
N . Ga lle s du S.
Géolo g ie
et minéralogie.
678 VOYAGE AUTOUR DU MONDE,
eaux qui s’y rendent de ia partie orientale des Montagnes - Bleues,
doivent être pen étendues et d’un cours fort irrégulier. A peine sont-elles
sorties des murs de grès d’où elles se précipitent en cascades, qu’elles
se joignent à des bras de mer qui pénètrent en général fort avant dans
les terres. De cette double disposition résultent les fréquens débordemens
qui font tant de ravages, et dont le principe est dû aux orages qui se
font ressentir dans i’intérieur des montagnes.
» Des échantillons de serpentine, provenant des environs du port
Macquarie, et du fer carbonaté compacte (i), nous ont été donnés. Nous
ne ies citons que pour indiquer que la Nouvelle-Galles du Sud recèle
des minéraux de diverses natures. »
« Entre Broken-Bay et le port Hunter, dit M. Alex. Berry (2), le sol
est supporté par une couche horizontale de houille. Les collines escarpées
du rivage en laissent à nu une section intéressante, qui en rend l’étude
très-facile. Les couches de ce terrain ont été suivies pendant l’espace de
9 milles, jusqu’au rivage de la mer, où elles se terminent à p ic , et
plongent même au-dessous des eaux. De là, jusqu’à l’entrée du lac Macquarie
, une longue berge sablonneuse et basse règne sans interruption.
Le cap Sud de ce lac consiste en rochers escarpés, où les lits de houille
se montrent encore à découvert. On diroit que sur ce point ia croûte
terrestre a été brisée, et qu’une coupe régulière et hardie a été faite
verticalement pour laisser apercevoir les progrès de quelques-unes des
plus intéressantes opérations de la nature, ouvrage des siècles ( 3 ).
» Parmi ces lits de houille, il se montre des couches de grès et d’autres
d’ardoise argileuse contenant des empreintes de végétaux ; quelquefois,
mais plus rarement, ce sont des pierres argileuses dures, ou du minerai de
fer chargé d’argile , tantôt cellulaire et par couches, mais plus ordinairement
sous la forme d’arbres pétrifiés, avec leurs branches distribuées d’une
manière irrégulière. Près de la limite méridionale du terrain boitiller,
( 1 ) C ’est ce que les A n gla is nomment iron-stone.
(2) Kqyez B a r ro n -F ie ld , Geographical M em o ir s , i f c .
(3) L e charbon de terre qu’on exploite à N ew c a s t le , se trouve à une profondeur de
I I I pieds anglais [ 33" ',8 ] ; cette veine a une épaisseur de 3 pieds. (V o y e z Esquisse de la
géologie de la N o u v elle -H o lla n d e et de E ile V a n -D iém en , par le Rév.<* T hom a s Flobbes Scott. )
LIVRE V. — D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 679
qui se prolonge, avons-nous dit, sous le niveau de la mer, deux vastes
lits se rapprochent graduellement, et se rencontrent enfin, sans se mêler,
en continuant de courir parallèlement l’un à l’autre. L à , on observe
encore une masse de poudingiies d’une grande dureté, s’élevant depuis
la surface de la houille jusqu’au sommet des rochers. Ceux-ci se terminent
brusquement à pic à l’ouverture du port Hunter, où ils forment
le cap connu sous le nom de Coal-Head [cap de Houille], A partir de
ia pointe d’entrée opposée, une berge sablonneuse et des terres basses
s’avancent jusque près du port Stephens.
» Cette houille, où les fibres du bois se montrent souvent d’une
manière tout-à-fait distincte, est sans aucun doute d’origine végétale.
» Les empreintes de plantes que recèlent les argiles schisteuses endurcies
situées en-dessous et en-dessus du charbon, ne sont pas moins, dignes
d'attention. M. Berry a reconnu la fleur de quelques-unes de ces plantes
subterranées, tellement qu’un botaniste eût pu en déterminer non-seulement
le genre, mais i’espèce. II croit avoir distinctement reconnu ainsi
le lainin spiralis. Ce champ curieux et encore vierge d’observations appelle
toute l’attention des naturalistes.
» Au Sud de Broken-Bay, ies rivages ont en général l’aspect de
falaises escarpées, d’un grès disposé par couches horizontales ; falaises
interrompues cependant çà et là par des plages sablonneuses , derrière
lesquelles ie pays est bas et uni. Les hautes terres sont, comme on sait,
considérablement enfoncées dans l’intérieur.
» Ce grès est disposé par couches régulières, mais qui ne sont pas
toujours strictement horizontales : quelques-unes, avec cette direction et
une épaisseur par-tout égale, se composent de lames minces inclinées
vers le Nord-Est sous un angle considérable, et sont presque toujours
siliceuses. Rarement le grès est - il argiiifère ; il possède toutefois ce
dernier caractère, particulièrement au-dessus des lits de charbon , où
il est alors doux au toucher et très-décomposable. De temps en temps
on découvre aussi, parmi ie charbon , des lits très-minces de grès coquiller
ou calcaire.
» Pénètre-t-on dans les ravins du comté de Cumberland, on peut se
convaincre que les couches de grès s’étendent de l’Est à l’Ouest depuis
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