
ou accidentelle. Dans le premier cas,, l’animal
naît les yeux fermés3 quant au fécond, nous n'avons
eu occafion de le voir qu’une fois dans un
cheval qui avoit forcément paffé au travers des
flammes : mais elle n’eft pas rare dans les moutons
attaqués du claveau confluent. Un ulcère ,
des excoriations peuvent y donner lieu. Lorfqu’elle
eft à craindre , il faut avoir l’attention d’ouvrir
fouvent les paupières , d’agiter même le globe
en le follicitant à des mouvemens , & d’y faire
couler de temps en, temps , en foulevant ces efpè-
ces de rideaux, quelque liqueur émolliente ou de-
terfive, félon le beToin.
Si leur coalition n’eft pas telle qu’il n’y ait aucune-
ouverture , & qu’au contraire vous puiffiez voir
un petit point par où il feroit poflîble de pénétrer
entre ces parties , introduilez - y une fonde
déliée, ayant un petit bouton au bout 3 & tâ-,
chez, en humeCtant les bords en même temps y
d’en détruire la réunion avec beaucoup de légèreté
& de patience. Il s’agit pour cet effet,. vos
doigts ayant toujours un point d’appui , & votre
ftilet étant affuré entre vos trois premiers doigts ,
de folliciter cette défunron peu à peu & à petits
coups. Si votre ftilet eft abfolument infuffifant
prenez une très-petite fonde cànelée & dont le
bouc fera obtus , qui vous fervira de guide pour
gliffer la pointe d’un fcàlpel , ou » ce qui vaut
encore mieux , d’un biftouri très-fin ; vous chercherez
à ruiner toutes les adhérences ,• tandis que
votre 'aide humectera continuellement les parties.
Si vous ne trouvez aucun paffage apparent pour
l ’inlroduCtion de votre inftrument , frayez-vous-en
un 3 ufez du plus d’adreffe poflîble , choififfez.
le lieu qui préfentera le moins d’obftacles 3 pouffez
y le ftilet à bouton ou fans boutouj opérez
enfuite comme dans-le premier & le fécond cas 3
jfuivez. la direction des taries , & prenez garde
d’offenfèr le globe.
Lès paupières, étant une fois féparées., placez
entre elles .un_ petit liniment très-fin , très-légèrement
enduit ' d’onguent de tutbie ou d’huile d’amande
douce, dans la nouvelle crainte d’une coalition.
Enfin l’une des paupières adhère-t-elle au globe,.
ou -y adhèrent-elles l ’une & l ’autre? effayez de
les en défuniï 3 & fi la chofe eft impoffible, dif-
féquez légèrement entre la conjonctive & la
cornée 3 mais prenez garde de ne point endommager
les points lacrymaux} ce qui pourroit très-1*
aifément arriver eu égard a celui de la paupière1
fupérieure. Si l’adhérence eft à la cornée lucide,
renoncez à l’opération, plutôt que de rifquer de
nuire a l’organe , & de préjudier à vôtre réputation.
Du ref teaprès cette fepararion , n’oubliez
pas le liniment preferit, mouillez continuellement
l ’ceil avec le collyre adouciffant & défenfif, &
maintenez l'appareil avec le bandage appelé 1*<xi2
Jimple.
La prudence vous invite au ftirplus a faire précéder
l ’aCtion de la main pour la défunion de ces
parties , de l ’application d’iin collyre emollient.
pendant quelques jours fur l ’oeil , & des autres-
fecours propres à prévenir l ’inflammation & la
douleur. Voye\ O pération.. ( M. EOURGE-
LAT. I
Nota. Voye\ auffi Ma l a d i e s d e s p a u p
i è r e s ou des y e u x . (Jkf. H uzard.),
A G I L I T É . Hygiène.
Partie I. De Vhomme fa in } confédéré comme
fiije t de Vhygiènt.
SeCtion II. D e F homme fa ïn , confidéré individuellement.
Ordre III. Différences des: hommes par lest
tempéramens.
