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‘iv! Brésil.
C o u r s e
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Frihourg.
comme on en voit aux îles Sandwich, suffit pour ouvrir les sillons destinés
à recevoirles semences. Tout, dans cette heureuse contrée, prospère d’une
manière extraordinaire; c’est ce dont on peut prendre une idée dans
ia note suivante, que je tiens de M®' de Miranda Iui-même;
Le maïs produit....................... 200 pour un.
Le blé.................................................................. 80 id.
Le r iz ........................................................................ 300 id.
Les haricots 85 id.
Les pommes de terre............................ de 80 à 120 id.
Et ainsi du reste.
» J ’ai vu, à une petite lieue du Nouveau-Fribourg, une ferme considérable
dont le propriétaire a jeté les fondemens, il y a vingt ans, avec l’aide
d’un seul noir. Ce coion industrieux a si bien exploité sa terre, qu’année
commune il en retire maintenant au delà de 50 0 0 0 'de rente. C ’est probablement
le seul Portugais du Brésil qui cultive les pommes de terre, qu’a vant
lui on tiroit presque toujours d’Angleterre. Dire que depuis huit
mois il avoit vendu de cette seuie denrée aux Suisses, pour la somme de
40 000*^, c’est indiquer le parti qu’il a su tirer de cette culture. II possède
aussi piusieurs centaines de chevaux, de mulets, boeufs, cochons, &c.,
qui, renfermés dans de vastes enclos naturels, se sont propagés d’eux-
mêmes, sans aucun soin de l’homme, et à un degré étonnant. Les moutons
y viennent aussi très-bien, et fournissent de la viande de boucherie; mais
on ne sait point mettre leur laine à profit : on la laisse tomber naturellement
, et elle se perd sans que personne songe à la ramasser.
« Les fruits et les légumes d’Europe réussissent aussi à merveille, quoique
certains arbres, tels que les pêchers par exemple, perdent leurs feuilles
dans ia saison qui correspond à l’hiver de nos contrées.
>> Comme il y a encore beaucoup à faire ici pour améliorer ies procédés
de culture, on a conseillé aux colons suisses d’imiter d’abord les
Brésiliens, jusqu’à ce que la commission établie par l’inspecteur, et
composée d’hommes éclairés, ait déterminé, par des expériences précises
et soignées, faites sur les iieux, quel est le système agricole qui doit
être suivi de préférence.
■■ J ’ai visité cetle colonie à une époque trop récente pour être témoin de
LIVRE VI. — D e P o r t - J a c k s o n e n F r a n c e . 13 7 3
succès décidés. Je n’y ai vu que de belles espérances, que je me donnerai
bien garde d’exagérer, parce qu’il faut le concours d’une multitude de
causes pour faire réussir complètement un plan de colonisation, et qu’il
peut arriver que le projet le mieux combiné n’ait pas de succès ou
demeure stationnaire par des vices cachés. Néanmoins, je me demandois
pourquoi les Suisses ne réussiroient pas ici, lorsqu’on voyoit aux environs
de Rio de Janeiro une fouie d’habitations nouvelles, dont les revenus se
sont élevés en peu d’années beaucoup au delà du capital dépensé.
» Plusieurs établissemens, très-nécessaires au Nouveau-Fribourg, avoient
été projetés. L’école, dans iaqueile on instruisoit les enfans d’après la méthode
de l’enseignement mutuel, ifétoit que provisoire; mais on se pro-
posoit de bâtir un collège, une église ainsi qu’un hôpital sur le bord de
la rivière; le dimanche suivant, 6 août, avoit été fixé pour jeter les fondations
de ces édifices, J ’avais un grand désir d’assister à cette cérémonie,
mais le voyage que je me proposois de faire pour retourner à Rio de
Janeiro, par les montagnes d’Estrella, ne me permettoit pas d’attendre
jusquà une epoque aussi reculée. Toutefois je ne pus résister aux afiec-
tueuses instances de M®' de Miranda; et, en attendant le jour fixé pour
les cérémonies, je me décidai à faire une petite course d’histoire naturelle
dans la partie orientaie du district de Cantagallo. Je me mis donc en
route sans délai avec le maître canonnier Rolland ; mais une foule d’obstacles,
qui bientôt m’assaillirent, me forcèrent à revenir sur mes pas.
» Le 6 août on se réunit à la chapelle, où étoient déjà rassemblés, sur
deux lignes, les enfans de l’un et l’autre sexe, parmi lesquels on en re-
marquoit trente-trois qui portoient écrit sur leurs chapeaux le titre
¿’orphelins. Ces pauvres créatures ont trouvé dans M®' de Miranda un
second père, qui les a adoptés et habillés entièrement à ses frais. On assure
que ce bel exemple a été suivi par ie lieutenant-colonel Nascentes
Pinto, qui éievoit aussi quatre enfans de la même manière.
» D’abord on bénit le drapeau destiné à la colonie, et qui, porté par
le lieutenant-colonel Nascentes Pinto lui-même, étoit en tête du cortège;
venoient ensuite M®‘ de Miranda accompagné des autorités locales
et de celies des districts environnans, puis quelques hommes formant la
garde nationale, enfin le reste des habitans.
Course
au No u v e au -
Fribou rg.