
A'aimant pour les calmer. Enfin dans les douleur*
de dents, l ’application de Y aimant a été quelquefois
fuivie de même d’un foulagement prompt
& marqué.
Nous avous vu également des fymptômes Ipaf-
modiques & convulufs dilparoître fubitement après
l ’application des aimans. Des convulfions ceffoient
toutes les fois, pour l ’ordinaire , que l’on répé-
toit l ’application de Y aimant. Une toux nervale
Fut calmée à l ’inftant , & ne reparut plus ; les
mouvemens convulfifs du bras, & l ’elpèce de contraction
ou de paralyfie Ipafmodique qui empê-
choit en même temps tout ufage de la main ,.
furent fufpendus ou notablement diminués dans le
cours de la journée. Des imprelfions de crampes
à la poitrine & dans les jambes ont été auifi dilfi-
pées en peu de rnomens. Enfin dans quelques ob-
fervalions nous avons vu des palpitations, un tremblement
, & des treflaillemens involontaires ; te froid
habituel des pieds & des friffons irréguliers dif-
fipés fubitement après l ’application des aimans.
Quelquefois on n’a vu fuccéder à leur application
qu’un fimple déplacement des accidens nerveux.
Dans un malade attaqué du tic douloureux,:
les douleurs de la face venoient fe concentrer fous
Y aimant, & s’y éteindre dans une forte d’engour-
diffement ou de ftupeur. Une perfonne qui éprou-
voit un violent rhumatifme au bras , lèntit que
l ’application d’un fécond bracelet fixa la douleur
au coude. Dans d’autres obfervations, Yaimant
ne faifoit pôut) l’ordinaire que déplacer les douleurs
& les convulfions , & les porter fur des parties
plus éloignéesj de manière que, fur tout dans
l ’une d’entre e lle s , la fomme de la convulfion
paroiffoit être toujours fenfiblement la même.
Les fymptômes nerveux n’ont pas toujours cédé
auifi promptement à l ’aétion de Y aimant ; on a
vu même dans plusieurs obfervations, des accidens
que Y aimant calmoit pour l ’ordinaire , perfifter
quelquefois après fon application. Mais on peut
remarquer que les douleurs étoient alors portées
au plus haut degré de violence : quelquefois auifi
ce défaut d’aCtion a paru dépendre de ce que Yaimant
que l ’on employoit étoit trop foible , ou
de ce que fon application n’avoit pas été fuffi-
famment répétée ou prolongée ; alors une nouvelle
application de Y aimant dans le dernier cas,
& dans le premier des aimans plus forts pro-
curoient le foulagement qu’on devoit attendre.
On a pu remarquer auifi que l ’application des
aimans a paru quelquefois augmenter les accidens
, 'ou faire éprouver au moins aux malades
des imprelfions qu’ils n’avoient pas rêlfenties auparavant.
Peu de temps après l’application des
aimans , une perfonne éprouva de la fièvre & des
maux de tête qu’elle fit ceffer en ôtant le bandeau
magnétique. Dans une autre obfervation, les
aimans donnèrent à la malade de légères défaillances
qui étoient continuelles, fans qu’elle perdît
connoiffance, Sc qui cefsèrent aulfi-tôt qu’elle eut
quitté les aimans ; les accès épileptiques parurent
être auifi augmentés. Un malade à qui nous avions
fait, depuis peu de temps, appliquer les aimans
pour une paralyfie nerveufe, éprouva les mêmes
défaillances. Un fécond éprouva différentes im-
preflions qui fuccèdèrent à l’application des aimans ,
& qui, pour la plupart, devenoient plus fenfibles
au renouvellement des garnitures. Plufieurs autres
obfervations nous ont offert les mêmes réfultats*
Ces imprelfions étoient tantôt de la chaleur dans
les parties affe&ées , des vertiges , des maux de
coeur, des douleurs de tête ; tantôt des démangeai-
fons , des tiraillemeus , des pointillemenV, des-
mouvemens dans les entrailles > de la fueur.
