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râlions importantes; & quoique, dans les fonctions
, foit excrétoires, foit ablorbantes de ces deux
organes continus entre eux , Vair ne paroifle
pas jouer le premier rôle, il en joue probablement
un qui n’efi point à négliger, mais dont
l'influence lur l ’économie animale ell à peine foup-
çonnée , bien loin d'être parfaitement connue.
Le peu que nous en favons m'a déterminé à réunir
ces deux objets dans un feul & même article. Un
jour peut-être chacune de ces matières formera une
hiftoire importante, liée avec les principaux phénomènes
de Téconomie animale.
I l ne s’agit point ici de l'aftion que Y a ir exerce
par fa pefanteur, fon élafticité, fes différens degrés
de chaleur ou de froid, d'humidité ou de féche-
reffe ; ce fujet doit être réfervé pour le chapitre
fécond de cet article. Il ne s’agit ic i, comme je
l'a i annoncé, que des combinaifons que Y a ir éprouve
dans le contaét de nos corps , ou dans le canal
alimentaire , & des effets qui réfultent pour nous
de ces combinaifons. Sans doute la pefanteur ,T é -
lafticité , l'humidité ou la féchereffe, la chaleur
ou le froid doivent influer plus ou moins fur la
régularité de ces- combinaifons ; mais elles ne
jouent, dans ces phénomènes, qu’un rôle fecon-
daire ; & dans ce moment, ce que nous étudions
principalement, o’eft la nature de" ces combinaifons
& les effets auxquels elles donnent naif-
fance*
§. I. E f f e t s de Y a ir d ép e n d a n t d e s c om b in a ifo n s
q u ï l éprouve d a n s f o n c o n ta c t a v e c la p e a u .
( i°. XI n e p a r o ît ém aner de la p e a u a u cu n
f lu id e à é r ifo rm e , fu f c e p t ib le d’ être r éu n i f o u s '
V ea u . ) Plufieurs physiciens ont demandé s’i l s'échappait
par l ’organe de la peau un fluide analogue
à Y a ir . Les expériences connues fur les
végétaux, & la quantité de fluide àériforme qui
fort de leur furface , rendoient cette queftion cu-
rieufe & importante. Ce qu’en avoit dit M. le
comte de M illy , quoique fondé fur des expériences
bien équivoques ( i f ) , a dû cependant fixer l ’at-
(25) M. le comte de Milly.-dit avoir recueilli cet air
ea fe plongeant dans un bain chauffé au degré vingt-fept
i c demi de Réaumur, l’atmofphère 17 degrés. Il aflure qu’en trois heuresé toann t pae utla e nc hraelecuure ildlier
tueniell ec hopine ; l’appareil pour le recevoir étoit une bouverturree.
n vAeurf édee,f lpoluesin dee dc’eeat ua,p pavaereci lu, ni le nftroonttnooiri r léàg èforenm oeunt
acvheecr lelas mbualilnes lqau f’iul rfçarcoéy odiet sf’ay êpteraeu f,o rpmoéuers , e(n N foaiiirve. Mdéétma,
de l’académie royale des fciences de Beçjin, 11777- ) ' froLid’e. xLpéar ciehnaclee udre d, uM b. aIinng éetnorihto duef z7 a., été faite dans le bain 5 degrés au thermomètre dmeo mFaèhtrree ndhee iRt ç, acu’mefut-rà8-cd ilrae c,h adlée u1r 4d'de elu'axt mtioefrsp haèur e téhteorit
cdien q7 7n eduevgirèéms eds ed Fe aRhréeanuhmeuitr,. Icl’ eaf tr-aam-daffrfee 1, de' 15 degrés air qui lui pa-
jpawffoit fortir de là peau, avçp WR verre jrçnverfé, avec
A I R
tention des phyfîciens. Mais les expériences q tr ï
faites enfuite M. Ingen-houfz, précédées de fes belles
obfervations fur Y air qui fort des végétaux, avoient
un titre de plus à leur confiance. Cependant ces
mêmes expériences, répétées par MM. Prieftley &
Fontana, n’ont absolument donné qu’un feul ré-
fultat, qui eft que la peau de l ’homme ne laine
échapper aucun fluide aerien (z6). M. Jurine , que
j’ai déjà cité relativement aux changemens que Y air
éprouve dans la refpiration , a aùflî répété les
expériences de MM. de Milly & Ingen-houfz , &
a trouvé , ainfi que MM. Prieftley & Foncana ,
que lorfqu’on a foin de dépouiller le corps de
toutes les particules A’air qui y adhèrent dans l ’im-
merfîon , & principalement de chafler Y air de tous
les replis de la peau, dans lefquels il s’en con-
ferve une affez grande quantité, il n’étoit pas
poflïble d’en recueillir la moindre parcelle qu’on
pût dire être-véritablement émanée du corps.
