
ment, font les mêmes que celles de toirs les
fruits fàvonneux fucrés; il elt nutritif, à proportion
de la quantité de mucilage que contient fon
fiic : quand fa chair efc trop ferme & fon fuc.
trop épais, il devient 'un peu trop lourd pour
un eftomac délicat ; mais l ’aromate qu’il contient,
quelque foible qu’il foit , peut n’être pas indifférent
pour en faciliter la digeftion.
Quoi qu’il en fo it , toutes ces qualités changent
& diffèrent félon les efpèces & félon les degrés
de maturité de ce fruit.
A l ’égard des efpèces , je n’èntrerai pas dans
le détail de toutes. Cet objet appartient à une
autre partie de ce Dictionnaire. Je me contenterai
de diftinguer celles.qui préfentent des différences
plus marquées & plus importantes fous
le point de vue de l ’hygiène , foit par la fermeté
de leur chair , foit par l ’abondance & la qualité
de leur fuc, foit enfin par le développement de
leur aromate. Tels font l ’abricotiri , Yabricot
ordinaire, Y abricot de Nanci ou abricot pêche.
U abricot hâtif ou Y abricotiri eft petit, fa chair
eft ferme & fon goût fort fucré.
L ’abricot ordinaire eft plus gros, plus tendre ,
Ce colore fortement en plein vent, & y prend un
goût plus aromatique ; en efpalier au contraire
i l prend moins dê couleur & de faveur, renferme
une chair plus molle & rend plus de jus
L ’abricot pêche ordinaire ou abricot de Nanci,
plus gros- que tous les autres , rend beaucoup plus
de jus, a la chair plus molle, & eft affez aromatique,
quoique moins peut être que Yabricot de plein
vent ordinaire.
D ’après ces qualités & ce qui a été dit des
propriété-s qui en réfultent , il eft ai£e de juger
des nuances qu’on peut établir entre chaque ef-
efpèce , rélativement à fa falubrité.
Quant aux dégrés de maturité , on peut manger
Yabricot dans pjLufîeurs temps.
Peu de temps avant la maturation, fa chair eft
plus ferme j il eft croquant, a un goût acide,
agréable pour beaucoup de perfonnes ; mais il eft
moins fucré & moins aromatique. C’eft alors que
la quantité en peut être plus à charge à l ’efto-
mac ,.. caufer des aigreurs , former dans les premières
voies un levain acide , . crud , difficile à
détruire, qui donne des coliques opiniâtres.
Dans fa maturité parfaite , il eft plus mou,
rend plus de jus, eft plus fucré, & contient un
aromate plus léger. Mais il a une /faveur moins
-relevée , & que plufieurs regardent comme trop
douce & un peu fade. Il n’a alors que les
inconvéniens ordinaires des fubftances douées , fu-
çrées, m ueilagïneüfos , & par conféquent fermen-
tefcibles, qui ne nuifont que par leur quantité. '
Voye\ F ruits.
Quand la maturation eft panée , Yabricot s’am-
ffiollit, les cellules de fa chair femblent fe rompre
, fon jus ; plus libre , eft auffi plus abondant,
& paroit prendre dans le fruit même un degré
de fermentation qui lui donne un goût vineux ,
quelquefois piquant ; alors il eft fujet a caufer
des rapports, il dévoyé davantage , donne quelques
coliques : mais ces incommodités font peu
facheufes & de courte durée.
Je ne parle pas ici des abricots qufon cueille
encore verts , pour en faire des compotes. On
fent qu en cet état ils n’auroient par eux-mêmes
que de mauvaifes qualités relativement â la digef-
tion , fi la co&ion qu’on leur fait fubir & le
fucre dont on les imprègne, n’en chàngeoient totalement
la nature. Il faut , pour les employer â
cet ufage, que le noyau ne foit pas encore formé.
Alors le fruit n’a qu’un goût fade &. terreux, qui
n’eft pas même encore acerbe. Son amande eft
un mucilage gélatineux .& tranfparent, qui déjà
prend une légère amertume.
On prépare Yabricot de différentes manières $ par
la cô&ion & l ’infofion.
