
t f i o A L B
Suede , le roi leur a accordé des privilèges honorables
, & qu’en Efpagne ils jouijlent de ceux de
- ' la 'noblefle. Par un contralte fingulier & furpré-
nant, en France, toujours confondus avec les ma*
rechaux , ils^font reftés dans l ’abjeétion d’où ces
derniers n’ont fait aucun eftort pour fe tirer.
E albeyter eft, en Efpagne., le médecin & le chirurgien
des animaux , & il n’eft que cela ; il répond
a ce que nous appelons en France, très-im-
. proprement, maréchal expert ; mais ’ l ’ albeyter
eû point maréchal , c’eft-à-dire , qu’il n’a point
de forge chez lu i , Sc qu’il ne ferre pas les chevaux.
Ces'deux dernières parties font même_auflï
divifees , & le /erreur , • ou maréchal proprement
dit, qui n’eft , en Efpagne comme ic i, qu’un artifan
appelé herradot-, ne forge point les fers, il les
acheté tout forgés, & le borne à les appliquer
fous les pieds, même le plus fouvent à froid ; le
forgeur ou forgeron 'occupé de ce travail fe
nomme herrero. Cfeft dans la’ province de Bifçaye
forgé le plus grand nombre des fers; ils fe
répandent de là dans toute l ’Elppgne , excepté dans
la Catalogne , où on les forge.auflï. Les albey-
ters , dans cette province , réunifient jmême chez
eux Fherradot & Fherrero. ( V . F o r g e , F o r g
ero n , F e r r u r e . ) .
On voit que les efpagnols établi fient' une dif-
tinétionbien fenfible entre-le vétérinaire ( albeyter)
& le maréchal ( kerrador ). L ’artifte & Tariifan
font abfolument féparës l ’un de l ’autre , & le fécond
eft toujours nëceffairement fubordonné au premier.
Il feroit fans doute à défîrer que cette dif-
tm&ion fut généralement adoptée. Nous l ’avons
déjà dit d’une autre manière dans cet ouvrage, &
nous ne cefferons de le répéter toutes les fois que 1 occafion s’en préfentera. I l eft impoiîible que
l ’art vétérinaire faffe des progrès confidérables en
^ France, tant que celui qui l ’exerce reftera confondu
dans la clafle des artifans. ( V . A bus de
xa Ma r ê çh a l l e r ie . )
M. Lafojfe dans fon dictionnaire (FHippia-
irique , au mot F e r r an t ( maréchal ) a mal écrit
abeytars, ou albaiters. Il y a plufieurs ouvrages
efpagnols fous le titre iïatbeyteria , tant nationaux
qu’étrangers; nous les indiquerons à l ’article
de la—Bib l io g r a ph ie V é t é r in a ir e . ( M. H u -
Z A R D . )
A L B E R G E . Hygiène.
Partie II. Matière de Vhygiène, ou chofes
appelées improprement non naturelles.
Clafte III. Inge/la..
Ordre I. Alimens, Végétaux, fru its pulpeux,
favpnneüx , fucrés.
Ce qu’on entend communément par alberge eft
une efpèce d’abricot un peu aplati, alongé , dont
la chair eft d’un jaune foncé tirant fur le rouge,
& très-douce. Quoique dans l ’ancienne Ençyclo-
A L B
pédie on la donne pour une efpèce de pêche ?
c’eft certainement un abricot ; la forme de fon
noyau le démontre ÿ ce noyau eft alongé 8ç. aplati
comme le fruit, 61 contient une amande amère.
On appelle ïalberge , prunus Armeniaca dalcis.
Cet arbre fruitier eft tort cultivé aux environs de
Tours, où on fait de fon fruit des marmelades &
des confitures. Ce que nous avons dit de l ’abricot
convient à Falberge, V . A b r ico t , ( M. H AL LÉ . )
ALBERT ou ALBERTI. ( Michel )
Ce médecin a joué un grand r.ôle en Allemagne.
Nous ne doutons pas que, dans, çette contrée , on
n’ait donné i’biftoire. de fa vie; nous n’en avons
point connoiftànce. Tout ce que nous favous, c’eft
qu il naquit à Nuremberg le 1 3. décembre 1681,
qu’il fut profefteur en Médecine à, Hall en Saxe,
de l’académie royale dè Berlin, ôc. de celle des
curieux de la nature,fo-us le nom d’Andronicus ï.
Il avoit embrafle la doctrine de Stahl , qu’il
foutint vigoureufement contre les mécaniciens ; c’eft
l’objet de la plus grande partie de fés écrits , &
fur-tout des thèfes nombreufes dont il eft auteur.
