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dre fans bleffer des organes importants, tels que
des vaiffeaux, nerfs, &c. On trouvera dans les
articles particuliers des différens abcès, les fignes
qui peuvent , dans ces circonftances délicates, diriger
la main de l ’opérateur. (M .Ca il l e . )
A b c è s d e l’o r b i t e . Pathologie , M a ladie
des y eu x . C ’eft celui qui le forme entre
le globe de l ’oeil & l ’orbite. Quoique tout abcès
préfente beaucoup de fymptômes communs , joints
a des caufes communes, & une forte d’uniformité,
foit dans les moyens de prévenir la maladie, foit
dans ceux de la traiter , lorfqu’elle eft établie.
( v°y e7i A bcès , Dictionnaire ae Chirurgie ), il y
a cependant des confidérations particulières au liège
du mal , & qui influent fur le pronoftic & fur
la curation de chaque abcès.
Les ouvertures ou fentes oflfeufes que l ’anatomie
démontre au fond de l’orbite ( Voye\ O rbite ,
Dictionnaire d'anatomie) , peuvent occafionner des
fufées purulentes, qui néceffitent à donner promptement
jour au foyer. La matière eft portée fur-
tout vers la fente fpheno-maxillaire , & par fon
propre poids elle defcend'le long du cou jufques
dans la poitrine : de forte que fi l ’on preffe avec
la main le trajet des jugulaires, on. fait reflortir le
pus du côté de l ’oeil. Ce cas n’a été expofé par
aucun auteur ; il s’efl: prélènté une feule fois., à
mon obfervation. Le pronoftic en eft funefte.
Cette diathèfe purulente, qui fuit les prolongements
du tiffu cellulaire , peut encore s’expliquer,
d’après les nouvelles,découvertes, par la férié
des glandes & des vaiffeaux lymphatiques, qui
femblent devoir être regardées aujourd’hui comme
les principaux organes des métaftafes. Voye\ ces
mots ( Dictionnaire d'anatomie ).
Lorfque l ’on ouvre Y abcès de l ’orbite, il faut
prendre garde à l ’infertion du mufcle petit oblique
contre lequel on tourne le dos d’un biftouri
boutonné , que l ’on plonge de devant en arrière ,
& allez avant dans la cavité orbitaire ; parce que
le foyer de l 'abcès y eft prefque toujours ljtué
profondément. On peut auffi , pour ménager les
parties voifines, porter la pointe du biftouri engagée
dans le creux d’une curette ou dans la cré?
neiure d’une fonde.
Selon que le pus eft abondant, on termine
l ’opération en dilatant un peu des deux côtés l ’in-
eifion extérieure qui a été faite parallèlement au
bord inférieur de l ’orbite & dans la direction des
fibres du mufcle orbiculaire. Qn employé pour
les premiers panfements une mèche de un plu-
maceau trempés dans quelque liqueur déterfive
( Voye-[ C ollyre ) , & recouverts d’un emplâtre.
( Voyei O nguents ophtalmiques. ) Les panr
feménts fuivans fe font avec de la çharpie fcche,
( M. QE ÇHjiMSERU. |
A b c è s d e s p a u p i è r e s , Pathologie,
J^Lglgdie des yeux. I l çft important «fauvrjr au
A B C
plutôt un abcès qui réfide dans un tifTu cellu-*
laire lâche & dans des parties dont l ’épaiffeur eft
médiocrei. A raifon de cette texture des organes,
l'abcès des paupières s’ouvre quelquefois de lui-
même affez promptement, & doit procéder plus
foavent d’une enflure étendue , que d’une tumeur
circonfcrite. (Voye^ E n f l u r e , E r é s i p è l e ,
OEd èm e , Inflammation, Phlegmon des paupières.)
Il peut fe porter à l ’intérieur de l ’orbite
[voye\ A bcès de l’orbite )., fufer vers les
voies lacrymales ou fur l ’os de la pommette
[voye-{ F istule des paupières) , endommager les
tarfes (voye^ É raillement ) j & quelquefois fe
compliquer de gangrène (voye% G angrène des
paupières. )
L ’ouvertüre de l ’abcès doit fe faire dans le
point le plus éminent , foit en dedans , foit en
dehors des paupières, parallèlement à leur com-
miffure. Pour le panfement , voye% C ollyre..
