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plante eft commune , on en emploiera la racine
aveclucces en poudre dans le v in , pour folliciter
1 éruption du ^claveau confluent , lorfqu’elle eft
retardee par 1 aneantiffement des forces vitales.
On en a vu de bons effets , donnée avec le vinaigre
de vin, dans la circonftance de maladies épizootiques
, lorfque la malagnité étoit jointe a la
foibleffe.
On peut auffi l ’employer en mafticatoire ,
comme un moyen prophilaélique, dans c e s c ir -
conftances. Elle agira efficacement encore fous
cette forme dans le dégoût & dans les toux dues
a 1 abondance d’une lymphe épaiffe & vifqueufe
qui emouffe Taétion des nerfs du ventricule ,
& engo.ue les bronches & les véfîcules .pulmonaires.
( M. C HABERT.)
A C O U S T I Q U E S , f. f. Matière médicale.
On appelle remèdes acoujliques tous ceux qui
font deftinés au traitement des maladies des oreilles :
comme ces maladies font auffi multipliées que
celles des autres organes du corps* humain , les
medicamens qu on emploie pour les guérir font
très-nombreux , & appartiennent à diverfes claffes ,
telles que les .relachans, les adouciffans, les câlinons
, &c. I l ne peut donc y avoir de claffe
diftinéte de remèdes acoujliques 'particuliers. A
la vérité , 1 ufage a introduit dans le traitement
des maladies de l ’oreille quelques medicamens
qui, fans etre uniquement employés ’dans ces affecr
lions , leur font cependant un peu plus particulièrement
deftinés : tels font fpécialement ceux
dont on fe fert pour les douleurs d’oreilles, pour
rétablir la liberté du canal auditif. On trouvera
un dénombrement de ces remèdes à l ’article or algiques.
Voye$ ce mot ( M. d e F o u r c r o y .)
A C R A T I E , f. f. Ac ra tia , d’<2 , privatif,
& de xpccros, force ; foibleffe ou impuiffancé de
fe mouvoir. On fe fert de ce - mot pour défigner
Taffoibliffement du corps entier , ou de quelque
partie., comme de la langue lQrfqu’elle eft incapable
d articuler les fbns. On applique encore ce
mot aux affections de l ’eftomac & des inteftins qui
font trop foibles pour pouvoir digérer les alimens ,
& pour fuffire a leur préparation. ( -Diction, de
L a v . ) { V .D . )
A C R E L ( O lo f . ) Il naquit , dit M. Eloy ,
le 2 6 Novembre 1717 , dans une paroiffe près de
Stockolm, dont fon père étoit miniftre , & que fes
ancêtres avoient deffervie fans interruption en la
même qualité depuis l’an 1580. Ses .parens au-
loient fouhaité qu’i l étudiât la Théologie , mais
fon goût l ’entraîna vers la Médecine. Il commença
des 1732 a fuivre les leçons des profeffeurs Prutz,
Rçberg, Rofen, & Linné qui occupoient les chaires
dans la faculté d’Upfal. Après trois années d.e fé-
jour en cette v ille , i l fe rendit à Stockolm , pour
joindre l ’étude de la Chirurgie à celle de la Me-
A C R
decine. I l entra donc en 173 ç chez G. Bolcen-
hagen , chirurgien habile & éclairé ; en s’inftrui-
fant fous ce maître de tout ce qui a rapport à la
Chirurgie , ilneperdoit pas de vue la Médecine. 11
paroît que ce fut par le confeil de Boltenhagen
qu’il traduifit en iuédois quelques ouvrages de
Boerrhaave , dont la doéhine étoit fuivie alors
dans toutes les écoles , excepté celle de Montpellier.
En 1738 , Acrel paffa chez Schulzer, autre
chirurgien de Stockolm , pour remplacer fon fils
qui alloit voyager. Sous ce nouveau maître , Acrel
s’appliqua plus férieufement à l ’étude de l ’Anatomie
& de la Chirurgie légale. Mais il avoit auffi
formé le proj'et de voyager un jour. La guerre
q u i, en 1741 ^s’éleva entre la Suède & la Ruffie ,
hâta l ’exécution de fon deffein. Comme 011 vou-
loit le forcer à fervir en qualité' de chirurgien , ce
qui n’étoit pas de fon goût, il partit fecrètement.