\fagilité eft cet état du corps dans lequel l’homme
exerce fes mouvemens avec fa c ilité , célérité, Sç
foupleffe*
L ’agilité fuppofe un certain degré de fanté,..
dans lequ e l, s’i l exifte quelques incommodités J
ces incommodités du moins ne troublent en. aucune
façon la liberté des forces motrices , & par con-
féquent n’altèrent aucune des fonctions vitales
ne produifent dans les mouvemens aucune gêne ,.
n’y oppofènt aucun obftacle n’y excitent aucune-
douleur.
L ’agilité n’eft point cependant une propriété:
commune à tous ceux qui jouiffent d’une bonne:
fan té.. Certains tempéramens femblent l ’exclure ,
& le tempérament fanguïn non pléthorique , eft
eelui auquel elle appartient le plus complètement.
■ __ B
Le tempérament mélancolique eft celui qui
lui paroît le plus oppofé. I l ne comporte m-facilité
dans les mouvemens , ni- célérité, ni foupleffe,
& , comme difoient les anciens , c’eft plutôt
une intempérie qu’un tempérament , (feft-
à-dire , que toutes les fondions s’y font, & s’y
font régulièrement , mais avec gêne r lenteur , &-
raideur.
Le tempérament phlegmatique | dans lequel
l ’homme eft difpofé a être mou, lâche, len t, &
fouvent lourd & épais, ne comporte point la.
célérité 3 -tout s’y fait avec lenteur.
L e tempérament bilieux a la promptitude plutôt
que la célérité'3 il a fouvent la fa c ilité j maÎ6
i l n’a pas la foupleffe.
Cette derniete.propriété, la foupleffe, n’a lieu que*
lorfque les fibres mufculaiies ont un degré de tenfiom
dans lequel elles ne font ni roides, ni lâches ; lorf-
qu’elles font allez humectées pour n’être ni sèches ni
%ollajfes 3 qu'elles ont allez de corps pour n’être ni
grêles,.ni épàijfes 3 allez de fenfibilité pour n’être ni
trop irritables (1), ni trop indolentes j allez de mobilité
poür n’être ni trop actives & fufceptibles
de le trop crilper, ni trop parejfeufes. 11 faut
encore que les vailleaux ne foient ni trop pleins,
ils gêneroient le mouvement 5 ni trop vides , la
fibre ne feroit pas allez abreuvée , allez foute-
tenue 3 i l faut que la peau qui enveloppe les
mufcles ne foit ni trop lâche , ni trop chargée
de graille , ni trop sèche , ni trop ferrée fur
eux 3 enfin il faut que les os fur lefquels les
fibres raulculaires portent ,leur aCtion , roulent aifément
dans des cavités fuffifamment lubréfiées.
On, jugera aifément de l ’agilité d’ un homme »
feulement en le voyant, & fans qu’il remue, par
la proportion des membres, par leur pofition , par
le degré de renflement des mufcles , par la manière
dont la peau les enveloppe , & paflant mollement
de l ’un à . l’autre fans s’y colle r , laiffe
prelfentir leur forme & leur attache, fans en prononcer
rudement les différences.
Il eft encore une agilité que donne l’exercice
& l ’étude des mouvemens s & qui peut contrefaire
jufqu’à un certain point Y agilité naturelle ,q u o i-
que le tempérament ferpble s’y refufer'3 & fans
parler de ce que peut produire le défit de plaire
p ar le s grâces dans la fociété-, n’a-t-pn', pas vu
fur nos théâtres les mouvemens les plus difficiles,
exécutés avec une agilité furprenante par des. per-
fonnes qui fembloient | par leur çonftitution , devoir
être lourdes & pefantes ? Magijler artis ,
ingenîque largitor , . venter. V o y e \ T em pé-
xamens , T em p é r am en t sanguin , p a r f a it .
( M. Ha lEé . )
A G I S S A N T E ( Médecine ). Médecine
active. , remèdes actifs. Nous avons befoin de
la plus grande réîérve dans le raifonnement, &
de la plus (crupuleufe méthode dans la difeuf-
fion , pour nous infpirer , ainfi qu’à nos lecteurs ,
une grande défiance de tout ce qui a été d it, & de
ce qui refte à dire relativement aux avantages de
cette Médecine énergique & puiflante. Fai(ons ici
deux réflexions qui fê préfentent d’elles-mêmes; la
première , que les remèdes aélifs /ont des poifons
très-dangereux dans les mains des médecins igtto-
rans , qui font toujours tros-téméraires 3 la féconde ,
que les médecins de cette clafle font malheureu-
fement très-nombreux , très-répandus 3 & quelquefois
très-accrédités. .