( M. Ch am s e r u . )
A b c è s v é n é r i e n , Pathologie, Malet-*
dies vénériennes. C’eft une tumeur qui furvient
â différentes parties du corps., & qui eft fouvenr
un fymptôme de la vérole. Elle réfifte- alors à
tous les panfements même les plus méthodiques.
Ces tumeurs , quelquefois inflammatoirés , font
plus ordinairement placées aux grandes lèvres chez
les femmes , & au périnée chez les hommes. II
fe forme auflî des abcès vénériens par congeftion
ou par fluxion, & c’eft prefque toujours l ’effet
d’une métaftafe , par la fuppreflion de quelque
écoulement ou de quelque fuppuration déjà établie*
On donne auflî le nom d'abcès à quelques tumeurs
inflammatoires. des tefticules,
U abcès aux proftates, chez les hommes, eft fou-
vent oçcafîonnée par une gonorrhée virulente ; la
douleur fixe qu’ils reffentent entre les bourfes &
l’anus , & que rien ne peut calmer , l ’annonce
fuffilamment. Les douleurs font exceflives ; mais
il arrive quelquefois que , dans le moment le plus
critique, à la fuite d?une érection violente, dou-
loureufe, & involontaire , il furvient un écoulement
abondant de matières purulentes & fangui-
nolentes, qui termine heureufement cet accident :
alors il ne refte plus que l ’écoulement de la gonorrhée
, qui fe guérit par un traitement convenable.
Voye\ C haudepisse.
On applique fur les abcès vénériens , qu^nd
ils font apparents, des cataplafmes émollients &
anodins , pour en procurer l ’ouverture Ipontanée ,
on les mettre en .état d’être ouverts avec la lancette.
On les papfe alors comme toute autre plaie j
mais pour obtenir une déterfion & une cicatrifa-
tion folide, il faut détruire le viius qui l ’entre-,
tient , & adminiftrer convenablement les remèdes
_anti - vénériens. ( Voye\ VÉROLE. Traitement
de la ) ( M. de H orne. )
A b c è s , Pathologie, A r t Vétérinaire ,
A bcéjder 2
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ABcéder, A posthême j A postême , A fostume,
A boutir , D épôt.
M. Vitet a traité cet article très au long dans le
tome fécond de fa Médecine Vétérinaire , page
104 jufqu’au milieu dè la page 114. Nous ajouterons
à ce qu’il a dit quelques obfervations de
pratique.
Parmi les fignes qui annoncent que l ’abcès eft
formé, on doit mettre le hériffement des poils
dans l ’endroit le plus Taillant de la tumeur où
la fluctuation eft le plus fenfible ; la blancheur
de la peau^ aifée à appercevoir alors , non-,
feulement parce que le p o il, eft piqué , mais
encore- parce qu’il fe" détache aifément j enfin
l ’humidité de cette même peau très - amincie , & à
travers laquelle fuinte déjà la partie la plus fluide de
la matière purulente. Cette elpèce de tranfudation
eft fenfible', même à travers la corne. Dans une
bleime, par exemple , où il fe fera formé de
la matière , en parant le pied on la voit fuinter
à travers lés pores , & l ’oeil du praticien faura
bien la diftinguer de la rofée. Si dans ce cas', qui
annonce le moment précis ’ de l ’évacuation du
pus , on tarde à lui procurer fine iffue , la peau
s’ouvre, par un ou plufieurs trous félon l ’étendue
de Y abcès ,■ ces trous, ordinairement ronds , étroits
dans les premiers jours, reftent quelquefois obftrués
par dès grumeaux de pus , ou forment un cul de
poule bleuâtre ou noirâtre , jùfqu’a ce qu’enfin
cette portion de peau , entièrement pourrie , tombe
& 1 réunifie toutes les ouvertures en une feule.
Si • c’eft fous l ’ongle que l'abcès s’eft formé , il
excitera des ravages d’une autre efoèce : outre la
douleur violente qui accompagne prefque toujours
ces dépôts, la matière diflout la foie, fufe à travers
la chair canelée , fouffle au p o i l , & fait
tomber quelquefois tout à fait le fabot.