Il traverfà le.Danemarck, fe rendit à Hambourg,
& de là à Gottingue , pour y fuivre les leçons
des profeffeurs de cette école j il .paffa enfuite à
Strafbourg , ou il demeura huit mois. Au mois
de mai 17-42 , il en partit pour parcourir la Suifle,
le Piémont , la Lombardie , une partie de la
France : il revint à Strafbourg. En novembre fui-
vant, il fe rendit à Paris , pour y augmenter
la fomme de fes connoiffances. En 1743 ' &
1744 , il fervit dans l ’armée françoife en qualité
de chirurgien : mais ne pouvant fupporter les
fatigues de cet état , il demanda fa retraite , &
retourna encore à Strafbourg. Après y être refté
quelques mois , i l traverfa la Hollande , d’où il
fe rendit dans fa patrie.
Il y avoit à peine un mois qu’i l étoit à Stockholm
, lorfqu’il fe préfenta à la fociété des chirurgiens
\ i l y fut reçu-après les examens ordinaires.
Il fe fixa alors en cette ville. Il entra en
t 746 à l ’académie des Sciences de Stockholm : celle
de Chirurgie de Paris le nomma, en 17ç o , affo-
cié étranger. En 175 t , il fut nommé chirurgien-
major du régiment de la nobleffe , & en 17Ç2,
profeffeur de Chirurgie. En 1764, il fut fait membre
de la cômmiffion royale defanlé; & la même
année, reçu doéteur en Médecine par la faculté
d’Upfal y ce qui lui ouvrit l’entrée du collège
royal des médecins de Stockholm.
Acrel a compofé plufieurs écrits en fuédois.
10.. Un traité fur les plaies récentes. Stockholm ,
Il contient les obfervations qu’il avoit faites dans
les hôpitaux de l’armée françoife, pendant les cam-
‘pagnes de 1743 & de 1744.
20. Difcours fur le meilleur moyen d’établir en
peu de temps un bon hôpital. 175:0,
Acrel lut ce difcours à l ’académie de Stockholm ,
lorfqu’il in fut nommé préfident.
3°. Obferva-tionsde Chirurgie. Stockholm, 1 7 ^ ,
in-8V. . . .
E M
A C R
Il donna de cet ouvrage une fécondé édition .en
1775 ? Ü y a fait des augmentations confidérables,
& l ’a enrichie d’onze planches gravées.
4°. Differtation fur la vraie méthode d’abattre
là catara&e. Stockholm, 1766, in-8°.
Il s’étoit élevé une difpute entre Acrel & le
do&eur Wâlbom , fut le choix de la méthode
pour la guérifon de la èàtaraéte : Acrel y dans
Cette differtation ? fait l ’apologie de fa pratique.
50. Difcours. fur la réforme néceffaire , tant à
l ’égard des méthodes d’opérer en Chirurgie , qu’a
l ’égard des-inftrumens. Stockholm, 1767.
Ce difcours fut lu à l ’académie par Acrel y
lorfqu’il en fut nommé pféfident pour la fécondé
fois. (M . G o u l in .)
A C R E S . Hygiène.
Partie II. Chofes non naturelles*
Claffe III. Ingejla.
Ordre I. Alimens , ajfaifonnemensqualités
générales des ajfaifonnemens.
On appelle âcre en général toute faveur piquante
& défagréable. Cependant ce mot n’a pas
toujours une lignification auffi vague , & les âcres ,
proprement dits , font des fubftances dont la faveur
laiffe un fentiment d’ardeur qui affeéte principalement
les parties qui compofent le fond de la
bouche, le voilé du palais , le pharynx, & la
racine de la langue. Cette faveur eft rarement
fimple y elle eft ordinairement unie à d’autres
plus ou moins marquées, en forte qu’on la trouve
dans des fubftances de nature très - différente , &
dont les principes, à plufieurs égards, paroiffent
fouvent fort oppofés : mais mon objet n’eft pas
ici de fuivre cette faveur dans toutes fes variétés.
Je ne m’occupe ici que des âcres qui font
la matière .de quelques - uns de nos affaifonne-
mens.
On peut les divifer en deux claffes ; en âcres aromatiques
, comme le poivre , la mufcade & le
gingembre ; & en âcres piquans & volatils, comme
le raifort & la moutarde.