Ges imprelfions n’ont pas toujours été fimple-
inent locales, fi l ’on doit rapporter au même
genre les effets que l ’on a vu fuccéder à l ’appli-
cation de Y aimant dans quelques obfervations. C e
n’eft pas toujours aufli par des fenfations incommodes
ou désagréables que ces effets de Y aimant
fe font manifeftés. Une malade éprouva aulfi-tôt
après fon application un fentiment agréable de relâchement
& d’expanfion vers le diaphragme. Une
autre crut éprouver auifi un bien-être fubit ; la
même imprelfion fe renouveloit à chaque changement
des aimans. On doit rapporter ici ce que.
nous avons dit de la chaleur rétablie dans quelques
parties qui en étoient privées & de la ceffation des-
douleurs dans les malades qui en étoient attaqués,
ceffation qui s’opéroit, foit tout à coup & complètement
, foit d’une manière graduée, foit enfin en fe
changeant en une forte de flupeur & d’engourdiffe-
ment obfcur.
On â vU encore fuccéder â l ’application des
aimans, des effets qui fembleroient annoncer un»
a&ion dire été & réelle du fluide magnétique fur
les nerfs ou fur les fibres. Tels font les divers
exemples de l’adhéfion des plaques aimantées à la.
peau j de l’ élancement ou. forte d’éreâion des fibres-
netveufes , de la peau elle-même vers Yaimant T
que quelques malades affurent avoir obfervés.
Maintenant a quelle caufe doit-on rapporter
ces différens effets qui fe font préfentés d’une manière
affez confiante dans l ’infiant même de l ’application
des aimans y ou peu de rnomens après ?•
Les effets de ce genre, les plus ordinaires &
les plus frappans, ont été la ceffation , la diminution,
le déplacement des douleurs & des Côn-
vulfions. Les attribuera - t - on à l ’impreffiotr de
froid que peut occafionner Y aimant par forr contact
fur la peau ? C e que nous co'nnoiffons des
effets du freéd dans les affections nerveufes, fem-
bleroit donner quelque poids à cette conjecture.
Mais ne doit-on pas obferver que cette imprelfion;,
capable fans doute d’opérer en pareils cas un foulagement
marqué , lorfqu’elle £ lieu avec une
certaine énergie, n’exifte que foible ment dans 1 application
d’une ou de quelques plaques aimantées?
Deux de nos obfervations ne permèttroient pas
d’ailleurs de s’arrêter à cette caufe. Dans la pre-
p
mfëre,la garniture Inférieure s’étant relâchée pën*
daut la nuit, & ayant tombé fur l*avant-bras, où
vit renaître les douleurs de l ’articulation du coume,
que le fimple replacement de la garniture dilfipa
en peu d’in fi ans. Dans la fécondé obfervation ,
iorfque la plaque de la poitrine fe dérangeoit
pendant le fommeil, les douleurs de rhumatifme
le. renouveloient^ & pour les faire çeffçr , il fu®'
foit de remettre Y aimant en fituation. I l fe mole
qu’on pourroit déduire une preuve encore plus
forte' d’une autre obfervation, puifque fans aucun
çontaét, mais en préfentant feulement 1 aimant
4 quelque diftance de la peau , le malade affuroit
qu’i l avoit fouvent éprouvé que la douleur venoit fe
concentrer & s’amortir fous 1 aimant. Mais au
moins on peut ajouter que plufieurs pièces aimantées
, que nous avons vu appliquer , fe trouvoient
échauffées, a la température du corps humain; que
d’autres , telles* que les couronnes, les bracelets,
les jarretières , ont été employées fouvent enveloppées
; & nous n’avons pas remarqué qu elles
plient agi d’une manière moins réelle. On peut
ajouter encore une réflexion. Si le foulagement
procuré par l ’application de Y aimant n etoit du
qu’à l ’impreflîon de froid qu’il occafionne par le
feul effet du contaCt, ce feroit fans doute auifi
dans les maux de dents que cette caufe auroit lieu.
Mais fi , dans quelques-unes de nos obfervations
on pouvoît attribuer la ceffation des douleurs au
tontaéfc du barreau aimanté fur la dent douloureufe,
dans d’autres , on voit que de pareilles douleurs
ont été calmées également par 1 aimant employé
autrement qu’en contact avec les parties fouffrantes, &
appliqué feulement en forme de couronne fur la tete.
I Sera-ce donc à la preflion des garnitures forte^
ment ferrées fur la peau , au flottemen excite par
cette caufe, que l ’on aura recours? On a longtemps
attribué des effets , foit réels, foit imaginaires,
aux ligatures dans les affections nerveufes.
