
légèreté de bouche, beaucoup d'allure, une aétion
Couple & douce,, d e là tranquillité, de la fran-
chiie ; & l'on doit rejeter avec foin celui qui ferait
ardent, pareffeux , & délicat en ce qui concerne la
nourriture.
» L e choix du cheval de guerre n’a que trop
fouvent coûté la vie à celui qui Ta fait , ou pour
qui il a été' fait imprudemment & fans lumières.
L a taillé des chevaux confacrés- à cet ulage ne doit
être ni trop élevée ni trop petite : il eft rare de
trouver dé l ’agilité & de la légèreté dans une grande
machine, & d’une autre part, outre le délàvan-
tage qu’il y a de combattre fur un petit cheval,
i l eft confiant qu’i l ne réfiflera jamais à la fatigue
comme un cheval d’une certaine hauteur. Le poil
en doit être obfcur, principalement s’il eft deftiné
à monter un officier de marque. I l faut qu’il foit
bien proportionné , bien traverfé , beau du devant,
bien ouvert & non chargé d’épaule , puifqu’alors il
feroit pefant, pareffeux, & lent dans fes aétions.
L a tete & 1 encolure en doivent être bien conformées
, la bouche b elle, & l ’appui à pleine main,
^afin qu’il obéiffe affez promptement , fans cependant,
être -effarouché de quelques mouvemens
irréguliers de cette partie, qui ne feroient pas
extraordinaires, même de la p a r t j ’un homme de
cheval, dans le moment du combat. La jambe en
fera bonne , les pieds excellens & non dérobés ;
car un femblable défaut feroit une raifon d’exclu-
fi°n* H fera uni, i l aura de la foupleffe, de la
fenfibilité,^ de l ’adreffe & du courage, & une l i berté
entière à toutes mains, foit au pas, foit au
trot; » foit au galop , aétions qu’il doit exécuter avec
facilité & promptitude. I l fera docile au partir de
la main, & fufceptible d’un retour facile a un galop
écouté, ainfi qu’au trot& au pas; il connoîtrales
jambes , i l fera librement les talons ; & lorfqu’i l
fera- arrêté, il ne témoignera aucune inquiétude ;
i l fera comme immobile à la même place : il
importe encore qu’il ne redoute aucun des objets
qui peuvent frapper fon ouïe ou fa vue, qu’il ne
craigne ni le feu ni l ’eau , qu’i l ne foit point vicieux
envers ^les autre chevaux , qu’il n’ait point
d’ardeur, qu’il foit d’un bon & facile entretien
&C, &c.
» Quant au cheval de chaffe , on délire qu’il
ait du -fond & de l ’haleine, que les épaules en
loient plates & très-libres, qu’il ne foit point trop
raccourci de corps, que la bouche en foit bonne
qu’elle né foit point trop fenfible, qu’il foit plutôt
froid qu’ardent a s’animer, qu’il foit doué de légèreté
& devîteffe, &c.
» La tranquillité, la docilité, l ’exaéte obéiffance
la bonté de la bouche , des allures fûres & douces,
une taille médiocre, une franchife à l ’épreuve de
tousses objets capables d'effrayer & d’émouvoir,
font les qualités que l ’on doit rechercher dans les
chevaux d’arquebufe, dans les chevaux de pEome-
B#de, 8c dans les chevaux de fçnune*
» Le cheval de domeflique ou de fuite , le che«»
val de cavalier & de dragon, le cheval de piqueur t
font dans le genre des chevaux de felle que nous envi-
fageons comme des chevaux communs, & qui peuvent
etre mis en oppofition avec ceux dans lef—
quels nous trouvons de la fineffe. Le premier doic
être bien traverfé, bien membré, bien gigoté. La
bouche en fera bonne , fans être abfolument belle ;
& 1 on ne doit pas trop s’attacher au liant ou à la
dureté de fes allures.
» I l ell effentiel que le fécond, c’efl-à-dire le
cheval de troupe, foit plus fufcefptibled’obéiffance,
de foupleffe , & de ^légèreté , relativement aux
manoeuvres qu’il doit exécuter , & auxquelles i l
n eft que trop prouvé qu’i l ne peut fuffire dans ua
âge tendre.
» Le cheval de piqueur doit être étoffé, vigoureux
, doué d’une grande haleine , & propre à ré-
fïfler au travail pénible auquel i l efl affujetti.
