
Po rt-J.ick son . appropriées aux moeurs des natiy-els que ne ie seroient des cabanes plus
D e l’homme solides et plus durables.
en lamille.
Ustensiles
de ménage.
Un autre genre d’habitation, mais qui n’exige pas les soins de 1 homme,
est celle que leur offrent les cavernes et les fentes de rochers ; ils choisissent
les ouvertures qui étant plus favorablement exposées, les garantissent
mieux de la pluie, du froid et du vent : on en voit qui peuvent aisément
contenir une vingtaine de personnes. Ils trouvent aussi dans ie creux
des arbres un refuge accidentel et momentané contre le mauvais temps.
l\armi ieurs ustensiles de ménage , qui sont peu nombreux et qui rappellent
assez bien le bagage de Diogène, nous remarquerons des vases à
boire faits avec l’excroissance noueuse de certains arbres; et quelques
autres qui, formés de morceaux d'écorce pliés, sont garnis d’une anse
(pl. 10 2 '. De petits paniers de jonc, et sur-tout de grands sacs en
filets, leur servent non-seulement à mettre le poisson et les racines
de fougère nécessaires à leur nourriture, mais aussi les outils propres à
affûter ou à confectionner leurs armes, leurs lignes de pêche , leurs hameçons
de coquille, ainsi que ia résine destinée aux soudures et à beaucoup
d’autres usages. C ’est une espèce de magasin, que les pauvtes femmes
sont obligées de transporter, attaché à leur front et suspendu derrière ie
dos ( pl. I 02 ).
On couche, autant qu’on le peut, les enfans nouveau-nés sur des
morceaux d’écorce de mélaleuca; quelquefois, mais plus rarement, on
a la même attention pour les personnes blessées ou gravement malades.
Pendant les marches de nuit, très-fréquentes en temps de guerre, ils
emploient pour s’éclairer des torches faites aussi avec l’écorce du méla-
ieuca ou avec des roseaux desséchés.
11 y a des mères qui aplatissent le nez de leurs enfans pour leur donner,
à ce quelles pensent, plus de grâce et de physionomie; cette pratique
cependant n’ejt pas générale , et l’on rencontre même, de temps
à autre, des individus qui ont le nez tout-à-fait aquilin.
Un usage très - répandu parmi eux consiste à se frotter le corps
avec de ia graisse ou autres matières onctueuses mêlées de charbon en
poudre, ce qui est moins un ornement qu’un préservatif contre le froid
et la piqûre des insectes. Ces substances huileuses, se combinant avec
sages
U
particu
liers.
LIVRE V. — D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 73 i
la sueur naturelle des individus, il en résulte une odeur des plus infectes. P o r t- Ja c k so n .
On a vu des hommes rester long-temps exposés à l’ardeur du soleil, après D e l’ homme
avoir étalé sur ieur tête les entrailles de certains poissons, et les y garder
jusqu’à ce que l’huile qui en découloit eût imbibé ieurs cheveux et inondé
leurs épaules. Quelques-uns, dans la composition de ces dégoûtants cosmétiques,
substituent à la graisse la cire, qu’ils trouvent en abondance
dans les creux d’arbres habités par les abeilles sauvages.
Les membres d’une même famille, lorsqu’il fait beau, dorment presque
toujours rangés en cercle autour du foyer commun, la tête de l’un étant
appuyée sur ia hanche de l’autre. Leur sommeil est très-profond; aussi
est-ce l’instant que choisissent leurs ennemis pour les attaquer, et commettre
des déprédations ou des assassinats. Le besoin d’une surveillance
exacte ies engage à se procurer des chiens de race européenne, dont
ies aboiemens les avertissent du danger, service que ne peuvent leur
rendre les chiens de race australienne qui n’aboient point. On conçoit,
d’après cela, pourquoi les naturels sont en général si fort attachés à
ces animaux, et pourquoi, même dans les plus grandes disettes, ils ne
les sacrifient jamais à leur appétit. Une tribu ou famille a toujours
plusieurs chiens avec elle; mais il est facile de juger, à la maigreur et à
la chétive apparence de ces pauvres bêtes, qu’elles sont condamnées
trop souvent à des jeûnes excessifs. Bien loin que ies chiens indigènes
soient disposés à montrer l’ardeur et ie courage de ceux d’Europe pour
la défense de leurs maîtres, on est étonné de les voir au contraire
si lâches et si craintifs.
En temps de piuie de même qu’en hiver, les naturels se blottissent pêle-
mêle dans leurs huttes ou dans leurs cavernes, où ils entretiennent toujours
du feu à l’entrée. La difficulté qu’ils ont à s’en procurer en frottant
deux morceaux de bois l’un contre i’autre, et la nécessité qu’ils éprouvent
de se chauffer par-tout où ils stationnent, sont cause qu’ils portent
toujours des brandons avec eux. Leur feu vient-ii à s’éteindre, force
leur est alors de s’en procurer par ie frottement, auquel ils procèdent
exactement de la même manière qu’on le fait à Rawak, et ainsi que
notis l’avons décrit en parlant de cette île. ( Doyij pag. 63.)
Lorsque dans leurs voyages, et après une route forcée, ils rencontrent