Mais dans plufieurs de nos ^ effais, les douleurs
ont été appaifées , déplacées , ou calmees
àans l’ufage des garnitures, & par la feule application
de Yaimant préfenté aux parties doulou-
reufes; & quoique la preflion des barreaux ait
paru propre , dans un feul cas, a amortir la douleur
en l’appuyant avec force , ^ cependant , dans
cette obfervation, Yaimant avoit le meme effet
fans aucun contaCt, au moins. lans aucune preflion.
On a pu obferver le même relultat dans d autres
circonfiances, notamment/dans une, le malade s’étant
affuré qu’il fuffifoit, pour obtenir du foulafement,
de faire de la dent le fimple appui du
arreau aimanté.
Çes mêmes obfervations, dans lefquelles Yaimant
n’a été employé que pour le préfenter aux
parties affe&éeà, ne permettent pas d’attribuer le
foulagement qui en a réfulté, à l ’aftion qu’il peut
avoir comme fubftance ferrugineufe, aétion qui ne
peut être au plus foupçonnee que relativement a
l ’ufage des plaques aimantées portées long-temps
en arïtïüre , & devenues par cette circonftance
chargées d’un enduit de rouille. On ne 1 attribuera
pas davantage à l ’effet que Yaimant auroit fur
les parcelles de fer difféminées dans nos humeurs,
puilqu’on ne peut raifonnablement fuppofer que ce
(oit ce principe qui produife le mal dans ces circonf*
tances. Ces effets enfin fe font manifeftes dpne
manière trop confiante & trop évidemment liée à
la préfence ou à .l’ufage de Yaimant', pour qu on
impute au hatard leur production. Les cas dans
lefquels nous avons fait remarquer que Yaimant
avoit été infuffifant, viennent d’ailleurs à 1 appui
de cette vérité, puisqu’on voit que, dans les cir-
conflances de ce" genre , le defaut de fucces devoit
être attribué à celui d’une jufte proportion établie
entre la violence des douleurs & la force des
aimans, ou la durée de leur application..
Quant aux exemples qui femblent annoncer que
Yaimant a excité de nouveaux fymptômes nerveux,
ou qu’i l a aggravé les anciens accidens, on doit
remarquer d’abord que ces effets fe font manifeftes
d’une manière mçins marquée &. moins confiante.
Cependant il faut confîdérer qu’étant furvenus, pour
la plupart, aulfi-tôt après l’application de 1 aimant
, ayant perfifté tant qu’a dure fon ufage , &
n’ayant celîé qu’en même temps que lu i, on ne peut
; s’empêcher de les regarder comme dépendans de fa
! préfence. Mais fi, comme nous venons de l indiquer ,
on doit attribuer à l ’aCtion du principe magnétique,
les effets favorables que Ion a vu fiirvenir
immédiatement après l ’application de 1 aimant,
pourquoi n*admettroit-on pas que des effets du même
genre , mais marqués par des réfultats contraires,
pourroient dépendre également de cette' meme
aCtion ? I l ne paroît pas d’ailleurs qu’on puiffe
plus raifonnablement les rapporter à aucune autre
des différentes manières d’agir que nous avons indiquées
dans Yaimant. Quant à l ’imprelfion de
froid qu’il peut, occafionner par fon contaCt, xôn
doit remarquer que ces accidens ne fe font pas
feulement manifeftés dans l ’inftant de 1 application
; ils ont encore perfifté long-temps après, &
quelquefois même pendant tout 1 efpace de temps
que les pièces qui les avoient excités font reliées
en fituation, comme nous l ’avons vu dans quelques
malades, qui n’en furent délivrés qu’en quittant
les aimans. Si ces accidens avoient dépendu
de l ’impreflion de froid excitée par le contaCt des
plaques, ne fe feroient-ils pas diflipés auifi promp-
tement que la caufe qui les aur'oit produits 9
Ajoutons que dans une obfervation la malade n’éprouva
de fâcheux effets de Yaimant qu’à la tête,
ofl le bandeau magnétique , d’ailleurs enveloppé ,
ne pouvoit toucher la peau , étant applique fur
les cheveux.
L a prelfisn & le flottement des garnitures ne
paroiffent pas avoir contribué davantage à les occafionner
, puifqu’outre le peu de liaifon qu’oiï
découvre entre ces effets & de pareilles caufes,
eeltes^ci ü’ooi eu Üeu de manière a
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