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L a déco&ion de racine d’althéa , de graine de
lin ; la diffolution delà gomme arabique ou de celle
du pays , les mucilàgineux &c les huiles douces ne
feront pas moins efficaces dans la gras-fondure &
la dyflenterie , foit en breuvages, foit en lave-
ùiehs. (M. Bôurgelat. ) '
Il eft effentiel de ne pas continuer trop longtemps
l ’ufage de ces remèdes ; ils relâchent, Ôc
jettent la machine dans l’affaiffement & l ’inertie,
& ils donnent lieu..à des affections chroniques
quelquefois plus, difficiles à guérir que celles dont
elles font la fuite. Souvent auffi ils mettent l ’animal
hors de fervice , comme nous l ’avons vu
plusieurs fois dans la pouffe , dans; la foin-bure,
Sec. 41s affoibliffent d’ailleurs beaucoup; & plus
ils ont été continués long-temps dans les maladies
aiguës, plus l ’animal a de peine à fe rétablir
: cette vérité a fur-tout lieu dans les maladies
de poitrine. On doit encore en ce (Ter l ’ufaee dans les
inflammations de mauvais caractère, dans le charbon,
par exemple, dès qu’on aperçoit deladifpofidon à la
•gangrène , parce qu’alors ils ne pourroientqu’acce-
leret la mortification des parties malades , & précipiter
la perte de l ’animal. Au relie, fi on a
reproché aux anciens vétérinaires l ’abus des remèdes
incendiaires, on peut reprocher aujourd’hui
â plufieurs* praticiens de prodiguer les remèdes
dont il s’agit ici ; & i l en efc un affez grand
nombre dont la pratique n’eft uniquement fondée
que fur leur emploi.' ( V . D . & H .)
A D O U C I S S E M E N T . Médec. pratique.
On entend par ce mot la diminution des .acci-
dens qui caraftérifent une maladie', foit relativement
au nombre de fes fymplômes, foit par rapport
à leur intenfité, lefquels fe préfentent foiis
un afpeél plus favorable , quoique l’affeétion principale
ne foit point jugée. ( V . D . )
A d o u c i s s e m e n t . Mat. méd. L ’adoucif-
fement fignifie , en Médecine , ou la néceffité d’employer
Les adoucifîans , ou l ’effet produit par
cette claffe de remèdes. Tout ce qui a été ex-
pofé à l'article A doucissans , peut s’appliquer
à celui-ci. (M , d e F o u r c r o ÿ . )
A D R A C f i N È. f. f. Hygiène. Sorte d’ar-
briffeau commun dans la Candie , fur les montagnes
’de Leuce, & dans d’autres endroits eàtre des
Tochers. Son fruit, qui reffemble â celui de l ’ar-
boufier, eft bon d manger. C’eft tout ce qu’on
dit des qualités de cette plante dans l ’Encyclopédie
, où nous avons puifé ces détails.
Voye\ le mot adraçhne , ans. Encycl. Juppl.
{ v ■ d . )
A D R A G A N T . Matière médicale. On dé-
figne , fous le nom de gomme adruganï , 1 a
fubftance gommeufe fèçhe qui’ découle' * de lfar-
brilTeau appelé tragacantha. J^oyé^f pour fon
A d u hiftoire naturelle, chimique, & médicale, le moî
G omme. ( M . d e F o u r c r o ÿ . )
A D R I A ( Jean - Jacques ). Nous ne favons
point en quelle année il naquit ; mais il paroît
que ce fut vers l ’an »485:. Après fon cours d’humanité
à Mazaria , il étudia la philofophie^ fous
le célèbre Auguftin Niphus, qui enfeignoit a Naples.
Il fut reçu doétëur en médecine à Salerne,
en 1 5 1 0 , fiiivant Manget , que nous fuivons. Il
fe rendit enfui te en Sicile, fa patrie , & exerça la
Médecine à Palerme. Les fucces buillans^ dont fa
pratique fut fuivie , lui méritèrent le droit.de
bourgeoifie en cette villei Charles Quint 1 anobl
i t , lui donne le titre .de Médecin impérial, &
la placé, de proto-médic du royaume de Sicile.