Ce n’eft pas d’aujourd’hui qu’i l . s’ eft trouvé
■ des hommes ardens , qui , n’ayant aucun era-
(x) Je prends ici le mot d'irritables dans le fens de fon
étymologie , c’eft-àrdire , comme fignifiant fenfibl.es aux
irritons ; & non dans le fens de Ÿirritabilité de M
de Haller , qui donne cette dénomination à une propriété
qu’il diftingue très-fort de la fenfibilité, & qu’il regarde
même comme pouvait"' exifter fans elle.
pire fur eux - mêmes , fe font vantés d’en
avoir fur la nature , de lui commander , de
lui arracher fes fecrets , d’interrompre fon cours 3
& ces hommes ont toujours trouvé le moyen
de répandre pour quelques temps au moins l ’en-
thoufiafme dont ils étoient animés.
Afclépiade , au rapport de Pline , avoit la pré-*
tention de guérir fans délai les maladies , de
les dénaturer, & de fe conserver lui-même dans un
état invariable de vigueur 8c de fanté. Para-
celfe, le plus intempérant des hommes, & Vaq-
helmônt, ainfi que lui un des plus grands ennemis
de la Médecine ancienne , ont avancé les
propofitions les plus bizarres 3 ils ont fait des
promeffes exagérées, & ils ont nui à l ’avancement de
la partie clinique de notre art, qui n’eft fondé que
fur l ’obfervation. Heureufement le bon efprit qui
gouverne maintenant l ’empire des fciences , nous
y a ramenés pour toujours 3 & ces queftions que
l ’on ne pouvoit, il y a deux fiècles , agiter de
fang froid, dont la difcuïfion exciteit tant de cris 8c
de murmures, font maintenant' traitées fans chaleur.
Recherchons donc , fuivant ces principes , ce que
c’eft que la Médecine aâive , quels font les cas
ou elle doit être, exercée , & quels font en général
fes inconvéniens & fes avantages.
i°. Toutes les fois que le dérangement fies
fonctions organiques fera peu confidérable, il y aura
peu d’efforts â faire pour rétablir la fanté.
Dans plufieurs maladies , même où le trouble de
ces fonctions fera «très-marqué , le Médecin aura
encore peu de chofes à faire, lorfqu’il verra les
forces naturelles fe fuffire à elles-mêmes , & n’avoir
befoin que d’être modérées ou excitées légèrement.
30. Il ne fe permettra non plus aucun moyen
violent, lorfque l ’économie animale lui paroîtra
trop affoiblie pour en foutenir le choc. Ces trois
cas comprennent une grande partie de ceux que
la pratique journalière nous préfente. Au premier
& au fécond fe rapportent toutes les indifpofi-
tions & les maladies légères 3 & au troifième , les-
affections lentes dans lefquelles le dépériffement eft
extrême. C ’ eft donc en général hors de ces limites
qu’il faut chercher quelle doit être l ’application
des remèdes vraiment énergiques.
Pour mieux faire fentir combien font différentes
les indications médicales appréciées fous ces
rapports , confîdérons les deux extrêmes 3 c’eft-à-
dire , un cas où le médecin n’ait rien à faire , &
un autre où il ait tout à faire. La fièvre éphémère
, produite par la fatigue ou par une émotion
de l ’ame dans une perfonne faine , fournit
l ’exemple du premier genre , & l ’afphyxie nous
donne celui du fécond 3 le repos fiiffit à celui
dont la circulation eft augmentée par un excès
de mouvement ou de fenfibilité, & au contraire ».
il eft fimefte à l’homme frappé d’afphyxie. Dans
ce; dernier état , toute contraction eft arrêtée , Ôc
fi cette fufpenfion dure trop long-temps , les