
& la manière fi viftorieufe dont i l a couvert
de ridicule les tours de force du cimetière S. Mé-
dard. On peut confuiter aufïi dans ce genre Vhif-
toire des diables de Loudun. Les médecins de
Montpellier, chargés de l'examen de cette affaire,
ne découvrirent-ils pas dans l ’«irt des convuifions
factices & fimulées, tout le fecret de ces prétendues
pofie.fiions ? Ce fut dans ce dernier événement
une trame ourdie pour fatisfaire des projets de
vengeance, & pour auouvir une exceffi/e cupidité.
L a perte du malheureux Urbain Grandie/' en étoit
le principal motif. Heureulemënt il n’exifte plus
de pareils abus du pouvoir, & des temps plus
éclairés ont rendu le retour d’auflï grandes horreurs
impoflïble. Mais enfin , avec moins de fcélératefle ,
le même moyen peut encore être employé , &
fervir, (mon à faire des viétimes, au moins à faire
des dupes.
Ajoutons encore, relativement aux affrétions ner-
veufes , qu'il n’eft aucune maladie plus contagieufe,
quoiqu'elles le (oient par un genre dë communication,
qui leur eft particulier, par l'imitation. On
connoît dans le corps humain cette fingulière dif-
pofition qui nous porte aux mouvemens imitatifs.
Sans confuiter fur ce point les auteurs, il fuffit de
faire attention à ce qui fe paffe dans le bâillement:
n’y eft-on pas excité par la vue feule d'une
perfonne qui l'éprouve ? Ne fe fent-on pas porté à
rire , par le feul alpeétde perfonnes livrées à la joie”?
Le vomiffement n’eft-il pas au fil provoqué Couvent
de cette manière ? Mais la même difpofition fe prête
également à la production des accès ou crifes con-
vuifives.: On -connoît tout ce qui a été écrit fur les
convuifions imitatives ; elles fe communiquent par
la vue feule & par l'aétion de l’imagination frappée.
On a mille preuves de ces fortes de contagions
extraordinaires. L ’exemple des filles Miléfiennes ( i ) ,
celui de l'hôpital de Harlem ( z ) , rapporté par
Boerhaave , tant d’autres convuifions regardées
(i) Voyez Plutarque. C’écoic ,&c. , une épidémie de vapeurs hy fdtéitr iqHueecsq, uedta npsa gl,a q1u7e4ll e, cbelés ef i,l leést ,o ipeonucf léeems ppoarrt élae sv ioplaern clae dceo nlevuurlf iimona gàin aftei opne ntrdorue.
»« Ltiao nsc odnétraéggiloéne,s , agjoaugntea-nt-t ilc oamutmree puauret é, piddeé mceise , imleasg iMnai-- »» flréaiipepnesr nlees »triomuavgèirneantito npsa sd edse filmleesi llleeuurrs rceomnècditeo yqeunen edse, »»> ; pdaer luan ep uaduetruer ,p nafaltîuorne loleu aaufxfe f&ililoesn, ' dqeu ^li'iasm cer u;r ceen tf ulta cpellules »» pProouprr ec eàl ar ,e fcroesid ifra gleess mimagaigftirnaartsi ofnirse nétc huaunfef éeosr ddoens nlaenurcse. »P qquuie flu’or’np urbrloiuéev eproarit tpoeunrd ulees ,p faeyrso,i enqcu,e a ptorèust else ulre sm foilrlte,s » expoféês toutes nues, la corde au cou , aux yeux de tour n» ll’ea vmeonnidr,e . cC’eeft -fàu-td,i rpeo, uarp creèss flielulers ,m uonret ,i mfi apguinifaftàionnte ,p qouuer « dorénavant aucune ne fe pendit». Voyez réponfe à la.