I l mourut en 1 5 6 0 , extrêmement regretté. Son
corps fut dépofé dans l ’églife des frères mineurs
conventuels , qu’il avoit choifie pour fépulture. Sur
la pi-ene qui recouvre fon tombeau, eft gravée cette
épitaphe :
Hic jacet in fepulchro
Excellens artium & Medicinoe do cio r ,
Joannes Jacobus A d r ’ui de Paulo y Siculus ,
E t Ma\arienfis miles, & medicus imperialis,
Sicilice proto-medicus, & concivis panormitanus.
Anno 15 do.
I l avoit compofé plufieurs traités de Médecine'
, qui n’ont point cependant été imprimés ;
tels font : .
De proefervatione pejîilentioe, ad Antonium
filium.
D e medicinis ad varios. morbos hominum.
De phlebotomiâ, ad Carolum imperatorem.
De balneis ficulis , ad Antonium filium,
11 eft encore auteur d’un ouvrage dont voici
le titre :
Topographia inçlitoe civitatis Malaria:. P a*
normi , apud Joh. & A n t. Pafiapi 1 5 1 5 >
in-40. IM . G o u l i n . )
A D U L T É R A T I O N , f. m. Mat. mUU.
Le mot adultération eft fynonyme de ceux de
fophiftieation & mangonifation. 11 défigne le mélange
de quelques fubftances étrangères avec les
médicamens , que# la probité défavoue’ dans tous
les commerces quelconques , mais qui eft encore
plus criminel Sç. plus puniffable pour les .matières
que l ’on deftine au traitement des malades. C ’eft
ainfi qu’on mêle le çaftoréum avecdu fujf, des huiles
graffes, des réfînes dé peu de valeur; les huiles
éffentielles avec l ’efprît de vin , la térébenthine»
le blanc de plomb, l’antiinoine'diaphoré-
tique avec de la craie; le précipité rotige avec
A /ill
A D U 20 1 du minium ; plufieurs conférions avec du m iel, du
bol d’Arménie, de la brique, &c.
Parmi ces mélanges, i l faut foigneufement dil-
tinguer, i° . ceux qui ne font que diminuer la
vertu des médicamens ; ^0. ceux qui les dénaturent
tout à fait & changent leurs vertus; 30. ceux qui
les rendent entièrement inertes ; 4 0. enfin ceux qui
deviennent nuifibles & vénéneux.
11 n’y a que des connoiffarices chimiques exactes,
& une pratique fiîre dans les opérations chimiques -
& pharmaceutiques , qui puiüent faire découvrir
ces mélanges etrangers. Déjà plufieurs chimiftes
en ont fait connoître une allez grande quantité ;
mais il manque à l ’art un ouvrage complet fur
cette matière. ( M . DE FoURCROY.),
ADUL TE S E T RÉGIME DES AD U L TE S.
Hy'giène.
Partie I. De Vhomme fa in , eonfidéré comme
fu je t de Vhygiène. ‘
Seftion II. V homme fa in , eonfidéré individuellement.
Différence I. Ages.
Partie III. Règles de Vhygiène.
Divifion II. Hygiène privée*
Se&ion III. Régime particulier aux différens
individus. •
Ordre I. Régime dès â g e s '
Quand le corps a atteint ce degré de perfe&ion
dont il eft fufceptible , l ’homme eft adulte, ado-
levit. Alors tous les organes ont pris leur proportion
& Leur force. Cependant la première partie de
l’âge adulte tient encore un peu de l ’adolelcence ;
beaucoup de perfonnes croiffent jufqu’à trente ans ;
beaucoup de maladies héréditaires , fur-tout celles
qui affe&ent les glandes du poumon , fe développent
jufqu’à trente-cinq: & jufqu’à ce période les
anciens fe fervoient encore du mot juvenes, jeunes
gens. Le période qui fuit eft celui de la virilité
confirmée. Et ce n’étoit que pour les perfonnes qui
avoient attéint trente-cinq pu quarante ans que les
anciens fe fervoient du terme de viri. pris ftriâement.