Voye\ l ’ouvrage d’Heffter , intitulé Mufoeum
difputat.
Alberti mourut, d it - o n ,. le 17 mai 17^7 , à
Hall, où il enfeignoit depuis 1716. Uétoit;dans
fa 7 5 e» année.
Nous allons indiquer , d’après M. Eloy, quelques
ouvrages d'Alberti.
i°. Epi/lola qua. thermarum & acidularuni
idolum medicum de/lruit. Halæ, 17 13 , in-40.
î °. Introducîio in univerfam medicinam. Halæ,
17 18 , 1719 ,.1 7 2 1 , in-40.
C’eft un grand ouvrage en 3 .volumes, dans lequel
on trouve tout le fyftême de Stahl dans une
fuite de thé les fur les .différentes parties dt là Médecine
, il prouve par de longs raifonnemens l ’empire
de l ’ame fur le. corps , & il recommande d’étudier
la nature ( dans toutes les maladies ) , & de
ne point la troubler dans fes opérations.
30. Specimen Medicince theologicæ. Halæ. 1716 y
in-8°.
40. Tentamen lexici realis obfervationum me-
dicarum , ex variis aucloribûs feleclarum. Halæ,
1717 , pars î a ; ï 73 1. pars 2®, in-40. 2 vol.
5°. Traûatio medico-forenfis de torturæ fuh-
je c lis aptis & ineptis , fecundum morales & phy-
ficas eaufas. H a læ ,‘1730. in-40.
6°. Commentario medica in con/litutionem cri-
minalem , variis titulis & articulis confirmata;
Halæ, 1735», in-40.
On fuit en Allemagne * dans les affaires criminelles,
la coiiftitution de Charles V . C’eft ce
code qui fert de texte à Alberti.
7°. Sy/lema jurifprudentias medice - lergalis*
in-40. ( M. G ou l in . ) î$
ALBERT LE GRAND.
P r é f q u e to u s l e s b ib l io g r a p h e s de l a M é d e c in e
A L B 6 I I
ont fait mention dè ce favant perfonnage. I l ne
fut cependant pas médecin, & il n’a compofé aa-
cun ouvrage de Médecine. Ceux qui paroiflent relatifs
à cet ar t, & qu’on lui attribue, font fuppofés j
on Fa démontré.
Mais puifque les bibliographes de la Médecine
ont parlé d’Albert, nous en parlerons auflï, mais
d’une «utre manière.
Ôn a cru qu’on l ’avoit qualifié de Grand, pour $
marquer l ’étendue de,fon favoir & de fon génie;
c’eft une erreur. Il étoit allemand, & fon nom de
famille étoit Groot, qui fignifie Grand.
Quelle eft l’année de' fa naiflance ? on ne la
Connoît point parfaitement ; les uns placent fa
mort en 1280 * d’autres en 1282; & tous difent
qu’il étoit o&bgénaire. Ainfî on peut le confïdérer
comme ayant paffé toute fa vie dans le treizième
fiècle.
