
5 8 A C A C C
dernière, purement locale , accompagne certains
accidens périodiques , tels que l'ophtalmie , la
céphalalgie , &c.
Les fièvres erratiques dont lès accès fe répètent
tous les cinq ou fept jours , &c. , doivent être
rapportées à des tierces ou à des quartes » dont
quelque accès a manqué par des circonftances que
Ion n’a point apperçues. C’eft au moins ainfi que
Senac ( de recoud.. febr. ncu. ) en a jugé, & après
lui tous les modernes.
Tableau de Vordre <S* de la complication des Accès dont les fièvres
compofêes.
intermittentes fo n t
%
Tierce
fimple.
Tierce
double.
Tierce
doublée.
Tierce
triple.
Quarte
fimple.
Quarte
double.
Quarte
doublée.
Quarte
triple.
Quotidienne.
Ier. jour. T*.. T '. T*. T*. T 1. T*. Q'- Q'- Q'- Q’- Q‘- . q1-
2e. jour. T 2. T*. Q '. - Q'- ‘1 •
3 e. jour. T '. T '. T 1. T ”. T ‘ . T \ QJ- s’-
4*. jour. T*. T '. Q’- Q’- Q'- Q!- Q'- q'-
f e. jour. T '1 T '. T ‘ . T 1. T '. T 2. Q 2. Q’- q’-
6e. jour. T 1. T*. Q!- q'-
7e. jour. T ’ . T 1. T ‘ . T 2. T v T 2. Qv Q.'- Q1- Q1- Q-. q‘-
E X P L I C A T 1 O N.
T . Tierce. — Q. Quarte. — q. quotidienne. — L ’addition des chiffres 1 , z & 3 , défîgne les Accès
fimples, doublés , ou triplés.
VIII. Fièvres rémittentes tierces ou tritceo-
phies. On appelle ainfi les maladies fébriles dans
lefquelles les paroxyfmes , qui fe fuccédent dans
am ordre à peu près régulier , ne font féparés par
aucun intervalle libre. En général, l ’exacerbation
eft marquée dans ces maladies par quelques - uns
des fymptômes propres aux accès des intermittentes ,
& leur développement & leur durée font toujours
aflez considérables pour fixer l’attention du praticien.
Les intervalles qui féparent les exacerbations,
•& pendant lefquels il y a toujours de la fièvre,
portent le nom de rémiflïon , remijjîo.
Parmi les fièvres rémittentes , celles dpnt les
paroxyfmes fe répondent en tierce, font les plus
fréquentes , & peut-être les feules que l ’on rencontre
fouvent dans la pratique. La plupart des
quotidiennes rémittentes ou amphimerines , & des
demi-tierces ou hémitritées, doivent être rapportées
à cet ordre. Ces fièvres offrent des variétés fans
nombre , ceft-à-dire, qu’elles ont des paroxyfmes
qui fe répondent tantôt en tierces fimples, tantôt en
tierces doubles ou doublées , tantôt en tierces triples
j quelquefois de doubles tierces elles deviennent
fimples ; quelquefois elles deviennent doublées ou
elles deviennent triples. Ces complications aggravent
le pronoftic. Lorfqu’au contraire l ’ifTue doit
être favorable , la fièvre fe dédouble ; elle prend
le caractère d’une tierce rémittente ou tritæophyç
A C C A C C S9
fmaplë , & enfin aux rémi/fions fuccédent les inter
naiffio 11s ; & la fièvre , qui n’a plus que le
caractère de l ’intermittènce , eft plus facile à
guérir.
J’ai recherché avec le plus grand foin, dans les
écrits des auteurs les plus méthodiques-, des ren-
feignemens fur les diverfes complications des rémittentes^
foit quotidiennes, foit tierces , & je n’ai
point été fatisfait. M. Cullen a fur .Sauvages
l ’avantage d’avoir reconnu le caraéfère de la tierce
dans plufieurs fièvres , comptées mal à propos par
ce dernier parmi les amphimerines. Par exemple,
la fièvre biiieufe ou putride des pays bas & marécageux,
décrite par Pringle , tom. 1 , pag. 260
& 314 (maladies des armées') , étoit évidemment
une tritæophie, comme Sauvages l ’a dit lui-même,
abit in tertiancim intermittentem ; mais on ne
trouve nulle part une expofîtion précife , un tableau
des variétés nombreuses obfervées dans les’
rémittentes. C’eft ici fur-tout que l ’on fent l ’in-
fuffifanoe des catalogues publiés par les Nofolor
gifles. Toutes les maladies de ce genre, dont ils
ont rapproché les noms dans leurs ouvrages, font
fi différentes les unes des autres, qu’il eft impof-
fible d’en avoir une idée précife d’après leur énumération
, quelque favante qu’on la fuppofe. Dans la
feétion des tierces rémittentes font rangées les
fièvres ardentes ou caufus , la fuette des picards,
la fièvre lipyrienne , la fièvre peftilentieile décrite
par Salius Diverfus , par Rivière , par Profper
Alpin , par Schenckius ; la. fièvÈe continue rémittente
des Barbades, des Indes orientales , des
pays chauds en général; la fièvre biiieufe de Lau-
fanne , décrite par M. Tiffot ; les fièvres épidémiques
automnales, décrites par Willis & par Sydenham
; les diverfes efpèces de fièvres tierces per-
nicieufes, obfervées par Mercatus , par Torti ,
par Werlhof, &c. : qui ne voit pas , après avoir
lu une lifte auffi nombreufe d’affeétions différentes,
qu’il faudroit , pour éclairer la Médecine , que
la Nofologie cherchât dans une étude réfléchie des
fymptômes & du caractère de chacune de ces maladies
, une divifion méthodique , au moyen de
laquelle il fût poffible d’en prendre une connoif-
fance exaéte , que jufqu’ici l ’on ne trouve dans
aucun des écrits modernes. C’eft un travail qui
rçfte à faire aux Nofologiftes , dont, fous ce rapport
, les travaux font très - incomplets.
