grec , & incan—
» tamenta ou carmina en latin , à quoi répond
» & d’ou eft dérivé le françois enchantemens ou
» charmes ; comme qui dkoit des vers ou pu.