
Entretien
des convicts.
Logement.
cotillon, deu.\ chemises et un bonnet en toile pour chacune; de plus
une paire de bas, une paire de souliers et un fichu (i). Tous ces objets
sont ensuite renouvelés ou complétés à de certaines époques, mais au
moins deux fois par an. Les forçats qui doivent travailler enchaînés ont
un vêtement de deux couleurs, mi-partie marron et blanc, qui tranche
notablement avec celui des autres condamnés.
A l’égard de ceux qui servent chez les colons en qualité de domestiques,
le maître leur doit annuellement, et à compter de l’instant de leur entrée
chez lui, savoir :
2 Vestes ;
3 Chemises;
2 Pantalons;
3 Paires de forts souliers ;
1 Chap'eau ou bonnet.
Et de plus, à chacun d’eux tous les ans, aux époques ci-après désignées,
le supplément qui suit :
t " M.AI. t " AOUT. t " NOVEMBRE.
Une veste de laine;
Une grande culotte idem;
Une chemise;
Une paire de souliers;
Un chapeau ou bonnet.
Une chemise;
Une paire de souliers.
Une veste de iaine ou de grosse
toile ( selon qu’il convient
le mieux à l’âge et à l’état
de santé du domestique pendant
l’été ) ;
U ne grande culotte de laine ou
de grosse toile (même remarque
que ci-dessus ) ;
Une chemise;
Une paire de souliers (2).
Les convicts de la réserve du gouvernement, dans les localités où il y
a des casernes, logent dans ces édifices; autrement ils habitent soit dans
de petites maisons, bâties en terre et en briques, qui peuvent contenir de
2 à I o personnes, ou bien dans des cabanes en bois, recouvertes en bardeaux
ou en écorce ¿’eucalyptus, et d’une capacité variable. Les colons
riches leur assignent des logemens analogues à ceux de nos domestiques
(1) Voyez Th. Reid, op. cit. pour l’année 1817.
(2) Voyez The N ew South Wales Calendar, 1834.
LIVRE V. — D e s S a n dw ic h .a P o r t - Ja c k so n in c l u s iv em e n t . 1 1 3 7
en Europe; mais chez les fermiers de la basse classe, la même maison,
et parfois aussi le même appartement, reçoit les valets et le maître.
La literie, en général fort bonne, se compose presque toujours d’un
matelas de laine, d’une paillasse par-dessous, et d’une ou deux couvertures
; le tout est placé sur une sorte d’estrade élevée de deux pieds au-
dessus du sol. Dans les casernes destinées à cette classe d’hommes on
préfère les hamacs pour le couchage, moyen qui est à la fois plus commode,
plus salubre, et rend pius facile le maintien de ia propreté :
la paillasse, alors inutile, est supprimée. A l’instant du branle-bas du
matin, c’est-à-dire, au lever des hommes, les hamacs sont dépendus,
et le dortoir, dégagé de tout obstacle, laisse facilement circuler l’air. Le
lavage des hamacs se fait périodiquement et à d’assez courts intervalles.
Les femmes convictes de la manufacture de Parramatta n’ont eu
longtemps pour lits que ceux qu’elles se faisoient avec la laine encore
brute destinée à leurs travaux. Les étrangers comme les nationaux ont
souvent été choqués d’une négligence aussi dégoûtante chez un peuple en
général aussi propre que ies Anglais.
Non-seulement les colons sont obligés de nourrir, d’habiller et de loger
leurs convicts domestiques, mais il faut encore qu’ils leur don.nent un salaire
annuel; à cet égard le gouvernement s’est imposé les mêmes charges ;
toutefois, quand les hommes qu’il emploie sont des forçats enchaînés,
il ne leur accorde que le vêtement, ie logement et la nourriture.
Pendant un temps le salaire d’un convict (i) fut réglé à lo*'“ [ 2 5 0 ’’]
par an, y compris ies habits, dont il devoit alors se pourvoir lui-même;
mais lorsque le maître les fournissoit, ia somme étoit diminuée de 3 ’-“
[7 y’ ]. Les femmes étoient un peu moins rétribuées ; on ne leur donnoit
que 7’ -“ [175*^], si on ne ies habilloit pas, ou 5 *•“ 1 o“‘‘ [ i 3 7*', 5 o“ ] dans le
cas contraire (2).
Ce n’est pas tout encore : si le convict vient à être assez gravement
(1) Voyez plus haut, pag. 952, où nous avons- déjà parlé de cet objet en traitant des Frais
d ’exploitation agricole.
(2) Quoique le convict Mellish ait .avancé que ses confrères laboureurs recevoient une
somme double de celle-là, en sus des vêtemens et de la nourriture, il me paroit que son assertion
peut être révoquée en doute. C’est à peine le taux auquel peuvent prétendre aujourd’hui
les bons ouvriers libres. ( Voyez le Tableau à ia fin du chapitre XXXV, pag. 933.)
Entretien
des convicts.
Salaires.