
C olonie
de
936 VOYAGE AUTOUR DU MONDE,
à l’air, on s’apperçoit presque toujours qu’une grande partie du grain a été
P o r t-jT ck so n . dévorée par cet insecte. Mais un ennemi bien pins dangereux encore et
Agriculture, plus commun c’est une espèce de charançon, qui produit d’énormes ravages
sur les blés qui sont placés dans des greniers, ou qu’on a laissés
en meules dans les champs. Les terres voisines de l’Hawkesbury et de la
rivière Hunter en sont infectées, tandis que ies comtés de Bathurst et
d’Argyle, au contraire, en sont préservés ainsi que de la mouche-teigne ,
comme nous l’avons fait remarquer ailleurs. Le moyen suivi, non pour se
garantir tout à fait des charançons, mais pour diminuer du moins leurs
ravages , consiste à remuer le blé et à le cribler journellement, ce qui est
un expédient pénible et dispendieux. Un autre, pius efficace, et qui
est généralement suivi en France dans le département de Maine-et-
Loire (i), consiste à déposer près du tas de froment nouvellement récolté,
des peaux de mouton encore couvertes de leur laine. Peu de jours
après on les trouve remplies de charançons morts, et l’on continue ia même
opération aussi longtemps qu’on s’apperçoit de la présence de ces insectes.
On obtîendroit le même résultat én faisant usage, au lieu de peaux de
mouton, des laines grasses que l’on a au moment de ia tonte.
Lorsque le blé est encore en herbe, et ce phénomène se reproduit pour
toutes les espèces de fourrages indigènes et exotiques, i! est souvent attaqué
par des essaims de chenilles dont il est bien difficile d’arrêter les ravages.
Pour limiter ie progrès de ces insectes nuisibles, il suffit souvent de
donner un simple trait de charrue en avant et perpendiculairement à la
direction de leur marche. Les prairies naturelles ont eu beaucoup à
souffrir des dégâts causés par ces chenilles dès l’année 1819, époque où
elles parurent à Port-Jackson pour la première fois.
Un autre petit insecte, particulier aux pommiers, s’attache en prodigieuse
quantité à toutes les parties de ces arbres et même à leurs racines,
ce qui ies empêche de porter des fruits. Les colons lui donnent le nom
de cochenille, plutôt sans doute en raison de sa couleur, qui approche de
celle de la cochenille d’Amérique, qu’à cause de sa forme.
L ’oranger a dans la fourmi un ennemi d’autant pius dangereux
( i ) T h o u in , T ra ité d ’agriculture, t o r n e l l i , page 3 39 .
quon na pu encore trouver jusqu’ici aucun moyen bien efficace île l’en
préserver.
Les vers, les pucerons et les limaces font plus particuiièrement la
guerre aux plantes potagères et aux arbres fruitiers ; on ies détruit par
des moyens analogues à ceux qui sont pratiqués en Europe.
Après que ies semailles du maïs sont finies, s’il y a dans le voisinage
des arbres capables de recéier des bodecouts ou des phaiangers, on doit
par prudence placer sur la plantation, pendant au moins deux ou trois
semaines, un homme chargé d’éloigner ces animaux, qui sans cela dé-
terreroient le grain et le mangeroient. Le D’' Lang cite des cas où il
a fallu ensemencer de nouveau les champs, parce que cette précaution
essentielle avoit été négligée.
Nous compléterons ce paragraphe par un tableau de l’état des terres
défrichées et de celles cultivées à diverses époques. Nous eussions désiré
i’étendre jusqu’à l’instant actuel; mais il ne paroît pas que depuis 1828
jusqu’en 1835 on ait publié aucun document de ce genre. La comparaison
des nombres de iannee 1820 entre eux montre, autant du moins qu’il
nous a été possible de l’établir, que sur la totalité des terres concédées
alors, 1/12° seulement étoit en culture; 1/7' défriché mais non
en valeur; et qu’ainsi les 3/4 environ du total restoient en friche, Huit ans
plus tard i / i4 ' des concessions étoit en culture; i / i f défriché et non
en valeur; et les 6/7“ des terres encore en friche. Il est vrai que l’on comprenoit
dans ce compte ies vastes pâturages naturels, destinés à la
nourriture des bestiaux.
Agricu lture .
l'e rres
dé fr ich é e s, etc.