Une légère coéfion fans lui faire perdre fa
forme , atténue fon fuc & le rend plus aifé à
digérer ; c’eft ainfi qu’on prépare Yabricot pour
le mettre en compotes. Par une longue & forte
coétion avec le fucre, on lui fait perdre fa forme
& on le réduit en marmelade. En même temps
l ’aromate du fruit fe développe , & la marmelade
eft en général plus parfumée que le fruit même :
elle eft aifée à digérer pour, les .perfonnes auxquelles
le fucre n’eft pas contraire. L ’infufion
des abricots dans l’eau-de-vie eft un moyen de
conforver long-t,emps ces fruits fous leur forme :
mais fi l’eau-de-vie , en pénétrant Yabricot, lui
fait un affaifonmement qui peut en faciliter la
digeftion à quelques égards- , elle le durcit un-
peu fi elle eft forte , & lui communique de plus les
inconvéniens des liqueurs fpiritueufes. ( Voye£
Sucs , C onfitures , E au- de-v i e . )
Les amandes des abricots font douces dans
quelques efpèces, & fort amères dans d’autres ;
les amères , mangées en graude quantité , ne font
pas fans inconvénient, & peuvent devenir un vrai
poifon. Voye\ A mandes. ( M. Halle. ) '
A B R O T O N O I D E S , f. m. Matière mé-
dicale. C ’eft le nom que Ciu-fîus donne à une.
efpèce de corail qui refîembie à l ’aurone femelle,
& qui croît fur les rochers au fond de la merT
( M. DE Fou.RCRQ.sr-. )
A B R O T A N U M . Voye% A u x o-ne.
A B R U P T I O N , f. f. Pathologie chirur*
gicale , abruptio , du verbe latin abrumpere ,
rompre , féparer, caffer tout d’un coup, défunir ; rup-r
ture , féparation , défunion j efpèce de fraélure dans
laquelle l ’os eft tranfverfalement féparé aux en- '
virons de l ’articulation ; en forte que fes extrémités.
fracturées font écartées l ’uae de l ’autre* Ga*»
lien donne â cette efpèce de fra&ure Péplthète
de 'ara.v^J'ov t c’eft-à-dire , fraéfcure dans laquelle
l ’os a la figure d’une tige de plante rompue. Diction.
de Lav. ( H. D . )
A B R U S , f. m. Hygiène,
Partie II.. Cliofes non naturelles,
ClafTe III. Ingejla.
Ordre I. Alimens. Végétaux. Graines fa r i-
neufes, légumineufes. -
H abrus, que Profper Alpin appelle encorepha-
feolus ruber, eft, au rapport de ce médecin , un
aliment commun en Egypte. I l le compare aux
haricots pour le goût & la forme. Les égyptiens
le font cuire dans de l ’eau ou du bouillon i f'Prof-
per Alpin le regarde comme difficile à digérer,
donnant beaucoup de vents, formant un-mauvais
lue , & nuifible , liir tout aux hypocondriaques. D e
plant, egypt. cap. 30.) Voye\ G r a i n e s l é gum
i n eu s e s & A b r u s , matière médicale.
( M. H a l l é . )
A B R U S , f. m. Matière médicale. Profper
Alpin appelle ainfi une efpèce de fève rouge’ qui
croît en Egypte & dans les deux Indes. C’eft le
Pifum indicum minus cocfineum du pinax de
C . Bauhi-n. Veflingius , dans fes obfervations fur
Profper Alpin, remarque que ces femenees refi-
fembient plus à des poids qu’à des fèves 3 & en
effet elles font petites , rondes , d’une couleur
rçuge brillante y & noires à l’une de leurs extrémités.