Il paroît que M. de Milly n’avoit tenu aucun
compte de Y air qui reftoit adhérent au corps
plongé dans le bain : & pour M. Ingen-houfz,
ayant recueilli à la fois, & Y air qu’il convient
être refté adhérent à la peau, & Yair qu’il croit
en être émané, mais qu’il ne diftingue de l ’autre
que par une obfervation très-illufoire (17), i l eft
lbeu lbleosr ;d 8dc upqeunedl ainl t furontet ohieru.lrae p8ec aud,e mpioeu ,r leuni d8cé tuacnhee ra ulterse perfonne n’ont pu recueillir qu’un demi-pouce cube d'air. jIel uan er éppéetréf ocnenttee, e8xc pénrei enpcaer ofîut r tfoounjo burrass a8vco firu rr ectierléu i qdu’’uunnee pl’eetaiute dqeu acnhtaiutéx . d(’ aEixr . fucra r leisl vné’ag . 1p up aernt, ffeafilrre. xix evfiliaj.i )a ^vec (26) M. Prieftley a même été. plus loin 5 il a douté fl lm’aeiirl lequuri. eMfta idsa nils nlee fceo nftearcv to idte allao rps e-aquu e ndee dle’évperneouivce pdaus dgeasz tnuibtreesu xo.u vCeerttste, épplarceéusv ea uàt ouétré dfuai tce ofrurp sdfeso uphsi qlleess aoiPu- vfeelriteess, 8acu ffMi p. aPr rideefftlleoyu sa, vaofiitn fqouine que les phioles fuflent oufût
bien celui qui avoir reçu l’imlp’arierf fiqouni yd eé ltao itt rcaoiînfpteirnau- têitoren . diMt adis’a pcreè sq uMi .pJaurroiîntrea, cfo’erftt qéutoe,n ndaannts, uvnue ceex pqéuriie nvcae iqlu aev oMit. Pprloienfgtlée yf oan fapiitee df,u rm lê’amire dp’eunnde anvte ffliae',n duaint s8 cle dqaunesl le lit, ce célèbre phyûcien aflure que non feulement l’air rneittirreéu, xd e, lace vqefufii en n’ee. fpt aprooiifnlto icco pnatrse adlitté rpé aàr lle'ésp roebufveerv dauti ognazs ld’ee auM .d eJ ucrihnaeu,x mj acies "qeunic oerfet qdui’rièl£ tneern ,térnotu obplopiot faéu fàc uncee mqeunec lM'o.n Cvreurircak shdaannks la fuite de cet article. Les obfervations de M. Jurine. (V ofyoenzt au contraire d’accord avec celles de expériences & obfervations fur différentes
branches de la Phyjique, ton?. 2.,. fç&, 3 > & t, 3 *
fefi(t2, 79)- )M .... Ingen-houfz convient "s que' t.o ut l’ai- r .contenu
dans les bulles qu’on obferve d’abord fur la peau plongée
fous l’eau , n’eft pas de l’air forti des pores de la peau i
mais qu’une grande-partie eft, de l’aïr atmofphérique, adhérveénritt
éà dlea cfeu rffaaciet, deef.t lqau pe ealau ;p l,a8cc eq uqeu ’coec cquupie ndté mleos nbtruel lleas, qui fe ramaflent fur la peau, fe trouve tout h. fait sèche
quand on l’examine immédiatement après que la partie eft
tirée fyors de l ’eau. * mais il ajoute, que s’il eft certain que
A I R fclair que fon expérience n’eft abfolument point
concluante. Encore devroit-il y avoir une analogie
dans les réfultats que l ’un & l ’autre, de ces Phÿfi-
ciens ont obtenus en examinant cet air, qu’ils ont
recueilli de la même manière, quoiqu’en quantité
differente. Point du tout. M . de Milly a annoncé
que Y air recueilli dans le bain, & prétendu
émané de la furface de fon corps, étoit de Y air
fixe ou acide crayeux; & M. Ingen-Houfz dans
fes expériences , annonce , par fon analyfe, que
eet air eft de la mofette , ou au- moins eft fur-
chargé dé mofette.(z8). L ’un & l’autre font certainement
dans l ’erreur , puifqu’il paroît vrai que
le corps plongé dans le bain ne donne aucune
émanation àériforme ; mais on fera bien furpris
de voir, par la lui te , que de ces deux phylîciens,
