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lies Sandwich,
Industrie
manufacturière.
6 12 VOYAGE AUTOUR DU MONDE,
en bambou, e t, en guise de pinceaux, d éclats du même bois taillés à
une, deux et trois pointes; elles ont en outre des planches aussi en
bambou, sur lesquelles sont gravées en relief, avec assez d’art, des fleurs,
des festons et autres figures d’ornement. Pour tremper ces planches dans
la couleur et ies estamper sur l’étoffe, elles s’y prennent absolument
comme nos imprimeurs en papiers de tenture.
Des pagnes jaunes, excessivement minces, et ornées de fleurs ou de
lignes tracées en rouge et en noir (voyez pl- §3 ). «ont destinées à parer
les femmes des chefs les plus élevés en dignité.
On rend en quelque sorte imperméables certaines étoffes précieuses,
en les enduisant d’une espèce d’huile végétale ou de vernis qui contribue
en même temps à relever l’éclat des couleurs. Celies qui n’ont pas subi
cette préparation s’altèrent à l’humidité aussi faciiement que notre papier.
Cordages. — «Les arbres à écorce tenace dont on fait des cordes,
des filets, des tresses, et les liens destinés à réunir les pièces des
pirogues ou à former leur grément, abondent aux Sandwich ; ies
plus importans sont : le hoehmeria ou procris, que les indigènes désignent
par les noms de mamaki et olona; ies neraudia melastomcefolia et ovata,
quils nomment koko-loa; {’hibiscus tüiaceus, ou pago, de Gaam, qui est
ici très-commun, » (M . Caudichaud. )
Remarquons qu’aux Sandwich, comme aux Mariannes , on préfère
pour ia solidité des roustures et amarrages, les petites tresses de kair
aux cordes mêmes qui seroient commises avec cette dernière substance.
Divers ustensiles. — Rien n’est simple comme la préparation des calebasses
destinées à contenir la poé : on les vide , après y avoir fait une
ouverture convenable, et l’on en retranche ce qui est superflu, soit qu’on
veuille en former le corps d’un vase ou un simple couvercle (voyez
pl. 90, fig. 13 et 1 5 ) ; celles où l’on met i’eau ou ies liqueurs sont
ornées de dessins éiégans (même p l., fig. 10). Quant aux plats en bois,
qui servent aussi à l’usage de ia table (idem, fig. 14), l’adresse avec laquelle
ils sont travaillés ne seroit pas désavouée par nos plus habiles
ouvriers.
Nattes. — Ce sont encore les femmes qui s’occupent de la confection
des nattes. Elles en font d’une seule couleur, avec des dessins ménagés
LIVRE IV .— D e G o a m a u x S a n d w i c h i n c l u s i v e m e n t . ¿ 1 3
dans le tissage; il y en a de plus ou moins fines, de plus ou moins Iles Sandwich,
soignées, suivant l’emploi qu’on leur destine : les unes ont la forme de Industrie
^ _ manufacturière
manteau; d’autres doivent servir de tapis de pied ou de lit, de voiles de
pirogues, ou préserver du soleil les embarcations qui ont été retirées
à terre. M. Duperrey en a vu , parmi ces dernières, une qui n’avoit pas
moins de quatre-vingts pieds de long.
Vannerie. — On fait, avec la feuiiie du ti, quelques ouvrages dans le
goût de ceux de nos vanniers, mais peut-être mieux finis : ies uns sont
d’une seuie teinte; les autres, tels que les casques, les éventails, ies
paniers, le clissage des calebasses où l’on serre les effets précieux, & c .,
sont nuancés de couleurs diverses. ( Voyez pl. 9 0 , fig. 7 , 8 , 9 , 10
et 12.) Ces ouvrages, confiés aussi à la main délicate des femmes, offrent
des formes et des dimensions très-variées.
Manteaux de plumes. — C’est aussi à leur industrieuse adresse que sont
dus les manteaux et les casques en plumes que les chefs portent dans les
grandes cérémonies. Ces plumes sont insérées par leur tige dans les
noeuds d’un réseau en fil fin et à maille serrée (pl. 85). Les casques,
construits d’abord en vannerie, sont recouverts ensuite de ces éiégans
tissus.
«Nous diviserons les pirogues sandwichiennes, dit M. Guérin, en
pirogues simples et en pirogues doubles. Les premières ont un balancier;
les autres n’en ont pas, et ne sont que deux pirogues simples, réunies
par des courbes transversales ajustées de manière à laisser entre ces
pirogues un intervalle égal à ia largeur de l’une d’elles. La longueur de
celles-ci va de trente-cinq jusqu’à soixante-quinze pieds ; les simples
varient entre douze et cinquante. Voici le détail des dimensions d’une
de ces dernières :
Longu eur totale de tête en t ê t e .............................................................. 35P*
L arg eu r au m ilieu, prise de dehors en dehors...................... ..
C r e u x au m ilieu, y compris la hauteur des fargues....................... i
L ongu eur des arcs-boutans qui supportent le flotteur ou
balancier ( i ) ................................ ................................................................
Longu eur du flotteur..................................................................................
( I ) Les extrémités de la pièce longitudinale qui repose sur l’ eai
en tête de lézard.
Architecture
navale.
35PÌ OP® 3 “ = I I - " ,3 76 .
I . 9 - 3 . ° . 57 5 -
I . 8. I I . = 0 ,5 6 6 .
1 1 . 0 . 0 . = 3 >5 7 3 -
1 7 - 10 . 7 . 5 >«09.
i sont fréquemment sculptées