
externe du fer : or le talus fe trouvant- du côté
pppofc lofs de l ’introdü&ion de la lame dans la
‘corne regardant la rive interne de ce même
fer , la pointe , fe trouvant alors néceffairement
dirigée de dedans èn dehors , vient former un angle
aigu avec lè talus du fabot-, &c la fôrtie du clou
eft afluréê ; tandis'que fi on le plaçoit du côté
oppofé deft-à-diré, f r ie talus forme' par 1 ’affi--
lure regardait la rive externe du fer, il fe trou-
veroit alors fuivre la même direction que celui
du fabot, Sc t lors de l ’introdu&ion, la lame , au
lieu de fe diriger en dehors de ce même fabot,
pénétreroit en dedans, & ranimai feroit piquéou
encioué; ce qui arrive quelquefois par hégligençe
ou par précipitation , la plupart des maréchaux
n’étant accoutumés à diriger le clou que lut la
feule infpeCHori de là tête.
L ’affiiure doit être droite & courte, la pointe
en fera aiguë; fi elle - eft courbée , le clou fort
trop tôt; fi elle eft longue ou plate , elle riop-
pofe pas affez de réfiftance , ou plutôt elle ne
peut vaincre celle que lui offrent certaines cornes
dures ; elle fe replie Vers l ’intérieur'du pied, ou la
réfiftance eft moins JFortè , & l ’animal eft encore
encioué. Chaque artifte, au forplus j a une manière
d’affiler qui lui eft propre qui me. îdif-
fère des autres que par quelques nuances particulières.
Cette différence eft telle cependant, que '
fouvent il eft difficile à l ’un de brocher les clous •'
affilés par l ’autre. -Mais en faifant , d’un coup- .
d’oeil , le parallèle de Faffilure que l ’on i a. fous ;
la main , & de celle dont on fe fert ordinairement
, & en combinant la longueur & la forme
de l’une & de l ’autre , avec la r-éfiftanee à vain- il
cre , un artifte intelligent brochera toujours bien, ;
quelle que foit celle dont il fe ferve. .
De la régularité de l ’affilure dépend donc la
.régularité de la fortie des clous , & par çonféquent
l ’uniformité, des rivets qui alors fe trouvent former
une ligne circulaire .autour du fabot, aune
■ égale diftance du fer. Si le talus d’une affilure eft.
plus lopg ou plus court que celui du clou qui
vient d’être broché, la pointe percé la corne, plutôt
ou plus tard , & fe trouve for tir au deffus ou
au deflous de celui qui l ’a précédé : c’eft ce qu’on
appelle brocheren mujîque , ou brocher haut &
bas.
I l eft aifé de voir, par ce que nous venons dé
dire , que. cette opération; , qu’il eft beaucoup
plus facile d’exécuter que de décrire, & dont per-
îonne n’a jufqu’à préfent ; fait mention particu-
fièrement , eft fondée fur des principes incpntef
tables", dont l ’inexécution & l’oubli peuvent entraîner
des dangers réels , & bleffer la jufteffe'
du coup-d’oe il, toujours effentielle, dans l ’aélion
de ferrer. (M . H u z a r d .
A F F I N I T É . Mat. Méd. "Lè mot affinité
exprime plufîeurs idees différentes en matière nié.- ;
dicalè ; on l ’a plufîeurs fois ‘appliqué à là hature
des reraèdês confidérés par rapport aux organes
affrétés , ou par rapport à ia nature de
ia maladie. C ’étoit ainfî , par exemple , qu’on
employoit les poumons de veau, de loup, de
renard , dans les maladies du poumon ,. en rai-
fon de 1 analogie de ces. vifcères ; que ia pulmonaire
tachée éioit aufli adminiftrée dans les affections
de cet organe, en raifon de la reffembiance
qui lui a fait donner ce nom. En confidérant les
rapports des maux qhi affligent les hommes ; avec
ceux des médicamens , on trouvoic encore une
affinité entre les os , le cal, & l ’ofteo.eolle ; entre le
coeur & certains bézoards. De là l ’ idée qu’on avoit
conçue des-vertus corroborante, cordiale , & alexi-
tère de ces calculs , & la dénomination de re-
medes bézoardiques, donnée à toutes lès fobf-
tances -âcres , échauffantes , &e. Il fuffit aujourd’hui
d’expofer ces hypothèfes , pour en fairerien-
tir toute 1’infuffifance & le ridicule. Cés idées
bizarres étoient les mêmes que celles qui étoient
fondées fur Les Jignatares.' ( Voye\ ce mot.)