celui q u i, dans fes condufions , quoique mal décès
bulles font compofées en partie d’air atmofphérique ,
il eft apparent qu elles font en partie auffi de l’air forti de
la peau ; car f i , dit-il, elles n étaient compofées que d'air
commun , elles ne grandiroient pas dans l’eau froide ; mais
au contraire elles fe rétréciraient de plus en plus, a me-
fure que la partie plongée approcherait de la température
de cette eau. Mais il en eft tout Voppofé ; ces bulles, au
commencement petites , grandïffent un peu fous l ’eau , &c. lCeo mprmemeinetr Mm. oImngeennt -hdoe ulf’zim nm’a.-etr-fiiol np aqs ufee ncreis q upea rcti’eesft dd'aanisr faudihteé reenllteess gà rlaan dpiefaleun td oài vmenetf uêtrree,, lqeus ep llu’se apue tsi’téecsh, a8ucf fqe u? ’eLne- .fplaufildaegse édluà fctihqauueds', abue afurcooidu pf ep lfuasi t ratrpèisd^ermapeindte mqeunet ddaannss lleess ldiaqnusi dlees ,p r8ecm, iàe pr lums ofomrteen rta, iffornap ,p qéeuse dduan fsr oleisd fodleid el’se. aAui, ncfeis, bquulellelse efollnest apdrheéfqreunet ianift eenuf iblele tse,m apvsa ndte qfuee r elfar opidairrti. eQ uà alnad
8Ccè llme-êcmi ee ft( ereuf réogidaired ,a ll’ae adui ffsé’ereftn céec hdaeusf fédee nefint éps)r oppluosr tifoenn-, tfiitbél?e mabefnot luqeuse dlee ccohraples unr e& s ’deef t rerefrforoidiidfif,e mquenoti ql'uoeie lnets qnéucaenf
fcaoimremmee nl’ta ierx eanctveimroennnté cdo’meapue neffét ensé cdeefl apiraermc e8nc t pdl’uasu tfreer if5i b&le acue lcuhi adnug efmoleindte daeu tqeumepl éirla taudreh èdrue l,i qàu idcaeu qfeu id le’e nlato duirfefé, reqnuc’eà ddeasv adnetnagfieté sà 8l'ci mdpe rle’féltieonnd udee dlu’e acuo nqtua’fàt , cile fllaeu td qu uc’iol rposb éaifufe
qmuêeml ei lp leufst raefttraocihdéi q, ude’ acuet acnotr ppsl unse qlu’e’fitl 8éct oniet dle’a bpoeurdr êlturei-. (28) L’analÿfe de M. de Milly nous apprend oue cet maiirè,r ed ,o npcr éicli pai toreitc ul’eeiallui udnee cdheaumxi -,p innete r,u téiltoeiigt npooiti nlta avleuc
laec idgea zc rnaiytreeuuxx. ;1 1 da’ojoùu tiel dceo npc.’ulust, qquue’i lc ’ye fat udnee l’gariarn dfiex ea noau
lfolegxieio ne nrterem acreq ugaabzl e 8,c clo’amirm ea lntéorués plaer vlear rorenfsp ipraatri olan :f uirtée.
M. Ingen-houfz a retiré très-peu d’air, comme nous
In oavuos nosn tv àu ,p e8uc lpersè so bcofenr,vvaaitniocun sc oninêtmree l.l udi eq uMe . cIentg eanir- héotuofizt dfoen l’aanira lyafdeh éilr entrto uàv ela cpeeta ua i,r 8c non émané d’elle. Dans ( Dans l’édition de fes obferva titorènss -q fuuer cjh’aari gféo udse lems oyfeeutxte ., IqIu ey qa uec ecrteati naeimr emntê lué naev efca utle’a ciro nnliitdréeruaxb làe , ppauritfieqsu ’iélg amleasr ,
bdeoanunceo uqpu apralunsc e-cfoenpfti dcéeranbtilèèm qeus,e ccee llqeu i dfee rol’iat iru ndee rél’dautmctioofn- dpihxè r-e h, uiqt uài , cdenant sc ecnettitèem epsr,o pcôhiatqioune ,m deofunrnee dqésu atdreeu-vxi ngt- airs &ant diyifée en 100 parties j auffi, dans les expériences
A I R y i 1
duites, a le plus approché de la vérité, au moins
relativement à la nature de Y a ir adhérent à la
peau, eft M. de Milly (z?).
Il eft encore bien étonnant que dans toutes ce$
expériences on n’ait fait aucune attention au concours
de la lumière, fi puiffante pour dégager
Y a ir de la furface des plantes.