Il fut dominicain. En quelle année entra-t-il
dans cet ordre? c’eft ce qu’on ne voit point. Son
établiffement en France eft de l’an 1217. Albert
avoit alors envion 17 ans.« L ’univerfifé de Paris
étoit déjà très-floriflante , & l’on dit qu’il y fut
reçu doéfeur ou maître en 1236.-Je n en trouve
point la preuve. Si en cette année Albert rut reçu
doâeur ou maître en Philofophie , il ne pouvoit
être dominicain ; car , à cette époque , l ’univerfité
n’admettok dans fon corps aucun religieux ; tous
fes membres étoient clercs féculiers.. Ce fut donc
étant clerc, & avant que d’entrer dans l ’ordre
de S. Dominique, qu’il enfeigna , comme tous les
maître*; de ce temps , la philofophie ,& fur-tout
celle d’Ariftote. Auflï commenta-t-il plufieurs traités
du philofophe péripatéticien , lefquels furent fans
doute les objets de fes leçons. Ces exercices publics
entroient dans le plan d’études pour parvenir
enfuite à être maître ou dôareuren théologie ; on
îi’ob’te'noit guère ce dernier titre qu’à l ’âge de 30 à
3? ans. Albert peut donc l’avoir obtenu vers r236 ,
étant clerc , & non pas dominicain. Les enfans de
S. Dominique , fàvôrifés des papes , n’obtinrent la .
facilité -ou le droit de parvenir à la maîtr.ife dans
l’univerfité' que par une bulle de 1244 ; ils n’en
profitèrent cependant pas encore ; ce ne fut qu’après'
une autre bulle de 1249. Il eft vrai que les dominicains,
dès Fan r 229 * lorfque l’univerfité quitta
fes fondions enfeignantes , ouvrirent chez eux une
école publique dè théologie, & bientôt-une fécondé
» Ils continuèrent d’y inftruire , après le retour
de l’univerfité, par la faveur de la cour de
Rome. Ils avoient foin de mettre à la tête de ces
écoles, ceux qu’ils favoient être les plus.inftruits;
& Albert fut du. nombre , probablement après Fan
117,6. L ’ordre de S. Dominique devint en peu
d’années fi célèbre , que bien des hommes de mérite
s y en gage oient dans un âge mur. Ainfi , il feroit
aflez vraifemblable au Albe rt, après avoir obtenu
tous les honneurs académiques , eut embrafle la
profeflion monaftique. II devenoit , par fon titre ,
ua homme néceflaire à Fôrdre, puifqu’il avoit le
À L B
dtoit d’ouvrir une école par-tout où il voudroit.
Et ces chaires , établies & tenues par des hommes
fortis du fein .de l ’univérfité, faifoient'briller un ordre
au b e r c e a u & lui prometfoient l ’entrée dans
ce corps académique.
Albert ne paroît s’être montré qu’après Fan T 23 6. .
On ajoute à fa gloire d’avoir eu pour difciplè
Thomas d’Aquin , qui' prit l ’habit dans l’ordre des
dominicains en 1243 , âgé de 16 ans. Il fut envoyé
à Paris la même année ; & la fuivante 1244,
à Cologne, pour aller étudier fous Albert, qui
fans doute y tenoit une école de philofophie. II
fuivit, en iz4Ç_, Albert qui vint enfeigner a Paris
la théologie. Thomas entendit fes leçons jufqu’en
1248; alors il q u itta P aris p o u r retourner à_ Cologne
avec Albert. Thomas, qui n’avoit encore que tr
ans, y profefla la philofophie , y lut l ’écriture
fainte & le maître, des fenterices. Il revint à Paris,
en t 153 , achever fes études légales , afin de par*'
venir au doctorat. Son cours eloit achevé en 1255 ;
mais il ne pat o bten ir^ alors l ’honneur qu’il avoit
mérité, parce que l’univerfité avoit rayé de fo n
corps les dominicains. Dès que la paix fût rétablie
, Thomas fut reçu do&eur en 12Ç7 , à fon
retour de Rome, où il s’étoit rendu , ainfi op A l bert,
qui fut nommé évêque de Ratifbonne en
i$èb.; ' fy . f i l : ® \ \ J
Albert, comme on voit, ne s’eft appliqué qua
' la philofophie pnifée dans Ariftote ; il a pu s’y >
rendre habile; mais il ne s’appliqua à cette étude
que pour pafler enfuite à celle de la théologie.
Rien n’annonce qu’il* ait jamais étudié la Médecine
proprement dite , quoique la phyfique
dJAriftote ait dû faire l’objet de fes études. Il
avoit fans doute appris tout ce qu’on favoit de
mathématiques dans fon fiècle. Orné de tant de
connoiflanees, il parut un homme étonnanr ; &
après fa mort, on -fit paroître fous fon nom des
traités dont il ne fut point l ’auteur. Les alchi-
n-iftes le regardèrent comme ayant pofledé la profondeur
de leur vaine fcience , -tandis que d’autres
non moins infenfés en firent un magicien. ( M.
GoÜLIN. ).
A lb e r t . ( Salomon )
On ne trouve rien dans Manget fur la vie de ce
médecin. M. Eloy nous apprend feulement que
Salomon Albert ou Alberti fut difciplè du célébré
Jérôme Fabrice , d’Aquapendenté , & qu’il enfeigna
e.nfuite la Médecine à Witemberg, où i l
mourut le 2.9 mars 1600. ■
Il a compofé plufieurs ouvragés, dont il n’eft
pas aifé de fixer exactement les éditions d’après
Mano-et, par lequel ils font indiqués.
t°7 Galeni liber qui de offibus inferibitur. Wit-
tebergæ , i575>> l n_S°»
Suivant M. Carrère , ce traité a été imprimé a
Helmftad , 1579 , in-8°.
M. Eloy , qui indique cette édition, obferve que
SaWwn Albert y a mis une préface; mais i l
. . Hhhhi