Ceux qui obferveront les tierces rémittentes ou
tritæophyes au lit des malades , ou qui en étudieront
l’hiftoire dans les auteurs , pourront con-
fulter le tableau que j’ai publié ci-deffus , relativement
aux combinaifons des accès dans les intermittentes
; ils verront à quel ordre appartiennent
les paroxyfmes qu’ils rencontreront ; & ce tableau
pourra également leur fervir pour les
quartes & pour les quotidiennes rémittentes. Surtout
on le Souviendra que l ’hiftoire médicale
des trilaeophyes en offre quelques - unes dans
lefquelles la tierce a été' doublée ou triple , &
qu’alors il y avoit deux accès chaque jour. Cette
circonftance pourra quelquefois faire confondre les
rémittentes tieîces avec les continues , qui ont
deux accès dans la journée. M. Cullen, qui a
donné ce dernier, caractère pour un de ceux des
fièvres continues , s’eft fait à lui-même cette
objection , à laquelle il me Semble qu’on peut répondre
, i° . que dans, les continues proprement
dites le premier accès, celui du matin, eft pref-
que toujours trop foible pour être confondu avec
un paroxyfme de fièvre rémittente ; 20. que dans
ces dernières l ’exacerbation eft toujours plus durable
& plus marquée ; que le friflon , la chaleur ,
ou la fueur , s’y montrent toujours , l ’un ou l’autre,
avec plus d’intenfîté que dans les continues ; 3°.
eufin que, dans les cas où le diagnoftic devient fi
difficile & où- les paroxyfmes laiflent , par leur
peu d’étendue , tant d’ambiguité , on ne court
aucun rifque en regardant & en traitant ces fièvres
comme continues : car tous les médecins ont remarqué
que les tierces & les quartes fe changent
en rémittentes , & celles-ci en continues , lorique
quelques circonftances , telles que l ’inflammation,,
l ’orgafme des nerfs trop_ tourmentés , la furabon-
dance de fucs de mauvaife qualité, & c ., ont change
les modifications prbpres au type intermittent. On
il n’eft point étonnant qu’au moment fiu paffage
on foit embarraffé pour reconnoître la rémittente
d’avec la continue. Ces nuances font fans doute très-
délicates ; c’eft à l ’expérience , c’eft au coup-d’oeil du
praticien à en décider. La Nofologie,’ confidérée fous
cedërnier rapport, a fait tout ce qu elle pouvoit faire 3
plus de fubtilité ne répandroit pas plus de lumières ,
& tout ce qui manque ici , 1 obfervation feule
peut l ’apprendre. Je foumets ces réflexions au jugement
de ceux qui approfondiront ces matières,
c’eft-à-dire , du petit nombre de médecins qu
aiment & qui cherchent des .connoiffances pofi-
tives. '
IX. Les fièvres quartes rémittentes ou tétar-
tophyes. Tous les modernes conviennent que cette
maladie eft fort rare. Parmi les efpèces rapportées
par Sauvages, plufieurs femblent n’avoir été que
les fymptômes de quelques autres affeétions, telles
que celles de la rate & du foie ; cependant quelques
unes des fièvres pernicieufes rémittentes , décrites
par Torti & parWerlhof, avoient des accès
qui fe répondoient en quarte, & Schenckius a décrit
, une fièvre hémitritée , qui étoit , d it - il , compofée
d’une quarte rémittente & d’une tierce.
X . Les fièvres quotidiennes rémittentes ou
amphimerines. Dans cette fièvre, il y a chaque
jour un paroxyfme fans intervalle lucide. Dans la
quotidienne , l ’accès commence prefque toujours le
matin , & au contraire l ’exacerbation des amphimerines
a très - fouvent lieu le foir ; c’eft ce qui
arrive dans celles qui accompagnent les catarrhes ,
l ’angine , certaines maladies nerveufes , &c.
Dans plufieurs maladies exanthématiques , telles
que la petite vérole, la rougeole , la miliaire , &c. $
H 2.