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12 7 2 VOYAGE AUTOUR DU MONDE.
De scription de Malaspina; tandis que dans l’Est des Malouines, et inême fort près de
lies Maiouines, terre, on ne rencontre pas fond par cette profondeur, et encore moins
Histoire. par 7 brasses d’eau, que Cowley dit avoir obtenues peu de temps après.
Les bois remarqués sur la prétendue île Pépys sont le produit d’une
illusion tout à fait pareille à celle qui trompa plusieurs autres voyageurs,
et leur fit croire qu’il y avoit aussi des arbres aux Malouines, tandis que
réellement il n’y existe de bois nulle part; ce sont seulement des graminées
gigantesques et des joncs qui, dans ieur état de verdeur, et vus de
loin, simulent des forêts de la manière la plus trompeuse. Sous ie rapport
de la fertilité du sol, et des végétaux qui s’y rencontrent, la Patagonie
a une extrême similitude avec les Malouines.
Il nous reste une dernière raison à alléguer pour montrer que la prétendue
île Pépys ne sauroit être ies Malouines : c’est la route que suivit
Cowley pour se rendre de là au détroit de Magellan. La direction qu’ii
indique, en effet, est bien celle qu’if devoit suivre pour aller du Port-
Désiré à l’entrée du détroit; cependant s’il se fût trouvé à l’Est des Maiouines,
il n’auroit pas eu grand chemin à faire pour atteindre le 53®
parallèle, qui est à très-peu près lui-même la limite méridionale de l’archipel
dont il s’agit. Sa route, dans ce cas, eût été toute en longitude,
et c’est absolument l’inverse de ce dont parle l’auteur de la relation.
Après avoir lu les détails qui précèdent, personne, je pense, ne pourra
douter que le grand promontoire américain , au Sud du Port-Désiré, et
la prétendue île Pépys, ne soient identiquement la même terre , et que la
question qui a embarrassé si longtemps un grand nombre de géographes
et de navigateurs ne se trouve maintenant tout à fait éclaircie.
1 6 8 4 - — Vers la fin de janvier le capitaine Dampier aperçut les îles
Sébald de Weerdt, et mouilla très-près de la plus méridionale.
1690. — John Strong fut le premier à pénétrer dans le passage qui
sépare l’île Maidenland de i’île Conti, et lui donna le nom de détroit de
Falkland. Etant descendu à terre, il publia aussi ie premier quelques détails
sur l’archipel des Malouines, presque inconnu jusqu’alors.
1 7 0 1 .— Beauchêne-Gouin , en janvier i 70 i , aperçut l’extrémité méridionale
du même groupe, et découvrit une petite île isolée à laquelle De sc rip tion
il donna son nom; il alla ensuite reconnoître les îles Sébald de Weerdt, ¡ig j Maiouine s.
où, après avoir jeté l’ancre, ii descendit à terre. Dans sa relation il parle
des rafraichissemens qu’y recueillit son équipage ; mais on ne put y
trouver du bois (i).
17 0 3 . — Coudray-Pérée et Foucjuet, de Saint-Malo, sur les navires de
la compagnie des Indes le Maurepas et le Saint-Louis, suivirent à peu
près la même route que Beauchêne, et découvrirent la partie Sud des Malouines,
qu’en l’honneur de leurs armateurs ils nommèrent îles Anican :
elles sont à l’entrée méridionaie du détroit de Falkland.
170 6 . — En revenant de son voyage dans le Grand-Océan, l’un de
ces derniers navires entra et fit aiguade dans un havre à la partie S. E, des
Malouines, lequel fut appeié Port Saint-Louis (2), du nom du vaisseau.
C ’est à peu près à la même époque qu’on imposa le nom de Malouines
au groupe d’îles qui nous occupe, à cause du nombre considérable de
Malouins qui ies fréquentoient : jusque-là le nom de Terre australe de
John Davis avoit prévalu.
170 8 . — Nous voyons encore en cette année le capitaine Porée, de
Saint-Malo, visiter la côte septentrionale des Malouines et lui donner le
nom de Terre de l’Assomption. Woodes-Roger et Cotirney en visitèrent la
côte orientaie, et, après l’avoir contournée parie Sud, ils aperçurent l’île
Beauchêne, qui avoit été découverte quelques années auparavant.
1 7 1 1. — Le capitaine Le Hen Brignon, en laissant Rio de Janeiro,
vint aussi reconnoître ies îles Sébald de Weerdt; mais il ne s’avança point
alors jusqu’aux îles principales du groupe des Malouines.
17 14 . — La reconnoissance de cet archipel, faite par les navires français,
n’avoit pas encore été aussi détaillée que celle qui eut lieu à bord
du Saint-Jean-Baptiste, sous les ordres du capitaine Doublet, du Havre.
11 prolongea de fort près les îles Anican, et arriva à l’ouverture du détroit
( 1) Pen d an t sa route des M aiouine s au B ré s il, B eauchêne trouva des courans très-forts au
large de la côte de P a ta g o n ie , qui ie portèrent de 20 0 lieues au N o rd et à l’E s t de son
estime. N ous avons parlé plus haut de cette circonstance. ( Voyex. page 12 7 0 , note 5.)
(2) Plus tard , les colons de B ou g a in v ille imposèrent à cet enfoncement le nom de baie Française
; les E sp a g n o ls , celui de baie de la Soledad, et les A n g la is , celui de Berkeley Sound,
Histoire.