Samuel Daie en diftingue deux efpèces dans
fa pharmacologie , l ’une de la groffeur d’un gros
pois, l ’autre un peu plus petite. On les recommande
beaucoup pour l ’ophtalmie,pour les fluxions féreufes
de la tête 5 on les croit propres à rendre la vue
plus perçante & à fortifier les nerfs. J_a petite
efpèce d abrus eft employée pour faire des colliers
& des amulettes que l’on fufpend au cou des
-enfans. {M . d e FouRCROsr.y
A B S C È S . Voyé\ A bcès. ( V . D , J
A B S C E S S U S . Ordre nofologique. Voyez
A postema. ( V . jD. )
A B S C I S I Q N ou A B S C I S S I O N ,
£ £ Pathologie chirurgicale. Abfcifio ou Abf-
êijfio , retranchement, du verbe latin ab/lidere ,
retrancher, couper. Ce mot s’emploie ordinairement
pour lignifier le retranchement qu’Un fait
d’une partie du corps , gâtée , corrompue & qui
n’eft plus d’aucun ufage , avec un inftrument coupant.
Elle ne fe fait guère que des parties molles
du corps ; car le retranchement qui. s’étend aux os
s’appelle amputation.
Amputation ou abfcijfion ne fe difent pas Feulement
des -parties corrompues >. on les applique
auffi aux parties faines , dont on eft quelquefois
obligé de retrancher une portion jLorf-
qu elles ont une grandeur démefurée. C ’eft en ce
fens qu’on dit Yabfcifjion de la luette , du clitoris
i du prépuce, &c. ( Dictionnaire de M. La-
voifie'n. [ V . D . )
A B S I N T H E , C f. Matière médicale , eft
une plante très - amère , & qui jouit de beaucoup
de vertus. On en emploie deux efpèces.
L ’une connue fous le nom de grande abfimhe,
Abfinthium romanum , five officinarium Dio f-
coriàis C. B . P . ,* Arthemiji,a abjinthium , fo l.
compofitis multifidis , fioribüs fubglobofis pen-
dulis ; receptaçulo villofo. L.
L ’autre appelée petite abfinthe ,. Abfinthium
ponticum tenuifolium incanum C. B . Arthe-
mifia pontica , fo l . multiparïitis fubtus tomen-
to fis flo r ib u s fubroturidis nutantibus ; recepta-
culo nu do. L .
Toutes les deux font rangées parmi les fleurs à
fleufons par Tournefort, & dans la fyngénéfie
polygamie fuperflue par Linneu-s.
La première, dont on fe fort- lé plus communément
, eft beaucoup plus amère que la fécondé-*
cette .dernière eft plus aromatique & d’une odeur
plus fuave.
La grande abfinthe contient beaucoup d’huile
eflentielle , que l ’on obtient par la diftiiktiorf.
Vingt livres de cette plante , dans une bonne
année , peuvent donner environ une once d’huile
ef fentiel lequi eft d’une-couleur verte très-foncée
& un peu moins fluide que celle de la ph>-
Pa1^ ^es autres plantes. Ces deux propriétés pa*-
roiffent, dépendre d’un peu de matière réfineufe
entraînée par la diftillation. L ’eau en retire près
dun tiers de fon poids- d’un extrait très-amèr ,
dont l ’odeur n’eft point défàgréable comme celle
de la plante. L ’efprit - d e- vin en fépare enfuite
un extrait réfineux peu abondant , qui’ lui donne
une couleur jaune tirant fur le vert.- En lui- appliquant
ce menftrué avant l ’aélion de l ’eau , on
en.obtient une teinture verte, qui fournit, par l ’évaporation.,
un extrait réfineux affez abondant, moins
amer, plus âcre que l ’extrait aqueux. Geoffroy,
dans fon analyfe de l ’abfinthe à la- diftillation
remarque- que les feuilles fourniffent moins dé
fol acide & d huile que les fommités , & que
ces, principes y font, plus - fobtils & plus atténués
. mais on fait aujourd’hui que certe efpèce
d’analyfe, pour laquelle les chimiftes ont pris
tant de peine au commencement de notre fièclefne
répand'que Bien-peu de lumières fur les propriétés
des. médicamens ,. &.qiic fouvent même elle donne
des résultats plus capables d’induire en erreur que
d’éclairer les jeunes médecins. ' ^
Oh range Vabjïmhs dans, la claife dés fooma-
chiques , des. echauffans , -des anthelmintiques , &
des fébrifuges. Ou 1 a regardée comme une efpèce