» Quant aux bidets de polie , ôn doit plutôÉ
confidérer la bonté de leurs jambes & de leurs
pieds , que leur figure & que les qualités de leui
bouche. I l faut néceffairement qu’ils galopent
avec aifance, & de manière que la dureté ou la
force de leurs reins n’incommode point le cavalier
» Trop de fenfibilité feroit au furplus en eux
un défaut d’autant plus confidérable , que l ’inquiétude
qui réfulteroit des mouvemens. défordonnés des
jambes des différent courriers qui les montent, &
de l ’approche indifcrète. & continuelle des éperons
, les rendroit bientôt rétifs ou ramingites.
» Des chevaux bien tournés & bien proportionnés
, d’une taille de quatre pieds onze pouces jufi-
qu’à cinq pieds trois ou quatre , qui feront parfaitement
relevés du devant, bien traverfés ; dont les
épaules ne feront pas trop chargées ; dont le poitrail
ne péchera pas par un excès de largeur ; dont les
jambes, plates & larges, ne feront pas garnies d’une
infinité de poils ; dont les jarrets font nets, amples,
bien évidés, bien conformés ; dont les pieds feront
bons ; qui auront de la grâce & beaucoup dè
liberté dans leurs mouvemens ; qui feront juflement
appareillés de p o il, de, taille , de marque , de
figure , d’inclination, d’allure , 8ç de vigueur, formeront
des chevaux de carroffe qui auront de la
fineffe , & qui feront préférablès à tous ceux fur
lefquels ou pourroit jeter les yeux, lorfqu’on fou-
haitera des chevaux beaux , brillans, & d’un très-
bon fervice.
» Certains chevaux de chaife, comparés aux chevaux
peu délies que 1 on emploie communément
à tirer cette forte de voiture , feront, dans leur
efpèce , envifagés comme des chevaux fins. Le cheval
de brancard fera bien étoffé , d’une taille rai*-
fonnable & non trop élevée. I l trottera librement
& diligemment, tandis que le bricolier, qui fera
bien traverfé , mais qui. aura moins de deffoùs que
lu i , & qui fera auffi rndins éloigné du genre dès
chevaux de felle ; fera capable der fournir avec facilité
à un galop raccourci.
à c H
, » Les autres chevaux de tirage; feront plus pu
moins communs, félon leur ftruèlure, leur épaif-
feur, la largeur de leur poitrail, la g relieur de
leurs épaules plus ou moins charnues , leur pefan-
teur, l ’abondance 8c la longueur des poils de leurs
jambes, &c. I l en fera ainfi des diffère ns chevaux
de bât,& de fomme , qui dpivent avoir beaucoup
de reins ; & ce n’efl véritablement qu’au moyen
d’une, attention fcrupulçufe à toutes ces diftinc-
iions; qu’on peut approprier, le choix de l ’animal
à l ’emploi qu’on en veut faire.
I z°. Des indices de la nature du cheval d’après
fes différentes aétions.
» Les qualités; que l ’on doit rechercher dans
celui qu’on fe propofe d’acheter , font en général,
la vigueur , là ; force , le courage, & un tempérament
qui n’ait rien de trop ardent ou de trop
tardif. Si à ces' qualités fe joignent de jüflés proportions
& l ’exemption dès vices principaux dont
fes membres peuvent être atteints, ils fe trouvera
dans toutes fes aétions naturellement uni f es -allures
feront franches, fûres , nullement pénibles, & toujours
accompagnées de tout ce qui conflitue un
enfembie parfait.
» Le cheral .vigoureux s’annonce d’abord par fa
conftruétion ; fon aétion. en fui te en- décèle le fond,
elle eft exécutée fans molleffe , & avec une vivacité;
qui fe.foulient long-temps ; elle eft la même
au moment où l ’on commence 8c au moment oû
on fiait.de, l ’éprouver.
• » L a foibleffe eft dénotée par-diverfes aétions,
félonies caufosou félon les parties dans lcfquelles
elle réfide principalement. Lorfqu’elle tient en total
àlaçonflitution de la machine , tous les mouvemens
de ranimai s’en reffentent ; il eft d’ailleurs bientôt
fatigué & épuifé , &. il s’avilit toujours davantage,.
