
930 VOYAGE AUTOUR DU MONDE.
C o lo n ie graminées avancent à leur maturité avec une promptitude extraordinaire.
Port-Ja*^ckson. Dans de telles circonstances, dit Dawson, si des gelées tardives se font
Agriculture, sentir, ce qui arrive quelquefois, il en résulte de grands dommages, surtout
parmi les blés, dont elles font manquer la récolte : cet accident eut
iieu, au delà de toute prévision, en 1827, 1828 et 1829. Les années
humides sont celles où le froment donne les plus abondantes récoltes ;
on cite à cet égard l’année 1825, où ce grain fut vendu à moitié prix de
ce qu’il vaut ordinairement, c’est-à-dire à 2 “’' d** le bushel [8*,6o® l’hectolitre].
11 en fut de même du maïs.
Dans les temps ordinaires, assure le D” Lang, le produit du froment
varie, suivant les qualités du sol, de 15 à 4o bushels par acre [13,47
à 35,93 hectolitres par hectare]; on a cité, dans le comté d’Argyle,
45 bushels par acre [40,42 hectolitres par hectare] et 3 5 bushels par
acre [31 ,44 hectolitres par hectare] dans les champs voisins de la rivière
Hunter; mais il paroît que le terme moyen doit être fixé entre 20
et 25 bushels par acre [de 17,96 hectolitres à 22,46 hectolitres par
hectare.]
Le maïs est bon à recueillir à l’instant où finissent les semailles de froment,
s’il n’a éprouvé aucun accident, et alors la moisson est entièrement
terminée vers le milieu de mai. D’abord on place ies épis en meule dans
le champ même; iis sont charriés ensuite sous un hangar où on ies fait
sécher. Semé sur le chaume, immédiatement après la rentrée du blé,
le maïs donne une seconde récolte, qui est ordinairement de qualité
inférieure.
Ce seroit parfois une assez mauvaise combinaison que de se baser suite
nombre d’acres mis en culture pour apprécier la valeur de la récolte
qu’on espère obtenir; un champ de 10 hectares, convenablement cultivé
et semé aux instans favorables, rapportera beaucoup plus qu’un autre de
trois fois cette étendue, mais où ces conditions n’auroient pas été rempiles.
Dans les portions les plus fertiles du comté de Cumberland,
M. Marsden a vu un acre de terre produire jusqu’à 80 bushels de maïs
(mesure de Winchester), ce qui revient à 69,60 hectolitres par hectare,
quantité véritablement prodigieuse.
Quand la farine de maïs est mêlée a celle de blé dans la proportion de
L IV R EV . — D e s S a n d w i c h .a P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 9 3 i
1 à 5 , on obtient un pain de bien meilleur goût, dit M. Dawson, que n’est C o lo n ie
cie
celui de froment pur; les boulangers et les meuniers d’Angleterre sont P ort-Jackson
persuadés que le même avantage résulte du mélange des fèves avec le Agriculture,
froment, dont la meilleure farine se trouve fréquemment mélangée. Cette
dernière expérience a également été faite en France.
Récolte de pommes de terre. — On appelle ici récolte d’hiver celle qui
se fait au mois d’août, pour les pommes de terre plantées en février;
tandis que c’est à cette dernière époque au contraire que se plantent
celies qui doivent être récoltées à la fin de l’été, principalement dans les
jardins potagers. Lorsqu’on ia cultive en grand on ne sème que pour
cette dernière récolte ; sa réussite mérite d’autant plus les attentions du
fermier qu’elle devient une précieuse ressource quand la récolte de grains
vient à manquer.
Vendanges. — Quoique ce soit au mois de janvier que les raisins commencent
à mûrir, ce n’est toutefois qu’à la fin de février que se fait la vendange.
Déjà piusieurs propriétaires ont obtenu du vin en quantité assez notable;
on cite à cet égard M. Blaxiand qui, dans l’année 1 826, en récolta
6 pipes I [3 7 2 1 litres] ; mais comme la qualité du vin s’améliore avec
l’âge delà vigne, on ne sauroit dire encore quelle sera pius tard la qualité
de celui de Port-Jackson. A Ja fin de 1819, j ’y en goûtai moi-même qui
ressembloit un peu au vin commun du Cap de Bonne - Espérance.
MM. Mac-Arthur ont fait extraire du leur une eau-de-vie passable, à
Cambden, belle propriété qu’ils possèdent au milieu des plaines de
Cow-Pasture (pl. 93 ).
Après i’énumération précédente , nous allons résumer en un seul
tableau ce qui est relatif aux opérations de culture des champs, du
verger et du jardin potager. Tout en faisant connoître les mois de l’année
et les saisons auxquels ces travaux appartiennent, notre tableau aura l’avantage
de contenir aussi queiques indications sommaires sur des faits de
trop peu d’importance pour avoir dû être ici l’objet d’un article particulier.
Si quelquefois, et pour le jardinage principalement, nous n’avons
pas mentionné l’époque des récoltes, c’est qu’elle ne nous étoit qu’imparfaitement
connue, ou bien que nous voulions éviter d’entrer à cet
égard dans des considérations trop minutieuses.
C a len d rie r
du
jardinier, etc.