
Agriculture.
et les ruisseaux se dessécher, et même les animaux périr. En février
1 7 91 le thermomètre s’éleva à Sydney jusqu’à i o 5 degrés de
Fahrenheit [ 4 o‘*,56 centigrades]; mais la sécheresse la plus effrayante
que l’on ait encore éprouvée est celle qui désola la colonie en 1826,
1827, 1828 et 1829. «Le manque complet de moissons dans quelques
districts et leur non-réussite dans plusieurs autres furent la conséquence
de cet affreux désastre ; bientôt les pâturages n’offrirent plus que l’aspect
d’un chemin battu, et les troupeaux furent réduits à une extrême détresse
par le défaut d’eau. On vit à sec, pendant près de deux ans, des étangs
qui jusque-^ avoient toujours été remplis d’eau. Les sauvages assurèrent
qu’à aucune autre époque ils n’avoient été témoins d’un pareil phénomène,
mais que leurs pères l’avoient vu une fois, ce qui sembleroit
indiquer que la période de ces grandes sYcheresses est d’environ une
cinquantaine d’années. » Néanmoins le capitaine Sturt a remarqué que
tous les dix à douze ans on éprouvoit à Port-Jackson une sécheresse extrême
, et qu’alors il n’y tomboit point d’eau pendant un grand espace
de temps. Si pendant la sécheresse extraordinaire que nous venons de
citer, et qui a ruiné tant de petits fermiers, la colonie n’eût pu faire
venir des grains, soit de Van-Diémen, soit d’ailleurs, la famine seroit
indubitablement venue ajouter ses horreurs à la misère publique. « Au
milieu d’une crise aussi terrible, l’homme Iui-même commençoit à se
décourager et à croire que le ciel de l’Australie ne devoit plus désormais
être traversé par aucun nuage. » [Sturt.)
« Le souffle accidentel des vents brûlans du Nord-Ouest a lieu, suivant
le D” Lang, à peu près quatre fois dans le cours de chaque été;
leur durée est ordinairement de 24 à 36 heures; l’atmosphère offre
alors comme un courant d’air enflammé sorti d’une fournaise, et le thermomètre
se tient de 90 à loo** de Fahrenheit [3 2 '’,2 à 3 7 ‘',8 centigrades];
cependant en février 1824 il s’éleva jusqu’à i Fahrenheit
[4 4 '’,72 centigrades]. Mais, ce qui est très-digne de remarque, c’ést
qu’au Port-Macquarie, situé seulement à 50 lieues au Nord de Sydney
(pl. 91 ), ces vents brulans ont à peine été apperçus, si toutefois même on
les y a ressentis quelquefois.
« Après que leur plus grande force est passée, il arrive presque tou-
L IV R E V .— D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 9 3 5
jours que l’on a une violente bourrasque du Sud, qui couvre soudain
la capitale d’un tourbillon de poussière, bourrasque souvent fatale aux
personnes inexpérimentées qui se promènent en rade dans des bateaux
à ia voile. On a vu aussi queiquefois ce vent chaud se terminer tout à
coup par un orage de grêle qui, venu du Sud-Ouest, ne duroit que peu
de minutes, mais faisoit descendre le thermomètre, avec une surprenante
rapidité, d’un nombre de degrés considérable; une fois il baissa presque
instantanément de 4 »'’ Fahrenheit [22'’,2 centigrades], » Ces énormes
variations thermométriques sont nuisibles aux végétaux ainsi qu’à la
santé des animaux et de l’homme lui-même.
Nous avons dit ailleurs quelle forme affectoit parfois cette grêle, l’abondance
avec laquelle elle tomboit, et les désastres qu’elle causoit à l’agriculture.
Les gelées sont rares à Sydney, et la neige y est tout à fait inconnue.
Pendant l’hiver la température se tient d’environ y"* centigrades plus
froide, et pendant l’été du même nombre de degrés plus chaude à Parramatta
qu’à Sydney.
Maladies des plantes. — La nielle des blés est peu connue à la Nouvelle
Galles , circonstance qui est probablement due à la sécheresse
habituelle du climat. Le froment semé de bonne heure est au reste
moins exposé à cette maladie, à la rouille et à l’ergot, que celui qui
a été semé tard. C ’est sur les bords des grandes rivières que le blé et
l’orge sont plus souvent frappés de la nielle. M. Marsden croit que cette
circonstance provient des fortes rosées qui ont ordinairement lieu à
l’époque où ces graminées sont en fleur ; mais Dawson pense au contraire
qu’il faut l’attribuer à la gelée qui, dans les districts les plus élevés,
se déclare à l’époque de ia floraison de la piante. On a remarqué que la
rouille attaquoit assez souvent les blés dans les plaines de Bathurst.
Animaux nuisibles aux ve'ge'taux, — Partout l’homme est obligé de combattre
une foule d’ennemis, dont ies plus petits ne sont pas toujours pour
lui ies moins redoutables. Les grains sont attaqués par des insectes dont les
germes , sans doute , ont été apportés d’Europe avec les semences elles-
mêmes. Tel est celui nommé par les Anglais ou mouche-teigne,
qui insinue ses oeufs dans le grain avant qu’on fait enlevé du champ;
si après que ies gerbes ont été mises en meules, on les expose de nouveau
C C C C C C *
Agriculture.