Il n’eft pas aufli indifférent pour la matière
medicale d’appliquer les connoiflances que lès
chimiftes ont acquifes for Y affinité des corps les
uns pour les autres, à l ’a&ion, & fur-tout â l ’ad-
miniftration des remèdes. Déjà nous avons difcuté ,
au mot A ction des , médicamens , l ’influence
què Y affinité chimique , ou la tendance à la Coro-
binaifon, nous a paru avoir fur les effets des; remèdes
; nous ne reviendrons point ici fur ce point ;
mais nous exposerons fommairement de quelle
importance il eft pour un médecin de connoître
l ’effet des affinités chimiques dans la prefcrip-
lion des formules & dans leur adminiftration. Si
le médecin n’eft pas très-inftruit de FaCtion chimique
que tous les córps opèrent les uns fur les
autrés , il rifquera de faire des mélanges qui fe
détrûiront réciproquement. Souvent il réfulte .dlau-
tres mélanges mal conçus, des médicamens très-
difficiles à prendre : c’eft ainfî.. qué des fels peu
folubles, mêlés dans dés liqueurs peu abondantes,
ou dés pouflières fofpendues dans des boiffons , les
rendent défagréables. J’ai vu foüvent mêler très-
mal à propos l’oxymëï avec (tes loochs & des
émulfions qui -font tout à coup décomposés. Je
pourrais-citer beaucoup d’autres exemples pareils;
mais il eft aifé de .fentir que des connoiffances
exactes de chimie font indifpenfablement nécef-
faires pour éviter ces inconvéniens; elles ne le font
pas moins pour Fadminifttatiori même des .médicamens.
On doit avoir attention de ne point prescrire
l ’un après l ’autre , & à des diftànces trop
courtes, des remèdes dont la combinaifon produit
des compofés nouveaux, à moins que l ’on n’ait
quelque vue en les prefcrivant, comme de dégager
1 acide, crayeux ou l ’air fixe d’un alkali ou
d’une terre calcaire donnés d’abord, par les acides
du citron, du vinaigre, &c. Enfin des médicamens
très-volatils , très-odôrans, ou décompofables par
le eonta&'de l ’air 9 ne doivent pas- être préparés
eo dofes trop confidérables & confervés trop
long - temps. L ’éther ,, les alkaiis volatils , les
efprits aromatiques doivent être mêlés aux autres
remèdes dans le moment même où on les donne
aux malades , fi l’on veut leur çonferver toute
leur efficacité ; la teinture martiale âlkaline de Sthal
eft décomposée au bout de quelque temps , &
on doit ne la faire préparer que dans l’inftant où
l ’on va l’adminiftfer.
Cés exemples , que l’on pourrôit multiplier
Beaucoup , doivènt fuffire pour prouver de quelle-
utilité eft l ’étude de la Chimie pour la matière
médicale , & pour la prefcription & Fâdminifcra-
tion des médicamens. ( M. DE F o URCROY. )
A F F L IC T IO N . Hygiène.
Partie II. Chofes| non naturelles-.
Claffe VI. Percepïa , perceptions.
Ordre II. Affections de Vume ,\ affections
pafjîves , pénibles.
Le mot affliction contient l ’idée d’uff chagrin
porté à un haut degré' ‘avec quelque continuité.'
Elle agit fur nous de deux manières , par fa force
& fa-durée. Le premier moment de Y affliction eft
un grand chagrin, qui produit d’abord une révolution
, dont les effets font ceux d’un fpafme plus
ou moins vriolent, comme la palpitation, l ’évanouif-
fement, &c. Mais c’eft la fuité ou la continuité dé la
même idée, qui affectant fortement notre ame, confti-
tue proprement Y affliction. Elle produit un fpafme
habituel qui gêne & détruit à la longue les fonctions ,
& peut amenér toutes, fortes de maladies lentes ,
dont cependant le fiége le plus ordinaire eft le
foie , l’eftomac , la poitrine , & le fyftême' nerveux.