lettre touchant le devoir des médecins , &c., au fujet des
■ m(i r2a cJl esK &aa ud -e Bs oceornhvauaivfeio nras,p ppoargte. 3a0in.fi le fait, Une jeune fille avôiç contracté, à' la fuite vive frayeur , une
comme contagieufes & épidémiques , que l'on a
vu fe répandre fur un grand nombre de perfonnes,
dans des hôpitaux, dans des garnifons , parmi des
hommes & des femmes , & que l ’on a toujours
fait ceffer fi complètement par des menaces vives
ou des punitions exemplaires ; tous ces faits qu’il
feroit trop long ici de rapporter, ne prouvent-ils
pas combien chez les femmes nerveufes , fur-tout
en les réunifiant enfemble , il eft peu étonnant de
voir furvenir des convuifions au plus grand nombre
d’entre elles , fi une feule cômmence à en
éprouver ? Ces mêmes faits prouvent encore combien
il eft facile de s’abufer , ou plutôt d’en imposer
fur les affrétions convulfîves, & en général
fur les maladies nerveufes & tous les aceidens de
ce genre. Car ne fuffit-il pas d'une perfonne dreflee-
aux convuifions , pour y faire tomber en même
temps plufieurs autres qui font difpofées à on
éprouver? & quelle refîource offerte ainfi à la
fourberie ?
Mai .*c’eft fur-tout en parlant à l’imagination,
qu’ il eft facile de mettre les nerfs en jeu chez des
perfonnes ainfi conftituées ; & fi l ’on réfléchit bien
a ce que nous avons dit > qui caraétérife au moral
comme au phyfique l ’état d’affe étions nerveufe ,
hypocondriaque, & vaporeufe , -eft r- il étonnant,
qu’une perfonne 'douée de cette conftkution, fi la
perfuafion la gagne , fi l ’on monte fon imagination
, éprouve des imprellions fenfîbles d’un moindre
gëfte,. d’un, regard , d’un attouchement auquel
fon efprit prévenu attribue un pouvoir fecret? C’eft
ainfi que dans la magie ancienne on prétendoit
guérir par des paroles, par le fouffle, par un
toucher myftérieux , & des gefticulations bizarres.
Cet effet fera bien plus sur encore fi l’on
employé des procédés impo(ans & extraordinaires.
Ne fait-on pas que dans les diverfes religions
anciennes & modernes, i l y a eu des guériforts
merveilleufes , opérées fur des perfonnes frappées
par la pompe des cérémonies ? L'hiftoire nous en
fournit mille, exemples. Qui ne connoît pas l’inv-
preflion que produit cet augufte fpeétacle, & qui
n’a pas éprouvé une forte de faififlement intérieur
à la vue-.de ces (blennkés ? Mais, pour les perapfafgen&
eiso qnu ci ofnev turlofiuvveo qieunit rpervéefnenotiet sp àa rf easc ccèosn. vPuaifrimoni s f,e so cuo qmui
alain ffie cofuucrcoeilefnivt eamloernst , tobuietnestô tf eu ntero, uvenèfruenitte auttnaeq uaéuetsr.e , O6hc ecams pj lo&y: al ’oinnu etiulet mreecnotu rtso uàs B loeesr hareamveè,d qesu ii nndei qturéosu veau dp’aaurteriel mmoenyte nl epso mura lfaadiere'. cIel fffeirt acpept oarctecri dpelunfti,e uqrus er édc’heaffurdasy'e rré mvipvleis
pdoeu cr hêatrrbeo nasp palriqduenéss ., en& pfolurmfieeu rds ei ncftaruutmèreens.s Idle a fnenr ofnaççoan neéns- fvuuiitfei onqsu ’qilu ’nile vçeonroinito dif’foobitf edrv’aeur,t req uree mdeè dfea icreo natprep lileqsu ecro fnur
lreo umgeo mfuer nlet , bàr acse, ldleasn sq uuni e epnl acfee rqoui’einl te uatt tfaoqiuné deés ,d éufing nfeerr. fCqent tee fmfeet.n aVcoey, epzr ononcée cf un air impofant, produifit tout impetum faeiens, pag. 3 j 5,
(bnnes fenfibles & nerveufes, il n’eft pas néceflaire
de recourir toujours à d’aufll grands moy£ns
pour les troubler & les jeter dans des fpafmes &
des crifes. Ces fortes de fujets vont, pour ainfi dire,
au devant des effets qu’ils s’attendent à éprouver.