On doit, autant qu’i l eft poflîble , ménager la
peau dans l ’ouverture dès abcès. Dans les vieux
fùjets , le rapprochement des bords ne fe fait
que très - difficilement , & quelquefois il refte
un ulèèrè incurable : dans les jeunes animaux, la
guérifon en eft retardée pour long temps. Si la
.néceffité contraint d’en emporter une partie , il,
faut toujours le faire en côte de melon , & en
fuivant, autant que le permettent les circonftances,
là direction des mufcles ou des. membres. Si l’in-
clfion eft cruciale , on doit fe garder d’en emporter
les angles , en les fqppofant même en partie
déforganifés j la nature , en féparant le mort du
v i f , ménagera beaucoup mieux les parties , que
ne pourroit le faire l ’artifte le plus habile.
Il eft. à craindre que le trop long féjour du
pus dans les abcès qui fe forment aux parotides,
ne corrode le canal falivaire, & qu’il, n’en réfulte
une filiale accompagnée è'hydroragie. Cet 'acci-
dént n’eft pas moins à redouter lois de l ’ouverture
de ces abcès par quiconque n’eft pas très-
M é d e c in e . Tomel.
A B D iv
inftruit en Anatomie. L ’ouverture de ceux qui
occupent les trompes d’Euftache , doit être faite
par l ’opération connue fous le nom de hyo-ver-
tebrotomie.
Ceux qui occupent les aînés ou la face interne
& tupérieure des cuiffes , n’exigent pas moins dé
précautions $ les vaiffeaux cruraux les traverfent
quelquefois . entièrement , ou fe trouvent placés
dans leurs environs j & celui qui , agiflant trop
précipitamment & méconnoiflant le battement de
l ’artère , s’y méprendroit & en feroit la feéfcion ,
croyant détruire des brides , cauferoit inévitablement
la mort de l ’animal. On doit même , dans
ces circonftances, l ’empêcher d’exécuter des mouvements
violents, comme, par exemple , de fe relever
; & pour cet effet il eft quelquefois nécef-
faire, de le fuipendre. Nous avons vu dans un fujet
jeune & vigoureux cette action occafionner la rupture
des vaiffeaux dont i l s’a g it, le cinquième jour
de l ’ouverture d’un abcès dans cette partie, &
l’animal mourir en très-peu de temps. La dilacération
avoit eu lieu près de l ’arcade crurale,
dont toutes les parties voifines avoient été corrodées
par le pus.
On doit fe hâter d’ouvrir les abcès fitués près
des parties délicates , & toutes les fois qu’on craint
qu’ils ne pénètrent dans' quelques cavités renfermant
des vifeères effentiels à la vie , tels que la
taupe,, le mal de garot , ceux qui furviennent
fur les côtes , &c.
Le cautère aétuel eft néceflaire pour l ’ouverture
dé ceux qui renferment un pus vifqueux, épais,
dont la ‘formation • a été lente , & dont les environs
reftent durs & gorgés. Le feu, en donnant
du ton , en ranimant les ofcillations, procure une
fonte des humeurs , une fuppuration _plus abondante
& de meilleure qualité. On ne fe contente
pas dans ce cas de l ’ouverture fimple de
l'abcès , on sème encore des pointes de feu fur
toute l ’étendue de la tumeur.
Les abcès prennent différents noms’ , & exigent
quelquefois des traitements & des opérations relatives
aux parties qu’ils affeélent. Nous en parlerons
à leurs articles. Voÿe-[ T aupe , Ja v art s,
&c. ( V . D . & -H.) ",
A B D E L A V I , f. m. Hygiene.
Partie II. Chofes non naturelles.
- Çlaffe III. Ingejla.
Ordre I. Aliments, Végétaux, Fruits aqueux 5
favonneux. *
UAbde la v i, ainfi nommé en É g yp te , eft une
elpèce de melon à chair fuçrée , mais fade &
moins agréable que celle de nos melons. Voye^
Profp. A lp . & Adanfon à l'art. Abdelavi de
l'anc. Encyclop. ) U abdelavi doit être rafiaîchif-
.faut, ainfi que toutes les cuçurbitacéès. Ses graines,
au rapport de Profper Alpin , font toujours jointes,
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