Cependant, quelque dur.ee que puiffe avoir Y affliction
, cette durée eft néceffairement circonscrite
& doit être bornée à. celle de la préfence de
l ’Idée affligeante qui a formé le premier chagrin.
Lorfque cette continuité de la première idée
commence à s’interrompra, Y affection qui refte ,
ne s’appelle plus affliction ; car alors , ou le
chagrin ceffe , & ne revient que par .momèns , &
la perfonne refte dans fon état naturel ; ou il
refte ce qu’on appelle trifteffe, & même mélancolie
qui eft là continuité dé la première im-
preffion, faiis qu’il y ait continuité de la première
idée. -
On fait que le vrai remède de Y-affliction , dans le
premier moment, eft de la laiffer à elle-même. En
effet, on ne peut interrompre une àffeétion vive, que
par une vive, fecouffe ; bientôt l ’affeélion revient ; &
' ce feroit livrer la perfonne affligée à une continuité
de révolutions auxquelles elle fuccomberoit
bientôt. Lorfque l’ idée qui 'forme Y affliction s’af-
foiblit , alors, on peut effayer de lui en affocier
d’autres qui la délayent, l ’énervent, & y produifent quelques interruptions. Enfin, torique YaffUâion
devient affez interrompue pour ne plus mériter
ce nom , c eft alors que, pour prévenir la trifteffe
lente -& la mélancolie , il faut multiplier les
diffractions & lés diflipations, en occupant four à
tour & les riens & l ’efprit , afin d’enlever cette
impreffion phyfique devenue habituelle, cette efi-
pèce de retentiflement que laiffe après lui tout
ébranlement violent & Soutenu. Hoye\ C hagrin ,
A f fect ion de l a m e . ( M. H a l l é . )
A F F L U E N C E , f. f. en Médecine , tendance
, difpofitîon par laquelle les humeurs fe
dirigent vers une partie, fe dit i° . en général des
humeurs viciées ou feulement trop abondantes, q u i,
s’étant d’abord portées vers quelque organe dont le
reffort eft affoibli , continuent d’y couler en plus
ou moins grande quantité , & y entretiennent y-foit
des fluxions ou Cngorgemens Amples , foit une
augmentation dans les 'évacuations ordinaires , foit
enfin quelquefois des écoulemens contre nature >
tels que des fiftules, des ulcères , plufîeurs fortes
de maladies cutanées , des Tueurs., des hémorragies9
&c. r i. Toutes les fois qu’il fe forme dans quelque
parie un foyer d’irritation, il s’enfuit auflî,
pour l ’ordinaire , une affluence des humeurs vers
cet endroit ; & l ’abord en eft d’autant plus confîdé-
rable , que la partie irritée , ou fes environs ,
font d’un tiffu "plus lâche , ou contiennent des organes
deffinés à quelque fécrétion.
Ainfî, l ’aCHbn du feu ou des Véficatoires fur la
peau--, celle d’une lumière trop vive fur les yeux 9
celle d’un émétique furTeftomac , oa d’ un purgatif
fur le velbttté des int’eftins, celle du froid-
for la membrane pituitaire , & c. &c. , produifent
une augmentation de fenfîbiiité & d’irritabilité dans
les fibres nerveufes, &.dans les organes contractiles ;
& le mouvement circulatoire , qui s’acroît en
même proportion , détermine Y affluence des humeurs
vers le foyer de ces ofci lia rions.
On pourrpit diftinguer cette dernière efpèce
à’affluence par le nom Y Affluence active, &
nommer la première affluence pajjive\ à peu
près comme M. Cullen a divifé les hémorragies.
Datas' le premier cas , c’eft du relâchement des
parties que dépend l ’abord ou Xaffluence des l i queurs.
Dans le fécond, au contraire, ce concours
eft le réfoltat de l ’éréthifme , ou des ofcillations
augmentées dans les fibres motrices.
Ces deux états étant , comme on v o it , diamétralement
oppofés. dans leurs' caufes , ne peuvent
être combattus heureufement que par des
moyens d’une nature oppofée. Tout ce qui eft
capable de produire le calme & la détente des
parties folides, d’adoucir & de diminuer l ’acrimonie
des humeurs , conftitue généralement ( i ) la
( i) Nous ùifons généralement point de même lorfque la fluxt iopna rceeft qleu ’'i lp rond’uenit edfet
quelque humeur- feptique , ou peftjfenffèlle & qu’elle