
P on - Ja ck son . ment complet est donné sur toutes ces questions, qu’on peut compter
De l’homme sm* une réception amicale.
en société.
Quoique les usages des diverses tribus différent à certains égards, il
en est cependant qui sont les mêmes sur les points les pius opposés de.
la Nouvelle-Hollande. Tel est ceiui de haranguer les-étrangers dont la
présence inspire des craintes; je l’ai observé sur la côte Ouest du continent
, à la haie du Géographe et à celle des Chiens-Marins ; d’autres
voyageurs l’ont vu , sur ses bords septentrionaux, tant à l’archipel de
Dampier qu’à la rivière Liverpool , et dans la partie orientale, au cap
Lizard et à la baie Towfold.
En général les naturels considèrent les personnes étrangères et inconnues
comme ennemies, jusqu’à ce qu’ils aient la preuve du contraire.
Lorsque en entrant dans un pays on y allume du feu sans avoir d’abord
fait connoître ses dispositions bienveillantes, il peut arriver de deux
choses l’une: ou la peuplade, si elle se croit la plus forte, engagera
un combat meurtrier; ou bien les habitans, étant en nombre inférieur,
se cacheront ou changeront de demeure, jusqu’à ce que ceux dont ils
redoutent la présence soient partis de leur propre mouvement, ou qu’on
ait pu les forcer à prendre ia fuite.
Signes d'amitié et d'inimitié. ■— Il faut se défier d’un sauvage en colère
qui lance sur vous des regards terribles en se mordant ies lèvres , car
bien certainement il se dispose à une attaque prochaine; il vous donne,
au contraire, la marque la plus sûre de son affection, s’il construit une
hutte d’écorce pour y passer la nuit près de vous. L’échange de quelques
menus objets est également un signe d’amitié, et même l’usage de ces
petits présens paroît être générai sur tous les points de la Nouvelle-Hol-
laiide. Ce seroit une insulte que de refuser le cadeau d’un naturel qui
vous prie d’accepter du poisson ou tout autre comestible; et une malhonnêteté
non moins choquante que de manger en sa présence sans lui
offrir une petite portion des mets.
Échange de noms. — L’usage où sont les naturels de toutes les îles du
Grand Océan, de faire échange de leurs noms en signe de bonne
intelligence, usage répandu même en Asie, que nous avons vu
établi à Timor, et que l’on rencontroit ég.tlement jadis aux .Anen
société.
LIVRE V. — D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 7 4 7
tilles (i), existe aussi chez les indigènes de la Nouvelle-Calles du Sud (2). Port-Jackson.
Mais ces échanges bénévoles different beaucoup des changemens de nom D e l’homme
qui ieur sont imposés par la coutume à la mort de quelqu’un ; il faut
alors, en effet, que les personnes qui portent un nom identique ou
fort ressemblant à celui du défunt en prennent un autre qui n’y ait point
de rapport (3). Le fils aîné d’un homme qui vient de mourir doit aussi
changer de nom après le décès de son père ; mais à cet égard on suit une
certaine règle qui n’a pu encore être bien étudiée.
Degrés de parenté. — Ils ont des noms particuliers pour exprimer les
qualités de père, mère, grand-père, grand’mère, frère, soeur, fils,
fille, enfant adoptif, et pour un autre degré de parenté dont il ne nous
a pas été possible de connoître précisément le sens ( 4 ). Les enfans orphelins,
qui peuvent se passer du sein d’une nourrice, sont adoptés par des
hommes et des femmes non mariés, lesquels s’obligent à en prendre soin.
Ce sont d’ordinaire les plus proches parens ou les amis des défunts qui
se chargent de cette tâche.
Infanticide. — Mais si l’enfant est encore à la mamelle, au moment où
sa mère meurt, son sort est d’êire impitoyablement écrasé sur le corps
même de celle qui lui donna le jour; ordinairement le père se rend
l’exécuteur de cet odieux infanticide, qui tire à certains égards son excuse
de l’impossibilité où l’on est de trouver quelqu’un qui puisse allaiter l’infortuné
nourrisson. On a vu un naturel de Port-Jackson chercher, à la
mort de sa compagne , une femme blanche qui voulût nourrir son enfant ;
n’ayant pu trouver ce qu’il desiroit, force lui fin de se soumettre au
barbare usage, et d’écraser la tête de son fils avec une grosse pierre, sur
la fosse de la mère; pratique, selon lui, moins atroce que de ie laisser
mourir de faim.
S’il arrive qu’une femme accouche de deux jumeaux, l’un ou l'autre
est toujours sacrifié, par ia raison, disent-ils, que ia même personne
ne pourroit pas nourrir un pareil nombre d’enfans à-la-fois; l’un des
( I ) Voyez H e rre ra, H is t , des In d . occid. t . I.
( 2 ) T e n c h , Account o J 'P o r i - Ja c h o n , in ¡ j p j .
( 3 ) Le même usage se retrouve aussi au port du Koi-G eo rg e .
( 4 ) C o llin s , Account o f N ew -S o u th Wales.
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