Les nerfs alors font dans un état de vibratiiité
porté au plus haut degré * & dès-lors le principe
interne , ou l ’imagination, a fur eux le même empire
que les objets ou les caufes extérieures. Ne
cofinoît-on pas des perfonnes , des femmes tellement
irritables, qu’tn fe livrait feulement à des
penfées lafcivës, elles en éprouvent des impreflions
extraordinaires. Préfent e z à ces âmes foibles des
objets de ce genre , tenez-leur des propos'libres,
& vous opérerez fur elles des effets très-réels.
Mais que dirok-on d’une perfonne qui, profitant
de ces facilités & couvrant fon jeu fous des dehors
adroits , annonceroit qu’elle difpofe du principe
employé par la nature pour allumer le féu de l'a mour
entre les deux fexes , & qui s'annônceroit
comme parvenue au point d’en tirer les avantages
qu on pourroit en attendre pour fervir nos goîîts
6c nos befoins ? C’eft, dans un genre peu différent
, la même manière d'agir que préfentent toutes
les fcènes des impofteurs. C'eft en parlant à l ’imagination
par des procédés finguliers, en la frappant
par des objets extraordinaires , qu'ils Ven rendent
les maîtres j & l ’on doi t remarquer que c’eft fur-
tout dans les affeélions nerveufes qu'ils y rëufluTent.
C’étoient ainfi des épileptiques & autres malades
de cette efpèce , que Gaflher, difoit-on, guérif-
fôk. Mais ne fait-on pas combien le moral influe
fur les affeétions de ce genre ? En. frappant vivement
les elprits, en ^entourant de céiémonics &
d-un appareil religieux (1 ), et oit-il étonnant qu’il
hâtât ou fmpendît quelquefois le retour des accès3
Car on doit remarquer qu'il n'y avoit que des effets
de ce genre, parmi ceux que l ’on difoit qu’il avoit
produits. Ces maladies étant fujettes à dë longs
intervalles de calme , on n’a pu s’aflurer s’il y avoit
eu autre chofe qu’une fimple lufpenfîon des aceidens ;
on plutôt on a eu la preuve du contraire pour le plus
grand nombre des cas (2).
xrujcjaifraixff iSa Ider orieteç ré6fce nlato fita,c ed atnosu rfneése opvéerrsa tiloesn sa, ffaiyftaannst . uInl proo«rtgenet, &à founn ec ocuro iuxn ef uéfptoelned u( eJ ioplaar ruenbeu lclaha )î ned ed ’caorguelenutr. U4n1ee ccoenintetunroei t,n ofiuriev aennt tlouui ,r ouitn fmeso rrceeinasu. dIel lnae vpraoiret ôcitr o’piaxs. ttioeurjso udrasn sc efta apcphaarmeibl r;e m, aaisin ffio udvéecnot réil. pSai ffloeist dmesé djoeucirnss e nfe
vpjrtéofietn àto aieffniftt earv àe cf eds eos pépreartfioonnnse. sL ed em adliafdtien fftliéocnh i,f loili t leles gine-- nou devant lui; il lui demandoit le nom de fon pays 6ç Id-e'f eùfa , m&acl.a dDiee 5 Hila le’enx, ciicboidit. à avoir confiance au nom de
vaient Mriee nH aapepnr ernadprpeo ,r tofiint oqnu eq ulees' qcuuerelqsu eafttoeifst éleess nacec èpso due
plaa s mqaul’aildsi en ’éatvooieieihitt p ocienffté r elvoerns usd epsa re lxao fruçiiftem ;e ds ’a, umçaanits pnluosn,
Mais c’eft ftir-tout dans la crife même du fpafme
que s’établit cette exceftive mobilité des nerfs, qui
les rend fufeeptibies des plus vives impreflions par
les caùtës les plus foibles. Nous en avons déjà donné
quelques exemples. Eft-il rare de voir alors la vibra-
tilké du genre nerveux portée li loin, que de marcher
même fur le parquet à pieds nuds , affeéle
vivement l ’ouïe de ces perfonnes ? Une lumière
trop vive un bruit aigu, un fon aigre, les affectent
défagréablement, & fuffifent pour redoubler
leurs convuifions ; la vue du jour même les incommode
, de certaines odeurs les blefient.. Il en eft
ainfi du moral, quand une fois il eft mis en jeu.
