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l i
Le docteur Lhotsky, parti de Sydney au commencement de janvier,
étoit "allé visiter ies Alpes australiennes; ce voyage, qui dura plusieurs
mois, eut pour résultat le plus intéressant (1), de procurer une, collection
d’environ 4°o espèces de graines de plantes, la plupart nouvelles.
Dans le cours de cette année une révolte à main armée éclata
parmi les convicts de l’île Norfolk : ii ne s’agissoit de rien moins que
de massacrer ies autorités; mais le complot ayant été découvert à temps,
et ies coupables arrêtés, treize d’entre eux furent condamnés au dernier
supplice et exécutés.
On assure que i’intention du gouvernement est de disloquer bientôt
l’établissement pénai de la baie Moreton, et de ie transporter sur i lie
du Lord-Howe, située à peu près à moitié distance de 1 île Norfolk et
de Port-Jackson (pl. 91). Ce fut en conséquence de ce projet qu’un
navire fut envoyé vers ia mi-décembre pour explorer le sol de la première
de ces îles, sur laquelle, dit-on, il existe un bon mouillage.
A iamême époque, des bandes dé voleurs de troupeaux, répandues
dans le district de la rivière Hunter et dans le comté d’Argyle, portoient
ia crainte et i’affliction dans la colonie. Les propriétaires de ces contrées
se réunirent en associations pour se préserver et se défendre contre
les crimes, qui se multiplioient d’une manière alarmante. Un des principaux
moyens employés pour arrêter d’aussi affreux désordres fut de promettre
une récompense de 10 liv. sterl. [250 fr.] à quiconque feroit
connoître ies auteurs de ces vols; des mesures furent également prises
pour faire surveiller d’une façon pius spéciale les troupeaux des membres
de l’association. Des brigands plus audacieux encore parcouroient ies
campagnes à main armée, à tel point que ieurs déprédations excitèrent
la sollicitude du gouvernement.
L’existence de ces malfaiteurs, auxquels on donne le nom de bushrangers
( i ) Dans la Sydney Gaiette àa 2 2 novembre 18 3 4 on annonce comme prochaine la publication
d’une chanson des femmes menerò, tribu voisine des Alpes-austraiiennes, que M. Lhotsky
déd ie , comme un premier spécimen de musique australienne, à la reine d Angleterre. On peut
v o ir à ce sujet ce que nous avons dit plus haut au chapitre X X X I , page 7 4 , et ce qui est contenu
dans ie Voyage de Baudin aux Terres australes, ainsi que dans les Geographical memoirs
de M . F ie ld , pag. 4 3 3 .
LIVRE V. — D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 8 3 i
[voleurs des bois], rappelle, quoique à un moindre degré, les atrocités
commises par la célèbre bande du même genre, qui désola pendant si longtemps
l’île Van-Diémen. L’on sait que la tête de quelques-uns de ces
scélérats fut mise à prix pour des sommes de 100, 80 et 50 guinées
[ 2 62 5 f r ., 2 100 fr. et i 3 1 2 fr, 50c. ]
Colonie Sud-Australienne. — Sous peu une expédition doit partir, dit-
on, d’Angleterre pour ailer fonder une colonie vers la partie du continent
austral comprise entre le 132^ et le 14D degré de longitude à i’Est
de Greenwich [129° 40' et 138° 4 o' E. P.]. Les limites en latitude de
ce territoire sont, d’une part, le tropique du Capricorne, et, de l’autre,
le parallèle qui passe par l’extrémité méridionale de l’îie des Kanguroos.
South Australia [Australie méridionale] sera le nom de cette nouvelle
province britannique. Un acte du parlement du 1 5 août 1834a déjà fixé
ies conditions de cet établissement, qui doit avoir un gouvernement
particulier. Toutefois il rentrera dans la catégorie de ce que les Anglais
nomment crown colony [colonie de la couronne]; désignation qui
s’applique à toutes celles qui sont régies par des ordonnances royales ,
en opposition des autres, qui ont un conseil législatif particulier et une
charte d’incorporation donnée par le roi. Le centre de cet établissement
doit être fixé soit à l’île des Kanguroos, soit au port Lincoln, situé à
l’entrée du golfe Spencer (pl. 91).
Les convicts n’y seront point admis, et le gouvernement anglais
même ne devant pas faire les frais de cette colonie, toutes les dépenses
en seront acquittées avec des fonds provenus d’emprunts, ainsi que
du produit de la vente des terres concédées aux émigrans. Les aari-
culteurs ainsi qne les autres ouvriers tirés de ia classe des pauvres, qui
auront été envoyés sur ce point avec les fonds destinés à l’émigration, seront,
autant que possible, choisis, par portions égales, parmi les jeunes
adultes des deux sexes, en donnant toujours la préférence à ceux qui
seront mariés.
Les ordonnances relatives, tant à l’administration supérieure qu’aux
revenus et aux impôts, seront considérées, à l’exception de queiques
règlemens fondamentaux, comme entièrement provisoires. D’un autre
cote, on ne pourra acquérir des terres que par vente publique, et tou-
Ni innn*
Histoire
de
Port-Jackson.
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