
C o r in ie essayé la culture. La première a donné des échantillons de bonne qua-
Port-Jackson. ; la seconde, quoique ayant de fort grandes feuilles, n’a pas offert
Agriculture, cependant une filasse aussi soyeuse que celle qu’on obtient de la même
plante tirée de Ja Nouvelle-Zélande et de l’île Norfolk. M. Field, dans
un discours prononcé en 1823 à la société •d’agriculture de Sydney,
annonça que sir Thomas Brisbane venoit de faire croître le phormium
tenax de semence. L ’importance accordée à une telle nouvelle
semble indiquer la difficulté reconnue de multiplier cette piante au
moyen de sa graine, difficulté qui sans doute a empêché jusqu’ici de
naturaliser en Europe un végétal aussi intéressant. Nous le possédons
cependant depuis longtemps dans nos climats, et même il a été
multiplié en assez grand nombre sur quelques points; mais sa croissance
se faisant toujours à contre-saison, à cause de Ja différence des
hémisphères, on n’a pu jusqu’ici en retirer tous les avantages qu’on
avoit espérés. Dès l’année 1802 Labiilardière montra la possibilité d’acclimater
ie phormium en France ; plusieurs personnes en firent l’essai,
et mon père eut le premier l’avantage de le voir fleurir en Dauphiné (i),
dans ses terres. M. Cachin, à Cherbourg, et M. Robert, à Toulon,
ayant obtenu qirelques années plus tard des graines mûres de cette plante,
on s’empressa de les distribuer dans diverses localités et elles y furent
cultivées avec soin ; mais il ne paroît pas que ces essais aient été couronnés
de succès. Je pense que ia seule manière de naturaliser le phormium
en Europe seroit de ie semer à Port-Jackson à contre-saison, de l’élever
là en serre, et de ne transporter ensuite la jeune plante dans nos climats
que lorsqu’elle auroit acquis assez de force pour pouvoir supporter la traversée
sans danger. Le révérend M. Marsden, dont l’opinion est ici d’un
grand poids, disoit, en .1,824, qu’en raison de la croissance extrêmement
lente de cette plante ies agriculteurs delà colonie lui prêteroient toujours
moins d’attention qu’au lin et au chanvre ordinaires. Cependant ce dernier
végétal, qui avoit bien réussi à une certaine époque, est aujourd’hui
à peu près ou même tout à fait abandonné.
.M. Macquarie donna, en 18 10, une attention particulière à la cul-
( i ) Voyez m M émo ire sur le phormium-tenax, .¿ubVié en 1 8 1 3 , p,ar Faujas de S a in t-F ond ,
dans les Annale s du muséum d ’ histoire naturelle.
LIVRE V. — D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 9 2 9
ture du lin d’Europe et accorda même des primes pour l’encourager; il
s’étoit obligé à faire recevoir en outre, dans la manufacture des femmes
convictes de Parramatta, soit une partie soit la totalité de la récolte
en lin du pays, et de la rendre ensuite manufacturée aux colons. Ce fut
en conséquence de ces dispositions qu’il finit par obtenir un lin de très-
bonne qualité; malheureusement, comme les demandes de cette denrée
furent fort limitées, l’intérêt qu’offroit la plante elle-même diminua insensiblement,
au point que sa culture est maintenant presque nulle.
Tabac.-— II n’en est pas ainsi du tabac, dont les premières plantations
de quelque importance eurent iieu en 1820 à Ému-Plains. En général
le climat et le soi, dans les parties les plus fertiles du pays, lui conviennent
parfaitement. D’abord on ne s’en occupa que sur une fort petite
echeile ; mais cette culture ayant pris bientôt un développement rapide,
ses produits devinrent assez considérables pour fournir aux besoins du
marché de Sydney, et alimenter une manufacture d’excellent tabac en
poudre. C’est surtout sur les bords des rivières Paterson et Hunter que
les agriculteurs s’occupent le plus aujourd’hui de la culture de cette
plante; le district d’iiiawarra leur offre aussi, sous ce rapport, les plus
grands avantages. Elle réussit moins bien dans les comtés de Bathurst et
d’Argyie, qui, par leur position élevée, sont plus exposés que les autres
aux fortes gelées.
C’est un axiome admis en agriculture, qu’on n’est réellement propriétaire
de son champ que lorsqu’on peut le soustraire à i’invasion des passans
et des troupeaux étrangers. Bien convaincus de cette vérité, les colons
n’ont pas négligé d’entourer leurs propriétés de palissades. Quelques-unes
sont formées par la superposition des troncs d’arbres provenant des délri-
cheinens ; tandis que d’autres se composent de forts poteaux équarris,
consolidés par un certain nombre de traverses, assemblées à mortaises.'
On s’est assuré qu’on pouvoit nourrir un troupeau plus grand d’un tiers
dans un terrain endos que dans un autre qui ne l’étoit pas.
Récolte des grains.— V époque de la moisson du froment s’étend de la
mi-novembre à la Noël, quoique, dans les terres élevées, la fin de cette
opération se trouve ordinairement un peu plus reculée. Aussitôt que les
chaleurs se déclarent, ce qui arrive ordinairement en septembre, les
Agriculture.
Clotures.
Récoltes.