Qui ne connoît pas les finguliers effets de la
peur ? Une femme , un enfant faifis de frayeur ,
fur-tout dans les ténèbres de la nuit, ne, font-ils
pas émus par les plus foibles impreflions? Le fré-
miflement d’une feuille , le bruit d’une porte , quelque’
autre (bn , fuffifent pour les jeter dans des
tranfes horribles.; On remarque la même clvofê fur
certains animaux timides. Gomme un bruit imprévu
les tient inquiets & les agite 1 Par uue eaufè allez,
forte, on produit un effet pareil fur des- hommes
même raffëmblé-s. Qu’on en juge par ce qui arrive
à des corps de troupes que l’épouvante met
en fuite. Dans ces terreurs paniques, eft-ce autre
chofe fouvent qu’une imagination frappée qui met
ainfi -des armées en déroute ?
Il n’y a que les affections nerveufes qui (oient
founiifes à cet ordre d’ effets , qui' fë prêtent a Faction
de pareilles caufes.: Audi remarque-t-on que
ce font elîës qui ont fait le fond de toutes les
impoftures. Les convuifions de S . Médard , les pof-
feflions de Loudun n’ étoient --elles pas de ce
genre? V o it-on dans aucunes des fcènes jouées
ainfi avec appareil, des effets d’un autre ordre produits
( 1 ) ? Pourquoi n’étoit-ce pas auflî bien des
maladies aiguës & ffebriles, des ulcères ou des
plaies répandus fur tqut le corps , guéris fubite-
ment, fe reprodüifant enfuite fuccelfivement, pour
offrir le càrâétère furnaturel, & m eicairifant auffi-
tôt ? Ces affeétions ne peuvent être de même
alejso umtea-lat-diel,s qnu’éep creosu vmeanlta dqiue’su cnreo oieun dt eduux nfooims bpraer adne ,c &el lems êqmuee cuonleiq fueeu l,e1 ’féopisil eepnf iter,o ilsa acnast a; lteepllfeies q, ulea lam gigoruaitntee, ,l ’&afct.h tInl es,’ elna ftraallioteimt ebniesn. Lde’ acilalerduirns alq udee llel oftuhc crèasp préoprtoonidt îdca tnosu ujonuer sd ea fuexs lGeàttfrlense,r qsu’éet ofiot nv afnuftéfr aagupanrèt s lduie aluvio,i rn é’éctroiti eqnute p oleisn tc uterellse sd ofnucr lgersa lniedu nxo.'mLbesre p rdoet occuoreles sa evpoiifeenotp aéutéx i mfapifaorifeanitte sfo oi ua unlü’a veoui’eunnt qpuue as vmoiarl aldieeus., Elensf ina ccoèns ne’uétt oli’eanfltu rpaansc er eqvueen, ufsi , cuhnez gqruaenld
nombre d’autres avoient éprouvé un effet contraire. De Haen. Ibid.
ord( r1e ) qCu’eé tGoi at ffpilreirn cmipeatlteomite natu suuofmfi brdee sd easf femfatiloandsie ds eq uc’eilt pcoonuvvuoiifti ognusé r,i rl a; tpeallreasly féiteo ,i enSct c,l’épjlepfie, la catalepfie, les