Il n’y a donc de régime particulier pour les
adultes , qu’au tant que les tempéramens , les portions
, & les circonftanpes l ’exigent. Les perfonnes
chez lefquelles on craint un vice héréditaire
de la nature de ceux qui fe développent dans
le commencement de cet âge, demandent des précautions
relatives à ce qu’ils ont à craindre. Les perfonnes
de familles goutteufes „.ont de même un
régime à obferver, même quand elles font parvenues
à l ’âge adulte : mais ces objets ne regardent
pas réellement l ’hygiène, ou au moins appartiennent
à un autre article , celui des T em pÉr a -
wens & des C o n s t it u t io n s .
M é d e c i n e . Tomç. L
A C T
Les adultes n’ont donc de règle à fuivre que
les règles générales qui dépendent de la nature des
chofes qui nous environnent, & des ufages auxquels
elles font deftinées. ( M. H ALLÉ. )
A d u l t e s (Maladies des ). Voye\ A g e s
(Maladies des).■ {M . CAILLE.)
A D U S T E , adj., en Médecine, s’applique aux
humeurs, qui, pour avoir été long-temps ou trop
fortement échauffées, font devenues comme brûlées.
On met principalement la bile _ au rang de
ces humeurs adufles ; & la mélancolie ou atra-<
bile n’eft , à ce que difent quelques - uns , qu une'
bile noire & adufie.
On dit que le fang eft adufie , lorfque^fes
parties les plus fubtiles fe font diffipees, & nont
laiffé que les plus groffières , avec toutes leurs
impuretés. C ’eft dans ces circonftances que fe forme
tantôt cette couenne tantôt ce rouge brillant
que l ’on remarque au fang qui eft dans une-
palette.
Cet état des humeurs fe rencontre dans les fièvres
& les inflammations, & demande qu’on ref-
titue au fang le véhicule dont il a béfoin pour
circuler.
Le remède le plus efficace , dans ces fortes de
cas, eft l ’ufage des délâyans ou aqueux , combines
avec les adouciffans ., 8c l’on peut ajouter avec
les acides très-légers.
Extrait du mot adu.fte , ancienne Encyclop•
Cette manière de s’exprimer .eft en général très-
vague. On ne fait pas ce que c’eft que du fang
échauffé^ou brûlé. I l faut fe contenter de dire,
comme on lit vers la fin de cet article , que le fang
acLufte eft celui qui a perdu -une k grande partie de
fa férofîté , ' tel qu’on le trouve dans 1 état inflammatoire,
dans la conftitution fèche , cholérique ,
atrabilieufe, &c. ( V . D . )
A D U S T E . Médecine. On . entend par les
expreffions de bile adufie , 1 epaiffilTement de ce
fluide & l’âcreté qui paroît être la fuite de fon
féjour trop long dans fes couloirs , & de la chaleur
qui l’y altéré. L ’obfervation a appris que la
bile qui s’amaffe dans les inteftins, qui refte adhérente
à leurs parois, s’y épaiffit, & devient allez acre,
par la chaleur & l’humidité ; qu elle eft fufceptible
d’exciter des douleurs , des-inflammations , des
I dévoiemens , des dyffenteries , des fieyres tres-fortes
& très-dangereufes. T e l eft fouvent letat de cette
humeur excréme 11 titielle , apres un été tres-chaud ;
& telle eft la caufe des maladies bilieufes qui
attaquent ordinairement un grand nombre de perfonnes
dans cette faifon. Le mot de bile adufie
eft donc deftiné. à établir une comparaifon entre
1 ce fluide épaiffi & âcre dans fes couloirs, & Y iU