' ( x°. A l t é r a t io n s que l ’a ir am b ia n t éprouve
à la f u r fa c e de n o s co rp s . ) On regarde donc
maintenant comme abfolument confiant que la
peau ne donne iffue à aucun fluide élaftique fufceptible
d’être raflemblé fous l ’eau. Mais 1 a ir qui
eft en conlaéfc avec cet organe n’éprouve-t-il aucune
elpèce d’altération? C ’eft.ce qu’il falloit
examiner , & ce que les expériences faites par
MM. Prieftley & Fontana, contradi&oirement
avec celles de* MM. de Milly & Ingen-Houfz, ne
décident point du tout. -
M. Jurine à entrepris, fur cet objet, des trapfuroivuavnet
eqsu, ’iyc i ai-lt -dilo ipt oyu ra vlao irré d1u,4ft7io.)n Il1 a,4j6o u,t e1,, 4q0u e, lc’aey aqnuti amgaitiés qauve’icl nl’’eaa up u, eiln nf’aai rpeu l’yan aolybffee ravveer c dle’ eadui mdien ucthiaounx ,, qy,uu el ac ept etite quantité qu’il en avoir obtenue. Il en conclut aifément. aiqrl fen el a cpornetuivene t n’peafst pda’sa ccidoem plcèrtaey.'eux 5 on fent i°.( 2L9a ) qCuaent tiatév adn’taaigre qdue’i l Ma.n ndoen cMe iallvyo irn ’ereftc uqeiull’ia pepfat reenxt*- yce fffuivpep.o fEen effét ceonncdo rliee up l,u sl aé ploriogpnoéret iodhe dl’aa civdéer ictéra, yepuuxif qquu’’iill" faunpaplyofleê nq’ueeft creiet na irm eofitn se nq ueto ctaolnitcél udaen teV ,o irp ufiifxqeu. ’eEllnef ipnr fooun
veront feulement la préfence de l’acide crayeux dans cet caoimr, m8ec lnao mn ofefse tpter,o ipnoarlttiéornabs;l e8 cp aler relef teg apzo unvitorieru êxt.r e 2u0n. Lg’aaz
nqaul’yofne ndee pMen. feI nagveenc- cheolulef zd ep Meu.t Js’uarcicnoer,d eqru ’boena uvcao uvpo imr dieaunxs lfaib lfeu itdee ddeé fcaevt oanretirc, leq. uQe ul’’oanir fdupe poMfe. , Inceg eqnu-’hilo ueffzt iemftp odfe- lc’ea iqr uea tml’eoxfppéhréierinqcuee d ea dMh.é rJeunritn àe plrao upveaeura 5 , qquu’eo nce tf auiprp so’fael,
atèirre vditaanls,- 18ec , àc ofnet acfht ardgee rl ad ’paecaidue dcer amyeaunxiè roeu àc aprebrodnreiq ufoe n, iolb feenr véré. fCualtre lr’aa,i rn éacineffil aidrievmifeén et nc ter èsq-upee titMes. buIlnlegse nfo-huos ul’feza ua, lcuei cpéedue rda’ apcriodme pcteramyeenuxt, àd ocnaut fiel dfee lcah aprrgoed ;i gi8ecu frea mdaivfliéfi oenn -, fpulaitceé epna rm la’afcleid, ea cyraanyt epuexr,d ua ybaenatu ecnocuopr ed ep efrodnu afioru sv ilt’aela ure cmet
aMci.d eI ncgraeyn-ehuoxu, fizl. auSria lleas pproroppoortritoionn ds ed me omfeottfee ttqeu ’fao tnrot upvléues fvoerrtreas ddaannss cl’eelxlepsé rdieen cMe .d eJ urMin. e I,n gceenla- hovuiefzn t qdue’ onla ndeif flées
lre’anncael dyefes ,e xepfét riecnelcueis ,q euhi cee qftu ed al’nasi r ldeo ncto Mnta. fItn giemnm-héoduifazr fadiet blae apuecaouu,p 8pcl ucse lguria nqdu,’ anqauliy ffeo rMme. Juunrein aet mefotf auhnè rveo dlu’umnee dc’aerir
tganiénees é dtuen cdounet aa£utt doeu rla d pue aclou rfposn, t8 cm dooinnst laelst épraéretise,s 8 lce sc opnlufse révleonir
umnoef epttreo,p (o rVti.o nno dte’ a3i1r .)v iAtailn fpil u, ls’ agvraanntadgee, dree lla’atinvaelmyfeen dt eà M la. dphey fMiciilelny qnu’eefltq uqeu c’ahpopfear, ecn’te,f t 8dc ’afvi oli’ro na npneount caéc, ccoer dqeur i àf ecrae ‘édpérmouovnetr éd apnasr 'lale f ucioten t, aél’ta ndael olgaie,p eenature, l8’ca ltcéerlaleti oqnu ’qilu ere lç’aoiir dans la refpiration.