Tout âcre mêlé à nos humeurs , & agiffant en
même temps fur nos fibres , eft néceffairement plus
ou moins échauffant & tonique$ & paffant avec les
alimens dans l ’eftomac , peut en accélérer la di-
geftio.n & exciter l’apétit. C ’eft à -ce titre que
les acres font partie des affaifonnemens. Mais il
eft une différence entre les âcres aromatiques &
les autres ; c’eft que ceux - là plus .chargés d’huile
effentielle, & moins promptement folubles dans les
menftrues aqueux, reftent plus long-temps dans nos
humeurs, ont une âcreté plus fixe & plus adhérente,
font par conféquent plus échauffans & cau-
fent des altérations plus durables , ainfi qu’on le
voit par les jialadies qui réfultent de leur abus.
A c R 1 2 J
Au contraire , l e s âcres d e l ’ e fp è c e d e l a m o u ta
rd e & du r a i f o r t , & m êm e d e l ’ a i l , & c . , p lu s
fu f c e p t ib l e s d’ ê t r e e n le v é s ' p a r l ’ e a u , p e u v e n t
q u e lq u e f o i s - a v o i r u n e aôfcion p lu s v i v e , p lu s
p é n é t r a n t e , & c a p a b l e d’ im p r é g n e r p lu s g é n é r a l
em e n t to u t e s l e s - p a r t i e s d u c o r p s : m a is c e t t e
action e f t p lu s m o m e n t a n é e , & i l s f o n t p l u t ô t
em p o r t é s p a r l e s c o u l o i r s d e s u r in e s & d e l a t r a n s p
i r a t io n . A u f f i l e u r ab u s e f t - i l fu je t à m o in s d’ i n -
c o n v é n ie n s , & p r o d u i t - i l d e s e ffe t s m o in s durables
& m o in s d a n g e r e u x . Voye\ A s s a i s o n n e -
MENS. ( M. H ALLÉ. )
A c r e s . Mat. méd. On donne le nom dè
remèdes âcres à toutes les fubftances médicamen-
teufes qui ont une faveur chaude & for^e , & dont
l ’aétion pénètre plus ou moins fortement à travers
l ’épiderme fur lequel on les applique. Cette
définition étend beaucoup la claffe des médica-
mens âcres ,. & la confond même avec celle des
poifonsj car parmi ceux-ci , il en eft, comme les
acides concentrés , l ’arfenic , le fublimé corrofif *
& c ., qui corrodent & détruifent nos organes par
leur âcreté. Cependant quelques médecins , & eft
particulier Cartheufer, comprennent, fous le nom
a âcres , des remèdes qui ne font pas des poifons ,
qu’on adminiftre tous les jours fans en éprouver
des effets dangereux , & qui agiffent affez fortement
par leurs vertus altérantes , fans qu’on puiffe
défigner autrement leur nature que par l ’âcreté
dont ils font doués : telles font, dans la dixième
feétion de la Mat. méd. de Cartheufer , les racines
de fc ilie , de pied-de-veau , de boucage', de py-
rethre , de raifort, d’ellébore blanc j les feuilles
de cochléaria, de creffon , de capucine, de marum 5
les fommités à’arnica , la femence de finapi, l ’euphorbe
, & les cantharides.
En traitant de la nature générale de ces re-r
m&dés j Cartheufer leur donne pour cara&êres communs
, une odeur vive très-fubtile j très-pénétrante,
qui fait couler les larmes & le mucus des narines,
& une faveur forte , piquante , quelquefois; mêlée
d’amertume , d’aromatique , ou -de dbûçâtre.
Réduites en poudre , ces^ fubftances font fternuta-
toires , & excitent fur la peau de la démangeaifon,
de la rougeur, & même des ampoules pleines de
férofité. Il croit que ces médicamens font compo-
fés en général d’une fubftance extraéto-réfineufe,
ou purement extraélive, & d’un fel volatil acide
qu’il admet dans les antifcorbutiques. Il attribue
leurs effets à ce fel. Ces remèdes ftimulent vivement
les fibres d e l’eftomac; ils augmentent l ’appétit
, facilitent la digeftion, procurent la fortie
des vents & des humeurs amaffées dans le vifcère.
Portées dans ces fécondés voies & .dans les vaif-
feaux capillaires , ces fubftances fondent les fluides
épaiffis qui les obftruent, facilitent leur mouvement
, & rétabliffent ainfi les fecrétions & les
excrétions diminuées ou fupprimées. Elles font donc
apéritives, diurétiques, incifives , fudorifiques, &