Si elle eft particulière aux reins, fa tête ne fau-
roit demeurer conftamment placée, il fe bercera
fans ceffe en cheminant ; l’aétion de l ’arrêt lui coû-:
tera infiniment , il ne ' l ’exécutera qu’en portant
au vent & en fe traverfant du derrière. Le reculer
lui fera encore bien plus fâcheux , il s’y refufera
ou en tendant le nez , ou en battant à la main ,
ou en fe jetant de côté ou d’autre, & en fe traverfant;
fi on parvient à l ’y forcer , .ce ne fera- que
pour un inftant , encore le plus fouvent tout, le
derrière s’abaiffe-t-il de façon que le cheval paroît
accroupi , & qu’il eft continuellement en danger
de tomber. La foibleffe des jarrets, & des autres
parties des extrémités poftérieures fera fuivie^de
femblables effets. : leur aétion fera exécutée fans
foutien ;' à chaque foulée qu’elles feront , elles
tourneront de :côté & d’autre, Sc fléchiront -en quelque
forte fous le poids, ce qu’on exprime par le
terme de flageoller. Ce défaut ne fera pas moins fen-
fible fi la foibleffe .réfide dans les parties antérieures ;
le mouvement de chaque extrémité fora-d’ailleurs
d’autant moins.élevé qu’elles feront focceffivement
appelées au focours l ’une de. l ’a ut re pour le,
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prompt foulagement de celle qui fe trouvera-chargée
de la malle : l ’animal fora donc fujet à buter, 8ç
i l portera fur la main ,. fur-tout à la fin d’une courfe
ou d’une allure précipitée.
» La légèreté dépend de la conformation & de
la jufteffe des proportions des membres : auffi accompagne
t-elle tiès-fouvent la force. On la re-
connoît à l ’agilité naturelle qui fe montre dans
toutes les actions de l ’animal : foin en effet qu’il
chemine au pas, qu’il trotte ou qu’i l galope , tous
les mouvemens en font fi faciles & fi prompts , les
foulées fi preftes , qu’à peine diroit-on que fes
pieds atteignent le fol ; 8c l ’on peut obferver que
• les défenfes de ces fortes. de chevaux ont lieu eonfo
tamment plutôt par la levée du devant que par
celle du derrière.
» Le cheval pelant eft pour l ’ordinaire chargé
de tête , de cou , & d’épaule ; fes pieds-eut un volume
exceffif ; plufiéois font bas du devant, ou
longs de -corps , & par conféquent foibles des reins;
d’autre« les- ont durs & peu flexibles : en général
l ’a-élion de leurs membres eft toujours lourde &
tardive ; ils ne fourniffent point àux allures qui
exigent de la célérité ; ils-ébranlent , pour ainfi
dire , par leur poids , le -fol fur lequel ils heurtent
& retombent : la - difficulté qu’ils éprouvent
à détacher parfaitement le devant, fait que dans
leurs défenlbs ils e prennent pour appui, & emploient
l'eut derrière à des ruades gauchement &
mal adroitement fournies.
» Le courage n’eft autre chôfe dans l ’animal
qu’ une Volonté confiante d’exécuter & d’obéir ; la
dîlpofition à la foumiffiort & à la franchife
en eft donc le premier .témoignage. L’oeil des
chevaux doiies de cette qualité , l ’annonce auffi ;
leur .détermination eft toujours en avant; ils ne fe
refilent point à l ’étendue , à l ’alongement , &
à l ’élévation poffibles à leurs membres , & leur
aélion eft toujours exécutée avec toute la force
& le nerf qui leur ont été départis.
» L ’éloignement de la fujétion 8c de la contrainte
ne naît pas toujours, au fnrplus, d’un mauvais
fond. Une timdité naturelle , qu’il feroit dangereux
de,confondre arvec ce qu’on doit réellement
appeler mauvaifo ' volonté , y a fouvent beaucoup
de part,: ainfi que le défaut de raifonnement dans
des. -hommes qui , ayant demandé indiferètement
à ;l’animal ce qu’ri ne peut ni ne fait, font parvenus
à le rebuter -, à le révolter , & à en pervertir,
le caraélère. Il eft aifé de fe perfuader que la
ümïdkët doit!.s’évanouir à mefure que la modération
& la douceur- capteront la confiance , & que
l ’animal trop craintif acquerra iafenfiblement l ’habitude
des aétions , & des .objets. 11 eft .certain auffi
que .celui qui ne fait pas • doit être inftruit par
des perfonnes qui -fâchent elles-mêmes fe faire
entendre de ;lui ; & à l ’égard du cheval dont l ’obl-
tinatfon, a fon. principe dans une véritable impuif-
fonçe, ocça%nnéf par, la mauvaife ; conformation